Avant l’opération des Forces de défense israéliennes (FDI) visant à détruire le Hamas et à obtenir la libération de plus de 100 otages – dont 8 Américains – qui se trouveraient à Rafah et dans ses environs, les dirigeants du monde entier, de Joe Biden aux dirigeants de gauche de l’Union européenne en passant par le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi, ont paniqué et ont ordonné à Israël d’anticiper les moyens nécessaires pour mettre fin à la guerre.
Pourquoi les dirigeants du monde entier ont-ils réclamé à cor et à cri qu’Israël ne fasse rien ?
Que cachent-ils ?
Il s’avère qu’ils cachent beaucoup de choses.
Plus d’un million d’habitants de Gaza se seraient réfugiés dans des zones humanitaires sûres à Rafah, et le Hamas les a utilisés comme boucliers humains pour s’assurer qu’Israël n’envahirait pas la région. Une opération israélienne obligerait la communauté internationale à mettre en garde Israël contre de telles actions visant à protéger les civils. En effet, la stratégie du Hamas consistant à sacrifier des civils a conduit la Norvège, l’Espagne et l’Irlande à décider que le terrorisme devait être récompensé par la reconnaissance d’un État palestinien. C’est l’équivalent moral d’offrir un Reich restauré à Adolph Hitler.
Israël, sans se laisser décourager par les appels à la vertu de la communauté internationale et déterminé à vaincre le Hamas et à sauver les otages, est entré dans Rafah. Avant que les FDI n’entrent, elles ont inondé Rafah d’instructions : elles ont envoyé aux civils gazaouis des appels téléphoniques, des SMS et des millions de tracts les exhortant à quitter la zone avant une incursion israélienne. Elles ont littéralement averti l’ennemi de leur arrivée et encouragé les civils à fuir. Près d’un million de Gazaouis se sont réfugiés dans les zones humanitaires de Rafah ;
Pendant ce temps, Israël continuait à négocier la libération des otages par l’intermédiaire des “bons” offices des États-Unis, de l’Égypte et du Qatar. Le 6 mai, le Hamas a accepté les conditions du cessez-le-feu. Seulement, ce qui s’est passé en réalité, c’est que les conditions qu’ils ont acceptées n’étaient pas les conditions négociées que les États-Unis, le Qatar et Israël avaient vues. En effet, l’Égypte a modifié les conditions du cessez-le-feu de manière à ce que le Hamas obtienne une “victoire” et dise qu’il a accepté les conditions, mais ces dernières, telles qu’elles ont été modifiées, étaient scandaleuses. Même le négociateur américain, William Burns, chef de la CIA, était mystifié et indigné. À quel genre de jeu absurde l’Égypte jouait-elle ? Le Caire a fait miroiter aux Israéliens et aux autres négociateurs un leurre qui a entraîné, il va sans dire, l’échec des négociations.
Le premier jour où les FDI sont entrées dans Rafah, à la mi-mai, elles ont découvert des centaines de tunnels, dont plus de 50 tunnels souterrains à double sens entre Rafah et l’Égypte. Des dizaines d’autres tunnels transfrontaliers ont été découverts depuis, le long de la frontière entre Rafah et l’Égypte. Certains tunnels étaient pavés et suffisamment larges pour permettre le passage de camions de marchandises de grande taille. Les FDI ont également trouvé d’autres preuves macabres de la barbarie du Hamas, les corps d’otages volés en Israël le 7 octobre 2023. Certains, comme Shani Louk, avaient été violés, démembrés et assassinés, et leur cadavre avait été exhibé à Gaza comme un trophée par les terroristes barbares, tandis que d’autres avaient été torturés dans les tunnels et assassinés sur place. Outre les dépouilles des otages, les FDI ont saisi des centaines d’armes et de matériel de guerre. Elles ont découvert des colis de secours de l’ONU, de la nourriture, de l’argent liquide, de l’électricité, des logements, des bureaux, etc. Une métropole souterraine a été construite par le Hamas à Rafah.
La construction des villes souterraines de Gaza présente un intérêt particulier pour les finances égyptiennes. Les Égyptiens sont réputés pour leurs pyramides en surface. Il s’avère qu’ils savent qu’il est également intéressant de construire sous terre. Sur le marché du Moyen-Orient, la culture du souk est une affaire de bakchich (pots-de-vin).
L’Égypte a construit un formidable mur frontalier, que Donald Trump n’aurait même pas pu imaginer dans un rêve pour l’Amérique. Ce mur est impénétrable, militarisé et étroitement gardé par les troupes et les forces de sécurité égyptiennes. Pour les habitants de Gaza qui cherchent à sortir de la bande de Gaza, le chemin est tout tracé. Le bakchich. Plus de 5 000 dollars par personne. Elle a également servi de porte d’entrée à l’aide internationale et à la contrebande dans la bande de Gaza, ce qui a permis au détenteur des clés frontalières de réaliser plus de 88 millions de dollars de bénéfices.
Le détenteur de ces clés est un chef tribal bédouin nommé Ibrahim al-Organi, aujourd’hui l’homme le plus riche du nord du Sinaï. Mais comment un ancien contrebandier a-t-il pu accéder à un poste de prince chargé du contrôle des frontières ? Grâce à ses relations avec le gouvernement égyptien, Ibrahim al-Organi a cultivé des liens extrêmement étroits avec le président égyptien al-Sisi et, plus important encore, avec le fils de ce dernier, Mahmoud. Le général Mahmoud al-Sisi est le chef adjoint des services de renseignement égyptiens et il siège au conseil d’administration d’Organi. Il est bon d’avoir des amis haut placés et, dans le cas d’Organi, cela lui a permis, ainsi qu’à ceux qui font partie de son réseau, de devenir très riches.
Chaque jour, de nouvelles preuves de la contrebande égyptienne dans la bande de Gaza sont apportées. Le 31 mai 2024, les services de renseignement ont découvert des missiles sol-air introduits clandestinement à Rafah depuis l’Égypte. L’importante cache aurait été utilisée pour abattre les hélicoptères de Tsahal. Combien d’argent a changé de mains pour que l’Egypte ait fermé les yeux (ou ait été complice) dans ce type d’opérations de contrebande ?
Le trafic permet d’expliquer les actions désespérées de l’Égypte, jusqu’à son effort diplomatique maladroit. L’embarras qui va s’abattre sur le gouvernement égyptien pour sa perfidie à l’égard d’Israël et de son protecteur américain sera catastrophique pour la réputation et les finances de la famille al-Sisi.
Pourquoi Washington a-t-il fait pression sur Israël pour qu’il reste à l’extérieur de Rafah, y compris en retenant des armes pour empêcher les FDI d’entrer ? Qu’est-ce que l’équipe Biden y gagne ? Éviter l’humiliation totale.
Joe Biden, Antony Blinken et Jake Sullivan sont à cheval sur un soi-disant engagement à toute épreuve en faveur de la sécurité d’Israël, d’une part, et sur un parti démocrate rétif et de plus en plus hostile au seul allié démocratique de l’Amérique au Moyen-Orient, d’autre part. L’équipe de Biden est obligée de concilier le fait qu’elle vend Israël tout en reconnaissant qu’Israël obéit aux lois de la guerre et au droit humanitaire international. Biden, Blinken et Sullivan haranguent constamment Israël pour qu’il ne franchisse aucune de leurs lignes rouges artificielles dans le but de limiter les activités des FDI, plus récemment à Rafah. Ils sont ensuite contraints de reconnaître publiquement que Israël n’a franchi aucune ligne rouge.
En mars, lors de son discours sur l’état de l’Union, Joe Biden a stupidement annoncé que les États-Unis allaient construire une jetée flottante pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza. Personne n’a demandé cette jetée. M. Biden a assuré qu’il n’y aurait pas de troupes américaines sur le terrain à Gaza, bien que la construction soit effectuée par l’armée américaine. La Maison Blanche a déclaré que Tsahal serait chargé de sécuriser la jetée tout en menant une guerre juste pour vaincre une armée terroriste. L’approche absurde de M. Biden à l’égard de Gaza a été mise en évidence lors de la première livraison d’aide à Gaza à travers la jetée. Sur les quelque 600 tonnes de nourriture débarquées de la jetée nouvellement construite le 18 mai, près de 75 % ont été pillées avant d’atteindre l’entrepôt de l’ONU situé à seulement huit miles de là. Pour ne rien arranger, la jetée de Biden, d’une valeur de 320 millions de dollars, s’est détachée de ses amarres et les navires envoyés pour la récupérer se sont échoués dans la ville israélienne d’Ashdod. Ce projet s’est avéré être un désastre total. Personne à Rafah n’en a profité.
Sinon, pourquoi Biden est-il si catégorique sur le fait que les FDI ne peuvent pas aller plus loin dans Rafah ? Quelles autres humiliations l’Amérique espère-t-elle garder sous silence ?
Récemment, à la suite d’une frappe chirurgicale réussie d’Israël à Rafah visant à éliminer deux cerveaux terroristes, une zone humanitaire sûre a pris feu et plusieurs civils ont été tués. Les publicitaires du Hamas ont blâmé la frappe israélienne. Les FDI ont mené une enquête qui a révélé que l’incendie s’était déclaré à plus de 1,7 kilomètre de la frappe des FDI et qu’il n’avait pas été causé par leur action. Il s’agit plutôt d’un entrepôt de munitions situé à Rafah, à proximité de la zone humanitaire, et dont l’explosion a provoqué l’incendie. Le Hamas a volontairement stocké des munitions hautement combustibles à côté d’une zone humanitaire pour les civils.
Les munitions elles-mêmes étaient assez intéressantes. Il s’avère que de nombreuses munitions fabriquées aux États-Unis ont été vendues à l’Égypte. Israël contrôlant désormais l’ensemble de la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte, il est pratiquement certain que d’autres preuves de la contrebande d’armes de fabrication américaine par l’Égypte et d’une éventuelle collusion avec le Hamas seront apportées. Qu’adviendra-t-il alors des relations entre les États-Unis et l’Égypte ?
L’opération des forces de défense israéliennes à Rafah devrait permettre de découvrir des montagnes de preuves de l’existence de nouveaux échanges d’argent.
Ce qui devient évident, c’est que l’Egypte et l’Amérique avaient de nombreuses raisons de vouloir qu’Israël reste en dehors de Rafah. Les secrets qui seront révélés par les opérations de Tsahal pourraient bien surprendre le monde civilisé alors qu’Israël se bat pour vaincre les barbares.
Bonnie Glick est l’ancienne administratrice adjointe et directrice des opérations de l’Agence américaine pour le développement international. Elle est Senior Fellow à la Foundation for Defense of Democracies.
Source : Townhall
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