Les « autorités » chrétiennes de Terre Sainte viennent de publier une protestation avec les responsables musulmans pour dénoncer la déclaration de Trump sur Jérusalem capitale d’Israël. C’est donc une culture islamique qui s’exprime par la voix de ces chrétiens arabes inféodés.
Je me souviens de deux conférences données par l’évêque arabe orthodoxe Georges Khodr à Genève à dix ans d’intervalle.
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- Lors de la première celui-ci déclarait : « Au Proche Orient, nous sommes l’Eglise de l’arabité ».
- Lors de la seconde, cinq ans plus tard, il affirmait : « Nous sommes l’Eglise de l’islamité ».
Quelle progression !
Il y a seize ans, j’écrivais un article sur la présence d’Arafat à la messe de minuit à Bethléem. A l’époque, des protestations véhémentes – abondamment relayées par les médias – s’étaient élevées du fait qu’Israël avait, pour raisons de sécurité, bloqué le raïs palestinien dans son bunker et l’avait par là même empêché d’«assister à la messe » dans la basilique de Bethléem, où l’attendait comme de coutume le patriarche jordanien de l’époque, Michel Sabbah. Cette interdiction avait fait pleurer les militants européens habituellement si addicts à la laïcité.
Le culte politisé de l’image et du spectacle n’avait pas encore droit de cité. Mais nous voici entrés dans la période des soldes
Or, Arafat militait pour une Palestine islamique, et en même temps, il tenait absolument à être au premier rang à la messe de minuit chez les chrétiens ! (On connaît la catégorie des croyants non pratiquants, voici celle des pratiquants non croyants)… Surprenant tout de même, lorsque l’on sait combien la doctrine islamique est en opposition frontale avec l’essentiel de la foi chrétienne, clairement réitéré à chaque eucharistie : Jésus Fils de Dieu, sa crucifixion, l’alliance et le salut offert à tous.
Dans la foulée, et pour les mêmes motifs, Mahmoud Abbas continue dès lors de s’inviter avec la même assiduité chaque année à Noël dans la basilique de la Nativité. Mais à quel titre et dans quel but? Car lorsqu’on lit certains pères de l’Eglise, par exemple Cyrille de Jérusalem, on constate à quel point ceux-ci tenaient fermement à ce que seuls les baptisés pratiquants prennent part à l’eucharistie. Cela, par respect pour le sacré, car alors régnait la discipline de l’arcane, qui veut que même les catéchumènes ou les sympathisants occasionnels se tiennent respectueusement à l’écart de la divine liturgie. Le culte politisé de l’image et du spectacle n’avait pas encore droit de cité. Mais nous voici entrés dans la période des soldes.
Pourquoi donc autrefois Arafat et maintenant à sa suite Mahmoud Abbas sont-ils si attachés à leur présence à la messe de minuit dans cette ville de Bethlehem aujourd’hui islamisée à 85% alors qu’elle était encore majoritairement chrétienne il y a seulement trente ans?
On se souvient du passage en force de 130 soudards d’Arafat en 2002, dans la basilique, et leur occupation du lieu saint durant 40 jours, s’accompagnant d’ignobles dégradations et de scandaleuses profanations.
En se rendant à la messe de minuit, ces leaders palestiniens qui projettent un Etat constitutionnellement géré par la charia, et surtout judenrein, ont-ils donc ce besoin irrépressible d’entendre l’évangile de la Nativité proclamer que Jésus est « roi des Juifs ? » (Mt 12,1)
Autre question : Arafat aurait-il autant tenu à la messe de minuit à l’église maronite de Damour, en 1976, lorsque ses commandos palestiniens massacrèrent sans état d’âme 600 Libanais chrétiens, dont beaucoup brûlés vifs dans leur église ? Femmes et enfants violés, démembrés, bébés crucifiés aux portes de maisons incendiées. Avec un message ahurissant envoyé avant la tuerie de chrétiens par le même chef palestinien au Père Labaky un des rares rescapés : « Nous allons intervenir contre vous, mais c’est pour des raisons stratégiques ».
Sans doute Arafat et son successeur Mahmoud Abbas se sont-ils sentis plus concernés par les caméras de leurs généreux donateurs occidentaux que par l’aura biblique du rabbi Yeshua natif de Judée, avec sa doctrine de paix, de vérité et de respect mutuel…
Quel folklore a donc représenté pour eux la célébration de l’enfant de Bethléem, appelé « roi des juifs », né dans cette magnifique Judée aujourd’hui rebaptisée par les médias du nom étrange de « Cisjordanie » ?…
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