L'”Uganda Pride”, la première “Gay pride” en Ouganda
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“Depuis que j’ai découvert que j’étais gay j’avais peur de le montrer, mais j’en ai aujourd’hui le courage”, a encore déclaré l’un des participants. Un couple brandissait une banderole arc-en-ciel où on appelait les gens à “se donner la main” pour mettre fin au “génocide” dont seraient victimes les homosexuels ougandais. La présence policière était d’ailleurs discrète et aucun représentant du camp adverse ne s’est manifesté pour protester contre le rassemblement même si beaucoup en ville s’y déclaraient opposés.
La loi retoquée… La Gay Pride célébrait une rare bonne nouvelle pour la communauté homosexuelle dans un pays où la sexualité entre personnes du même sexe, déjà passibles de la prison à vie depuis plus d’un demi-siècle, était tombée sous le coup d’une nouvelle législation durcissant encore la répression. Jugeant que le quorum de députés requis pour son adoption n’avait pas été réuni, la cour suprême avait annulé le 1er août la nouvelle loi votée au Parlement en décembre 2013 et promulguée en février par le président Yoweri Museveni. La mesure avait entrainé des protestations en Occident notamment, où plusieurs bailleurs de fonds avaient suspendu certaines de leurs aides.
Mais des anti-homosexuels déterminés. Malgré les pressions internationales, les partisans d’un durcissement de la loi anti-gay avaient prévenu qu’ils n’avaient pas dit leur dernier mot. Des législateurs ont signé une pétition pour que le texte soit de nouveau soumis au vote et, samedi, le représentant légal du gouvernement a déclaré avoir fait appel de la décision de la cour constitutionnelle. “Nous ne sommes pas satisfaits de la décision de la cour et nous avons fait appel” devant la cour suprême, a déclaré Fred Ruhinda, l’adjoint du conseiller légal du gouvernement ougandais. “La loi n’avait pas l’intention de stigmatiser les homosexuels, elle visait l’intérêt général”, a ajouté le conseiller représente également le gouvernement devant la justice.
Dénoncée comme draconienne et “abominable” par les groupes de défense des droits de l’homme mais populaire auprès du grand public, la loi actait la prison à vie pour les homosexuels ainsi que pour la “promotion de l’homosexualité” et l’obligation de dénoncer les homosexuels.