Iran, accord de Genève : blanc-seing aux Mollah
Aucune des explications « rationnelles » pour expliquer la politique d’Obama, destructrice des positions occidentales, n’est vraiment satisfaisante…Mais le pire du point de vue d’Israël n’est encore pas là. Le pire est l’abandon de larges pans du Peuple Juif, du soutien à l’Etat Juif souverain, voire de l’identité juive elle-même.
par Léon Rozenbaum source israel
Il manque au prétendu « accord de Genève » entre l’Iran et les puissances occidentales, comme l’agence de presse israélienne francophone MENA l’a si justement fait remarquer, les éléments essentiels d’un accord international emportant de véritables effets de droit. Il s’agit donc d’un « non accord », d’une fiction médiatique orchestrée par Obama et les Européens. Ce procédé s’apparente comme un frère, en pire, par son laxisme, aux « accords de Munich » que Chamberlain et Daladier concédèrent à Hitler en 1938, avec les conséquences dramatiques que l’on sait.
C’est décidément sans gloire qu’Obama et les dirigeants européens se congratulèrent, il y a quelques temps à Genève, après avoir en réalité permis aux Mollahs iraniens les plus rétrogrades et les plus agressifs qui menacent régulièrement Israël de destruction, d’accéder, quand ils le voudront, à l’arme nucléaire, abandonnant sans combat le régime des sanctions par mercantilisme effréné, laissant en outre la crédibilité de la civilisation occidentale en lambeaux.
Il peut paraître souhaitable de rechercher quelles perversions, quelles maladies de la pensée et de l’âme se cachent derrière un tel abandon de soi enrobé de joie malsaine et futile.
Ceux qui sont nés immédiatement après la seconde guerre mondiale ont passé leur jeunesse à suivre le bilan obligé de Munich: Hitler alors bluffait: il n’avait pas encore constitué la puissante armée mécanisée que la Ruhr lui livra en deux ans à une cadence diabolique, et qui allait balayer l’Europe.
La France et le Royaume-Uni, s’ils avaient manifesté un minimum de fermeté et de respect de leur parole donnée et signée à la Tchécoslovaquie, l’auraient probablement fait reculer, et l’Histoire aurait pu s’écrire autrement que 55 millions de morts dont le génocide sélectif de six millions de Juifs européens.
Aucune des explications « rationnelles » pour expliquer la politique d’Obama, destructrice des positions occidentales, n’est vraiment satisfaisante: l’on prétend qu’il souhaiterait se dégager du Proche-Orient pour se consacrer au Pacifique où se jouerait, face à la Chine, la prochaine partie mondiale.
L’on affirme aussi qu’il n’aurait plus besoin du pétrole saoudien, les USA ayant rétabli leur indépendance énergétique.
Mais était-ce une raison pour pactiser avec tous les adversaires des USA au Moyen Orient et surtout, pour abandonner tous ses alliés traditionnels dans cette région? Parier sur le Chiisme incontrôlable contre le Sunnisme, notoirement plus stable?
Pourquoi alors, s’est–il, une fois élu, précipité à l’Université Islamique Al-Azhar du Caire, pour y prononcer un discours programmatique, positionnant les USA comme un « grand pays islamique » et offrant à l’Islam mondial, la paix et la coopération, comme il n’y avait rien de plus urgent à faire en tant que leader de l’Occident?
Puisque l’échec de cette approche est si patent, pourquoi continue-t-il à soutenir les « frères musulmans » en Turquie, en Egypte et à Gaza contre les Gouvernements arabes qui se considèrent ses alliés? Pourquoi ouvre-t-il toute grande la porte de cette région à la Russie de Poutine?
Last but not least, il manifeste à l’égard de l’Etat d’Israël et de son Gouvernement démocratiquement élu, une ambiguïté teintée d’hostilité avec une insistance maladive à un retour des Juifs aux lignes de 1949. Pourquoi?
Les réponses à ces questions ne peuvent qu’être prudentes et nuancées. Nous avons appris, notamment avec François Mitterrand, que les apparences des grands de ce monde peuvent être trompeuses et qu’un « grand humaniste » tenant admirablement son rôle et son masque, peut cacher un ancien collabo et un ami fidèle de la droite la plus réactionnaire.
Il n’y a rien de « raciste » à constater que Barak Hussein Obama a passé quatre années de sa jeunesse en Indonésie, le pays musulman le plus peuplé du monde, où il a étudié tour à tour dans une école catholique, puis dans une école publique d’inspiration musulmane. C’est Obama lui-même qui, au moment de sa prestation de serment, a insisté pour que son prénom « Hussein » soit explicitement cité.
Il n’est pas humainement possible que l’enseignement de l’Islam reçu dans son jeune âge n’ait pas laissé des traces dans son esprit. Et puis sa fréquentation subséquente, aux USA même, de maîtres à penser notoirement antisémites n’a pas pu ne pas parachever une vision du monde ambiguë de cet homme par ailleurs brillant et travailleur.
Seul l’avenir dira si l’actuel président des USA commet ce que nous interprétons comme des erreurs stratégiques, par incompétence seulement, ou si au contraire il porte un masque, et qu’il s’agit d’un plan délibéré au service d’une idéologie inavouée.
Force est de constater, en attendant, que la dénaturation progressive des valeurs de l’Occident qui se fondent en dernière analyse, sur les enseignements de la Bible hébraïque, entraîne aussi un éloignement, puis une hostilité, à l’Egard de l’Etat hébreu souverain, surgeon de l’Hébraïsme antique, de notre temps.
Depuis 1945, c’est incontestablement les USA qui tenaient le flambeau des valeurs occidentales dans le monde en présence d’une Europe fatiguée. Obama a manifestement choisi, dès son premier mandat, de tourner le dos à ces valeurs. Or contre toute attente de ceux qui souhaitaient une réaction à cette ligne suicidaire, Obama a été réélu pour un second mandat.
Du point de vue des Juifs Israéliens, cette réélection et ses suites obligent à une réflexion plus sérieuse sur l’évolution de l’Occident dans son ensemble et, peut-être davantage encore, invite à une réflexion sur la Diaspora juive et sa relation à l’Etat juif, de notre temps.
Tout se passe comme si de larges pans de l’Occident éprouvaient désormais ce que Théodore LESSING a nommé dès 1930 la « Selbsthass », la haine de soi, qui l’avait tant frappée de la part de certains intellectuels Juifs Allemands.
Leur propre image de colonialistes, de racistes, de nantis, de blancs et de chrétiens, leur fait horreur et, à des degrés divers, ils sombrent dans le nihilisme, la violence « révolutionnaire » mais surtout se font complices de l’impérialisme musulman inhérent à l’enseignement de Mahomet et qui s’étend partout en Occident, puisqu’ils voient bien que ce dernier réussit vraiment à ébranler la civilisation occidentale.
Leurs attaques contre l’ordre bourgeois, contre le capitalisme, contre le droit, contre le progrès scientifique, se focalisent, comme par hasard, sur un Etat minuscule du Proche-Orient, l’Etat d’Israël. Pour que cette absurdité puisse se produire, il faut une conjonction d’éléments contradictoires dont l’inanité même leur sert de ciment.
Depuis la fondation du Christianisme, l’Occident entretient avec le Peuple d’Israël une relation d’attraction et répulsion de l’ambiguïté de laquelle il ne sort pas.
Même si, officiellement, l’Eglise a renoncé à se positionner comme le « Verus Israël » (l’Israël « véritable ») il reste de cette approche millénaire suffisamment de traces pour ne pas pouvoir supporter les succès de l’Israël de Juifs.
Israël a attendu dix-neuf siècles pour se rétablir comme Etat-Nation dans sa patrie historique la Terre d’Israël. Les pays d’Occident qui ont érigé l’Etat-Nation comme modèle, dès le 18ème siècle, de façon surprenante, le jugent dépassé lorsque ce modèle devient un droit revendiqué par les Juifs! Mieux, ils deviennent des fanatiques d’une identité de substitution d’Israël, la « Palestine Arabe » destinée à ruiner dans la tromperie et la violence insane la légitimité d’Israël. L’O.L.P. fut inventée en 1964 par le KGB et un politicien égyptien qui s’est fait appeler « Yasser Arafat », devenu le symbole frelaté de cette escroquerie historique.
Le fait qu’Israël ait pu remettre en valeur en moins de cent ans son petit pays sub-désertique abandonné aux marais et à la malaria, y ait rassemblé des milliers de réfugiés juifs dépossédés de leurs biens, l’ait défendu contre des attaques d’armées puissantes et en ait fait une puissance agricole, et un Etat-Start-Up assurant à ses habitants un niveau de vie de type européen et démocratique, loin de provoquer la sympathie naturelle des Occidentaux ne fait qu’attiser leur rage et leur envie.
Eux qui ont colonisé durant des siècles l’Amérique, l’Asie et l’Afrique en tirant souvent abusivement des richesses et en esclavageant leur population, et qui continuent souvent l’ancien et le nouveau colonialisme, les voici qui ne taxent aujourd’hui qu’un seul pays de « colonial »: le minuscule Israël qui se rétablit dans son pays sur terres domaniales, en toute légalité internationale, suite au Traité de San Remo de 1923, à Jérusalem, en Judée et en Samarie que la Jordanie, l’Etat palestinien arabe, créature de la Grande-Bretagne fondée en 1946, s’était illégalement appropriés en 1948. Il faudrait en rire si cette outrance n’était pas si triste!
Mais le pire du point de vue d’Israël n’est encore pas là. Le pire est l’abandon de larges pans du Peuple Juif, du soutien à l’Etat Juif souverain, voire de l’identité juive elle-même.
Que nombre de Juifs américains se soient éprouvés traditionnellement du côté des électeurs démocrates n’est que naturel. Depuis des décennies, les électeurs progressistes s’identifient au parti démocrate des USA, et les Juifs s’éprouvent le plus souvent comme une population en risque d’ostracisme qui doit participer d’un effort de progrès contre les tendances rétrogrades de la société.
Mais quand, le président Obama manifeste lors de son premier mandat des tendances violemment opposées à l’intérêt de l’Etat d’Israël, qui n’étaient pas prévisibles avant son élection, et que malgré cela, une majorité de Juifs américains votent pour lui et incitent à voter pour lui, lors des nouvelles élections, rien ne va plus.
Cela montre, pour la première fois, un divorce patent entre la Diaspora américaine et l’Etat d’Israël.
Il conviendra d’examiner attentivement s’il s’agit d’un simple accident de parcours, ou d’une tendance qui se confirme à la cristallisation d’une Diaspora juive en exil, qui progressivement se détache du peuple d’Israël. Ce processus, qui a des précédents historiques, et à laquelle la Bible elle-même fait une allusion discrète à travers la personnalité de Laban l’Araméen, débouche généralement sur un antagonisme inexpiable. Même si nous n’en sommes pas là, le soutien à Obama de larges fractions de la communauté juive américaine dans les circonstances actuelles et après le scandale de l’ »accord de Genève », qui laisse le champ libre aux Mollahs contempteurs d’Israël, doit allumer plus d’un voyant d’alerte en Israël. L’on voit bien que dans d’autres communautés juives de l’exil, et notamment en France, des phénomènes de ce type se reproduisent, même si c’est à moindre échelle, chez des Alter-Juifs, las d’assumer leur destinée.
Au moment précis où une majorité du Peuple Juif est maintenant rassemblée en Israël, ces abandons diasporiques prennent une signification particulière: tout se passe comme si une page de l’Histoire millénaire d’Israël était en train de tourner. A bon entendeur, Salut!
Leon ROZENBAUM
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