Note M.A.V. Après le reniement de Christ par notre sœur bien aimée, Anne-Marie Antonietti, reniement fait à l’évidence après des enseignements rabbiniques d’une séduction redoutable, mais gravement antéchrist, je suis vraiment heureuse de lire cet article !
Shalom Israël
27 février 2012
Depuis quelques temps, nous entendons beaucoup parler de la religion Noa’hide (ou Noachique) en rapport à Noé, et de personnes non-juives qui se « convertissent », devenant, devant un tribunal rabbinique, Ben ou Bat Noa’h (fils ou fille de Noé). Quelle légitimité a cette religion, et quels fruits porte-t-elle et… est-ce qu’un chrétien peut être Ben No’ah ?
De Jérusalem,
Noé a été un héros de la foi, dans l’obéissance parfaite à D.ieu. Au travers de l’Arche, Noé le « prédicateur de la justice », permit à sa famille et aux espèces animales d’être sauvés de la colère divine. La première alliance de D.ieu fut faite avec Noé, et le signe donné fut l’arc-en-ciel. Par Noé, D.ieu sauvait l’humanité, lui donnant une seconde chance, et Il promettait de ne plus le détruire par l’eau d’un déluge.
Rien dans le texte biblique n’indique qu’une religion à ce stade de l’humanité ait été créée. Nous sommes tous dans le monde « fils de Noé » – Bnei Noa’h, autant croyants que non-croyants, issus de Chem, ‘Ham et Yaphet, les trois fils de Noé qui furent à l’origine des races dans le monde. Nous savons d’autre part que c’est seulement plusieurs générations après Noé que la Torah sera offerte à la nation juive naissante.
Nous sommes tous au bénéfice de la foi de Noé, et devons être reconnaissants pour la miséricorde divine. Les commandements qui furent donnés à Noé et à ses fils, selon Gen 9, chacun est en droit de les suivre. On peut les résumer ainsi :
Soyez féconds et remplissez la terre (mentionné deux fois),Ne mangez pas un animal « avec son sang » (soit un animal vivant), car la vie est dans le sang, Ne soyez pas meurtrier, sous peine de mort (ce qui sous-entend un aspect judiciaire, et l’idée de juges et de tribunaux).
On peut évidemment, à cette liste succincte mais biblique, rajouter en premier lieu « le respect à D.ieu », l’auteur de cette alliance ; cette révérence est sous-jacente, mais évidente entre l’homme de foi et son D.ieu. Être un digne fils de Noé sous-entend en effet une relation avec le D.ieu de la création qui s’avèrera être le D.ieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob.
En tant que chrétien, j’adhère complètement à ces principes qui sont à la base de toute société, même si les prescriptions judiciaires ne sont pas évoquées explicitement du temps de Noé. Ces « lois » de Noé seront en fait reprises en partie dans les « dix Paroles » de la Torah, qui inspireront la déclaration des Droits de l’homme.
Les Bnei Noa’h dans la tradition juive…
On doit légitimement poser la question : qu’ont apporté les bnei Noa’h au monde depuis Noé, c’est-à-dire il y a plus de 4000 ans ?… Bibliquement, l’Histoire ne mentionne pas de religion noa’hide.
Selon le Talmud, il y a « sept lois noa’hides », la tradition juive précisant la prescription « d’instituer des tribunaux » impliquant la présence de juges chargés de faire appliquer ces lois – un tribunal rabbinique remplit cette fonction. Nous n’adhérons pas à cette vision des choses qui dépasse le cadre biblique. Cela suggère que le Ben Noa’h qui est issu des nations, est finalement soumis à la Loi juive. En outre, le Ben noa’h n’a pas de culte proprement dit, mais doit aller de préférence dans une synagogue, sans avoir cependant le droit de monter à la Torah (lire publiquement dans le rouleau de la Torah), ou même de respecter chabbat. Le Ben Noa’h en fin de compte, n’est ni juif ni chrétien, mais il est soumis au rabbinat. N’est-ce pas là une sorte de « sous-judaïsme » ?…
Le Christianisme, une religion pour les nations
Le Christianisme qui a touché l’ensemble des nations, existe depuis 2000 ans. L’histoire de cette religion issue du judaïsme est loin d’avoir répondu à ce qu’elle enseigne, soit l’amour de D.ieu envers les hommes à travers Christ. L’influence du paganisme et de l’hellénisme (Javan) a corrompu la foi chrétienne. « Au nom de Jésus » ou de Dieu, le pire a été commis. Nulle excuse pour ces faits horribles.
Il existe cependant des belles choses qui demeurent. La vocation chrétienne a été atteinte en partie : la connaissance de la Bible et du Dieu de la Bible a été portée jusqu’aux extrémités de la terre. Les chrétiens ont permis la traduction de la Bible dans la majorité des langues de notre planète. Déjà, les Juifs l’avaient traduite en grec pour le monde d’alors (la Septante). Aujourd’hui, les Papous ou les tribus d’Amazonie, au bout du monde, peuvent lire la Bible dans leur propre langue… au prix de nombreux martyrs ayant donné leur vie pour l’amour de Dieu, mais aussi pour le nom de Jésus.
De notre temps, ce sont les chrétiens qui sont le plus persécutés pour leur foi… Aujourd’hui, plus de 150 millions de chrétiens sont persécutés dans le monde (1). Les auteurs de cette persécution ? Les Communistes, les Bouddhistes, les Islamistes. Le pasteur Wurmbrand, fondateur des « Eglises martyres », a vécu 14 ans dans les geôles de Ceaucescu. Des anges venaient le visiter et il n’a jamais craqué, il n’a jamais renié le nom de Jésus, condition pour sa libération. Le pasteur Wurmbrand a rejoint le ciel il y a peu, à l’âge de 90 ans.
Des œuvres innombrables de charité ont été créées dans le monde par des organisations humanitaires chrétiennes, comme avec soeur Emmanuelle ou Mère Teresa. La Croix-Rouge a été fondée par le protestant sioniste Henri Dunant. Martin Luther King et combien d’autres chrétiens remplis de l’amour de Jésus ont été à l’origine de mouvements de libération. Il y a une trace évidente et positive pour l’humanité de la part de si nombreux chrétiens.
J’ai personnellement toujours mis en avant le témoignage du peuple juif au travers de l’Histoire et fustigé le silence coupable de l’Eglise durant la Shoah. Mais nous savons combien les témoignages des actes fait « au nom de Jésus » sont nombreux – des chrétiens ayant sauvé des familles juives, comme le pasteur André Trocmé et d’autres du monde catholique ? A-t-on connaissance que des Bnei Noa’h aient agi de même ?…
Non, un chrétien ne peut être Ben Noa’h !
J’ai peur en fait que l’instauration du Noa’hisme, soit plus un moyen moderne de contrer le Christianisme, que d’instaurer une religion pour des non-juifs donnant la possibilité de connaître D.ieu sous la direction de rabbins… sans Christ, ni rédemption. Une religion simplifiée en somme, mais sur quel fondement de vérité ?… Un chrétien désirant être Ben Noa’h doit renier sa foi, et notamment la divinité de Jésus qui est le fondement de sa foi.
Malgré les horreurs perpétrées par des « chrétiens » n’ayant en aucun cas été le reflet de ce qu’ils auraient dû être, des traits lumineux extraordinaires sont sortis du sein du Christianisme… et ceci grâce à D.ieu et à Sa miséricorde infinie, dont Israël peut aussi témoigner. D.ieu a été fidèle pour les deux peuples. La vocation du Christianisme en tant que religion pour les nations existe réellement, avec ses ombres et ses lumières.
Témoignages juifs
Je maintiens qu’Israël et l’Eglise ont des vocations complémentaires contribuant toutes deux au Projet glorieux de D.ieu pour l’humanité. Comme l’a souligné dans son « Etoile de la Rédemption », Franz Rosenzweig, Israël est le cœur incandescent de l’Etoile, et les chrétiens les rayons atteignant le monde jusqu’à ses extrémités. Chacun des deux peuples a eu ses défaillances ; ils sont représentatifs de l’homme dans ses défauts d’infidélité, d’orgueil…, mais également dans ses qualités de générosité, d’héroïsme, et de loyauté.
Le rav Ashkénazi dit Manitou, disait à propos des relations du Christianisme et du Judaïsme : « … sur le plan de l’accomplissement de notre vocation de messianité, nous sommes défaillants. Nous en parlons mais, en fait, nous ne croyons pas que notre devoir soit de faire que s’accomplisse le sens de l’histoire » – La Parole et l’Ecrit, p 334.
Armand Abécassis dira : « Israël avait pour vocation d’annoncer le Dieu vivant au monde mais ce sont les Chrétiens qui l’ont fait : c’est l’Eglise qui s’en est chargé en effet et cette déviation qui est devenue l’Eglise a accompli l’une des faces essentielles de la mission d’Israël. Des milliers de barbares au cours de l’histoire ont été ouverts à la morale de l’amour, de la justice, en un mot, de la personne humaine, grâce aux Chrétiens » (« En vérité, je vous le dis… »).
Je pose donc la question : et si aujourd’hui les Juifs considéraient le Christianisme avec d’autres yeux, non pas comme « une déviation », mais comme faisant partie du Projet divin…
Comme le dit l’Ecclésiaste, « il y a un temps pour se déchirer… et un temps pour s’embrasser – un temps pour la guerre… et un temps pour la paix ». Respectons-nous les uns les autres, enrichissons-nous mutuellement, et D.ieu s’en réjouira – Son Messie est à la porte.
(1) Voir l’article d’Alexandre del Valle : « Le Nigeria bientôt christianrein ».