Malgré l’hypothèse selon laquelle l’Égypte est un allié solide des États-Unis, le ministère russe de la Défense a récemment publié une vidéo montrant un exercice conjoint entre les marines égyptienne et russe en mer Méditerranée.
L’impact de cet exercice conjoint ne doit pas être sous-estimé, non seulement comme un coup porté à la domination américaine dans la région, mais aussi comme une menace sérieuse à la sécurité d’Israël. Des « observateurs » russes sont déjà stationnés du côté syrien du plateau du Golan. Si la Russie continue de travailler avec l’Égypte, la frontière sud d’Israël sera exposée.
L’Amérique fournit des armes à l’Égypte depuis les accords de Camp David de 1979. La perte d’un tel « allié » stratégique ne peut être ignorée. La raison invoquée pour justifier l’exercice conjoint entre la Russie et l’Égypte est de leur permettre de travailler ensemble pour contrecarrer les attaques des Houthis. Cela devrait paraître vide de sens puisque si la Russie le voulait, elle pourrait dire à l’Iran de simplement demander aux Houthis de cesser d’attaquer les navires occidentaux. Les provocations des Houthis ne sont qu’un excellent prétexte pour éloigner l’Égypte de l’Amérique.
Le monde change et évolue rapidement. Les États-Unis sont en train de se retirer rapidement de régions dont personne n’aurait jamais cru qu’ils se retireraient. Israël ne peut plus compter sur les États-Unis et doit fabriquer ses propres armes. De plus, Israël ne peut pas supposer que l’Égypte et la Jordanie respecteront leurs traités de paix et seront prêtes à reprendre des régions comme le Sinaï, si l’Égypte décide d’envahir Israël.
Le conflit actuel se transforme rapidement en une guerre bien plus vaste ayant des implications existentielles pour l’État juif. Plus vite les dirigeants israéliens prendront tout cela au sérieux, plus Israël sera préparé à éviter la défaite.