Les autorités égyptiennes ont donné leur accord à une médiation du Djihad islamique dans l’optique d’une réconciliation avec le Hamas, rapporte mercredi soir l’agence de presse palestinienne Ma’an.
Citant une source officielle de l’appareil de sécurité du Caire, Ma’an affirme que l’Egypte a appelé le Hamas à renoncer à son idéologie, inspiré des Frères musulmans.
Selon le rapport du média palestinien, l’Egypte accepterait d’ouvrir le point de passage de Rafah deux fois par semaine, avant de passer à une ouverture permanente.
En échange, Le Caire aurait demandé au Hamas de laisser l’Autorité palestinienne prendre le contrôle de la frontière qui sépare l’Egypte de Gaza.
Il a également été demandé au Hamas de cesser d’inciter à la haine contre le régime égyptien, et d’interférer dans les affaires internes de l’Egypte, notamment dans la lutte qui oppose les djihadistes à l’armée dans la péninsule du Sinaï.
Selon les sources de Ma’an, le mouvement islamiste aurait demandé aux autorités égyptiennes qu’elles le retirent de sa liste des organisations terroristes.
La réconciliation décrite par Ma’an n’a cependant pas été confirmé par les responsables égyptiens ou ceux du Hamas.
Une décision de justice contestée
Comme signe précurseur de cet accord supposé, le gouvernement égyptien a fait appel plus tôt dans la journée d’une décision d’un tribunal qui avait déclaré le Hamas « organisation « terroriste ».
Le Hamas, qui contrôle de facto la bande de Gaza voisine, avait dénoncé ce jugement, rendu près d’un mois après une décision similaire frappant sa branche armée, les brigades Ezzedine Al-Qassam, le qualifiant de « grande honte qui souille la réputation de l’Egypte ».
La Cour d’appel du Caire pour les affaires urgentes a annoncé que l’Autorité étatique égyptienne des poursuites judiciaires allait contester la décision du tribunal des référés d’inscrire le Hamas sur la liste des organisations terroristes.
Les relations entre le Hamas et l’Egypte sont très tendues depuis la destitution en juillet 2013 du président islamiste Mohamed Morsi par l’ex-chef de l’armée et actuel président, Abdel Fattah al-Sissi.
Le Hamas est issu, comme M. Morsi, de la confrérie des Frères musulmans, déclarée elle aussi « terroriste » en décembre 2013 par Le Caire.
Le tribunal des référés avait rendu son verdict après deux plaintes accusant le Hamas d’être directement impliqué dans des attaques djihadistes meurtrières contre les forces de sécurité dans la péninsule du Sinaï (nord-est), voisine de la bande de Gaza.
« Il a été prouvé que le mouvement avait commis sur le territoire égyptien des actes de sabotage et assassiné des innocents, des civils et des membres de la police et de l’armée », a indiqué la cour dans ses attendus, déclarant le Hamas « organisation terroriste ».
Elle évoque notamment des attentats coordonnés fin janvier dans le nord du Sinaï et dans lesquels au moins 25 soldats avaient été tués, précisant que « les roquettes utilisées dans cette opération ne se trouvent que dans la bande de Gaza ».
Des groupes djihadistes égyptiens, qui ont fait du nord du Sinaï leur fief, revendiquent cependant les nombreux attentats contre les forces de l’ordre.
Source: i24 News