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Voici pourquoi les Israéliens francophones voteront Netanyahou le 17 Mars prochain
par Léon Rozenbaum
L’on peut adresser beaucoup de reproches à la culture française et bien davantage encore à ce qu’est devenue, dans la réalité, la France contemporaine. Mais on doit reconnaître que dans le dévoilement de son visage de l’universel humain, cette culture est non seulement attachante mais surtout livre certaines clefs essentielles pour la compréhension du réel et notamment des phénomènes sociaux. Bien plus, avant de connaître le naufrage moral des trente dernières années qui culmine aujourd’hui avec un regain d’antisémitisme sans précédent, la France constituait l’un des phares culturels de l’Humanité.
Dans l’Etat d’Israël d’aujourd’hui l’immense majorité des francophones ont été formés à l’école de la République, du jardin d’enfants à l’Université et si tous ont évolué au contact du miracle du Rassemblement des Exils, au contact de la Terre d’Israël fécondée à nouveau, et au contact fabuleux de la langue des Hébreux revivifiée, il reste en eux des fondements cartésiens, un certain style dans l’expression et l’échange, une civilité, un sens de l’Histoire et une capacité d’analyse, de synthèse et de critique qu’ils doivent à leur formation française.
Lorsque ces capacités se déploient face à la campagne électorale actuelle en Israël, un certain nombre de choses sautent aux yeux.
Tout d’abord le climat général de la campagne vole très bas. Les interventions des opposants à la majorité sortante manifestent le plus généralement un défaut de culture du dialogue, une faiblesse de l’argumentation, un défaut de vision à long terme, et même à moyen terme, une absence complète d’analyse stratégique, et d’analyse historique y compris de l’histoire récente.
L’affaire des bouteilles consignées par Sarah Netanyahou émanant de la consommation de la résidence du Premier Ministre, est quasiment grotesque quand on sait qu’en droit, le bénéficiaire est celui qui rassemble les bouteilles et non celui qui les a achetées. Or, cette mauvaise querelle a fait les gros titres pendant près de trois semaines, dans un pays aux prises avec de multiples problèmes infiniment plus sérieux.
Bien plus, cultiver par tous les moyens l’impopularité de l’épouse du Premier Ministre afin de nuire à ce dernier, n’est ce pas la négation même de l’esprit démocratique authentique qui doit être un combat d’idées et d’opinions en vue du bien public?
Tout se passe comme si la gauche israélienne manifestait une ignorance volontaire face aux développements dramatiques dans notre région du monde, comme si nous vivions sur une île au milieu du Pacifique! C’est une attitude récurrente de ce courant de pensée que de se réfugier dans le »maintenant » pour ne s’attacher qu’aux problèmes immédiats en négligeant volontairement l’enchaînement des faits et les conséquences de ses actes et de ses décisions, sans vision d’ensemble.
Mais surtout, la gauche israélienne ne prend pas acte de l’immense discrédit que les accords d’Oslo et le fétichisme de la « paix » ont jeté sur elle avec les conséquences dramatiques que cette folie a entraînées pour le Peuple d’Israël. Ses leaders n’ont rien appris et, avec un dogmatisme stalinien, continuent d’asséner des « certitudes » totalement démenties par les faits, surtout en ce qui concerne un règlement avec les Arabes palestiniens.
Par ailleurs la survivance et même la multiplication de partis sectoriels se trouvent à l’évidence en contradiction avec la réalité sociologique qui émerge dans la société israélienne actuelle. La transition vers une société où les citoyens se regroupent autour d’approches intellectuelles et politiques et non autour d’une origine géographique ou communautaire n’est certes pas achevée mais est largement amorcée. Cependant il ne fait aucun doute que les partis sectoriels ne répondent plus aux besoins actuels de l’État.
Un autre élément déstabilisateur pour empêcher une campagne électorale digne de ce nom est le large parti pris de gauche de la plupart des médias. Certes nous n’en sommes plus au lavage de cerveaux tous azimuts après le meurtre de Rabin, mais le climat général des médias reste emprunt de tendances clairement orientées vers la gauche de l’échiquier politique sans rapport avec son poids réel dans l’opinion.
Or, incontestablement, Binyamin Netanyahou est l’homme d’Etat israélien le plus expérimenté après neuf années à direction du pays. Dans un contexte où la politique de Barak Obama de soutien aux frères musulmans face aux alliés arabes traditionnels des USA, son soutien indirect mais clair à l’Iran a déstabilisé le Proche-Orient et miné depuis plusieurs années les positions occidentales, Netanyahou est sans conteste l’homme le plus qualifié pour défendre les intérêts de l’Etat d’Israël et du Peuple Juif aux yeux de ceux pour qui l’Histoire juive a un sens.
Le Premier Ministre sortant n’est pas un homme providentiel. Il a même commis des erreurs, parmi lesquelles son attachement indéfectible au libéralisme économique sans le moindre correctif d’une politique sociale n’est, aux yeux du signataire de ces lignes, pas la moindre.
Mais il n’est pas inutile de rappeler ses remarquables succès dans le domaine économique précisément, lorsque Ministre des finances, sa politique patiente et discrète a rétabli en quelques mois une situation des finances de l’État quasi-désespérée.
Netanyahou est un homme d’État courageux qui ne fait usage de la force qu’en cas d’absolue nécessité, ce qui, hélas, dans notre région n’est pas rare. Netanyahou gère remarquablement face à Obama une situation internationale que la politique de ce dernier a rendue impossible.
Enfin, incontestablement, Netanyahou a le sens de l’Histoire. Fils d’un historien israélien célèbre, frère d’un héros d’Entebbe tombé au combat, le Premier Ministre, surtout au cours des derniers mois, sait replacer les problèmes de l’Etat dans la perspective non seulement de l’Histoire de l’Israël moderne mais aussi de la longue Saga de l’Histoire juive depuis ses origines.
Pour les Israéliens francophones qui sont revenus au Pays de la Promesse nantis d’outils intellectuels et avec le sens d’une longue histoire européenne comme celui de la profondeur stratégique et la dimension juive de l’Exil, dans tous l’éventail des politiciens qui se voient à la première place, seul Netanyahou est l’homme de la situation, et c’est son parti qui doit être clairement majoritaire et recevoir nos voix.
Par Léon ROZENBAUM