Le temps de Pessa’h est l’authentique début, celui de sa consécration qui sera scellé lors du rendez-vous de ce peuple avec l’Eternel au Sinaï. Le mois de Nissan est particulier dans sa signification qui est symbolisé par le Zeman Ahava, c’est le temps des fiançailles, temps d’amour entre Israël et Dieu qui se voit concrétiser lors de l’Alliance au Mont Sinaï. Zeman qui désigne le temps, implique aussi la notion « d’invitation et de prédisposition ».
Ce qui a pour signification que le monde qui nous est préparé a un but, nous avons donc une responsabilité d’accomplir la tâche que Dieu nous a confiée dans ce monde et dans le cycle du temps. Ces périodes qui marqueront les débuts du peuple d’Israël jusqu’à sa rédemption finale qui se manifestera par la venue du Mashia’h à la fin du cycle des temps.
Pessa’h signifie: « passage », faisant allusion au « passage de l’Ange de l’Eternel » qui marque la dernière des dix plaies de l’Egypte par la mort de tous les premiers nés. Le peuple d’Israël fut épargné à cause du sang d’un agneau qui devait être mis sur les linteaux et les poteaux de leur maison selon ce que l’Eternel leur recommanda. Le livre de l’Exode au chapitre 12 nous en donne une explication claire. Cette étape devait marquer pour le peuple d’Israël la libération de l’esclavage et de sa naissance en tant que peuple. La marque et le signe de cette libération qui protégea les Hébreux du jugement et de la mort étaient « le sang de l’Agneau » : symbole prophétique du rachat et de la délivrance.
Cette libération de l’esclavage marquera l’histoire du peuple d’Israël dans l’accomplissement des promesses que Dieu a faites aux patriarches. Ce peuple par sa libération devait ainsi introduire dans le monde idolâtre la première religion monothéiste. Israël devait désormais rendre un culte, vivre et pratiquer au Dieu unique et invisible. La fête de Pessa’h est donc la première étape : terrestre, spirituelle et prophétique du peuple d’Israël. Nous pouvons dire que cela est lié au fait que Dieu s’est incarné dans son histoire en concluant un pacte d’Alliance avec l’Eternel. Ainsi Israël devient Son peuple.
Pessa’h dans la tradition juive
Elle rappelle et commémore la libération de l’esclavage de l’Egypte et se célèbre chaque année par ce que l’on appelle le Séder (l’ordre) de Pessa’h. Le Séder évoque toutes les dimensions de la liberté selon le chapitre 12 du livre de l’Exode (à lire pour comprendre).
Pendant 8 jours on ne mange pas de pain avec du levain. Durant le Séder il y a 4 coupes de vin et 3 matsot appelées pains azymes c’est-à-dire sans levain. Symboliquement dans la tradition juive il représente : Abraham, Isaac et Jacob ou Le Cohen, le Lévite et le sacrificateur. Les 4 coupes représentent les 4 mères ou matriarches (Sara, Rébecca, Rachel et Léa). Il y a durant ce Séder tout le déroulement de la sortie de l’esclavage du pays d’Egypte que toutes familles pratiquent et que l’on appelle : Haggadah=récit. La cérémonie du Séder est le rite central de la fête.
Nous donnerons l’interprétation prophétique dans la 2e fête un peu plus loin.
– Signification Messianique et prophétique de Pessa’h
Près de 20 siècles plus tard, en l’an 33 de notre ère et le jour même de la célébration de Pessa’h, s’accomplissait avec exactitude le sens prophétique de cette fête : Yeshoua (Jésus), l’Agneau de D.ieu, était mis était mis mort à Golgotha… à l’heure même où dans le Temple était mis à mort l’Agneau Pascal et où chaque famille se préparait pour le « Seder », le repas de Pessa’h. Sa mort marquait ainsi l’histoire en délivrant tout être humain esclave du péché symbolisé par l’Egypte = principe de vie loin de D.ieu.
Satan typifie Pharaon = puissance spirituelle gardant l’esprit de l’homme dans les ténèbres et la mort. Nous le savons D.ieu est Haï (vie, vivant) et Lumière (Or). Yo’hanan (Jean le Baptiseur) en voyant Yeshoua ne s’est-il pas écrié : « Voici l’Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. » Jean 1/ 29 ? Ceux qui ont reconnu le « Mashia’h » annoncé par les prophètes, comme « l’envoyé de Dieu », ont compris que son « sang » les purifiait et brisait le pouvoir de la mort en les libérant de leurs péchés !… N’est-ce pas ce que le prophète Isaïe avait annoncé : « …semblable à un agneau qu’on mène à la boucherie… le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur « Lui »… « Il » a été frappé pour les péchés de mon peuple… « Il » a porté les péchés de beaucoup d’hommes et « Il » a intercédé pour les coupables… » (Isaïe 53/ 5, 7, 8 et 12) ? Cette similitude entre la sortie d’Egypte et la mort du Messie Yeshoua donnait un sens et une signification particulière à l’histoire d’Israël et à cette fête de Pessa’h.
D’ailleurs le Talmud ne dit-il pas qu’Israël fut délivré de l’Egypte à « Nissan » (allusion à la période de la fête de Pessa’h) ? c’est aussi à Nissan qu’il sera racheté ! (R.H 11a = relevé sur Talmud de A. Cohen, page 419). La véritable libération de nos péchés ne peut se faire par la morale et le mérite. Aucune œuvre humaine ne peut nous délivrer du péché, car nous sommes esclaves du péché et « Car le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Yeshoua HaMashia’h notre Adonaï ». Romains 6:23. Seul le sang précieux de Yeshoua le Messie nous délivre et libère parfaitement, car « sans effusion de sang il n’y a pas de pardon » et Dieu lui-même, prévoyant la mort expiatoire du Messie à Golgotha, a dit prophétiquement à Moshé (Moïse) ces paroles : « Le principe vital de la chair gît dans le sang et MOI je vous l’ai accordé sur l’autel pour procurer l’expiation, à vos personnes, car c’est le sang qui fait l’expiation pour la personne !… » (Lévitique 17 : 11 – version Zadok Kahn – rabbinat Français).
Le sang servait à la fois de signe et de marque pour l’ange exterminateur. Le terme signe et marque (ot) est en hébreu Tav ce qui signifie que seules les familles dont les portes étaient marqués par le sang de l’Agneau avaient la vie, les autres étaient livrés à la mort. Mais quelle est la signification de ce TAV qui a la capacité d’arrêter le jugement de D.ieu ? Le sang sur les poteaux et les linteaux des portes formant le signe et la marque de Golgotha où fut mis à mort Yeshoua, l’Agneau de D.ieu. C’était une « vie nouvelle » qui commençait pour Israël, comme c’est aussi une « vie nouvelle », une « nouvelle naissance » pour celui qui accepte sa libération dans ce sang rédempteur. Voilà pourquoi D.ieu a précisé à Israël : « Ce mois sera pour vous le premier mois de l’année ». Exode 12 : 1-2.
2. LA FETE DES PAINS SANS LEVAIN
Cette fête suit immédiatement Pessa’h et se trouve souvent confondue avec elle. La fête des pains sans levain commence le soir même après l’immolation de l’Agneau, par le « Séder », c’est-à-dire le « Repas Pascal », au cours duquel les Enfants d’Israël mangent du pain sans levain (Matsot) en souvenir de la sortie d’Egypte. Tout le symbolisme prophétique de cette table est absolument divin et révèle l’infinie sagesse de Dieu. Sur cette table près de l’Agneau cuit, Trois « matsot » marquent par leur présence la réalité de cette fête de la délivrance et du salut.
La tradition rabbinique dit que ces 3 pains sans levain qui sont superposés représentent : Le Cohen, le Lévite et le Juif, ou bien Abraham, Isaac et Jacob ; ces explications sont erronées, car le levain représente le symbole du péché (à cause de sa fermentation) : aucun homme ne peut prétendre à une vie exempte de ce levain. Ce qui veut dire qu’ils sont tous aux yeux de Dieu considérés comme pécheurs. Ces pains sans levain sont beaucoup plus importants dans leur explication.
Ces trois pains sans levain nous rappellent la nature sainte et pure de D.ieu. Ces matsots sont le symbole de la sainteté de D.ieu. Isaïe le prophète s’écriait : « Saint, Saint, Saint est l’Eternel des Armées, toute la terre est remplie de sa gloire » Isaïe 6: 3, faisant écho au livre de l’Apocalypse : « Saint, Saint, Saint est le Seigneur D.ieu (Adonaï, Elohim) ; le Tout Puissant qui était, qui est et qui vient ! » Apocalypse 4: 8. Les rabbins ont souvent fait le rapprochement, dans leurs écrits et commentaires d’autrefois du « Nom » pluriel de « Elohim » (Trad. Litt « D.ieux ») avec les 3 « Séphiroths » (« Manifestation » ou « personnes » de nature Divine ; et plus exactement dans l’un des livres les plus anciens du Judaïsme : le «Sépher Hazohar » ou « Livre de la Splendeur ». Ils croyaient bien qu’imparfaitement que la « Tri Unité » de l’Eternel, exprimée tout au long de la Bible, se retrouve d’une manière étonnante dans ces 3 pains sans levain !
Le rituel du Séder de Pessa’h se pratique de la même façon de nos jours : Le chef de famille saisit la matsa du milieu, la brise en deux, remet une partie entre les deux autres et enveloppe l’autre moitié dans une serviette blanche et se dirige à l’extrémité de la table et là soulevant la nappe, il place la demi matsa enveloppée, comme s’il ensevelissait quelqu’un. Plus tard, à la fin du repas, cette partie sera partagée et distribuée à tous les convives présents. C’est ce que les Hébreux appellent «l’Afikoman» qui signifie «Je suis venu» mais la racine étymologique de ce mot signifie beaucoup plus et se traduit par : «puissant et héros» et «Koman» qui signifie : « se lever, venir, se réveiller, se relever, rétablir, redresser et régner ».
Il ne fait aucun doute que ceci nous parle de la mort et de la résurrection de Yeshoua.
Le rapprochement avec le Messie Yeshoua est frappant. La veille de sa mise à mort, Yeshoua célébrait le «Séder» puis au moment de manger «l’Aphikomen» et de boire la dernière coupe de vin, Il leur dit, révélant ainsi le sens caché de ce symbolisme: «Ceci est mon corps qui est rompu pour vous, faites ceci en mémoire de moi. Il prit de même la coupe après le souper et la leur donna en disant: Cette coupe est l’Alliance renouvellée en mon sang qui est répandu pour vous» (Luc 22/ 19-20.
Rabbi
Emmanuel Rodriguez