ALORS QUE LA CALIFORNIE CONNAÎT UN ÉPISODE DE SÉCHERESSE SANS PRÉCÉDENT DEPUIS MAINTENANT QUATRE ANS, DES CAS, DE PLUS EN PLUS NOMBREUX, DE DÉTOURNEMENT OU DE VOL D’EAU SONT SIGNALÉS, COMME L’EXPLIQUE LE SITE INTERNET SUISSE BLUEWIN.
Détournement de l’eau d’une cascade par une colonie de naturistes dans la Silicon Valley, réservoir d’eau d’un camion de pompier siphonné dans la Sierra Nevada, ouvriers volant 2 500 litres d’eau d’une borne d’incendie sur un chantier à San Ramon… Les exemples ne manquent pas. Jeudi, à Oakland, la citerne d’un camion de la Marina a été volée, rapporte The Daily Beast. Le même article évoque un flagrant délit à Sacramento, où un ouvrier tentait de voler des milliers de litres d’eau en raccordant un tuyau à une borne d’incendie, comme à San Ramon.
Et parfois, les voleurs n’hésitent pas à aller encore plus loin. Le Porterville Recorderécrit ainsi que dans la nuit du 22 au 23 mai, un pick-up Ford a été volé dans un centre chargé d’aider les personnes souffrant de la sécheresse. Le camion était rempli de bouteilles et de matériel pour pomper l’eau. Plus tard, le véhicule a été retrouvé, abandonné et vidé. Un désastre pour Eva Beltran, directrice du centre : « Nous avons des enfants qui ne peuvent se laver les dents le matin. Ils ne peuvent pas tirer la chasse quand ils vont aux toilettes, ils ne peuvent même pas prendre de douche car il n’y a pas d’eau à la maison. Cela me désole. »
L’arrosage en question
La question du détournement des ressources en eau s’était déjà posée l’année dernière – et se pose toujours – concernant les personnes cultivant (légalement) de la marijuana en Californie. Le New York Times expliquait alors que certains cultivateurs, ceux qui ne respectent pas les restrictions imposées par la loi en matière de quantités cultivées notamment, n’hésitaient pas à détourner des sources d’irrigation pour abreuver leur plants de cannabis, très gourmands en eau.
La sécheresse de cette année est si importante qu’elle touche tous les secteurs stratégiques, notamment l’agriculture californienne, consommatrice de 80 % de l’eau de l’Etat. Dans un entretien publié sur notre site le 24 mai, Stephanie Pincetl, directrice du Centre pour le développement durable de l’université de Californie, dénonçait les grandes exploitations agricoles qui s’accaparent les ressources, mais également l’arrosage des pelouses, notamment chez les riches Californiens, qui représente 50 % de l’eau utilisée par les particuliers et contribue au gaspillage. Pas de vol, certes, mais un comportement complètement irresponsable dans les circonstances actuelles. « Il faut réduire cette quantité, et spécialement dans les quartiers riches, qui consomment jusqu’à trois fois plus que les autres, argumente-t-elle. Mais les gens ont du mal à se séparer de leurs gazons luxuriants. »
Source: Le Monde