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Le Shabbat dans l’histoire de l’Eglise. Partie 1

By 14 janvier 2014janvier 19th, 2014Doctrine

Scan10099   Chers amis,

En  préparation à un message que je diffuserai bientôt sur la question du Shabbat (que nous pratiquons comme jour du Seigneur et non le dimanche) et DE LA MANIERE DE LE CONCEVOIR ET LE VIVRE non de façon obtuse et procédurière, stérilisante  (religieuse) mais selon la parole de Yeshoua affirmant que l’homme n’est pas fait pour le Shabbat mais le Shabbat pour l’homme, je vous propose une « mise en bouche » avec cette étude intéressante qui révèle la pérennité du Shabbat au travers des âges dans l’Eglise. Nous publierons cette étude, section après section chaque semaine. Vous pouvez aussi découvrir notre livre Shabbat Shalom en Boutique sur ce site.

Meilleur shalom

Haim Goël

  

La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat

(Édition 3.0 19950624-19991205-20100111)

 

Cette étude importante retrace les Églises observant le Sabbat à partir du premier siècle au Moyen-Orient, en Europe et partout en Asie. Couvrant un laps de temps d’environ deux millénaires, elle constitue un rapport compréhensif non seulement des Églises, mais aussi des efforts faits par le système qui prône l’observance du dimanche afin de les anéantir par la persécution.

 Christian Churches of God

PO Box 369, WODEN  ACT 2606,  AUSTRALIA

(Copyright ã 1995 1998, 1999, 2010 Wade Cox)

(Tr. 2003, 2007, rév. 2013)

 Cette étude peut être copiée et distribuée librement à la condition qu’elle le soit en son entier, sans modifications ni rayures. On doit y inclure le nom, l’adresse de l’éditeur et l’avis des droits d’auteur. Aucun montant ne peut être exigé des récipiendaires des copies distribuées. De brèves citations peuvent être insérées dans des articles et des revues critiques sans contrevenir aux droits d’auteur.

 Cette étude peut s’obtenir sur les pages du World Wide Web:

http://www.logon.org/french/ et http://www.ccg.org/french/

 La Distribution Générale des Églises observant le Sabbat [122]

La Conjoncture

 À partir d’un examen de l’histoire des Églises observant le Sabbat, nous sommes capables de tirer quelques conclusions importantes à leur sujet et aussi de retracer un système d’observance qui démontre que le modèle biblique, tel qu’établi par Christ, n’a jamais cessé. Il existe un certain nombre d’exemples significatifs, qui démontrent une histoire séquentielle des Églises observant le Sabbat partout dans le premier monde Chrétien et en Europe, avant et pendant le Moyen Âge. Celles-ci continuent pendant et au-delà de la Réformation. Les Églises observant le Sabbat, aussi nommées Sabbatati, ont existé à une étape ou une autre sur la plus grande partie de la planète. Du début, ces Églises semblent aussi avoir, essentiellement, observé les Jours Saints.

L’observance du Sabbat était répandue et semble avoir été opposée de Rome. Il était observé en Égypte, comme le montre le Papyrus Oxyrhynchus (c. 200-250 EC (Ère Courante)) :

À moins que vous ne fassiez du Sabbat un vrai Sabbat [Gr. sabbatisiez le Sabbat], vous ne verrez pas le Père (The Oxyrhynchus Papyri, Pt. 1, p. 3, Logion 2, verso 4-11, London: Offices of the Egyptian Exploration Fund, 1898).

Origen a aussi recommandé l’observance du Sabbat :

Après la fête du sacrifice incessant [la crucifixion] vient la deuxième fête du Sabbat et il est pertinent pour quiconque est juste parmi les saints d’observer aussi le festival du Sabbat. Il reste donc un sabbatismus, c’est-à-dire une observance du Sabbat, aux gens de Dieu [Hébreux 4:9] (Homily on Numbers 23, para. 4, in Migne, Patrologia Græca, Vol. 12, cols. 749, 750).

De la même façon, la Constitution des Saints Apôtres (Ante-Nicene Fathers, Vol. 7, p. 413; c. le 3ème siècle) déclare :

Vous observerez le Sabbat, à cause de Celui qui a cessé Son travail de création, mais n’a pas cessé Son travail de providence : c’est un repos pour la méditation de la loi, pas pour l’oisiveté des mains.

L’observance du Sabbat, la position originale de l’Église, s’est répandue à l’Ouest en Europe et, de la Palestine, elle s’est répandue à l’Est en Inde (Mingana Early Spread of Christianity, Vol. 10, p. 460) et, par la suite, en Chine. L’introduction de l’observance du Sabbat en Inde a causé une controverse dans le Bouddhisme en 220 EC (ère courante). Selon Lloyd (The Creed of Half Japan, p. 23), la Dynastie Kushan du Nord de l’Inde a convoqué un concile de prêtres Bouddhistes à Vaisalia, pour apporter l’uniformité parmi les moines Bouddhistes sur l’observance de leur Sabbat hebdomadaire. Certains avaient été si impressionnés par les écrits de l’Ancien Testament qu’ils avaient commencé à observer le Sabbat.

Les Sabbatati d’Europe n’étaient pas une force insignifiante. L’Église, établie à Milan, a observé le Sabbat.

C’était généralement la pratique des Églises d’Orient; et quelques églises de l’Ouest… Car dans l’Église de Millaine [Milan]; … il semble que le samedi a été hautement estimé … Pas que les Églises de l’Est ou toute autre de celles qui ont observé ce jour n’aient été inclinés au Judaïsme; mais ils se sont réunis ensemble le jour du Sabbat pour adorer Iesus [Jésus] Christ, le Seigneur du Sabbat (Dr. Peter Heylyn History of the Sabbath, Londres 1636, Partie 2, para. 5, pp. 73-74).

Les Églises occidentales, sous les Goths, avaient prétendument commencé à négliger le Sabbat, à cause de l’influence de Rome, bien que les Goths eux-mêmes n’étaient pas des Catholiques, mais plutôt des Subordinationistes ou des soi-disant Ariens. Sidonius dit que, sous Theodoric, en 454-526

C’est un fait que c’était autrefois la tradition à l’Est d’observer le Sabbat comme le jour du Seigneur et de tenir des assemblées sacrées : tandis que, d’autre part, les gens de l’Ouest, en se disputant au sujet du jour du Seigneur, ont négligé la célébration du Sabbat (Apollinaris Sidonii Epistolæ, lib. 1,2; Migne, 57).

Cependant, les Goths de l’Ouest, qui se sont déplacés en Gaule du Sud et en Espagne, étaient adoptionistes et ils ont été appelés Bonosiens, prétendument de Bonosus de Sardica, qui enseignait que Joseph et Marie avaient eu des enfants. Il a été classifié avec Marcellus et Photius, indiquant ainsi qu’ils étaient du même avis quant au Sabbat et à la loi.

Cela semble être supporté aussi par le fait que Marseille était le quartier général des prédestinationistes occidentaux (Massiliens), qui ont débuté là et qui ont été finalement condamnés comme Pélagianistes (probablement faussement) à Orange en 529 (ERESects, Vol. XI, p. 319).

À partir du canon 26 du Concile d’Elvira (c. 305), il apparaît que l’Église en Espagne avait observé le Sabbat. Rome avait introduit la pratique de jeûner le jour du Sabbat pour neutraliser l’observance du Sabbat. Le Pape Sylvester (314-335) a été le premier à ordonner aux Églises de jeûner le jour du Sabbat et le Pape Innocent (402-417) en a fait une loi obligatoire dans les Églises qui lui ont obéi.

Innocentius a ordonné de toujours jeûner le samedi ou le jour du Sabbat (Peter Heylyn History of the Sabbath, Partie 2, Ch. 2, London, 1636, p. 44).

Le canon 26 du Concile d’Elvira maintenait que

Pour ce qui est de jeûner à chaque Sabbat : Il est résolu que l’erreur de jeûner à chaque Sabbat soit corrigée.

La ville de Sabadell dans le Nord-Est de l’Espagne près de Barcelone tire son nom des Sabbatati ou Valdenses (ou Vallenses). L’âge du nom et l’antiquité des termes Sabbatati et Insabatati, atténuent le cas que Valdes aurait fondé les Vallenses; leurs distributions montrent plutôt qu’il a été converti par eux et qu’il a pris son nom d’eux, comme nous le verrons.

Les Églises observant le Sabbat en Perse ont subi quarante ans de persécution sous Shapur II, de 335 à 375 spécifiquement, parce qu’ils observaient le Sabbat.

Ils méprisent notre dieu-soleil. Zoroaster, le saint fondateur de nos croyances divines, n’a-t-il pas institué le dimanche il y a mille ans en honneur du soleil et remplacé le Sabbat de l’Ancien Testament? Pourtant, ces Chrétiens ont des services religieux le samedi (O’Leary The Syriac Church and Fathers, pp. 83-84, citation de Truth Triumphant p. 170).

Cette persécution a été reflétée à l’Ouest par le Concile de Laodicée (c. 366). Héfèle note que:

Canon 16 – les Évangiles avec d’autres Écritures sont lus le jour du Sabbat (cf. aussi les canons 49 et 51, Bacchiocchi, remarque 15, p. 217).

Canon 29 – les Chrétiens ne doivent pas Judaïser en se reposant le jour du sabbat mais doivent travailler ce jour-là honorant plutôt le jour du Seigneur en se reposant, si possible, comme des Chrétiens. Cependant, si quelqu’un est découvert à judaïser, qu’il soit anathème pour Christ (Mansi, II, pp. 569-570, voir aussi Héfèle Councils, Vol. 2, b. 6).

L’Historien Socrate dit:

Car bien que presque toutes les Églises dans le monde entier célèbrent les mystères sacrés [assumés par les Catholiques comme étant l’Eucharistie ou le soi-disant Dîner du Seigneur] à chaque Sabbat hebdomadaire, les Chrétiens d’Alexandrie et de Rome, à cause d’une certaine tradition ancienne, refusent cependant de le faire (Socrates, Ecclesiastical History, Livre 5, Ch. 22, p. 289).

Le Sabbat a été observé au cinquième siècle par le Christianisme (Lyman Coleman Ancient Christianity Exemplified, Ch. 26, Section 2, p. 527). Certainement, comme à l’époque de Jérôme (420), les Chrétiens les plus pieux ont travaillé le dimanche (Dr. White, évêque d’Ély, Treatise of the Sabbath Day, p. 219).

Augustin de Hippo, un homme de stricte observance du  dimanche, a certifié que le Sabbat a été observé dans la plus grande partie du monde Chrétien (Nicene and Post-Nicene Fathers (NPNF), la Première Série, Vol. 1, pp. 353-354) et a déploré le fait que dans deux Églises voisines en Afrique, une observait le Sabbat du septième jour, tandis que l’autre jeûnait ce jour-là (Peter Heylyn, op. cit., p. 416).

Les Églises ont généralement observé le Sabbat pour quelques temps.

Les anciens Chrétiens étaient très prudents dans l’observance du samedi ou du septième jour… Il est clair que toutes les églises Orientales et la plus grande partie du monde, ont observé le Sabbat comme une fête… Athanasius nous dit également qu’ils ont eu des assemblées religieuses le jour du Sabbat, pas parce qu’ils étaient infectés par le Judaïsme, mais pour adorer Jésus, le Seigneur du Sabbat. Epiphanius dit la même chose (Antiquities of the Christian Church, Vol. II, Livre xx, Ch. 3, Section 1, 66. 1137,1136).

À la dernière moitié du quatrième siècle, l’évêque de l’Église Abyssinienne, qui observait le Sabbat, Museus, a visité la Chine. Ambrose de Milan a déclaré que Museus avait voyagé presque partout dans le pays des Seres (la Chine) (Ambrose, De Moribus, Brachman-orium Opéra Omnia, 1132, trouvé dans Migne, Patriologia Latina, Vol. 17, pp. 1131-1132). Mingana soutient que l’Abyssinien Museus a voyagé en Arabie, en Perse, en Inde et en Chine en 370 (voir aussi la remarque 27 à Truth Triumphant, p. 308).

Les Églises du Sabbat ont été établies en Perse et dans le bassin du Tigre-Euphrate. Ils ont observé le Sabbat et  payé les dîmes à leurs Églises (Realencyclopæie fur Protestantishe und Kirche, art. Nestorianer; voir aussi Yule The Book of Ser Marco Polo, Vol. 2, p. 409). Les Chrétiens de St-Thomas en Inde n’ont jamais été en communion avec Rome.

Ils observaient le Sabbat, comme ceux qui se sont dissociés de Rome après le Concile de Chalcedon, à savoir les Abyssiniens, les Jacobites, les Maronites, les Arméniens et les Kurdes, qui observaient les lois de l’alimentation et niaient la confession et le purgatoire (Schaff-Herzog The New Encyclopædia of Religious Knowledge, art. Nestorians and Nestorianer ci-dessus).

En 781, le célèbre Monument Chinois a été gravé dans le marbre pour raconter la croissance du Christianisme en Chine, à ce moment-là. L’inscription de 763 mots a été déterrée près de la ville de Changan en 1625 et elle est maintenant prétendument dans la Forêt des Tablettes à Changan. L’extrait de la tablette déclare :

Le septième jour, nous offrons des sacrifices, après avoir purifié nos cœurs et reçu l’absolution pour nos péchés. Cette religion, si parfaite et si excellente, est difficile à nommer, mais elle éclaire l’obscurité par ses brillants préceptes  (M. l’Abbé Hue Christianity in China, Vol. 1, Ch. 2, pp. 48-49).

Les Jacobites ont été caractérisés comme des gens observant le Sabbat en 1625 en Inde (Pilgrimmes,  Point 2,  p. 1269).

L’Église Abyssinienne a continué à observer le Sabbat et, en Éthiopie, les Jésuites ont essayé de forcer  les Abyssiniens à accepter le Catholicisme Romain. Le légat Abyssinien à la cour de Lisbonne a nié qu’ils observaient le Sabbat pour imiter les Juifs mais plutôt par obéissance à Christ et aux Apôtres (Geddes Church History of Ethiopia, pp. 87-88). Les Jésuites ont influencé le roi Zadenghel en lui proposant de se soumettre à la Papauté en 1604 et d’interdire l’adoration le jour du Sabbat sous des peines sévères (Geddes, ibid., p. 311 et aussi Decline and Fall of the Roman Empire de Gibbons , Ch. 47).

Le Sabbat en Italie

Apparemment, Ambrose de Milan a observé le Sabbat à Milan et dimanche à Rome, donnant ainsi naissance à l’énonciation quand à Rome fait comme Rome fait (Heylyn, op. cit., 1612). Heylyn identifie l’Église du quatrième siècle à Milan comme le centre de l’observance du Sabbat à l’Ouest (ibid., partie 2, paragraphe 5, pp. 73-74). Il n’est donc pas surprenant que les Sabbatati avaient leur école là, tel qu’enregistré sous les Vallenses à l’époque que Pierre Valdes s’est joint à eux. Le Sabbat avait été observé en Italie pendant des siècles et le Concile de Friaul (c. 791) a parlé contre son observance par les paysans au canon 13.

Nous commandons à tous les Chrétiens d’observer le jour du Seigneur qui doit l’être non en l’honneur du Sabbat passé, mais à cause de cette nuit sainte du  premier jour de la semaine appelé le jour du Seigneur. En parlant de ce Sabbat que les Juifs observent, le dernier jour de la semaine et que nos paysans observent… (Mansi, 13, 851).

Il y avait donc un noyau de tradition d’observance du Sabbat en Europe entre Milan et Lyon, qui est devenu le centre des Pauvres Hommes de Lyon, une branche des Sabbatati ou Insabatati, appelés plus tard les Vaudois. La connexion Milan-Lyon a été facilitée par Pothinus et Irénée (c. 125-203). Tous deux étaient les disciples de Polycarpe, le disciple de Jean, et tous les deux observaient le Sabbat. Irénée est devenu l’évêque de Lyon après le martyr de Pothinus en 177 sous la persécution de Marcus Aurelius. Les Églises à Lyon et à Vienne, faisant rapport de leur persécution en 177 et, probablement, suite à cette persécution, ont plaidé pour la clémence pour les Montanistes Phrygiens (mais ils étaient eux-mêmes prudents dans leurs vues et pas Montanistes (The Catholic Encyclopedia (C.E)., art. Montanists, Vol. X. pp. 522-523)). (Montanus et les prophétesses Maximilla et Prisca ou Priscilla ont prophétisé avec des énonciations extasiées probablement de l’influence du culte de Cybèle en Phrygie. Ils ont été condamnés avec leurs disciples).

Irénée était un Unitaire, tout comme Justin Martyr et tous les Apologistes d’Avant-Nicène. Il a déclaré que l’Église avait une croyance constante, celle-ci étant qu’il n’y a qu’un Créateur du monde, Dieu le Père (ANF, Vol. 1, Against Heresies, Livre II, Ch. IX, p. 369). Il a déclaré que la position de l’Église était que :

La justice parfaite n’était conférée par aucune autre cérémonie légale. Le Décalogue n’a cependant pas été annulé par Christ, mais il est toujours en force : les hommes n’ont jamais été libérés de ses commandements (ANF, Vol. IV, Ch. XVI, p. 480).

Il cite Ézéchiel (Ézéchiel 20:12) et Moïse (Exode 21:13) en faisant référence aux Sabbats comme le signe entre Dieu et Son peuple. Les Sabbats ont été donnés comme  signe, ce qui était aussi symbolique. Les Sabbats enseignent que nous devrions continuer jour après jour dans le service de Dieu. L’homme n’était pas justifié par eux mais ils avaient été donnés comme signe au peuple (ibid., p. 481).

Ignatius, l’évêque d’Antioche à l’époque de Trajan (98-117 EC), argumente contre les tendances à Judaïser dans son territoire. La survie tenace et la vénération des institutions juives, comme le Sabbat, sont explicitement mentionnées par cet auteur (Epistle to the Magnesians, voir aussi Bacchiocchi, p. 213). Il est alors peu concevable qu’une brisure radicale de l’observance du Sabbat avait déjà eu lieu (ibid., p. 214). Il est évident qu’Ignatius combattait les pratiques traditionnelles juives le jour du Sabbat qui était observé par les deux parties.

Justin Martyr, lui-même un Unitaire, introduit le concept d’adoration le dimanche (ANF, Vol. 1, First Apology, LXVII, pp. 185-186) et essaye de convaincre son ami juif Trypho de la justesse de cette pratique (par exemple voir ANF, Vol. 1, Dialogue with Trypho, Ch. XII, p. 200). Bacchiocchi (peut-être l‘autorité sur la transition de  l’adoration du Sabbat au dimanche, From Sabbath to Sunday, Pontifical Gregorian University Press, Rome, 1977) traite de l’échec de Justin de citer un seul exemple pour justifier la pratique. L’argument de Justin présuppose que, dans son temps, l’observance du dimanche était étrangère tant aux Juifs qu’aux Juifs-Chrétiens (p. 156). Les Nazaréens aussi n’ont pas observé le dimanche, comme il est supposé par Épiphane (ibid). Les Nazaréens, dont l’existence au quatrième siècle est certifiée par Jérôme, semblent être les descendants directs de la communauté Chrétienne de Jérusalem qui a émigré à Pella (Bacchiocchi, ibid.).

Le but des Sabbats a été compris par les premiers auteurs comme étant spirituel, tandis que les Juifs l’ont lié au physique et c’est l’essence du débat. L’enlèvement du Sabbat et sa substitution par le dimanche auraient été répugnants.

L’Église à Lyon sous Irénée est intervenue dans la dispute Quartodecimane sur la Pâque (voir Lives of the Saints de Butler, pp. 196-197; et aussi les études sur la Pâque). Il a répandu le premier Christianisme à travers une grande partie de la Gaule et il a donné un coup de grâce aux formes de Gnosticisme qui étaient enracinées là. Lyon, au temps de Pothinus et d’Irénée, était le centre de l’Église en Gaule et le centre de la conversion.

Le compte rendu de la persécution à Lyon et à Vienne a été donné aux frères à Smyrne dans une lettre qui est préservée par Eusebius (Hist. Eccl., V, i-iv). Vienne était dépendante de Lyon et a peut-être été administrée par un diacre (C. E., art. Gaul, Christian, Vol. VI, p. 395).

Les Églises en Gaule semblent avoir été facilitées par la grande concentration de Juifs autour de Marseille et Gênes, pendant la période 100-300 (voir Atlas of Jewish History, de Gilbert, Dorset Press, 1984, la carte 17). Ces communautés étaient évidemment en contact avec les grandes concentrations de Juifs à Éphèse et Smyrne. Le mouvement en remontant le Rhône de Marseille à Lyon, la Métropole et le centre de communication pour le pays entier, est sans doute le résultat de la participation juive dans le commerce. Les demandes de la communauté sont probablement ce qui a incité l’expédition de Pothinus et Irénée à Lyon, par Polycarpe à Smyrne. Il y avait donc une Église qui observait le Sabbat établie à Lyon avant la persécution de Marcus Aurelius en 177. Lyon était le centre des Églises en Gaule quand Irénée était évêque. Les Églises de Gaule ont écrit à Rome au sujet de la controverse Quartodécimane (voir Eusebius Hist. Eccl., V, xxiii) pour appuyer les évêques asiatiques concernant l’introduction des Pâques.

Grégoire de Tours (Historia Francorum, I, xxviii) allègue qu’en l’an 250, Rome a envoyé sept évêques pour établir des Églises en Gaule. Gas ; Trophimus, celle d’Arles ; Paul, celle de Narbonne ; Saturninus, celle de Toulouse ; Denis, celle de Paris ; Stremonius (Austremonius), celle d’Auvergne (Clermont) ; et Martialis, celle de Limoges (voir Lejay C. E., art. Gaul ibid.). Les historiens sérieux mettent en doute ce que Lejay dit. C’est plus probablement un compte rendu d’une intervention romaine dans les affaires de la nation. Indépendamment du motif et des faits, Cyprian fait mention qu’au milieu du troisième siècle, il y avait un certain nombre d’Églises organisées en Gaule. Elles ont peu souffert de la grande persécution. Il apparaît que Constantius Chlorus, le père de Constantin, n’était pas hostile au Christianisme.

C’est probablement à cause de son exposition aux Subordinationistes à Lyon, que Constantin a refusé de devenir un Athanasien (un quasi-Trinitaire, appelé plus tard Catholique) et a, en fait, été baptisé un Unitaire Subordinationiste (ou soi-disant Eusébien ou Arien) avant sa mort (voir C.E., ibid. et aussi articles variés sur Constantin). Le Concile d’Arles note qu’il y avait un certain nombre de diocèses établis à ce moment-là (c. 314) coïncidant avec le Décret de Tolérance (de Milan). Les signataires des évêques, qui sont toujours existants, prouvent les évêchés suivants : Vienne, Marseille, Arles, Orange, Vaison, Apt, Nice, Lyon, Autun, Cologne, Trier, Reims, Rouen, Bordeaux, Gabali et Eauze. Les évêchés de Toulouse, Narbonne, Clermont, Bourges et Paris doivent aussi être admis (voir C. E., ibid., p. 396).

Le Monasticisme n’est pas entré dans les Églises Gauloises avant son introduction par Martin (d. c. 397), qui a fondé Marmoutier près de Tours et Cassian (d. c. 435), qui a fondé deux églises à Marseille (c. 415). En grande partie, le Christianisme a été limité aux villes, parmi les plus instruits et peut-être les groupes influencés par les juifs. Les gens ruraux étaient des païens, à cause des infusions des superstitions Gallo-Celtes et romaines. La conversion des Goths, des Vandales, des Suevi, des Alans etc. à l’Unitarianisme (appelé incorrectement l’Arianisme) à partir du début du quatrième siècle, a mis un terme, pour quelques temps, aux ambitions Trinitaires Romaines et à l’observance du dimanche. L’évêché épiscopal de Gaule est devenu l’objet de l’avidité aristocratique sous l’influence romaine.

Honoratus a fondé un monastère sur l’île de Lérins (Lerinum). De là, les épiscopats ont été repris en charge et les prétendus diplômés orthodoxes de Lérins ont été placés dans plusieurs diocèses. Honoratus, Hilary et Cæsarius ont été placés à Arles; Eucherius à Lyon et ses fils Salonius et Veranius à Genève et à Venise respectivement; Lupus à Troies; Maximus et Faustus à Riez.

Lérins est aussi devenu une école de mysticisme et de théologie et a propagé ses idées religieuses par des travaux utiles sur le dogme, la polémique et l’hagiographie (C.E., op. cit.).

Les écoles monastiques ont donc introduit le mysticisme dans la religion simple de la première église en Gaule. Il y a eu une résistance importante au mysticisme monastique et plusieurs prêtres se sont mariés. C’est la dynastie Mérovingienne, qui a finalement introduit le système romain à la pointe de l’épée.

Jusqu’en 417, quand le Pape Zosimus a nommé Patrocles, évêque d’Arles, son vicaire ou délégué en Gaule, toutes les disputes avaient été référées à Milan où le Concile de Milan a tranché la question (voir C.E., p. 397). Il est ainsi facile de voir la relation de Milan au secteur élargi des Sabbatati ou Vallenses. Les Églises en Gaule étaient en désaccord quant à la nature de Dieu. Les Églises étaient continuellement Subordinationistes.

L’Église de Gaule a traversé trois crises dogmatiques. Ses évêques ont semblé avoir été énormément préoccupés par l’Arianisme; en règle générale, ils se sont accrochés à l’enseignement de Nicée, malgré quelques défections provisoires ou partielles.

C’est peut-être une sous-estimation. Les Sabbatati étaient des Unitaires Subordinationistes, dès la fondation par Pothinus et Irénée, plus d’un siècle avant l’apparition d’Arius. L’observance du Sabbat s’était répandue en Europe. Héfèle dit du Concile de Liftinæ en Belgique en 745 que :

La troisième allocution de ce concile met en garde  contre l’observance du Sabbat en faisant référance au décret de Laodicée (Conciliengeshicte, 3, 512, section, 362).

L’observance du Sabbat existait à Rome sous Grégoire I (590-604). Grégoire a écrit contre la pratique (Ep. 1, Nicene and Post-Nicene Fathers (NPNF), Deuxième Série, Vol. XIII, p. 13).

Grégoire, évêque par la grâce de Dieu à ses fils bien-aimés, les citoyens romains : Il est venu à mon attention que certains hommes d’esprit pervers ont disséminé parmi vous des choses dépravées et opposées à la foi Sainte, de sorte qu’ils interdisent de faire quoi que ce soit le jour du Sabbat. Comment devrais-je les appeler sauf les prédicateurs d’Antéchrist (Epistles, b. 13:1).

Grégoire s’est prononcé contre une section de la ville de Rome, parce qu’elle observait le Sabbat. Il soutenait que, quand l’Antéchrist viendrait, il observerait le samedi comme le Sabbat (ibid.).

 

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