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Léa Salamé contre Éric Zemmour : le nouvel antisémitisme

By 21 octobre 2014Lève-toi !


Léa Salamé contre Éric Zemmour : le nouvel antisémitisme

Comme André Taguieff et Alain Finkielkraut, j’ai essayé de montrer que l’antisémitisme avait complètement changé de nature. (1) En gros, il n’est plus d’extrême-droite, il est à la fois musulman et de gauche (il est redevenu de gauche). Et comme la gauche devient islamophile, ç’est cohérent.  

Ce nouvel antisémitisme subtil et dissimulé du clergé de la gauche bien-pensante se révèle parfois dans les lapsus gaffeurs. Par exemple, dans l’émission On n’est pas couché (France 2, 11/10/2014), la nerveuse chroniqueuse Léa Salamé, s’en prenant à Éric Zemmour pour son livre Le suicide français où il écrit, s’appuyant sur des historiens, que le régime de Vichy a épargné beaucoup plus de Juifs que les administrations des pays voisins occupés, l’accuse de pétainisme et lui lance : « Insidieusement, vous tentez de réhabiliter le régime de Vichy ! […] J’ai le sentiment que vous voulez tellement, vous le Juif, faire plus goy que goy, plus français que français… ». Zemmour répondit : « Mais pourquoi me ramener à mon état de Juif ? » (A partir de la 7ème minute)

En réalité, il a été gentil parce que les propos de Léa Salamé trahissaient un antisémitisme fondamental : non seulement par l’expression ” vous, le Juif ” (elle aurait pu dire ”vous qui êtes juif”) mais parce que son propos sous-entendait qu’un vrai Français n’est pas juif mais ”goy”, donc qu’un Juif n’est pas vraiment français, et que le patriote Zemmour essayait de se faire passer pour un vrai Français qu’il n’était pas fondamentalement puisque d’origine juive . En enfermant Zemmour dans son origine juive, jugée incompatible avec ses textes et propos, elle a – sans le savoir – renoué avec un des fondamentaux de l’antisémitisme : le Juif pense nécessairement de telle ou telle manière, ou alors c’est louche. C’était l’opinion de Céline. (Lire le dernier livre de Zemmour « Le suicide français »)

La gaffeuse (et injurieuse) Léa Salamé, trahit néanmoins une libération de la parole antisémite dans la bien-pensance de gauche bobo. Aurait-elle osé lancer à quelqu’un d’autre : « vous voulez tellement, vous, l’Arabe – ou “ vous le musulman”, ou ”vous le Noir”, ou ”vous le Chinois”, etc. – faire plus français que français… » ? Certainement pas. Zemmour a été parfaitement bien élevé en ne quittant pas le plateau.

L’antisémitisme subliminal de cette chroniqueuse reflète un état d’esprit général. La gauche ”sociétale” et bobo, qui a abandonné le peuple de souche au profit de l’immigration majoritairement musulmane, adopte les codes antijuifs de cette dernière. L’antisémitisme (et l’antisionisme, sa filiale) sont subrepticement intégrés dans le discours. Le péché central devient l’islamophobie. La procuratrice Léa Salamé, qui accuse Zemmour de pétainisme pratique la méthode perverse du procès stalinien, par inversion sémantique : ” ne seriez-vous pas un juif antisémite ? ” ; cette accusation contre Zemmour, d’être un « juif antisémite » a d’ailleurs été portée par Jacques Attali.

Ce dernier et Salamé ignorent sans doute où se trouve le véritable antisémitisme. Ont-ils entendu parler des centaines, pour ne pas dire plus, de sites Internet musulmans parfaitement libres en France, qui répandent des tombereaux de propos antisémites – et anti-français ? La chroniqueuse précitée n’aurait certainement pas osé s’en prendre ainsi à Tarik Ramadan. Il n’est pas juif, c’est vrai, ni Français d’ailleurs, il est islamiste ”modéré”. Erdogan aussi, le Président de la Turquie, qui aide les tueurs de l’EI.

En fait, ce que la caste télévisuelle, médiatique et intellectuelle reproche à Zemmour, c’est d’être à la fois juif et patriote français et, de plus, opposé à l’immigration colonisatrice. Un schéma incompréhensible et surtout inacceptable pour l’idéologie dominante.

Avec une mauvaise foi bétonnée, les idéologues officiels comparent l’antisémitisme (surtout celui des années trente) à l’”islamophobie”. Alain Finkielkraut remarque : « il n’y avait pas dans les années trente d’équivalent juif des brigades de la charia qui patrouillent aujourd’hui dans les rues de Wuppertal, la ville de Pina Bausch […] Il n’y avait pas l’équivalent du noyautage islamiste de plusieurs écoles publiques à Birmingham. » La perversité de cette démarche s’éclaire ainsi : condamner, diaboliser l’”islamophobie”, c’est en quelque sorte valider l’antisémitisme dans la mesure où « la majorité des antisémites de nos jours sont musulmans » et – j’irai plus loin que Finkielkraut –dans la mesure où la majorité des musulmans sont antisémites. Dans les zones urbaines de plus en plus nombreuses où les immigrés arabo-musulmans sont devenus majoritaires « comme le répète dans l’indifférence générale Georges Bensoussan, le coordinateur du livre Les Territoires perdus de la République (Mille et Une Nuits), l’antisémitisme y est devenu un code culturel ». (2)

Certes, l’antisémitisme résiduel de l’ ”extrême droite” est toujours condamné et poursuivi, mais – deux poids, deux mesures – celui des musulmans est très souvent négligé, minimisé, passé sous silence, dans les écrits, les paroles ou les actes. Ce que les Juifs qui fuient certains quartiers, qui retirent massivement leurs enfants des écoles publiques ou qui émigrent en Israël ont parfaitement compris.

Ivan Rioufol note qu’une partie de la gauche « s’allie à l’islamisme » : « une partie de la gauche médiatique collabore avec les prosélytes. Elle est prête à excuser le totalitarisme islamiste, au prétexte de lutter contre l’islamophobie qu’elle compare à l’antisémitisme des années trente sans s’indigner de la haine antijuive de ses protégés ». Le cas d’école de cette islamophilie de gauche est le délirant Edwy Plenel, patron du site Médiapart et auteur de l’essaiPour les musulmans. Prototype de l’idiot utile, Plenel prétend que les musulmans sont maltraités en France et considérés comme des « ennemis de l’intérieur » (inversion complète de la réalité puisqu’ils sont protégés et favorisés) et que ce sont en fait eux qui ”portent l’étoile jaune”. Là encore, on instrumentalise les Juifs en inventant une persécution imaginaire anti-islam et en la comparant à l’antisémitisme des années 30-40. Alors même que les seules exactions antijuives en France proviennent des musulmans ! (3)

Le guide spirituel de Tarik Ramadan mais aussi de l’UOIF (Union des organisations islamiques de France) est Youssef al-Qaradawi, président du Conseil européen de la fatwa ; dans ses prêches sur la chaine Al-Jazeera, il n’hésite pas à citer élogieusement Hitler en exemple et sa politique vis-à-vis des Juifs ; et rappelle au passage que le but de l’islam est de conquérir l’Europe… Le niveau intellectuel très moyen de ce fanatique n’empêche pas qu’il exprime une opinion très largement répandue chez les immigrés musulmans.

Quand on voit, devant cette ambition affichée, l’état de sidération, de veulerie, d’aveuglement, de soumission de la gauche ou de la droite molle gauchisée, qu’elles soient médiatiques ou politiques, on ne peut qu’être très inquiet. Dans une France islamisée, Zemmour n’aurait plus sa place. Les Plenel, les Soral, les Dieudonné, si. En tant que collaborateurs dhimmis, soumis : c’est peut-être leur rêve.

(1) Voir mon livre La Nouvelle Question juive, Éditions du Lore.

(2) Cf. Le Figaro, 13/10/2014

(3) Le conflit israélo-palestinien n’est pas une explication suffisante.

Guillaume Faye

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