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Nucléaire iranien: la France, et non les Etats Unis, durcit le ton . © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info

By 24 mars 2015Lève-toi !

Un diplomate américain déclarait le mois dernier sous couvert d’anonymat que désormais, autour de la table de négociation où sont réunis les P5+1 (un terme qui désigne les 5 membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU, Royaume Uni, Etats Unis, Russie, Chine, France, + l’Allemagne) pour arriver à un accord sur le nucléaire iranien, tous les regards sont tournés vers le représentant français, et non plus vers les Américains.

La France est devenue « l’homme fort » des négociations, bien qu’elle soit régulièrement exclue de certaines discussions privées avec l’Iran par l’administration Obama.

Et alors que la Maison blanche a maintenant abaissé ses exigences vis à vis de l’Iran à un niveau plus faible que celles de l’ONU elle-même, du jamais vu dans l’histoire, c’est la France qui a pris le dessus et a durcit le ton, cette semaine.

L’ONU demande que l’Iran ne puisse accéder au nucléaire et stoppe tout enrichissement. Obama veut seulement qu’il réduise ses activités, et accepte que les Iraniens aient la bombe dans 10 ans à l’issue des accords.

Yukiya Amano, le directeur général de l’AIEA, lors d’une conférence organisée hier lundi 23 mars par le Carnegie Endowment for International Peace à Washington a déclaré :

Concernant les clarifications sur la possible dimension militaire [du nucléaire iranien], les progrès sont limités, et c’est un domaine où nous avons besoin de plus de coopération avec l’Iran. 

En langage diplomatique, cela veut dire que l’Iran ne coopère pas et que les enquêteurs de l’agence de l’ONU n’ont pas accès aux installations.

A l’issue de la conférence, il a d’ailleurs déclaré à un journaliste de Reuters :

Il est exact que nous avons reçu des engagements de l’Iran sur la dimension militaire du nucléaire. Mais sur les 7 derniers mois, les progrès sont très limités 

Amano a ensuite clairement déclaré que son agence n’est toujours pas capable de savoir si toutes les installations nucléaires iraniennes sont destinées à des activités pacifiques.

L’Agence internationale enquête également pour vérifier les accusations que des tests d’explosions et « autres activités » suspectes auraient eu lieu dans le but de développer une bombe nucléaire.

« Nous continuons à vérifier les non-divergences entre le matériel nucléaire déclaré par l’Iran et la réalité, mais nous ne pouvons pas, en l’état, conclure que tout l’équipement nucléaire iranien est destiné à des objectifs pacifiques, » a conclut Amano.

C’est dans ce contexte que la France, à Lausanne, a posé des conditions strictes préalables à un accord, et que les négociations ont été suspendues jusqu’à la semaine prochaine.

Le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius a déclaré : « La France souhaite un accord mais un accord robuste, c’est-à-dire qui garantisse vraiment que l’Iran aura accès au nucléaire civil mais pas à la bombe atomique ».

Dans le détail :

  1. Obama veut une annulation progressive des sanctions contre l’Iran, au fur et à mesure que Téhéran remplira les conditions de l’accord, Paris exige le maintien des sanctions sur une plus longue durée.
  2. Obama veut que les restrictions cessent totalement au bout de 10 ans, la France insiste pour que ce contrôle dure au moins 15 ans.
  3. Obama veut immédiatement autoriser les Iraniens à remplacer leurs anciennes centrifugeuses et à en lancer de nouvelles. La France y est totalement opposée.
  4. Obama accepte que l’Iran garde entre 6 000 et 6 500 centrifugeuses. La France s’y oppose aussi.

Vous pouvez avec moi affirmer que nous vivons dans un monde à l’envers :

  • La Maison Blanche est furieuse de l’élection de Benjamin Netanyahou et commencent à prendre des sanctions pour punir le peuple israélien de son vote*.
  • Les dirigeants d’Arabie Saoudite, de Jordanie, et d’Egypte en revanche, se sont réjouis de la réélection de Netanyahou.
  • Obama est furieux de l’élection, il prend ses distances et critique le plus proche allié dans la région, tandis qu’il a envoyé un message d’amitié au peuple iranien.
  • La France, et non l’Amérique, prend le leadership de la sauvegarde du monde libre dans le dossier iranien.
  • Obama a fait dire par son porte parole que « les mots comptent » à propos de l’engagement de Netanyahou fait la veille de l’élection qu’il n’y aura pas d’Etat palestinien tant qu’il sera au pouvoir. Et personne n’a rappelé à Obama que si « les mots comptent », lui Obama a promis, la veille de son élection, devant l’AIPAC, que Jérusalem ne serait jamais divisé.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info

*Obama s’est abstenu hier, pour la première fois, de défendre Israël lors de la dernière session du Conseil des droits de l’homme de l’ONU, une officine qui ne cache pas son biais anti-israélien, puisqu’une séance par mois est à l’ordre du jour automatique – aucun autre pays au monde n’a ce privilège, et qu’Israël est plus condamné que l’Iran, la Corée du Nord, Cuba, la Syrie, le Yemen, le Darfour, la Russie, l’Irak, l’Arabie saoudite et la Libye réunis.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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