L’Iran et ses supplétifs chiites d’Irak sont-ils en train de mener un nettoyage ethnique anti-sunnite, qui ne fera qu’attiser les haines sectaires et emboliser l’Etat Islamique comme leur seul représentant fiable, alors qu’Obama et le Général Dempsey pensent qu’il sortira « quelque chose de positif » de leur façon d’outiller et de donner leur feu vert à l’Iran hégémonique, dans la région? 

Selon Voice of America, une vidéo enregistrée par un téléhone portable est en train de se propager sur Internet, qui montre les forces irakiennes dirigées par l’Iran et les milices chiites exécuter un jeune garçon sunnite, pieds et poings liés.

Bien que cette vidéo n’ait pu être confirmée par des sources indépendantes, ce meurtre brutal a déjà attiré l’attention des disciples de l’Etat Islamique sur les réseaux sociaux. Elle menace de ne faire qu’empirer la guerre sectaire qui a déjà permis à Daesh de s’emparer de vastes régions d’Irak. Et les responsables américains sont aussi très inquiets qu’elle puisse cimenter cette emprise de l’Etat Islamique sur certaines zones sunnites qu’il possède déjà.

Oren Adaki, un analyste de la Fondation pour la Défense des Démocraties, qui a examiné la vidéo, affirme qu’on n’en sait pas plus sur ce qui permettrait d’identifier précisément les protagonsites ni d’incides permettant de savoir où cela s’est passé, mais que plusieurs choses deviennent évidentes.

« Qu’il s’agisse de soldats irakiens ou de miliciens chiites, ce sont sont certainement des chiites. Après l’exécution le groupe de combattants chante : “Labayki ya Zaynab” or “A ton service, O Zaynab,” référant à la sainte chiite Zaynab – la fille de l’Imam Ali et la sœur de l’Imam Hussein ». C’est un cri de guerre habituel des milices chiites en Irak et en Syrie ».

Cette vidéo, environ durant une minute, montre les insignes de ce qui semble bien appartenir à des soldats irakiens ou des miliciens chiites, avec le drapeau irakien sur leurs vestes, entourant le jeune garçon, qui est agenouillé sur le sol, les mains attachées derrière le dos.

Un soldat frappe l’enfant au visage. On entend beaucoup d’insultes et de malédictions et certains soldats crient qu’ils ont « versé leur sang ». On entend clairement des détonations d’armes à feu, non loin. Les soldats forment alors un demi-cercle autour de l’enfant, lèvent leurs armes et lui tirent dans la tête.

Les médias arabes rapportent que la victime n’avait que 11 ans et que cette fusillade a eu lieu soit dans la partie Est de la province de Diyala, soit dans une partie d’Ishaaqi, dans la province de Salah al Deen.

Les disciples de l’Etat Islamique, partout à travers la toile, se sont chargés de la diffusion, dans des termes violemment sectaires.

Le porte-parole du Pentagone, le Colonel Steve Warren a déclaré que le Département d’Etat n’est pas encore en mesure d’authentifier cette vidéo, mais que « si elle véridique, elle décrit certainement un acte de brutalité qui est, pour nous, totalement inacceptable ».

Cette vidéo et l’attention qu’elle produit est, exactement, le type de scénario qui effraie le plus les dirigeants militaires américains.

« La véritable clé pour entraîner la défaite de Daesh consiste à convaincre vraiement les Sunnites qu’ils ne doivent pas adhérer à ce groupe terroriste », a déclaré le Chef d’Etat-Major Martin Dempsey, devant les représentants du peuple, au cours d’une audition mercredi, lorsqu’on lui posait des questions sur l’offensive irakienne sur Tikrit.

« Mais si cela devient un prétexte pour mener un nettoyage ethnique, alors notre campagne connaît un vértiable problème, et nous devrons ensuite faire un « ajustement » de campagne », a t-il prévenu. [NDLR : comment ajuste t-on un nettoyage ethnique, au juste? Par un barbecue pacifiste sur la pelouse de la Maison Blanche?] »

Les groupes des Droits de l’Homme sont inquiets du fait que la campagne sur Tikrit puisse déboucher sur des atrocités et des massacres de la population sunnite.

« Les combats passés ont soulevé de graves préoccupations pour les civils de Tikrit, qui sont pris entre deux feux, et risquent autant de subir les coups de l’Etat Islamique que ceux des forces du gouvernement. Et les deux camps doivent protéger les civils d’un grand massacre inter- confessionnel », a déclaré Soe Stork, le directeur-adjoint d’Human Right Watch.

HRW dit avoir déjà répercuter de nombreuses violations des droits des civils, partout où les forces irako-chiites ont repris du terrain contre l’Etat Islamique. Ces allégations comprennent des massacres sommaires de centaines de civils sunnites et de prisonniers, aussi bien à Mossoul en juin dernier que dans la province de Diyala, où ce garçon a pu être tué.

Les responsables du Département d’Etat, même s’ils ne veulent pas prendre position sur cette vidéo, reconnaissent leur inquiétude, face aux exactions commises par ces milices sectaires chiites, averc une sorte d’approbation muette, de la part de Barack Obama, qui se sert de ces groupes dirigés par l’Iran comme d’une « Légion étrangère » au sol, alors que l’aviation américano-arabe leur servirait de couverture aérienne. Si bien qu’il semble, concernant Tikrit, en tout cas, que le Pentagone ait refusé sa protection aux soudards de Qassem Souleimani et de l’Ayattolah Khamenei…

« Nous avons insisté auprès du gouvernement d’Irak, à tous les niveaux, sur la nécessité que ces milices soient sous le contrôle et le commandement des forces de sécurité irakiennes », dit un responsable. « Les tactiques de violation systématique qu’elles emploient ne feront qu’alimenter les craintes confessionnelles et renforcer les divisions sectaires »….

VOA

Adaptation : Marc Brzustowski.

A force de porter des gants et de ne pas vouloir d’intervention terreste, Obama est-il en train de mener la plus « sale guerre » par procuration que l’Amérique ait jamais eu l’occasion de livrer, si on excepte le comportement exemplaire des Kurdes, dont l’idéologie pro-libérale est en opposition complète aux méthodes barbares répandues par les forces chiites, partout au Moyen-Orient, d’Irak au Yémen, en passant par le Liban, le Golan, la bande de Gaza et ailleurs? Est-ce là le nouvel « allié stratégique » des Etats-Unis d’Amérique : l’Iran hégémonique? 

Mercredi, l’Iran a, par ailleurs, pendu 6 Kurdes, dès le lendemain des protestations molles de l’ONU, se disant préoccupée par les violations des droits de l’homme qui ont lieu tous les jours en Iran. Il s’agissait de :  Hamed Ahmadi, Kamal Mollaei, Hadi Husseini, Sedigh Mohamadi, Jamshid Dehghani et Jahangir Dehghani.