Hier lundi 23 mai, les Arabes palestiniens ont refusé les propositions d’arbitrage de la France pour tenter d’arriver à un accord de paix avec Israël, les qualifiant de « vaines ».
“Dans le passé, les négociations directes avec Mr Netanyahou ont été vaines ; pourquoi répéter les mêmes erreurs ? » a déclaré Jamal Dajani, le directeur de communication du premier ministre de l’Autorité palestinienne Rami Hamdallah, anticipant la visite du premier ministre Manuel Valls ce matin mardi.
Le raisonnement de Ramallah est donc : les précédentes tentatives ont échoué, il ne sert à rien d’en faire d’autre. Si les Arabes palestiniens ne bougent pas de ce raisonnement, il n’y aura jamais la paix.
Israël veut la paix
Hier, le premier ministre israélien a déclaré à Manuel Valls, je cite : « Nous voulons deux Etats pour deux peuples, un Etat palestinien démilitarisé qui reconnait l’Etat juif. Et Je vous demande instamment de ne pas laisser la direction palestinienne se dérober de ce choix difficile ».
Tous les sondages indiquent qu’un très large majorité d’Israéliens veulent signer la paix, vivre en paix avec leurs voisins. Et politiquement, ce serait le couronnement de la carrière politique de Netanyahou.
Israël a prouvé que seules les négociations directes permettent de faire la paix : c’est ainsi qu’il a signé la paix avec l’Egypte, c’est ainsi que la paix a été négociée avec la Jordanie. Les Palestiniens n’ont jamais signé de paix avec personne, ce qui se ressent dans leur entêtement à chercher des chemins détournés pour éviter de négocier.
C’est pourtant l’intention derrière les efforts de la France : réenclencher les indispensables négociations.
“Les actes parlent plus fort que les mots, » a ajouté Dajani. « Les actions de Mr. Netanyahou ont montré qu’il est plus intéressé à construire des immeubles illégaux qu’à faire la paix.”
Ramallah veut le terrorisme
Dajani parle d’actes plus fort que les mots pour refuser de négocier. Que dire des centaines d’agressions au couteau depuis 9 mois ? Si les actes justifient de refuser de négocier, c’est Israël qui devrait refuser de s’asseoir avec les Palestiniens tant que les agressions contre les civils se produisent. Ce n’est pas le cas. Mahmoud Abbas n’a que les constructions selon lui illégales à opposer ? Ne peut-il sortir de cette rigide position ? Tout cela risque de durer encore des décennies.
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La vague d’agressions au couteau et à la voiture bélier dure depuis des mois. Elle est présentée par les experts comme une attitude de désespoir pour atteindre la paix. Et se voyant offrir de discuter de ses modalités par la France, les Arabes refusent ? Comment lesdits experts vont-ils mouliner ce refus pour justifier les attaques ?
Ma compréhension est que ce refus envoie le message que le vrai objectif des Arabes n’est pas la paix, mais le terrorisme.
Pourquoi les Arabes s’achernent-ils à humilier la France ?
Pour couper l’herbe sous le pied à la France, Dajani manifeste son refus avant même la visite prévue ce matin mardi entre Hamdallah et Valls à Ramallah, qui termine sa visite de trois jours en Israël.
Qu’on soutienne ou pas l’initiative de la France, elle a tenté de convaincre les parties de se rencontrer à Paris pour reprendre les négociations de paix bloquées depuis deux ans, et elle pourrait être remerciée de cet effort.
Mais cette fois, les Palestiniens ont quitté la table des négociations avant même de s’y asseoir, envoyant du même coup une nouvelle rebuffade au Quai d’Orsay qui pourtant a fait d’énormes efforts : il a organisé un vote de reconnaissance symbolique d’un Etat palestinien à l’Assemblée nationale en 2014, a voté pour l’admission de l’OLP à l’UNESCO, et vient de voter une résolution, que certes Manuel Valls a dénoncé, qui dépouille le peuple juif de ses liens historiques et religieux avec Jérusalem.
Le bon sens impose de déduire que la situation actuelle convient bien aux Palestiniens. Les plaintes devant l’ONU, les opérations de Boycott, le « désespoir » rapporté dans les reportages ne seraient que des mises en scène. L’observateur neutre pouvait pourtant penser le contraire.
La tâche de la diplomatie française, lors de la rencontre de ce matin, sera de convaincre l’Autorité palestinienne de revenir sur son refus. La réunion se présente comme la montée du Mont Blanc à vélo sans pédalier.
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