Haïm a proposé au pasteur de s’occuper de mettre de l’ordre dans tout ça, mais pour ce faire il fallait remettre le compteur à zéro dans beaucoup de domaines. Celui-ci a dit être d’accord et assez rapidement plusieurs membres incroyablement mondains ont quitté l’assemblée car il y avait un fossé énorme qui était en train de se creuser entre eux et le reste de l’église, un fossé dû à la non-sanctification des premiers et à la sanctification progressive des autres. Le pasteur, submergé par ses problèmes de famille, a annoncé à Haïm qu’il décidait de se retirer de son poste et lui a demandé s’il pouvait prendre la relève. Haïm avec sagesse lui a dit que nous allions prier, ce que nous avons fait, et ensuite a proposé à tous ceux qui restaient de faire un break pendant deux mois pour faire le point en cherchant la face de D.ieu pour savoir s’ils allaient continuer. Il a aussi dit au pasteur que nous ne reprendrions pas cette assemblée s’il ne dissolvait pas l’association, ne voulant pas reprendre une « affaire » où les finances avaient été si mal gérées, pour l’intérêt essentiel d’un homme et d’une femme qui, dans une région où les croyants étaient plutôt aisés, avaient profité d’une manière indigne de leurs finances… Il a accepté et, deux mois plus tard, ceux qui étaient décidés à continuer se sont rassemblés avec mon mari et le pasteur. Sa femme était à ce moment-là hospitalisée à nouveau. Ce que nous ne savions pas, c’est qu’elle avait dû prendre très mal que la source financière se tarisse et qu’elle avait reproché à son mari de s’être engagé sur cette voie, lui faisant même des menaces de le quitter s’il ne « redressait pas la barre ».
Ce qu’il a fait lors de cette première réunion en créant un scandale pour une raison futile, mentant effrontément et volontairement (je vous passe les détails, ils sont trop sordides) et puis en écrivant partout en France pour dénoncer mon mari comme étant quelqu’un qui lui avait volé son église. Je vous assure devant D.ieu que tout cela est vrai. Aussi machiavélique que cela puisse paraître, cela s’est réellement produit de cette manière.
Comme il avait eu la ruse du serpent d’écrire partout en France (et ailleurs), et que personne n’avait réagi sainement, dans ce pays où chacun fait ce qui lui semble bon sans qu’il y ait quelqu’un qui se lève pour demander des comptes en consultant toutes les parties, le bruit en est revenu aux autres frères qui avaient pourtant prié pour que mon mari aille établir ce travail apostolique dans cette assemblée et cet homme leur a également écrit en créant un écran de fumée gigantesque visant à détruire la réputation de mon mari.
Ces « serviteurs », comme un seul homme, se sont donc soigneusement retirés de l’affaire, de peur que cela ne leur retombe dessus et que leur réputation n’en souffre (forcément dans un milieu pyramidal où l’on cherche avant tout à faire carrière…) et ils ont laissé tomber Haïm au sein de la tourmente, sans chercher à dire ce qu’ils auraient pu dire, à savoir qu’ils le connaissaient et savaient qu’il était incapable d’une telle ignominie. Nous nous sommes retrouvés seuls, après en avoir aidé autant, et le Seigneur miraculeusement nous a sortis de ce pays où nous avons vu tant de trahisons et d’indignité dans les relations. Qu’Il soit béni pour Sa protection et Son amour !
Cette histoire aura au moins servi à quelque chose, c’est-à-dire à nous faire comprendre qu’il est impossible de travailler avec des hommes qui sont encore dans le système pyramidal, car leur but premier sera toujours de chercher leur intérêt et de promouvoir leur ministère, n’hésitant pas si nécessaire à trahir ceux qui les ont aidés, encouragés et bénis, pour ce faire.
L’autre leçon que nous avons apprise de tout cela, c’est qu’une œuvre fondée par une femme sera toujours un jour ou l’autre vouée à la destruction, car elle n’est pas établie sur des principes bibliques et apostoliques, les cinq ministères ne pouvant être que des ministères masculins, et la femme fonctionnant essentiellement à partir de ses sentiments ne pourra poser des fondements réels et durables.
**********
J’aimerais parler ici d’un domaine que nous connaissons bien, Haïm et moi, pour l’avoir pendant de longues années exploré, du fait du ministère pastoral exercé par Haïm, à savoir le soin apporté aux brebis. On nomme cela « cure d’âme », « relation d’aide », « délivrance »… Pourquoi pas tout simplement « soins pastoraux » ? Car il me semble que dans la Bible il n’est pas fait mention ni d’un ministère de délivrance, ni d’un ministère de relation d’aide… Qu’est-ce que le ministère pastoral, sinon le fait d’être un berger qui soigne les brebis et les conduit dans de verts pâturages, auprès des eaux paisibles, comme le Seigneur Lui-même le fait selon le Psaume 23 ?
Le pasteur va accueillir et entourer la brebis malade, il va aller la chercher quand elle s’est égarée et va la soigner. Elle aura besoin de soin dès sa naissance, et il faut envisager quelquefois même une opération, comme celle du berger qui va tailler les sabots de ses moutons et les curer lorsqu’ils sont atteints de maladie. Beaucoup de croyants, lorsqu’ils acceptent Yeshoua leur Messie, ne bénéficient pas de ces soins pourtant essentiels. Ils conservent longtemps le poids de leurs péchés non confessés, dont les péchés occultes et liés à l’impureté sexuelle. Le fait de confesser ses péchés devant témoin et le fait d’en être délié par un serviteur de D.ieu apporte une profonde libération et permet une croissance harmonieuse dans la sanctification quotidienne.
Nous avons connu il y a de nombreuses années une sœur déjà âgée qui pratiquait ce genre de soins, en ayant étudié la « technique » à Jeunesse en Mission, une œuvre chrétienne bien connue. Elle se disait spécialiste en ce domaine et recevait de nombreuses personnes en difficulté, souvent psychiatrisées, bien que chrétiennes. Elle leur manifestait un amour non négligeable en soi, mais hélas très maternel, empreint de sentimentalité, et exerçait sur elles un ascendant non négligeable lui aussi, au point que beaucoup de ces personnes devenaient esclaves de la relation qui s’était établie entre elles et notre sœur. Bien qu’elle appliquât les règles étudiées à Jeunesse en Mission pour aider des cas comme ceux-là, elle tournait en rond et ne produisait pas le fruit escompté, la plupart du temps. Cela la désolait, car elle avait le désir sincère d’aider son prochain, et en désespoir de cause elle se tournait régulièrement vers mon mari qui prenait en charge les personnes concernées et travaillait avec le Saint-Esprit à conduire les pécheurs à la repentance et à la délivrance, suite à un nettoyage en profondeur de leurs péchés d’occultisme et d’impureté, ainsi qu’en les déliant des péchés de leurs pères confessés devant D.ieu. Dans certains cas, ces personnes n’étaient même pas nées de nouveau, mais personne n’avait mis le doigt sur le problème. Nous avons ainsi vu de nombreux déblocages dans les vies au fil des années et nous nous sommes réjouis de voir les croyants ainsi soignés évoluer avec maturité.
Il manquait à notre sœur quelque chose d’essentiel : elle n’était pas pasteur et n’avait pas été appelée d’En Haut pour cela. Les fruits ne pouvaient pas être réels. Ce ne sont pas les bons conseils qui peuvent délivrer, mais la puissance du Saint-Esprit, et l’autorité pastorale accordée par l’Eternel à Ses serviteurs. Un pasteur ne peut être une femme, il n’en est pas fait mention dans l’Ecriture. Une femme s’arrogeant le droit de soigner des brebis ne peut le faire que de son propre chef et sera de ce fait automatiquement influencée par son âme. Les conséquences qui en découleront pour les personnes dont elle s’occupera ne pourront qu’être désastreuses et en tout cas ne pourront que conduire bien souvent celles-ci vers plus de confusion encore. Il y a aujourd’hui nombre de femmes qui pratiquent ce genre de « ministère » et il faut dénoncer cette tendance car elle fait énormément de tort au Corps du Mashia’h partout, pour les raisons énoncées plus haut, mais aussi parce qu’il s’agit de « ministères » souvent autoproclamés travaillant en roue libre, sous couvert de formation par telle ou telle organisation « spécialisée » dans le domaine. Nous avons souvent vu ces « servantes de l’Eternel » n’étant pas elles-mêmes nettoyées en profondeur du péché de leurs pères ni des leurs, la psychologie moderne étant passée par là dans leur vie personnelle, noyant le poisson plutôt qu’autre chose. Et si l’on se penche quelque peu sur leur vie, leur couple, leur famille, on s’aperçoit qu’il y a des pans entiers de ceux-ci qui n’ont pas été nettoyés et qu’il y a des manques énormes. Pour aider les autres, il faut d’abord soi-même être un témoignage de l’œuvre de D.ieu. Ce ne sont pas nos paroles et nos bons conseils qui vont pouvoir faire ce qui n’a pas été fait chez nous en premier.