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Le nuage qui s’élève de la mer – Un message très important pour ce temps, lu sur Blog Porte-Parole – « Vous connaîtrez la vérité et la vérité vous affranchira » (Jean 8 : 32)

Eliane Colard

A la septième fois, il dit : Voici un petit nuage qui s’élève de la mer, et qui est comme la paume de la main d’un homme. Élie dit : « Monte, et dis à Achab : Attelle et descends, afin que la pluie ne t’arrête pas ». En peu d’instants, le ciel s’obscurcit par les nuages, le vent s’établit, et il y eut une forte pluie. Et la main de l’Éternel fut sur Élie, qui se ceignit les reins et courut devant Achab jusqu’à l’entrée de Jizréel. 1Rois 18. 44

Un malentendu à propos de la pluie d’Elie

Bon nombre d’extrapolations prophétiques se sont appuyées sur ce passage pour parler de la venue d’un réveil sous forme d’une pluie de bénédiction déversée dans les derniers temps sur l’église. Cependant il est nécessaire de revenir au contexte des écrits évoqués pour ne pas perdre le bénéfice des leçons précieuses dont ils sont le véhicule. Mais surtout, il convient de laisser à l’Esprit de Dieu le soin d’éclairer lui-même ces textes afin de leur permettre de libérer en notre faveur tout leur potentiel prophétique. Dieu veut que son peuple comprenne plus que jamais quel était le but et la nature de cette pluie envoyée du temps d’Élie.

Lorsque Dieu visite la terre dans le but de la bénir, il commence par la juger ; c’est ainsi que commence généralement le processus de sa bénédiction. Ce qu’Élie a vu venir au travers de cette pluie attendue et souhaitée, c’était un jugement de Dieu avançant sur les nuées. Dieu juge toujours d’abord quand il souhaite restaurer il en sera ainsi jusqu’à la consommation de la création actuelle; ce processus est une nécessité car la restauration est la rectification ou la remise à l’aplomb de quelque chose qui était devenu tordu. Or le réveil n’est pas encore la restauration, bien que les deux notions aient peu à peu été confondues dans l’église. Le réveil n’est que l’émergence ou la sortie d’un état de sommeil : nous y reviendrons plus loin. En ce sens, le réveil n’est donc que l’activation des conditions de la restauration comme l’illustre la suite de ce texte.

Plusieurs attendent un dernier grand réveil qui devrait de façon immédiate transformer le visage de toute l’église, un réveil qui devrait en même temps restaurer le pays en éradiquant le mal partout où il se trouve, un réveil au travers duquel la révélation de la gloire de Dieu remplirait la terre entière juste avant la venue du Seigneur, précipitant des nations entière dans la repentance à genoux au pied de Jésus-Christ. Mais rien dans ce texte de 1 Rois 18 ne laisse penser que la pluie dont Elie avait entendu le bruit sur la montagne avait réussi à accomplir toutes ces choses en Israël du temps du Roi Achab. Si nous voulons trouver dans ce texte un type prophétique de ce que l’Esprit dit à l’église pour les temps qui viennent et qui sont déjà là, il faudra absolument veiller à ce que cet évènement ait un ancrage réel et véritable dans le type du passé auquel il prétend se rattacher.

Les implications spirituelles d’un ciel fermé
 
Nous savons par Jacques 5. 17 que la sécheresse qui a sévi en Israël sous le règne d’Achab fut de 3ans et 6mois : « Élie était un homme de la même nature que nous : il pria avec instance pour qu’il ne plût point, et il ne tomba point de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois». Cette notion de ciel fermé nous est rendue encore plus évidente dans la bouche du Seigneur Jésus en Luc 4. 25 :« Je vous le dis en vérité : il y avait plusieurs veuves en Israël du temps d’Élie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu’il y eut une grande famine ». Ce fut pratiquement en Israël un temps de famine et de sécheresse où la terre ne donnait pas son fruit quel qu’il puisse être. C’est ici que nous sommes invités à élargir le champ de notre entendement spirituel au-delà des réalités matérielles et visibles que semblent d’emblée indiquer ces données de la Parole de Dieu. Ainsi seulement nous pourrons saisir l’instruction spécifique de l’Esprit pour nous qui sommes parvenus à la fin des temps. Nous devons en effet prendre la mesure spirituelle de ces données pour saisir leur implication prophétique dans la perspective divine; car si la Parole de Dieu est vivante et permanente, elle est aussi pénétrante et c’est le temps où elle doit absolument trancher entre le charnel et le spirituel dans notre entendement car l’Esprit parle en ce moment et l’église se doit d’avoir des oreilles spirituelles éveillées pour ne pas négliger les avertissements du Seigneur.

Élie prophétisa qu’il ne devait y avoir en Israël durant ces 3 ans et demi ni pluie, ni rosée. Et en effet cet épisode de sécheresse et de famine était un temps où le ciel fut tout à coup fermé comme si Dieu avait résolu de se cacher à Israël. Au-delà des aspects matériels de ce récit, il y a donc tout un aspect spirituel sur lequel l’Esprit désire nous interpeller. Le règne d’Achab a ouvert une période où Israël a glissé profondément et de plus en plus dans l’apostasie, il est dit en 1 Rois 16, juste avant l’apparition d’Elie le Tischbite : « Achab, fils d’Omri, fit ce qui est mal aux yeux de l’Éternel, plus que tous ceux qui avaient été avant lui. Et comme si c’eût été pour lui peu de choses de se livrer aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, il prit pour femme Jézabel, fille d’Ethbaal, roi des Sidoniens, et il alla servir Baal et se prosterner devant lui Il éleva un autel à Baal dans la maison de Baal qu’il bâtit à Samarie, et il fit une idole d’Astarté. Achab fit plus encore que tous les rois d’Israël qui avaient été avant lui, pour irriter l’Éternel, le Dieu d’Israël.».

La venue d’Achab amena manifestement en Israël une mesure d’impiété et d’apostasie jusque -là inégalée. Il alla très loin dans la défiance à Dieu puisque la suite du passage dit que durant son règne : « Hiel de Béthel bâtit Jéricho ; il en jeta les fondements au prix d’Abiram, son premier-né, et il en posa les portes aux prix de Segub, son plus jeune fils, selon la parole que l’Éternel avait dite par Josué, fils de Nun ». Or le peuple d’Israël ne pouvait ignorer l’interdit posé lors de la conquête de Canaan, sur la reconstruction de la ville de Jéricho : Josué 6. 26.

Voilà en gros quelle était la situation en Israël au moment où fut suscité Élie le prophète avec le message que Dieu allait fermer le ciel au-dessus du pays d’Israël. Dès le début du règne d’Achab, il est manifeste que d’épaisses ténèbres étaient installées sur le pays. Élie arrive à ce moment-là prophétisant la fermeture du ciel, cela signifiait sur un plan spirituel que pour un temps Dieu allait se cacher : les cieux n’allaient plus exaucer la terre et ici le plan matériel n’était que la résultante d’une situation spirituelle. Pendant un temps, c’est comme si Dieu s’était retiré. Durant 3 ans et 6 mois, à mesure que la terre d’Israël fut privée d’eau, la vraie parole de Dieu se fit rare jusqu’à disparaître totalement du pays : Israël fut privé de vrais Prophètes par qui la parole de Dieu, source d’eaux vives pour son peuple, pouvait venir rafraichir le pays et son peuple. La famine qui sévissait était donc à la fois spirituelle et matérielle. Souvent, les choses visibles et matérielles ne sont en effet que le reflet des choses invisibles et spirituelles. A l’instar de l’eau qui avait tari, la parole de Dieu s’était cachée : le ciel au-dessus d’Israël fut comme d’airain.

Mais lorsque Dieu se retire, il semble aussi que l’ennemi a les coudées franches pour agir. Et c’est durant cette période que Jézabel avait assassiné des vrais prophètes de Dieu ; et Achab les avait remplacés par des faux prophètes, des citernes crevassées dont les eaux véhiculaient la mort sur le pays et son peuple. Achab fut le roi impie qui prostitua Samarie, comme Manassé fut celui qui prostitua Jérusalem (Ohola et Oholiba : Ezéchiel 23).

La fermeture du ciel : jugement de l’impiété et de l’apostasie dans le pays
 
C’est Dieu qui avait pris l’initiative de fermer le ciel 3 ans et 6 mois, c’est donc Lui qui avait envoyé la famine dans le pays, ce n’était ni le fait du hasard ni une attaque de l’ennemi. Amos 8. 11 à 14 nous apprend que parfois Dieu envoie la famine au milieu de son peuple dans le but de le ramener à Lui. Le cœur du peuple d’Israël s’était éloigné de Dieu car il s’était tourné vers les dieux de néant, s’adonnant à l’adoration de Baal et Astarté dans le but d’obtenir la fécondité et la fertilité de la terre ; n’était-ce pas un comble pour un peuple dont l’Eternel Dieu était la source d’eau vive ? La fermeture du ciel en ce temps-là était donc aussi un jugement en conséquence de la montée de l’impiété et de l’apostasie d’Israël. Selon la bouche du prophète, à ce moment-là l’alliance avec Dieu était violée, les prophètes tués et les autels consacrés à Dieu renversés. Cependant il nous faudrait nous garder de toute tentation d’interpréter la réouverture du ciel et l’envoi de la pluie sur Israël comme une saison de restauration du pays en conséquence d’un éventuel rétablissement de sa situation spirituelle devant Dieu.

La réouverture du ciel pour un jugement des voies du peuple de Dieu
 
Lorsque Dieu envoie la pluie suite à la prophétie d’Elie, bien évidemment l’autel de Dieu a été reconstruit par les soins d’Elie, mais cela reste encore un geste prophétique marquant la venue du règne de Dieu sur le pays avec tout ce que cela implique. Dieu manifeste au travers de ce geste qu’Il est et demeure le Dieu d’Israël ; il était nécessaire que cela soit rappelé au peuple car Dieu s’était éloigné durant ce temps de fermeture du ciel. Mais le rétablissement de cet autel opéré par Élie le prophète n’engageait que Dieu seul et non pas le peuple : c’était le retour de Dieu à Israël et pas encore celui d’Israël à Dieu. La situation spirituelle du peuple n’avait nullement changé en Israël après le rétablissement de l’autel par Élie, ni même après l’envoi de la pluie qui fut un évident bienfait pour la terre. De fait, les autels consacrés à Baal et à la déesse Achéra étaient encore dressés dans le pays. Élie avait bien tué 450 prophètes de Baal au Mont Carmel, pourtant aucun de ceux d’Achéra n’avaient disparu et d’autres prophètes de Baal sévirent après cela dans le pays comme l’illustre la suite du livre des Rois. En outre, les vrais prophètes de Dieu n’avaient pas cessé d’être persécutés en Israël, voyons par exemple le sort réservé à Michée en 1 Rois 22. 27. De même, l’alliance avec Dieu n’avait pas été restaurée dans le pays puisque le cœur du peuple n’avait pas changé, l’iniquité n’avait pas cessé en Israël au point que sous les conseils de Jézabel, Achab avait fini par s’approprier par ruse et méchanceté la vigne de Naboth avec l’aide et la complicité des « anciens » du peuple et des autorités de la ville.

Si cette pluie avait amené sur le pays un réveil, celui-ci ressemblait plus à un réveil de méchanceté qu’à un réveil de justice et d’équité. Il y eut bien quelques signes du retour de la présence de Dieu en Israël en dehors de la fin de la famine et de la sécheresse : ainsi Achab remporta des victoires dans la guerre sur ses ennemis d’alentours ; mais ces évènements n’étaient que la préparation et la mise en place des circonstances du jugement de Dieu sur la maison d’Achab. Au cours de ces deux guerres il est clair que c’était Dieu qui avait donné la victoire au roi d’Israël : 1 Rois 20. 13 à 30. Néanmoins ce serait une grave erreur de conclure que cette victoire offerte à Achab par le Seigneur était le signe que Dieu approuvait ses voies. Les signes de la présence de Dieu dans certaines circonstances ne doivent jamais être interprétés comme une preuve de son approbation concernant nos voies.

Nous noterons que ce passage qui annonce la venue de la pluie par la bouche du Prophète, annonce d’abord un tout petit nuage qui s’élève de la mer. Ensuite il est précisé qu’avant l’arrivée de la pluie, le ciel s’assombrit puis que le vent s’établit. Voilà tout ce qui nous est rapporté de cette pluie divine qui inaugurait la réouverture du ciel au-dessus du pays d’Israël. Rien n’est dit sur les effets de la bénédiction de cette pluie sur le pays et ses habitants, rien n’est dit sur la restauration du sol, et nous n’avons connaissance ni de la joie ni de la reconnaissance du peuple assistant à la fin de cette période prolongée de sécheresse et de famine. Aucune trace dans le récit, d’un retour du cœur du peuple à l’Eternel son Dieu après l’envoi de la pluie. Suite à la réouverture des cieux nous aurions pu nous attendre à lire un tel récit mais nous n’avons rien de tout cela dans les textes qui suivent ; au contraire nous avons à la place le récit d’un endurcissement non équivoque d’Israël dans l’impiété et l’idolâtrie, ce peuple même qui peu de temps avant, lors de la confrontation du Mont Carmel, avait publiquement reconnu que le Dieu d’Elie était le seul vrai Dieu (1 Rois 18. 39) ; alors bien évidemment cela doit nous interpeller. Il est clair que le prodige du feu de Dieu au Mont Carmel suivi de la réouverture des cieux avec la bénédiction de la pluie, avait sans conteste manifesté la puissance et la suprématie du Dieu d’Elie aux yeux de tout le peuple ; cependant force nous est d’admettre que ces hauts faits n’avaient pas réussi à changer le cœur du peuple de façon à le ramener à Dieu. Ce constat permet de comprendre que ce n’était pas là le but immédiat poursuivi par Dieu en envoyant la pluie.

Le temps est venu pour nous de comprendre le sens profond de l’envoi de cette pluie en Israël suite à la Parole d’Elie le prophète. Il convient de ne pas faire l’erreur de mal interpréter l’action de Dieu dans ces temps car nous sommes dans la dernière ligne droite. Le nuage qui s’élève de la mer est le signe que Dieu s’apprête à ouvrir les écluses des cieux pour permettre un nivelage des eaux de la mer afin que les bateaux engagés dans la course aient les moyens de passer à temps et correctement à l’autre bord. C’est un temps de grande manœuvre dans les lieux célestes, où Dieu s’apprête à relâcher des « eaux du dessus » pour permettre à plusieurs de passer au bief supérieur dans le cadre d’une dernière mise à l’aplomb.

Un réveil de l’iniquité
 
La pluie annoncée par Élie fut précédée d’épais nuages après que les cieux se furent assombris. Nous devons saisir que ce ciel assombrit augurait de la venue d’un jugement plutôt que d’une bénédiction immédiate. Au-delà du terme mis à la période de famine matérielle en Israël et au rafraîchissement de la terre, cette pluie n’était pas autrement porteuse de bénédiction pour le peuple du moins pas dans le sens où nous l’entendons généralement. Si nous considérons malgré tout qu’elle apporta une forme de réveil sur le pays d’Israël, il ne pouvait s’agir que d’un réveil de la méchanceté et de l’impiété. Pourtant ce passage de l’Ecriture est utilisé aujourd’hui dans l’église pour parler de la venue d’un réveil et de la visitation de Dieu sur son peuple dans le sens d’une saison immédiate de félicité. Et sur la base de ce texte beaucoup sont encouragés à implorer le Seigneur d’envoyer cette dernière pluie sur une église qui est manifestement de plus en plus comme une terre altérée malgré toute son apparence de gloire. Elle ressemble par endroits à l’église de Sardes qui passe pour être vivante alors qu’elle est en réalité moribonde. Mais c’est surtout à l’église de Laodicée qu’elle ressemble, cette église qui se croit riche alors qu’elle est pauvre selon le diagnostic du regard de feu de l’Agneau de Dieu.

La sécheresse du cœur de l’église
 
L’église de notre temps se définit fièrement comme celle qui, dans l’histoire du christianisme, est la plus proche de l’église primitive à cause du recouvrement progressif de beaucoup de vérités perdues au cours de son pèlerinage. Elle prétend être parvenue plus loin que ses prédécesseurs dans la connaissance de la vérité. Pourtant malgré toute la somme de son savoir et la richesse de ses atours, elle donne l’impression d’avoir régressé dans la connaissance de Jésus-Christ, Celui en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse. Car connaitre et grandir dans la Vérité c’est non pas acquérir ou maîtriser une somme de connaissances sur Dieu, mais entrer dans l’intimité de la Personne du Fils de Dieu dont le cœur est infiniment profond. Cette église est riche d’une grande quantité de connaissances sur Dieu cependant que son cœur se révèle de plus en plus vide de Dieu. Pensant tout savoir, elle ne se languit plus du désir de la Sulamithe qui donne des ailes pour courir à la poursuite de celui que son cœur aime. Elle a cessé de pourvoir aux besoins de son Seigneur avec le cœur désintéressé d’une Marie, elle ne recherche Dieu que pour ses propres besoins. C’est une église blasée et repue parce qu’elle est remplie d’elle-même. Elle a perdu son cœur d’enfant et ses élans de jeune fiancée au cœur enflammé. Elle a acquis une sagesse et une maturité humaine et charnelle qui ne lui permettent pas d’atteindre la stature parfaite de Christ découlant de la vraie connaissance du Fils de Dieu. A cause de son refroidissement, elle ignore les profondeurs de Christ et c’est pourtant de ces profondeurs que sont issues la vraie sagesse et la maturité spirituelle qui lui sont nécessaires pour devenir une épouse préparée, pure, glorieuse, sans tâche ni ride.

Une église Laodicéenne
 
L’église de la fin des temps est ainsi de type foncièrement Laodicéen ; c’est la dernière église à qui Jésus adresse une lettre d’avertissement dans la Révélation de Jean. La caractéristique de Laodicée ce n’est pas premièrement le fait de courir après les doctrines nouvelles qui éloignent de la vérité, ni même forcément la soif d’entendre les fables, ce sont là les caractéristiques d’une église de type Pergame. Même si nous retrouvons aussi certainement des traits de Pergame dans l’église actuelle, la caractéristique principale de Laodicée reste la « tiédeur » (ni froid ni bouillant) et un aveuglement prononcé sur son état : elle cumule en elle toutes les maladies oculaires existantes. L’apostasie de l’église des temps de la fin ne sera que la conséquence de cette tiédeur et de cet aveuglement. Le refroidissement de l’amour, qui est la forme la plus subtile de la tiédeur (on n’y prend généralement point garde car cela n’arrive pas en une fois), est le terreau fertile où l’apostasie prendra racine pour chercher à infecter toute la vigne du Seigneur. Or le Seigneur Jésus nous avait avertis que dans les derniers temps l’amour du plus grand nombre se refroidirait. Il n’a jamais été question dans cet avertissement du «monde » qui ne connait pas Dieu, mais plutôt de ceux qui ayant connu l’amour de Dieu révélé en Jésus Christ, ont laissé ce premier amour se refroidir. Leur cœur sera comme en sommeil à l’image du corps au moment de la nuit, alors que le Seigneur souhaite que le cœur de son épouse reste en éveil même quand elle dort : « J’étais endormie, mais mon cœur veillait… C’est la voix de mon bien-aimé, qui frappe : -Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, Ma colombe, ma parfaite ! » Cant.5.2.

Le Seigneur sait que quand vient la nuit le corps sombre inexorablement dans le sommeil. Mais il n’en est pas du corps comme de l’esprit ; si notre esprit est en éveil notre cœur aussi sera en éveil alors même que notre corps serait endormi. L’endormissement du cœur consécutif à celui de l’esprit est plus dramatique que le sommeil du corps qui lui, est naturel et même nécessaire. Nous ne pouvons pas nous empêcher de dormir c’est une loi biologique créée par Dieu ; mais nous pouvons empêcher à notre esprit et notre cœur de tomber dans l’appesantissement puis dans le sommeil, car notre esprit n’est pas assujetti à des lois naturelles. C’est pourquoi Dieu met à notre disposition des moyens spirituels pour lutter contre le refroidissement du cœur et le sommeil de l’esprit. Si notre cœur et notre esprit sont en sommeil, nous ne saurons pas reconnaitre la voix du bien-aimé qui frappe à la porte comme le précise le verset ci-dessus du Cantiques des cantiques. Nous retrouvons d’ailleurs cette même idée lorsque Jésus dit frapper à la porte de l’église de Laodicée : Apoc. 3. 20. Mais il est une maladie oculaire qui frappe la dernière église ; elle altère non seulement ses yeux intérieurs mais aussi ses yeux extérieurs de sorte qu’elle est rendue incapable de reconnaitre ni la voix de son Bien-aimé, ni le visage de son Berger, ni même le temps de sa visitation. A cause de cet aveuglement, elle risque de passer à côté de la table qui lui est préparée si elle n’y met pas bon ordre.

L’appel contenu dans la lettre d’avertissement à l’église de Laodicée est comparable à celui adressé aux vierges imprudentes dans la parabole. Dans ces deux textes il est question d’aller acheter d’un côté de l’huile, de l’autre de l’or des vêtements blancs et du collyre. Il y a donc bien un prix à payer pour posséder ces choses pourtant gratuites et qui pour la plupart font partie de l’équipement indispensable de vierges se préparant à partir à la rencontre du bien-aimé. Manifestement, à l’instar des vierges folles à la réserve d’huile défaillante, les Laodicéens sont à vide ; le diagnostic du regard du Seigneur est sans appel : ils sont pauvres, aveugles et nus. C’est parce qu’ils se sont endormis installés dans une fausse sécurité, cultivant une fausse espérance et ne possédant de la vraie foi qu’une vaine illusion.

Si nous reconnaissons en l’église actuelle les caractéristiques de Laodicée, nous devons aussi reconnaître qu’elle a besoin d’être secouée pour se réveiller de sa torpeur et du sommeil de l’illusion sur elle-même dans lequel elle est tombée. Elle a besoin de se réveiller pour voir la réalité de son état comme cela a été rappelé dans le texte « Quel réveil quels signes quel temps». Alors dans ces conditions, il n’est pas vain d’attendre et de demander l’envoie d’une ultime pluie divine sur cette terre desséchée qu’est l’église de ce temps. Mais alors, comprenons bien que dans ce cas, cette pluie ne produira pas exactement tout ce que nous entendons généralement par le mot « Réveil » et qui a fini par perdre tout sens réel ancré dans la Parole de Dieu.

La préparation du chemin du Seigneur
 
Seule une pluie comparable à celle qui est tombée à la parole d’Elie, est de nature à produire le réveil de ce qui est en nous dans un état de latence, d’endormissement et de sommeil. Les mauvaises racines que nous transportons parfois à notre insu doivent être mises en évidence en poussant à découvert pour être déracinées puis brûlées afin que la plantation agréable à l’Eternel puisse voir le jour. Dans cette optique, le réveil envoyé par la pluie divine commencera toujours par un jugement de ces racines d’iniquité manifestées en pleine lumière grâce à la pluie, avant de faire place à la bénédiction de racines saines. La restauration de Dieu sur la terre de nos vies passera souvent par un déluge qui viendra nettoyer le terrain afin de préparer le chemin à la douce rosée du ciel qui vivifie.

Le jugement avant la restauration

Dans tous les cas, la pluie que Dieu envoie doit faire émerger ces racines qui sont en sommeil dans la terre, manifester ce qui était caché dans le cœur et qui sommeillait. Lorsque la pluie revint sur le pays d’Israël, la confrontation du Mont Carmel avait déjà eu lieu, le peuple avait déjà vu la manifestation de la puissance de Dieu qui s’était révélé dans le feu consommant l’holocauste. Elie avait déjà rétabli l’autel de Dieu renversé, il avait aussi déjà débarrassé le pays de 450 prophètes de Baal en les égorgeant. Même si l’alliance avec Dieu n’était pas encore restaurée, sur cette base minimaliste des germes supposés d’un début de rétablissement, Dieu aurait pu choisir de faire revenir totalement sa bénédiction. Pourtant c’est bien un temps de jugement que cette pluie divine inaugurait.

A cause de sa justice, Dieu ne peut juger quelque chose qui n’est pas rendu manifeste à notre conscience. Pour cette raison, la visitation divine par cette pluie annoncée par Élie allait contribuer à mettre en évidence ce qui était tapi dans le cœur de ce peuple qui avait confessé vouloir ne plus clocher des deux pieds ni servir Baal. Car les racines de l’impiété et de l’apostasie étaient encore profondément ancrées dans les cœurs comme nous le voyons par la suite. Si l’on peut dire que cette pluie avait amené un réveil en Israël, il s’agissait en réalité comme dit précédemment, d’un réveil de l’iniquité tapie dans les cœurs. Il est dit dans la bible que Jean Baptiste était venu dans l’esprit et la puissance d’Elie, il mettait la cognée à la racine des arbres afin que soit manifestée leur vraie nature ; c’est un ministère de préparation du chemin du Seigneur qui va à la racine des choses pour en sonder les profondeurs de façon à faire remonter la réalité de ce qui est enfoui. C’est après la venue de la pluie que se sont manifestées avec encore plus de force l’impiété d’Achab et l’apostasie de Jézabel ; il suffit pour s’en convaincre de lire les textes qui suivent cet épisode dans l’histoire d’Israël. Après la manifestation de Dieu sur le Mont Carmel, l’idolâtrie du peuple n’a pas cessé de croître puisque le peuple n’a cessé d’élever des faux autels, les faux prophètes n’ont pas disparu du pays, pas plus que les vrais prophètes n’ont cessé d’être rejetés et emprisonnés (Michée : 1 Rois 22/ 8 à 27), et par conséquent le peuple n’est pas revenu à Dieu. Le réveil amené par cette pluie divine était donc bien un réveil de méchanceté qui allait aboutir au jugement de Dieu. La pluie avait fait germer des racines qui étaient profondément enfouies dans la terre d’Israël et dans le cœur de son peuple. C’est pourquoi après l’épisode de l’appropriation de la vigne de Naboth, le décret du jugement de Dieu tombe sur la maison d’Achab par la bouche du prophète (1Rois 21. 20 à 26).

Le processus de la restauration

Le passage du texte de 1 Rois 19. 11 à 13 est le couronnement du message véhiculé par l’envoi de la pluie après les 3 ans et 6 mois de sécheresse :  » Mais il lui dit: Sors, et tiens-toi sur la montagne devant l’Eternel. Et voici, l’Eternel passait, et un grand vent impétueux, qui fendait les montagnes, et brisait les rochers, allait devant l’Eternel; mais l’Eternel n’était point dans ce vent. Après le vent se fit un tremblement; mais l’Eternel n’était point dans ce tremblement. Après le tremblement venait un feu; mais l’Eternel n’était point dans ce feu. Après le feu venait un son doux et subtil. Et il arriva que dès qu’Elie l’eut entendu, il enveloppa son visage de son manteau, et sortit, et se tint à l’entrée de la caverne, et voici, une voix lui fut adressée, et lui dit: Quelle affaire as-tu ici, Elie? » (Version Martin).
Elie a prophétisé par ses paroles et par sa vie tout le processus complet du jugement et la restauration de Dieu sur son peuple. Au cours des manifestations surnaturelles dont il fut le témoin à Horeb, c’est seulement au travers du murmure doux et léger qu’Elie put reconnaître le visage de l’Eternel. Pourtant il ne fait pas de doute que c’est bien Dieu qui avait envoyé auparavant le vent, puis le tremblement de terre et enfin le feu. Ces manifestations de puissance qui ont précédé le murmure doux et léger étaient des jugements dont l’objectif était de préparer le chemin du Seigneur. De même, en ce qui nous concerne, pour que le chemin du Seigneur soit préparé dans nos cœurs, il faut que les pierres qui obstruent le passage soient enlevées, que les montagnes qui sont en nous soient aplanies et que ce qui est dur comme le roc soit brisé pour permettre à notre cœur de devenir perméable et souple pour pouvoir à nouveau aimer comme une épouse au cœur embrasé. Or le vent, le tremblement de terre et le feu sont des instruments que Dieu va utiliser pour opérer ces choses dans les vies qui lui résistent ou qui ne lui sont pas encore soumises totalement et dont la terre demeure à cause de cela dans un état de gel ou de sommeil profond.

Le vent qu’Elie a vu, fendait les montagnes et brisait les rochers. De même, le chemin du Seigneur a besoin d’être préparé dans les cœurs altiers comme des montagnes buvant l’eau du ciel sans jamais pouvoir l’absorber ; des cœurs durs comme le roc qui ont besoin d’être attendris par le brisement afin que du miel puisse en couler : du fort doit sortir le doux. La sorte de tremblement de terre qu’Elie a vu, a pour but de déraciner les fondements iniques qui seront révélés par le travail préalable du vent. Et enfin le feu qu’Elie a vu, a pour but dans la pédagogie divine, de brûler les œuvres d’iniquités qui seront remontées à la surface grâce au travail du tremblement de terre. Le vent, le tremblement de terre et le feu sont ainsi symboliquement des jugements qui vont préparer nos cœurs à entendre le murmure doux et léger de l’époux qui appellera son épouse à sa rencontre lorsque le temps sera venu. C’est ce que prophétise cette expérience d’Elie vécue à Horeb. Avant ces manifestations redoutables, Dieu lui avait dit : « Sors, tu te tiendras sur la montagne devant moi ; je vais passer ». L’Eternel ne s’était pas laissé trouver par Élie dans ces manifestations spectaculaires, parce que celles-ci n’avaient d’autre but que de préparer sa venue. Ce n’était ni le vent ni le tremblement de terre ni le feu qui avait de l’importance ; seul en avait le murmure qu’Elie devait percevoir à la suite de tout cela.
Souvent dans le passé, l’église a manqué les vrais rendez-vous de Dieu lors de sa visitation ; elle n’a pas toujours poursuivi Dieu jusqu’à entendre de Sa part le murmure doux et léger qui la pousserait à s’envelopper de son manteau tellement la gloire de son Seigneur en viendrait à l’éblouir. Elle s’est souvent arrêtée aux manifestations préliminaires qui n’avaient d’autre but que de préparer le vrai rendez-vous. A la place, l’église a souvent choisi de dresser des tentes au pied de ces manifestations surnaturelles préliminaires comme avaient voulu faire les disciples Pierre, Jacques et Jean à la montagne de la transfiguration. Mais chaque fois que l’église a dressé des tentes en « s’installant » dans des valeurs qui n’en étaient pas aux yeux de Dieu, elle a aussi raté les vrais trésors que le Seigneur souhaitait déverser en elle. Jésus dirait d’elle comme d’Israël, qu’elle n’a pas reconnu le temps de la visitation. Nous devons prendre la mesure de tout ceci pour comprendre le sens de la pluie envoyée par Dieu du temps d’Elie. Aujourd’hui l’Esprit dit à l’église de la part du Seigneur : « sors, tiens-toi sur la montagne devant moi, je vais passer ». Qui aura des oreilles pour entendre ?

Comprendre le sens de la bénédiction d’une pluie divine
 
Le réveil n’est jamais que la sortie d’un état de sommeil ; ce n’est encore pas le signe décisif de la restauration, n’oublions pas que dans la parabole des vierges donnée par le Seigneur les imprudentes furent réveillées en même temps que les sages. Et puis l’arrivée de la pluie ne donne pas l’assurance d’une récolte de bons fruits de bonne qualité car la pluie ne peut faire croître que ce qui était en terre. Lorsque le sol est altéré et sec, il ne pousse plus rien mais cela ne signifie pas qu’il n’y ait aucune semence en terre : tout est en sommeil. Aussi, la pluie est une réelle bénédiction qui fait repartir la nature, la vie, qui était comme à l’arrêt. Mais cette pluie ne peut faire germer que ce qui était semé auparavant. Alors parfois ce seront des ronces et des épines qui pousseront, d’autres fois ce seront des cultures hybrides parce que des mauvaises graines se seront mélangées à la bonne semence quand le terrain n’aura pas été entretenu correctement. Mais lorsque Dieu nous réveille, nous sortons du sommeil avec ce qui était en nous au moment où nous nous sommes endormis, ni plus ni moins. Dans la parabole des vierges, c’est ce qui s’est passé. Les 10 vierges se sont réveillées exactement dans l’état où elles s’étaient endormies : 5 avec de l’huile de réserve et 5 sans cette réserve nécessaire. Ceci est un avertissement solennel pour nous. Nous pouvons ainsi comprendre que la pluie divine répandue sur la terre ne peut être une bénédiction immédiate que pour les sols ensemencés selon la justice, des sols porteurs de « la semence de Dieu », c’est d’ailleurs la signification du mot « Jizréel » lieu où selon notre texte Élie s’est empressé de précéder Achab : « Et la main de l’Éternel fut sur Élie, qui se ceignit les reins et courut devant Achab jusqu’à l’entrée de Jizreel».

Il nous est bon de réclamer la bénédiction de la pluie sur la terre de nos vies mais nous ne devons pas ignorer qu’avant de voir apparaître la fertilisation de nos cœurs, nous devrons être abaissés et brisés par l’action du vent de Dieu, puis secoués dans nos fondements par le tremblement de terre de Dieu, et enfin passés par le feu de la purification ; l’or qui aura de la valeur au jour de Christ sera celui qui sera passé par ce feu.
Ce texte est d’une cuisante actualité pour l’église d’aujourd’hui. D’aucuns pensent que nous sommes dans les temps fâcheux prédits par Paul et avant cela par notre Seigneur Jésus-Christ lorsqu’il disait aux premiers disciples « je vous ai tout annoncé d’avance ». Notre temps ressemble à celui qui a présidé au règne d’Achab et par conséquent à l’apparition d’Elie le Tischbite. Nous sommes dans un temps où l’impiété est de plus en plus active dans le monde, un temps où la vérité et la vraie parole prophétique chargée de l’Esprit d’Elie sont encore comme liées ou cachées, un temps d’apostasie grandissante. La voix prophétique est comme un torrent d’eaux vives qui vivifie les terres qui la reçoivent. Mais lorsque cette voix ne se fait plus entendre, l’église est comme une terre en désolation, elle perd la vision de sa vocation céleste et s’installe de plus en plus là où elle place son trésor; la famine la dévore alors même que ses greniers Laodicéens paraissent remplis. Mais la présence de cœurs assoiffés qui languissent de plus en plus après les eaux du ciel prouvent qu’il existe bel et bien une sorte de famine spirituelle comparable à celle qui existait du temps d’Elie.

Ces 3ans et 6 mois où le ciel fut fermé du temps d’Elie, symbolisent une durée prophétique annonçant toujours dans la Bible un temps d’épreuve pour la terre et pour le peuple de Dieu ; un temps où le ciel semble soustraire momentanément ses bienfaits à la terre. Et bien évidemment ce qui s’est passé du temps d’Elie doit nous parler avec force aujourd’hui, car il n’y a rien de nouveau sous le soleil; ces choses sont appelées à revenir, il en est ainsi du calendrier divin : ce qui a été sera encore. Et c’est pour nous qui sommes parvenus à la fin des temps que ces choses ont été écrites, pour notre instruction afin que nous ne soyons pas trouvés surpris.

« Il faut que l’apostasie soit arrivée auparavant » nous dit l’apôtre Paul et il parlait de l’espérance bienheureuse de ceux dont le cœur soupire après l’époux Jésus-Christ. Nous arrivons dans des temps d’apostasie et nous y sommes déjà ; non pas une apostasie dans le monde mais au sein du peuple de Dieu : les signes en sont là. Et l’Esprit d’Elie également présent aujourd’hui, fait ce même constat : « l’alliance avec le Dieu vivant est méprisée ou tenue pour négligeable, l’autel est renversé ou dévasté dans la vie des croyants et les prophètes de Dieu régulièrement lapidés par ceux qu’ils sont chargés d’avertir. Pire : les signes de l’ennemi sont dressés dans le sanctuaire, les prophètes de coussinets sont écoutés et encensés » et le peuple est aveuglé sur son état.

Pour ceux qui ont l’intelligence des temps selon la mesure qui reposait sur les « fils d’Issacar », ces temps paraissent à la fois excitant et dangereux ; excitant parce que les signes de la venue du Seigneur s’accélèrent, mais cependant dangereux parce que ces mêmes temps glorieux sont aussi annonciateurs de tiédeur et d’apostasie dans l’église et de grandes ténèbres sur la terre.

Le nuage qui s’élève de la mer

Il y a un nuage qui s’élève au-dessus de la mer, il arrive sur la terre chargé d’eaux. Souvent lorsqu’il est question de ces choses nous pensons naturellement aux eaux vives et lumineuses de la bénédiction immédiate ; mais ces eaux portées par un ciel assombri de nuages sombres, sont d’abord porteuses d’un jugement sur la maison de Dieu afin que soit préparé le chemin du Seigneur. La Bible nous dit que dans les temps de la fin, ceux qui se sanctifient se sanctifieront encore et ceux qui se souillent le feront encore bien davantage. C’est parce qu’il est réservé pour ces temps une dernière pluie : celle qui hâtera la moisson des prémices en menant les mûrissements et pourrissements respectifs à leur terme. Le texte de Jacques qui parle de la foi d’Elie dit au verset 18 : « puis il pria de nouveau, et le ciel donna de la pluie, et la terre produisit son fruit ». La dernière pluie que Dieu va envoyer permettra de hâter la maturité du fruit de la terre. Mais Jacques exhorte les croyants en ce qui concerne l’avènement du Seigneur (Jacques 5. 7) : « Soyez donc patients, frères jusqu’à l’avènement du Seigneur. Voici, le laboureur attend le précieux fruit de la terre, prenant patience à son égard, jusqu’à ce qu’il ait reçu les pluies de la première et de l’arrière-saison ».

La terre de l’église recevra pour préparer cet avènement une dernière pluie qui révèlera la nature du fruit qu’elle aura porté en son sein. Cette pluie d’arrière-saison dont parle ce verset, est de la nature de celle prophétisée par Élie. Ces dernières eaux permettront une croissance rapide à la fois des semences de justice et d’iniquité, de telle sorte que la différence entre les deux sera plus que jamais manifeste. C’est le temps prophétisé par Malachie au cours duquel il est dit qu’on verra à nouveau la différence entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas réellement : un temps de vérité dans la maison de Dieu. Le contexte de cette prophétie de Malachie est précisément celui d’un retour de l’Esprit d’Élie pour la préparation du chemin du Seigneur ; un temps où la cognée du Seigneur sera mise la racine des arbres pour en manifester la nature.

Alors cette dernière pluie que certains attendent avec impatience et ferveur ne sera pas d’emblée une douce ondée vivifiante pour tous les terrains, apportant sa bénédiction immédiate à la terre. Elle sera une pluie battante amenée par des nuages noirs dans un ciel obscurci. Ceux sur lesquels repose une portion de l’Esprit d’Elie que Dieu dispense aujourd’hui pour son église, voient le ciel s’obscurcir, ils voient ce nuage de la taille de la paume d’une main qui avance sur les nuées du ciel. Ils savent que ce nuage est chargé d’eaux qui en arrosant le sol vont faire croitre encore davantage l’apostasie qui « doit arriver auparavant ». Mais cette pluie sera une bénédiction pour une fraction du peuple du Seigneur ; elle fertilisera certaines terres les préparant à recevoir la visitation de l’étoile du matin. Ce sera un temps d’intense douleur pour l’église mais parce que ce sera un temps de fertilité exceptionnelle pour l’enfantement de ce précieux fruit, saint et vigoureux qui sera l’Épouse de l’Agneau prémices des fruits offerts à Dieu.

Les sentinelles qui montent sur la montagne à l’appel du Seigneur voient ce nuage qui avance, et leur message est : «Le matin vient, mais la nuit aussi, si vous voulez vous enquérir enquérez-vous, c’est le moment de vous préparer et de revenir à Dieu». Ésaïe 21. 12

Éliane Colard

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