Par Maryline Dumas, publié dansle Figaro le 10 juin 2015
Comme la peste, l’État islamique s’étend en Libye à une allure incroyable. Ces derniers jours ont prouvé que l’organisation terroriste est en pleine flambée épidémique. Depuis mardi, elle détient l’ensemble de la ville de Syrte, sur la côte libyenne.
Après Derna, occupée depuis octobre 2014, Syrte est le deuxième port d’importance contrôlé par l’État islamique (EI). Mardi, l’EI a attaqué la centrale thermique, située à la sortie de la ville, qui servait de base aux combattants de Misrata. «Cinq de nos hommes sont morts, huit ont été blessés et trois voitures armées ont été prises par les terroristes », reconnaît Ali Abu Setta, membre de la municipalité de Misrata, ville voisine de Syrte qui s’oppose à l’État islamique dans la région depuis février dernier. Conséquence encore plus grave de cette nouvelle avancée: l’EI contrôle à présent une large bande de la côte méditerranéenne, d’environ 200 kilomètres, de la centrale thermique de Syrte jusqu’au village de Nofilia, un peu plus à l’est. Le groupe terroriste se rapproche de plus en plus des champs pétroliers de la région, qui représentent 70 % des réserves libyennes. Déjà, en mars, il avait attaqué différents sites, dont celui de Mabrouk exploité par Total.