Un proche d’Obama révèle les intentions du président à l’égard d’Israël
Voilà des révélations qui infirment les théories des analystes israéliens communément rapportées par la presse internationale : Obama a consciemment et dès le début de son mandat, choisi de prendre ses distances avec Israël…Netanyahou n’y est donc pas pour grand-chose. Dans cette interview fleuve de la chaîne PBS, Indyck, que l’on surnomme pourtant « l’ennemi intime de Netanyahou » présente froidement la stratégie Obama : « Le président Obama avait une théorie, l’administration Bush avait chaleureusement enlacé Ariel Sharon et Ehoud Olmert, mais cela n’avait rien donné et les relations avec les pays arabes avaient été jetées aux oubliettes. Obama voulait reconstruire sa relation avec le monde musulman. Il pensait sincèrement que gagner la faveur des pays musulmans aiderait aussi Israël ».
Selon Indyck, le discours symbolique d’Obama à l’université islamique du Caire en début de mandat a été conçu sur cette théorie. « Puis il est allé en Arabie Saoudite avant son étape du Caire, puis en Turquie, mais il ne s’est pas arrêté en Israël », le ton était donné. Indyck le reconnait « Obama a commis une erreur grossière ». Au début, les Israéliens ont laissé une chance à cette nouvelle approche, mais lorsque le président américain a « sauté » l’étape israélienne, le message était clair et Netanyahou l’a mal vécu: Obama tournait le dos à Israël.
Indyck n’est pas le premier à lever le voile sur les coulisses de la politique moyen-orientale du président américain. Avant lui, l’ancien ambassadeur d’Israël à Washington, Michael Oren a publié un livre où il relate comment les Américains se sont peu à peu éloignés d’Israël à la faveur d’un accord avec l’Iran. Et Dennis Ross qui fut le conseiller spécial d’Obama pour la sécurité nationale a décrit la stratégie de distanciation d’Obama vis-à-vis d’Israël. Ross s’était même insurgé début 2015 : « Il faut cesser d’offrir aux Palestiniens le droit de refuser toute initiative qui pourrait mettre fin aux hostilités. Ils ont repoussé les propositions de Bill Clinton en 2000, d’Ehoud Olmert en 2008 et de John Kerry en 2014. Il est grand temps de demander aux Palestiniens d’accepter un accord qui réponde aussi aux besoins primordiaux des Israéliens et pas qu’aux leurs ».
Reste que les révélations de Martin Indyck, tombent à point nommé pour Netanyahou, qui peut ainsi se décharger publiquement des accusations que font peser sur lui les partis de l’opposition, quant à la détérioration des relations israélo-américaines. Vous voyez leur dira-t-il sans doute, c’est pas moi c’est lui…