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Mehdi Nemmouche craint l’extradition vers Israël.

Mehdi Nemmouche craint d’être extradé vers Israël

La justice française doit dire ce jeudi 26 juin si le Franco-Algérien Mehdi Nemmouche, délinquant tombé dans l’islam radical et soupçonné d’avoir assassiné quatre personnes il y a un mois au Musée juif de Bruxelles, doit être remis à la Belgique, alors qu’il craint d’être extradé par ce pays vers Israël.

Mehdi Nemmouche, 29 ans, est sous le coup d’un mandat d’arrêt européen pour « assassinats » émis le 31 mai par la Belgique. Il est suspecté d’avoir ouvert le feu le 24 mai au Musée juif de Bruxelles, touchant mortellement deux personnes de nationalité israélienne, une retraitée française et un employé belge décédé des suites de ses blessures « Je ne m’opposerai pas à une remise » aux autorités belges « si la Belgique me certifie qu’elle ne m’extradera pas vers un pays tiers », avait déclaré, déterminé, Mehdi Nemmouche, lors d’une audience le 12 juin sous étroite surveillance policière devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Versailles, près de Paris.

Israël peut réclamer Nemmouche à la Belgique

Son avocat, Me Apolin Pepiezep, avait lui évoqué « un risque de transfert » de la Belgique vers un autre pays, faisant allusion à la présence de deux ressortissants israéliens parmi les victimes.

Mehdi Nemmouche « doit être jugé en France ou en Belgique, mais pas ailleurs », a répété Me Pepiezep. En théorie, Israël, qui a adhéré à une convention européenne sur les extraditions, peut réclamer à la Belgique le tueur présumé.

L’avocate générale avait demandé que Mehdi Nemmouche, actuellement en détention provisoire, soit transféré en Belgique pour y être jugé, soulignant que « la compétence naturelle liée aux lieux des faits devait être privilégiée ».

Lors de sa garde à vue, Nemmouche, par la voix de son avocat, avait d’abord dit qu’il ne s’opposerait pas à sa remise aux autorités belges avant de la refuser catégoriquement lors d’une première audience le 5 juin à la cour d’appel, qui avait été renvoyée à la demande de sa défense.

Un juge l’attend

Si la justice française décide de le remettre à la Belgique, il a la possibilité de former un pourvoi en cassation dans les trois jours suivant la décision. La haute juridiction aurait alors 40 jours pour statuer. Mehdi Nemmouche pourrait-il encore repousser un départ qui semble inéluctable ? L’avocat attend la décision pour se prononcer. Récemment, il n’avait pas exclu ce pourvoi, se disant prêt à aller aussi jusqu’à la Cour européenne des droits de l’Homme.

En l’absence de recours, la remise du suspect devrait intervenir rapidement, le temps d’organiser son transfèrement vers la Belgique. Il ne s’agit pas d’une extradition au sens juridique du terme : elle relève d’un mandat d’arrêt européen qui permet depuis 2002 à des Etats membres de remettre leurs nationaux à leurs partenaires de l’UE.

Une fois en Belgique, il serait présenté à un juge d’instruction qui pourrait ordonner une reconstitution sur les lieux du drame, toujours fermés au public. Si l’enquête devait confirmer les soupçons d’assassinats, le tueur présumé serait renvoyé devant une cour d’assises où il encourt la réclusion à perpétuité.

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