par Raymond Ibrahim
Le dimanche de Pâques 21 avril 2019, des terroristes musulmans ont commis des attentats à la bombe contre trois églises et trois hôtels au Sri Lanka ; 359 personnes ont été tuées et plus de 500 autres ont été blessées. Photo : l’église Saint-Sébastien à Negombo, au Sri Lanka, le 21 avril 2019, après un attentat à la bombe. (Photo par Stringer/Getty Images) |
Les Nations Unies ont fait du 15 mars la « Journée internationale de la lutte contre l’islamophobie » . Cette date commémore l’une des pires attentats terroristes jamais commis contre des musulmans. En effet, le 15 mars 2019, Brenton Tarrant, de nationalité australienne, a ouvert le feu sur les fidèles sans défense de deux mosquées de Nouvelle-Zélande. Cinquante et une personnes ont été tuées et quarante autres blessées.
Cet évènement a été largement condamné dans tout l’Occident – et à juste titre – mais il a aussi incité les Nations Unies à décider que l’islam avait besoin d’une protection spéciale.
Cette décision pose une question cruciale : si l’attaque d’une mosquée par un non musulman suffit à l’ONU pour instituer une journée spéciale en faveur de l’islam, que faire avec les innombrables attaques commises par des musulmans contre des lieux de culte non musulmans ? Pourquoi, face à ces violences islamiques – souvent pires – l’ONU est-elle demeurée totalement muette ?
On trouvera ci-dessous un bref récapitulatif de quelques attaques mortelles menées par des musulmans contre des églises chrétiennes –leur animosité religieuse se produisant souvent à Pâques ou à Noël – :
- Sri Lanka (21 avril 2019) : le dimanche de Pâques, des terroristes musulmans ont commis des attentats à la bombe contre trois églises et trois hôtels ; 359 personnes ont été tuées et plus de 500 autres blessées.
- Nigéria (20 avril 2014) : le dimanche de Pâques, des terroristes islamiques ont incendié une église bondée ; 150 personnes ont été tuées.
- Pakistan (27 mars 2016) : après l’office du dimanche de Pâques, des terroristes islamiques ont fait exploser des bombes dans un parc où des chrétiens s’étaient rassemblés ; plus de 70 personnes – pour la plupart des femmes et des enfants – ont été tuées. « Il y avait de la chair humaine jusque sur les murs de notre maison » se souvient un témoin.
- Irak (31 octobre 2011) : à Bagdad, des terroristes islamiques ont pris d’assaut une église remplie de fidèles et ont ouvert le feu sans discernement avant de faire exploser leurs gilets bourrés d’explosifs. Près de 60 chrétiens – y compris des femmes, des enfants et des bébés – ont été tués (la preuve en images ici).
- Nigéria (8 avril 2012) : le dimanche de Pâques, des musulmans ont attaqué à la bombe deux églises bondées ; plus de 50 fidèles ont été tués et un nombre inconnu de fidèles ont été blessés.
- Égypte (9 avril 2017) : le dimanche des Rameaux, des musulmans ont fait exploser deux églises bondées ; 45 personnes au moins ont été tuées, plus de 100 autres blessées.
- Nigéria (25 décembre 2011) : pendant les offices de Noël, des terroristes musulmans ont tiré et bombardé trois églises ; 37 personnes ont été tuées et près de 57 autres blessés.
- Égypte (11 décembre 2016) : un attentat-suicide islamique contre deux églises a fait 29 morts et 47 blessés (preuves en images ici ).
- Indonésie (13 mai 2018) : des musulmans ont bombardé trois églises ; 13 personnes ont été tuées et des dizaines d’autres blessées.
- Égypte (1er janvier 2011) : des terroristes musulmans ont fait sauter une église à Alexandrie pendant la messe du Nouvel An ; 21 chrétiens ont été tués. Selon des témoins oculaires , « des morceaux de corps ont été projetés dans la rue » et « ont été ramenés à l’intérieur de l’église après que certains musulmans aient commencé à marcher dessus et à hurler divers slogans djihadistes », comme « Allahu Akbar ! »
- Philippines (27 janvier 2019) : des terroristes musulmans ont bombardé une cathédrale ; au moins 20 morts et plus de 100 blessés.
- Indonésie (24 décembre 2000) : pendant les offices de la veille de Noël, des terroristes musulmans ont attaqué à l’explosif plusieurs églises ; 18 morts et plus de 100 blessés.
- Pakistan (15 mars 2015) : des kamikazes musulmans ont tué au moins 14 chrétiens dans deux églises.
- Allemagne (19 décembre 2016) : un musulman a attaqué au camion bélier le marché de Noël situé près du Mémorial de l’église Kaiser Wilhelm à Berlin ; 13 morts et 55 blessés.
- Égypte (29 décembre 2017) : des musulmans armés ont tiré à l’intérieur d’une église au Caire ; neuf morts.
- Égypte (6 janvier 2010) : après la messe de la veille de Noël (selon le calendrier orthodoxe), des musulmans ont abattu six chrétiens à la sortie de l’église.
- Russie (18 février 2018) : un musulman armé d’un couteau et d’un fusil à canon double a ouvert le feu dans une église ; cinq personnes – toutes des femmes – ont été tuées et cinq autres blessées.
- France (26 juillet 2016) : des musulmans sont entrés dans une église et ont tranché la gorge du père Jacques Hamel âgé de 84 ans. Les terroristes retenaient quatre religieuses en otage quand les policiers les ont abattus.
La liste ci-dessus, il faut le préciser, n’a rien d’exhaustif ; rien qu’en Égypte, on dénombre de nombreuses attaques similaires contre des églises – ici, ici, ici, ici, ici et ici. Mais parce que ces violences ont causé peu ou pas de morts, elles n’ont quasiment suscité aucun intérêt de la part de la presse occidentale.
Cette indifférence est particulièrement vraie pour les régions éloignées et – selon les médias occidentaux – « sans importance », comme le Nigeria, où les chrétiens sont harcelés heure après heure par les musulmans, au point qu’il est possible de parler de génocide. Un rapport d’août 2021 indique ainsi que les musulmans ont éliminé 60 000 chrétiens entre 2009 et 2021 et sur cette même période, les musulmans ont également détruit ou incendié 17 500 églises et 2 000 écoles chrétiennes. Combien d’âmes ont péri dans ces attaques terroristes sans avoir jamais été ni recensées, ni signalées ?
La liste ci-dessus des attaques musulmanes meurtrières contre des églises n’inclut pas non plus les nombreux attentats bâclés. Ainsi, le 28 mars 2021, dimanche des Rameaux, une attaque a été menée contre une église mais seuls les kamikazes – un musulman et sa femme enceinte – ont été tués.
Au cours de ces seules attaques d’églises, les musulmans ont massacré des centaines de chrétiens. Ne parlons même pas des milliers de chrétiens et autres Occidentaux massacrés dans des attentats non religieux, comme le 11 septembre, les attentats du métro de Londres le 7 juillet 2005, de Charlie Hebdo et du Bataclan à Paris, l’attentat sur les Ramblas à Barcelone, l’attentat du 14 juillet à Nice, ou contre l’ école juive de Toulouse, ou contre le marché d’hiver de Berlin et les attentats terroristes de Copenhague, pour ne nommer que les plus célèbres.
Revenons maintenant à la question initiale : si une seule attaque contre une mosquée qui a coûté la vie à 51 musulmans suffit pour que l’ONU établisse une « journée internationale de lutte contre l’islamophobie », pourquoi tant d’attaques musulmanes contre des églises, qui ont saccagé des milliers de vies chrétiennes, n’oblige-t-elle pas l’ONU à instituer une « journée internationale de lutte contre la christianophobie » ?
Autrement dit, pourquoi un incident immensément répréhensible certes, mais isolé, d’un occidental tuant 51 musulmans apparait-il comme plus important pour l’ONU que les innombrables attentats menés par des musulmans contre un nombre incalculable de chrétiens ?
Si jamais l’ONU était acculée et obligée d’expliquer ce deux-poids-deux-mesures, elle dirait sans doute que, aussi regrettables soient-elles, toutes ces attaques d’églises ne relèvent pas d’un modèle, contrairement à « l’islamophobie » ; l’ONU dirait que les attaques d’églises sont des sous-produits du terrorisme (dont on sait qu’il n’aurait aucun lien avec l’islam) alimentés par l’économie, les conflits territoriaux et les inégalités, en un mot, des « griefs ». Résolvez ces problèmes temporels et les attaques contre les églises cesseront.
En réalité, c’est le contraire qui semble être vrai : l’attaque contre la mosquée néo-zélandaise était en effet une aberration – sa singularité en témoigne -, alors que les attaques musulmanes contre les églises sont une constante. Et une constante historique qui a eu lieu tout au long de l’Histoire. En Turquie, le grand empire chrétien byzantin a disparu après sa première invasion par les Arabes au VIIe siècle, puis le sultan Mehmed II s’est emparé de Constantinople en 1453, sans oublier le génocide du début du XXème siècle contre les Arméniens, les Assyriens et les Grecs pontiques.
Comme on peut le voir ici, pas un mois ne passe dans le monde musulman, comme en Occident, sans que plusieurs agressions ou harcèlements d’églises aient lieu. Si toutes, heureusement, n’ont pas été fatales, toutes soulignent le malaise de l’islam face aux églises et, face aussi à toute structure ou symbole religieux qui ne relève pas de l’islam.
Point important, ceux qui terrorisent les églises partagent peu les uns avec les autres : ils viennent de nations très différentes (Nigéria, Irak, Philippines, etc.), ils sont de races différentes, parlent des langues différentes et vivent dans des conditions socio-économiques différentes. La seule chose qu’ils partagent – la seule chose qui, semble-t-il, les amène à attaquer des églises et à assassiner des chrétiens – semble être leur religion.
En d’autres termes, les attaques musulmanes contre les églises semblent avoir une source idéologique commune, elles sont systémiques et constituent donc un problème réel et permanent que la communauté internationale doit mettre en évidence et améliorer.
Mais au lieu de cela, l’ONU souhaite que ces incessants massacres de chrétiens et ces attentats en continu contre des églises soient considérés comme la conséquence des « maltraitances » infligées aux musulmans. L’ONU nous invite donc à nous recentrer sur un incident solitaire, horrible, certes, mais solitaire.
Pour l’ONU, de toute évidence, un incident unique constitue un « schéma » – auquel il faut apporter rapidement reconnaissance et réponse. Et cette réponse est de faire taire, d’ignorer ou d’attaquer tous ceux qui exposent le modèle réel et fortement documenté d’abus et de violence contre les non-musulmans par des musulmans. Il ne faut pas s’y tromper, tel est précisément le rôle de la « lutte contre l’islamophobie ».
Raymond Ibrahim, auteur du nouveau livre, Defenders of the West: The Christian Heroes Who Stood Against Islam, (Ces héros qui se dressent contre l’islam) est Distinguished Senior Fellow au Gatestone Institute, Shillman Fellow au David Horowitz Freedom Center et Judith Rosen Friedman Fellow au Middle East Forum.