Mohammad Deif, le commandant militaire du Hamas éliminé
Samedi dernier, l’armée israélienne a lancé une frappe ciblant Mohammad Deif, le commandant militaire suprême du Hamas, dans la région humanitaire d’al-Muwasi près de Khan Yunis, au sud de Gaza. Deif, figure emblématique du Hamas, est traqué par Israël depuis des années. Bien que des signes indiquent sa possible mort, l’incertitude demeure en raison des nombreuses tentatives infructueuses de l’éliminer par le passé.
Depuis le début du conflit actuel, Mohammad Deif est devenu l’une des cibles principales d’Israël. En cas de confirmation de sa mort, il serait le plus haut dirigeant du Hamas tué depuis le début de la guerre. Israël a déjà éliminé d’autres leaders du Hamas comme Marwan Issa et Saleh al-Arouri, mais Deif représente une cible prioritaire. La frappe de samedi a également probablement tué Rafa Salama, commandant de la brigade Khan Yunis du Hamas et intermédiaire clé pour les otages.
L’opération s’est déroulée dans une zone ouverte entourée d’arbres et de bâtiments bas, avec des tunnels à proximité mais non utilisés lors de la frappe. Selon les renseignements israéliens, Deif et Salama se trouvaient à la surface au moment de l’attaque. Entre 90 Palestiniens ont été tués, la majorité étant des membres du Hamas, bien que des civils aient également péri.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’aucun otage ne se trouvait sur les lieux de l’attaque. Toutefois, le Hamas, par la voix d’Abu Zuhri, a qualifié l’opération de « grave escalade de la guerre de génocide » et a nié la mort de Deif, accusant Netanyahu de manipuler la situation pour influencer les négociations de cessez-le-feu.
Né en 1965 dans le camp de réfugiés de Khan Yunis, Mohammad Deif est une figure clé du Hamas depuis la première Intifada en 1987. Connu pour ses déplacements constants, il a survécu à de nombreuses tentatives d’assassinat, lui valant le surnom de « l’homme aux neuf vies ». Deif a joué un rôle central dans l’attaque du Hamas le 7 octobre dernier, orchestrant des tactiques militaires qui ont conduit à la mort de près de 1 200 personnes en Israël et à l’enlèvement de plus de 250 autres.
L’attaque israélienne a suscité des condamnations de la part de la Jordanie et de l’Égypte, qui ont dénoncé l’atteinte à la vie des civils et des zones humanitaires. Ces condamnations mettent en lumière les tensions internationales autour des opérations militaires à Gaza.
La situation autour de Deif souligne un problème plus vaste : la résilience et la capacité de réorganisation du Hamas malgré la perte de ses dirigeants. Le groupe, soutenu par des alliés comme le Qatar, la Turquie, l’Iran et d’autres, continue de représenter une menace significative. Le Hamas a réussi à exploiter les installations de l’ONU et à manipuler les perceptions internationales, profitant de son statut ambigu de groupe militaire et civil.
La mort éventuelle de Mohammad Deif pourrait constituer un coup dur pour le Hamas, mais ne résoudra pas les problèmes plus profonds de la région. Le soutien international au Hamas et les échecs passés d’Israël à éliminer ses leaders ont permis au groupe de se renforcer. Qu’il soit vivant ou mort, Deif reste un symbole de la complexité et de la brutalité du conflit israélo-palestinien.
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