Le Premier ministre évoque la violence dans la population arabe israélienne
Le Premier ministre Naftali Benett a réuni pour la première fois le cabinet interministériel consacré à la violence et à la criminalité dans le secteur arabe israélien. Cette réunion a une importance symbolique et politique redoublée après l’agression dont ont été victimes des policiers à Kfar Qassem et qui illustre la descente aux enfers de l’autorité de l’Etat dans le secteur arabe israélien. Une problématique qui comporte aussi des aspects politiques avec la présence du parti islamique Ra’am dans la coalition, ce qui risque de peser sur les prises de décision nécessaires pour enrayer ce fléau de longue date.
En préambule de la réunion, le Premier ministre a dit : « La situation de la violence dans la société arabe a atteint une ligne rouge. Ce problème a été négligé durant des années (ndlr : dans les gouvernements dont il faisait également partie) au point de devenir tentaculaire comme nous l’observons cette dernière année. Notre gouvernement considère ce problème avec le plus grand sérieux. En concertation avec le ministre de la Sécurité intérieure Omer Bar-Lev et avec d’autres ministres, nous avons formé une équipe interministérielle sous la présidence du député et ancien général de police Yoav Segalovitch, qui sera chargée de mener le combat contre la criminalité et la violence dans la société arabe ».
Sur l’agression dont ont été victimes les policiers à Kfar Qassem, le Premier ministre a déclaré : « Après cette agression, j’attends du public arabe israélien, de ses élites, de ses journalistes et d’autres, d’exprimer leur soutien aux policiers et aux forces de sécurité. Oui, la population arabe doit se ranger aux côtés de l’Etat. Notre Etat se mobilise maintenant pour protéger les citoyens arabes de la plaie de la criminalité, de la détention illégale d’armes, du meurtre et du racket. Cela prendra du temps, des efforts et des ressources. Et si l’Etat se mobilise, la population arabe doit comprendre que les forces de sécurité ne sont pas l’ennemi mais la solution. Non pas accuser l’Etat mais marcher main dans la main avec lui (…) Pendant des années, s’est créé ici un Etat dans l’Etat, et nous le voyons tous aujourd’hui… ».
Dimanche, le président de la Knesset Micky Lévy, lui-même ancien général de police, a évoqué les scènes vues à Kfar Qassem et a déclaré : « Celui qui lève la main sur un policier lève la main sur chacun d’entre nous, sur la loi, sur l’Etat et sur la société qui les a envoyés. La vidéo de l’agression des policiers est révoltante et témoigne d’un grave problème de gouvernance et d’une négligence de très longues années. Les condamnations ne suffiront pas. Il faut un traitement de racine pour extirper cette violence ainsi qu’un soutien sans faille à nos forces de l’ordre de la part des dirigeants arabes israéliens ».
Photo Marc Israël Sellem / POOL
Cette violence est lamentable et il est certain que si des mesures très fortes ne sont pas prises rapidement, ceux qui l’utilisent et la promeuvent en coulisses vont se sentir encore plus forts et que la situation ne fera qu’empirer.