L’offensive Israélienne contre le Hamas à Gaza se poursuit. Elle va se poursuivre encore. Je l’ai dit ici, j’espère qu’elle se poursuivra jusqu’à ce qui devrait être son terme : le rétablissement de la capacité de dissuasion d’Israël, le passage d’une position de statu quo à une posture plus offensive à même de changer la donne, un changement de discours du gouvernement israélien à l’échelle internationale.
Ce terme est aujourd’hui de l’ordre du possible. Je vais expliquer en quelques mots pourquoi :
- D’abord, l’attaque du Hamas est un échec. Le Hamas n’est pas parvenu à embraser les territoires occupés par l’Autorité palestinienne ou la population arabe israélienne. Le Hamas n’a pas non plus touché le moindre objectif significatif, malgré la quantité de missiles tirés. Le dôme de fer n’est pas sûr à cent pour cent, mais il a rempli, pour l’heure, son rôle de manière optimale et réduit des armes censées être redoutables au statut de pétards mouillés. La population israélienne doit passer du temps dans des abris, et c’est une perturbation de son existence et de ses activités, mais, contrairement à ce que je lis ici ou là, elle n’est pas en situation de souffrance profonde, sinon dans des villes comme Sderot.
- La population israélienne discerne plus que jamais la dangerosité du Hamas et des autres organisations djihadistes, au vu non seulement de la quantité de missiles lancés depuis Gaza, mais aussi de la portée de ces missiles, qui, désormais, peuvent atteindre Jérusalem, et des territoires situés au Nord de Tel Aviv, voire Haïfa. Les tentatives d’incursion de terroristes par voie maritime montrent que le Hamas et les autres organisations djihadistes sont un danger extrême que nul ne peut sous estimer, et que seuls sous estiment désormais les gauchistes aveugles et sourds, lecteurs de Haaretz.
- Les dirigeants européens, bien que continuant à appeler à la « retenue » des deux parties (le défaitisme préventif reste un trait européen majeur), discernent assez largement qu’il existe au delà du Hamas un danger djihadiste et, au vu des avancées de l’Etat Islamique en Irak et au Levant et de la formation par celui-ci de djihadistes européens, se montrent moins qu’à l’accoutumée à condamner Israël et à juger les ripostes israéliennes « disproportionnées. François Hollande et David Cameron ont même condamné l’attaque subie par Israël ! Viendra un jour où les dirigeants européens appelleront Israël à la trêve, mais ce jour ne viendra pas aussi vite que d’habitude.
- L’administration Obama, fidèle à son islamophilie, se montre plus « pro-palestinienne » que l’Europe pour l’heure. Barack Obama a signé une tribune dans Haaretz (oui, Haaretz!) pour inciter Netanyahou à ne rien faire. Son émissaire chargé du dossier Proche Orient a participé à une grotesque conférence sur la « paix » organisée par Haaretz, à Tel Aviv, et a tenu des propos ineptes dignes de Chamberlain en 1938. Mais l’administration Obama est aujourd’hui en grande difficulté à l’intérieur des Etats Unis et pas du tout en mesure de peser autant qu’il y a quelques mois ou de prendre des positions nettement anti-israéliennes.
- Le monde arabe demande une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité des Nations Unies, comportement logique, mais aucun de ses membres ne soutient effectivement le Hamas aujourd’hui. L’Egypte de Sissi ne serait pas mécontente de se trouver débarrassée de ce qui est une nuisance potentielle pour l’Egypte. L’Arabie Saoudite n’apprécie elle-même que très modérément le Hamas, appendice des Frères musulmans. Le Qatar est en train de rentrer dans le rang dessiné par les émirats. La Syrie d’Assad tempête, mais a des soucis plus urgents. L’Etat Islamique en Irak et au Levant a lui-même plus urgent à faire. En dehors du monde arabe, l’Iran entend s’occuper en priorité de la situation en Syrie et en Irak. Erdogan en Turquie a lui-même des soucis à régler au vu de la situation en Syrie et en Irak.
- Pour qui regarde la réalité en face, Mahmoud Abbas est très clairement en train de tomber le masque, et discernant les effets de sa propagande sur la population qu’il influence, la popularité au sein de celle-ci des positions djihadistes, discernant aussi qu’Israël est très déterminé, montre ouvertement que ses positions sont des positions djihadistes. Il a déclaré que le Djihad Islamique et le Hamas sont les Frères d’armes de l’Autorité palestinienne, et sur un mode montrant qu’il a bien lu les aventures de son maître à penser Adolf, il a proclamé, sur un mode « Ein Volk, ein Reich, ein Fuhrer », « un Dieu, une patrie, un ennemi ». Montrant à quel point il est modéré, il n’a, par ailleurs pas hésité à parler de « génocide » pour qualifier l’opération israélienne en cours.
Nul ne peut savoir de quoi seront faits les prochains jours, mais Binyamin Netanyahou a en main toutes les cartes ou presque susceptibles de permettre à Israël de changer la donne, et de mener les opérations en cours jusqu’à ce qui devrait être leur terme. Il reste à souhaiter qu’il ne s’arrête pas en chemin. Il reste à souhaiter qu’il n’y ait pas, ou aussi peu de victimes israéliennes que possible. La vie de chaque soldat israélien est infiniment précieuse et ne doit pas se trouver sacrifiée pour épargner un terroriste. Binyamin Netanyahou a accusé le Hamas de commettre un double crime de guerre, viser des civiles israéliens, et utiliser des civiles arabes comme bouclier humain. I a eu raison.
Pour mener les opérations en cours jusqu’à ce qui devrait être leur terme, Israël devra aller vite, car, malgré tout ce que j’ai noté ici, le temps, pour Israël, est compté : tôt ou tard, le Conseil de sécurité se réunira, les Européens retrouveront pleinement leur défaitisme préventif et reprendront la position de carpettes, les propagandistes arabes brandiront les photos de cadavres de civils « tués » par Israël. Nul journaliste n’insistera sur la monstruosité des crimes de guerre du Hamas. Je ne doute pas que Binyamin Netanyahou sait que le temps est compté.
La victoire d’Israël peut être décisive. Elle doit être décisive car le statu quo n’est plus possible : j’ai expliqué pourquoi dans mon précédent article.