Le bluff de l’Europe et d’Obama
Obama l’a déclaré, la France et plusieurs pays européens ont voté officiellement des motions pour transformer les lignes de cessez-le-feu d’avant 1967 – la guerre des Six Jours – en les imposant comme frontières.
Malheureusement trop de Juifs, qui aspirent à juste titre à la paix, n’ont pas bien compris ce que cela veut exactement dire et ce que l’Europe et Obama veulent EXPLICITEMENT : Remettre Israël dans la situation qui a prévalu depuis 1949 jusqu’à la guerre des Six Jours, ce que la colombe, Abba Eban, qualifiait déjà de « frontières d’Auschwitz ».
Cela veut dire reconnaître non seulement la « Palestine » – ce que déjà les Israéliens acceptent à condition que ce ne soit pas un État terroriste de plus – mais aussi Jérusalem-Est, y compris lle Kotel -e mur « des Lamentations » et le mont du Temple qui deviendrait la capitale palestinienne. Car, il faut bien le souligner, c’est bien ce qu’exigent Abbas et ce qu’ont voté officiellement Hollande, Valls, toute la gauche et une partie de l’opposition UMP.
Abbas et consorts ont déjà décidé que le « mur des Lamentations » deviendrait le mur de Barak, le cheval ailé de Mahomet, et que peut-être les Juifs pourraient y prier parfois avec l’autorisation du pouvoir palestinien. Bien entendu 400 000 juifs seraient transférés en Israël, Abbas exigeant même que la Palestine soit judenrein (seuls les nazis osaient exiger cela), sans qu’en contrepartie les Arabes israéliens n’émigrent en Palestine ; au contraire, les réfugiés palestiniens feront plus que doubler le nombre des Arabes israéliens.
Toutes ces exigences sont risibles mais pas pour Obama, ni pour la France et Fabius, ni pour bien d’autres pays ! Ils prétendent même que cette Palestine sera libre, démocratique et pacifique tout en estimant qu’il est urgent que le Fatah d’Abbas fusionne avec le Hamas !
Nous sommes prêts à beaucoup au nom d’une paix juste et durable mais on n’a pas le moindre temps à perdre sur de telles énormités. On doit cesser immédiatement de discuter avec ces prétendus amis des Juifs et d’Israël. Non seulement on répond un niet à la manière de Poutine, mais on doit aussi les mettre en garde : s’ils tentent de nous imposer ces conditions par la force, ils en payeront très gravement les conséquences.
Vous en doutez ? Évidemment, Israël ne prétend pas être capable de vaincre certains pays très puissants ou une coalition de pays. Avec notre environnement éminemment hostile et notre superficie minime, nous sommes par définition vulnérables, très vulnérables. Mais nous avons largement la force de les dissuader, car le prix à payer par nos adversaires ne leur sera pas supportable.
Passons sur le cas de l’Iran, qui, par la voix de Khamenei et de Rafsandjani, a déjà évalué le prix qu’il est prêt à payer pour effacer Israël et les Juifs de la carte : jusqu’à un tiers des musulmans ! Israël ne souhaite pas se mettre en compétition en manière de barbarie. C’est pourquoi Israël a choisi une solution plus conforme à nos valeurs : celle d’empêcher l’Iran de détenir l’arme nucléaire. Quoi que pense, dise et fasse Obama, il faut détruire toute l’infrastructure nucléaire de l’Iran dès que nécessaire. Inutile de demander à Obama, il l’empêchera.
Avec les pays civilisés d’Europe, d’Asie ou d’Amérique, la réponse est facile : ils seraient fous de faire la guerre avec Israël, même s’ils sont les plus forts. Pourquoi ? Rappelons que les États-Unis ont craqué devant une perte modique de soldats pour vaincre l’Indochine ou l’Afghanistan. Ils n’ont pas tenté, à juste titre, de faire la guerre à la Corée du Nord bien qu’ils puissent le faire. Ils ont eu raison, car il ne fait pas l’ombre d’un doute qu’aucun pays occidental et civilisé n’est prêt à subir d’importantes victimes sur sa terre pour un enjeu qui ne menace pas directement leur pays. Ni les États-Unis, ni la Russie, ni la Chine ne sont prêts à voir mourir d’innombrables citoyens pour donner le « mur des Lamentations », voire Jérusalem, à Abbas, et encore moins au Hamas ou autres.
Ils nous bluffent et se croient au poker. À leur bluff il ne faut surtout pas répondre par l’apaisement mais au contraire par la stratégie de la tension. À chaque intimidation ou menace, il faut surenchérir. Ne vous faites aucune illusion : ils craqueront avant nous parce qu’ils sont tout de même intelligents. Pour nous, Jérusalem est notre âme. Pas pour eux…
Nous voudrions nous adresser à tous ces Juifs épris de paix, nourris d’illusions, qui espèrent aux lendemains que nous chantent les sirènes enchanteresses des nouveaux Ulysse.
Qu’ils se souviennent d’une seule chose :
Jérusalem est unifiée et l’a toujours été durant près de trois mille ans. C’est la Grande Bretagne qui l’a divisée en deux pour éviter les tensions intercommunautaires, et les Juifs de l’Est ont été déportés de force dans l’autre partie. Jérusalem-Est est une parenthèse qui a duré moins de cinquante ans et elle est fermée déjà depuis cinquante-huit ans et, espérons-le, pour l’éternité.
Il y a 2500 ans déjà les Juifs chantaient dans leur malheur à Babel : « Si je t’oublie, Jérusalem… » Il faut donc croire que Jérusalem était déjà dans leur âme bien longtemps avant. Depuis, nos ancêtres, de génération en génération et sans aucune interruption, ont gardé et pérennisé cet espoir malgré la haine, les ghettos, les massacres, les bûchers, les pogroms, la Shoah. Jamais ils n’ont renoncé à leurs droits légitimes. Et voilà que non seulement ils ont gagné au prix du sang la liberté et le droit d’être enfin chez eux avec Jérusalem bien à eux, et alors qu’ils ont de surcroît l’une des meilleures armées du monde, ils reconnaîtraient pour la première fois depuis 2500 ans – oui, pour la première fois ! –, qu’ils renoncent à la plus belle partie de notre héritage, cela sans même tirer un seul coup de feu ?
La lettre du lien Israël-diapora
Nessim Robert Cohen-Tanugi