La chef de la diplomatie européenne est en visite à Jérusalem toujours en proie à de très vives tensions
« La nouvelle chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, lors d’une conférence de presse conjointe avec le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, le 7 novembre 2014 à Jérusalem ». Thomas Coex (AFP)
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a dit rejeter « l’affirmation sans fondement que les implantations juives sont la racine du conflit israélo-palestinien », en réponse aux déclarations de la chef de la diplomatie européenne qui était reçue par le ministre israélien des Affaires étrangères vendredi matin à Jérusalem.
« La question ne porte pas sur le territoire, mais plutôt sur notre existence même et le refus de reconnaître Israël », a-t-il dit.
De plus, a ajouté le Premier ministre : « Jérusalem est notre capitale, pas une implantation ».
Mme Mogherini a ainsi critiqué la poursuite par Israël de la « colonisation dans les territoires palestiniens ».
« Les nouvelles colonies sont un obstacle à nos yeux, mais à nos yeux aussi il y a, ou il peut y avoir, une volonté politique, ainsi que le ministre vient de le dire, de reprendre les discussions et notamment
Federica Mogherini, a ainsi mis en garde contre le risque d’une nouvelle escalade de violence entre Israéliens et Palestiniens sans une reprise des efforts pour résoudre le conflit.
« Si nous n’avançons pas sur le front politique, nous risquons de sombrer à nouveau dans la violence », a déclaré Mme Mogherini devant la presse lors de sa première visite en tant que chef de la diplomatie européenne, dans une période de vives tensions à Jérusalem-Est.
« Nous sommes prêts à négocier directement avec les Palestiniens, à tout moment et n’importe où », a répondu Avigdor Lieberman.
Poudrière
La sécurité a été une fois de plus renforcée vendredi matin dans la Vieille ville de Jérusalem ainsi que dans la partie est de la capitale, où des milliers de policiers israéliens ont été déployés afin de prévenir toute nouvelle flambée de violence.
« Des policiers israéliens à un barrage près d’une station de tramway à Jérusalem le 6 novembre 2014 ». Thomas Coex (AFP)
Suite à des informations des services de renseignements israéliens indiquant que des émeutes de jeunes palestiniens étaient prévues après la prière du vendredi, les forces de l’ordre ont également décidé de restreindre l’accès au Mont du Temple.
Le commandant du district de Jérusalem, Moshe Edri, a annoncé que seuls les femmes et les hommes musulmans âgés de 35 ans et plus seront autorisés à pénétrer dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa.
Jeudi dans la soirée, des émeutes de jeunes palestiniens ont eu lieu en marge d’une marche organisée par la droite israélienne à Jérusalem-Est afin de protester contre la dégradation de la situation sécuritaire à Jérusalem.
Des centaines de jeunes palestiniens survoltés ont attaqué les forces de l’ordre à coup de pierres et de cocktails Molotov en réclamant « l’accès à la mosquée pour tous ».
Parmi les émeutiers se trouvaient des dizaines d’enfants âgés de 8 à 14 ans.
En outre, le Hamas a exhorté jeudi, tous les Palestiniens de Cisjordanie à « protéger la mosquée al-Aqsa du siège sioniste » en « envahissant » les points de contrôle israéliens.
« Conséquences désastreuses »
Toujours jeudi, l’Egypte a averti Israël que sa conduite actuelle en ce qui concernait la question d’al-Aqsa allait entraîner des conséquences désastreuses.
« La fermeture ou la limitation des accès à la mosquée pour les Musulmans, alors que des colons et des responsables israéliens s’y rendent sans encombres, risque d’avoir des conséquences désastreuses », a déclaré jeudi le porte-parole du ministère égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdel Atti, qualifiant Israël de « puissance occupante ».
Plus tôt dans la journée, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou et le roi Abdallah de Jordanie s’étaient entretenus sur la question.
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Démolitions de maisons
« Obsèques le 6 novembre 2014 à Beit Jann d’un Israélien tué la veille par un Palestinien à Jérusalem ». Jack Guez (AFP/Archives)
Netanyahou a également ordonné la destruction des maisons des terroristes qui ont perpétré des attaques à Jérusalem, a rapporté ce matin la radio militaire.
Lors d’une réunion d’urgence du Cabinet de Sécurité, le Premier ministre a appelé à la mise en œuvre de mesures plus sévères contre les émeutiers. Ces mesures incluent la démolition de maison, et l’augmentation des détentions administratives.
Cette directive arrive au lendemain d’une attaque à la voiture bélier qui a fait deux victimes, un commandant de police druze et un adolescent de 17 ans qui a succombé à ses blessures ce matin. Dix blessés sont par ailleurs toujours hospitalisés.
Mais les dissensions persistent au sein du gouvernement israélien.
Le ministre de l’économie Naftali Bennet (droite nationaliste) a violemment critiqué la politique de Netanyahou, la qualifiant de « faible » et regrettant de ne pas voir de réponse plus forte à la récente vague de violences qui agite Jérusalem.
« Un gouvernement qui se cache derrière des barrières en béton au lieu de forcer les terroristes à se cacher n’a pas le droit d’exister (…) un gouvernement qui fait des excuses au lieu d’exiger des excuses exigeants alors que ses citoyens se font tuer n’a pas le droit d’exister », a-t-il déclaré lors d’un discours à l’Université Bar Ilan.
De son côté, le député israélo arabe Ahmad Tibi, a exhorté l’Europe à imposer des sanctions à Israël dans un discours devant le Parlement européen à Bruxelles.
