Le flamenco, selon certains auteurs, trouverait son origine dans trois cultures : arabo-musulmane, juive et andalouse chrétienne.
rabeL’origine arabo-musulmane est démontrée. Bien que les conquérants Berbères almohades préconisaient l’orthodoxie religieuse, ils ont emporté avec eux l’art du flamenco. L’origine de cette musique doit aussi être recherchée dans l’ethnologie du peuple qui l’a conservée et transmise, c’est-à-dire le peuple Gitan. Les Gitans, originaires de l’Inde, ont conservé de larges franges de leur culture d’origine, à savoir la langue (le Calé) et la musique. Une étude comparative de la danse indienne (Bharata natyam, Mudras et surtout Kathak) et la danse flamenca (par exemple Carmen Amaya) permet de dégager des similitudes exactes. Exégètes, musicologues, chercheurs, s’accordent à penser aujourd’hui queTriana (quartier de Séville), est le berceau du flamenco. C’est en effet dans cette ville que poètes et musiciens trouvèrent refuge vers le xvie siècle. D’autres sources, telle la bibliothèque de Séville, fait remonter la venue de troubadours « réfugiés » en raison de persécutions au xiiie siècle.
Il est souvent dit que le flamenco est né des Gitans. Ce qui, comme le souligne Michel Dieuzaide n’est pas tout à fait exact, et de nuancer : « Le flamenco ne se confond pas avec les Gitans, il s’en faut ; les payos (ou gadgé pour les Roms), y jouent un rôle important, mais les Gitans lui donnent son style ». Certains historiens considèrent que les Gitans par nomadisme, ont fortement contribué à la diffusion du flamenco en arrivant en Espagne, au début du xve siècle. Ils ne furent pas seulement les diffuseurs de cet art, mais les importateurs de la sémantique flamenca, dont la source est indienne, aussi bien pour la danse que la musique.
Selon certains musicologues, les Gitans intégrèrent les diverses sonorités musulmanes, telles que nous pouvons encore les entendre de nos jours, avec el Hadj Abdelkrim Raïs 1, tout en en modifiant le rythme. Mais il se pourrait que le mimétisme ait opéré en sens contraire, et que le flamenco devenu populaire en Espagne, ait été influencé par la culture arabe qui en a reproduit les intonations. Il est en effet connu (Ibn’ Khaldun) que le monde arabe a exercé une vive influence en Espagne, à la fois par ses auteurs, penseurs et musiciens. Les meilleurs locuteurs arabophones auxvie siècle étaient, du moins l’affirme l’historien Ibn’ Khaldun, les Andalous. Ainsi, c’est en Espagne que le monde musulman a eu ses meilleurs philosophes et penseurs. La musique flamenca, produit typique de la terre d’Espagne, exerça son influence en terre d’Islam lors des exils (décret d’Alhambra en 1610). Il convient donc légitiment de s’interroger : qui influence qui dans l’élaboration d’un art et ne point passer sous silence l’influence indienne directe qui conditionne la culture gitane.
Les Gitans s’inspirent également des cantiques liturgiques chrétiens mozarabes, ou « rites mozarabes », dont la présence est attestée dès le début du ixe siècle. Ces liturgies seront remplacées (pour ne pas dire interdites) vers le début du xie siècle par les papes qui se succéderont, ainsi que par les rois de Castille et d’Aragon. Elles seront de nouveau autorisées au xvie siècle par l’évêque Cisneros de la cathédrale deTolède, qui voit là une bonne façon de ramener au bercail les « Infidèles ». Le Mozarabe apparaît pleinement dans la poésie des troubadours appelée « muwachchaha », terme que l’on retrouve déformé dans la langue Rom sous la forme « muvaachaha ».
Enfin, la profonde sensibilité musicale des Gitans, puise également dans la douceur, l’exil et la tristesse des berceuses des mères juives(à confirmer).
Source Wikipédia