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Notre Maison de Campagne – Le Fruit des Prières d’un Père (Sentinelle Néhémie)

By 15 avril 2015Lève-toi !
 

Par John G. Paton, missionnaire aux Hébrides

Notre maison de campagne consistait en deux extrémités et d’une pièce intercalée au milieu ou chambre appelée « le lieu secret ». L’une des extrémités était le domaine de ma mère et faisait pleinement office de salle à manger, de cuisine et de salon, et comprenait par ailleurs deux grands lits en bois. Ces derniers étaient de grands lits bien aérés, ornés d’édredons multicolores et sur lesquels étaient accrochés de beaux rideaux, qui montraient l’habileté de la maîtresse de maison. L’autre extrémité était l’atelier de mon père, rempli de cinq ou six « boîtes de stockage. » « Le lieu secret » était un très petit appartement entre les deux, ne pouvant contenir qu’un lit, une petite table et une chaise, et qui avait une petite fenêtre qui éclairait la scène. C’était le Sanctuaire de cette maison de campagne.

Trois fois par jour, généralement après chaque repas, nous voyions notre père se retirer et « fermer la porte; » et nous les enfants comprenions par une sorte d’instinct spirituel que des prières y étaient déversées pour nous, tout comme le Grand Sacrificateur au-delà du voile dans le Lieu Très Saint. Nous entendions de temps en temps les échos pathétiques d’une voix tremblante, qui élevait des supplications comme si la vie était en jeu, et nous avions appris à nous faufiler devant la porte sur la pointe des pieds, pour ne pas déranger la sainte communion. Il est possible que le monde extérieur ne sût pas, mais nous, nous savions, d’où venait cette heureuse lumière qui descendait sur le visage de mon père. C’était un reflet de la Divine Présence de Dieu.

Jamais, dans un temple ou une cathédrale, sur la montagne ou dans la vallée, ne puis-je espérer sentir que le Seigneur Dieu est plus près, marchant et parlant avec les hommes plus visiblement que sous le toit de cette humble maison de campagne. Quoique toutes les autres choses dans mon expérience chrétienne fussent, par l’effet de quelque catastrophe impensable, balayées de ma mémoire, ou ternies dans mon entendement, mon âme revenait en errant sur ces premières scènes et s’enfermait de nouveau dans ce Lieu Secret du Sanctuaire. J’entends toujours les échos de ces cris poussés vers Dieu, qui repoussent tout doute par le victorieux appel: « Il a marché avec Dieu, pourquoi ne le pourrais-je pas? »

Quelque part dans sa dix-septième année à peu près, mon père traversa une crise dans son expérience chrétienne et depuis ce jour il suivit ouvertement et de façon très résolue le Seigneur Jésus. A cette époque-là, il commença cette tradition bénie de la Prière de Famille, matin et soir, que mon père pratiqua sans une seule omission jusqu’au jour où il se reposa sur son lit de mort, à soixante-dix-sept ans. Même le dernier jour de sa vie, une partie des Ecritures fut lue et on entendit sa voix s’accorder doucement au Psaume et ses lèvres murmurer la prière du matin et du soir. Aucun de nous ne peut se rappeler qu’il s’est passé un seul jour sans culte familial. Ni précipitation pour aller au marché, ni assaut dans les activités, ni arrivée d’invités, ni problème ou ni peine, ni joie, ni excitation, ne nous a jamais empêchés au moins de nous mettre à genoux autour de l’autel de famille, tandis que le Grand Sacrificateur amenait nos prières à Dieu pour lui-même et ses enfants.

Notre lieu de culte était l’Église Presbytérienne Reformée de Dumfries, à six bons kilomètres de notre maison. Selon la tradition, pendant quarante ans, mon père a été empêché seulement trois fois d’assister au culte d’adoration de Dieu. Une fois à cause de la neige qui fut si abondante qu’il en fut déconcerté et dut revenir; une autre fois à cause du verglas sur la route, ce qui était si dangereux qu’il fut forcé de rentrer en rampant sur ses mains et ses genoux; et une fois encore à cause d’une terrible épidémie de choléra. Tout voyage entre la ville et les villages environnants fut publiquement interdit. Les fermiers et les villageois, soupçonnant que le choléra ne réussirait pas du tout à faire rester mon père à la maison le jour du Shabbat, envoyèrent une délégation à ma mère le samedi soir pour lui recommander vivement de restreindre ses dévotions pour une fois! Chacun de nous, dès notre jeune âge, considérait que ce n’était aucunement une punition, mais une grande joie, d’aller avec notre père à l’église; les six kilomètres étaient un plaisir pour nos jeunes cœurs, et de temps en temps certaines des merveilles de la vie urbaine récompensaient nos yeux désireux. Nous avions des lectures spéciales de la Bible le soir du Jour du Seigneur et le Catéchisme Abrégé était régulièrement parcouru de long en large.

Oh, je peux me rappeler ces joyeuses soirées de Shabbat; il n’y avait aucun voile terne interposé, qui nous empêchait de voir le soleil, comme certains l’affirment scandaleusement; mais c’était un jour saint, heureux, entièrement humain, destiné à un père, une mère et des enfants chrétiens. Nous étions onze à avoir été élevés dans une telle maison; et jamais on a entendu dire ou jamais on n’entendra dire d’un des onze que le Shabbat était morne ou fatigant pour nous. Mais que Dieu vienne en aide à ces maisons où ces choses sont dues par force et non par amour ! La discipline même par laquelle notre père nous faisait passer était une sorte de religion en elle-même. Si quoi que ce fût de vraiment sérieux exigeait d’être puni, il se retirait d’abord à son lieu secret pour prier et nous les garçons apprîmes à comprendre qu’il remettait la question entière devant Dieu; et ceci était pour moi la partie la plus sévère de la punition à supporter ! J’aurais pu défier n’importe quelle somme de pure punition, mais cette chose-là parlait à ma conscience comme un message de Dieu. Nous l’aimions d’autant plus lorsque nous vîmes combien cela lui avait coûté de nous punir. Et en vérité, il n’eut jamais beaucoup à effectuer de cette sorte de travail sur n’importe lequel de tous les onze. Nous étions gouvernés beaucoup plus par l’amour que par la crainte.

Sa vie longue et droite fit de lui un grand favori dans tous les cercles chrétiens loin et près du voisinage. Aux chevets des malades et aux obsèques on l’envoya constamment chercher et il y fut très apprécié. Cette appréciation augmenta énormément, au lieu de diminuer, à mesure que les années blanchissaient ses longues mèches flottantes et lui donnaient la beauté apostolique. Son heureux associé, « Wee Jen, » mourut en 1865 et lui-même en 1868. Dans ce monde, ou dans n’importe quel monde, tous leurs enfants se lèveront à la mention de leurs noms et les appelleront bénis !


John G. Paton, missionnaire aux Hébrid
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Join the discussion One Comment

  • Mr Dominique dit :

    « Il a marché avec Dieu, pourquoi ne le pourrais-je pas? »
    Oh, Seigneur ! Tu nous demandes de t’aimer plus que toute autre chose.
    Combien de distractions nous submergent, (la télévision, les loisirs, l’internet, etc.)? Nous vivons la culture, donnée par divers « prédicateurs » pour jouir de sa vie. Soyez heureux, bénis !
    Allez prêcher ce genre de prédication dans l’Inde profonde ou dans la brousse africaine ! (mais je pense que ces pays ne sont pas dans leurs programmes)
    Mais ta parole nous demande de renoncer, renoncer à nous-mêmes, à nos programmes, nos loisirs, pour te suivre encore et encore. Nous vivons un temps où notre destinée est sur la balance. Quelle est ma réponse ? Te suivre et renoncer à toute chose ou profiter de la vie tout en te suivant ?
    Plus j’avance avec Lui, plus je vois le prix à payer !
    Je sais pourquoi la Parole de D.ieu nous parle d’un « reste saint ».
    Imaginons 100 personnes qui disent aimer Christ et qui le suivent avec joie, mais à chaque étape de la vie, il y a des renoncements et encore des renoncements pour le suivre vraiment. De 100 personnes, cela passe à 80, 50, 25 et puis pour finir 10 !!! 10 est le « reste saint », ceux qui l’aiment de tout leur coeur, âme et esprit et renoncent à tout !
    Où sont passées les 90 autres personnes qui disaient l’aimer, le servir ?
    Que je ne sois pas trouvé « léger » sur la balance du jugement divin.
    Soyons de ce « reste saint », amen !
    Shalom
    Dominique

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