Le dirigeant de la république de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, a annoncé au cours d’une conférence de presse qu’il souhaitait engager 100.000 combattants supplémentaires.
Les dirigeants ukrainiens sont « des représentants pitoyables du grand peuple juif », a lancé lundi le dirigeant de la république séparatiste de Donetsk, Alexandre Zakhartchenko, en référence aux autorités pro-occidentales de Kiev.
« Je ne me souviens pas d’une époque où les cosaques aient été dirigés par des gens n’ayant jamais tenu un sabre dans leur main », a-t-il encore dit. Les Ukrainiens se définissent volontiers comme des descendants des guerriers nationalistes cosaques.
Volonté d’engager 100.000 hommes supplémentaires pour combattre Kiev
Selon lui, Tarass Chevtchenko, poète ukrainien symbole de la lutte pour l’indépendance du peuple ukrainien, et Tarass Boulba, chef cosaque héros du roman éponyme de Gogol, « se seraient souvent retournés dans leurs tombes s’ils voyaient qui dirige les Ukrainiens ».
La conférence de presse des deux leaders séparatistes était consacrée à la mobilisation annoncée dans la matinée, pour laquelle forts des revers infligés ces dernières semaines à l’armée ukrainienne, ils espèrent engager 100.000 hommes supplémentaires pour combattre les forces ukrainiennes.
Echec des pourparlers de paix
Ces déclarations interviennent après l’échec de pourparlers de paix à Minsk samedi, qui visaient à déboucher sur la signature d’un accord de cessez-le-feu mettant fin aux violences ayant fait plus de 5.000 morts en neuf mois.
La semaine dernière, les rebelles avaient menacé, en cas d’échec de ces négociations, d’élargir leur offensive à l’intégralité des régions de Donetsk et de Lougansk, dont une grande partie est toujours contrôlée par les autorités de Kiev.
Vers l’arrivée de renforts russes?
D’après le porte-parole militaire ukrainien Andriï Lyssenko, les annonces d’Alexandre Zakhartchenko « signifient que les rebelles n’ont pas de ressources humaines et ne sont pas arrivés à atteindre leurs objectifs, à savoir la prise de la ville stratégique » de Debaltseve, reliant les capitales rebelles de Donetsk et Lougansk et théâtre d’intenses combats ces dernières semaines.
Mais pour Serguiï Zgourets, expert militaire indépendant à Kiev, cette annonce pourrait présager d’importants renforts à venir depuis la Russie, qui dément toute implication dans le conflit ukrainien. Selon un autre analyste ukrainien, Olexandre Souchko, la Russie, qui participe avec l’OSCE aux pourparlers de paix, « n’a pas d’intérêt à négocier un cessez-le-feu avant d’infliger une importante défaite militaire à l’Ukraine pour pouvoir dicter ces conditions ».