Il y a un mouvement croissant au sein des églises évangéliques pour rejeter la doctrine du péché originel. La doctrine du péché originel enseigne qu’à travers Adam, toutes les personnes naissent avec une nature inhérente inclinée vers le péché et ont besoin de l’œuvre régénératrice du Saint-Esprit pour éliminer la nature pécheresse et la remplacer par une nouvelle nature inclinée vers Dieu. En bref, c’est la définition biblique d’être « né de nouveau ».

La doctrine du péché originel est étayée par divers passages des Écritures, dont les suivants : Romains 5 :12-14 déclare :

12 C’est pourquoi, comme le péché est venu dans le monde par un seul homme, et la mort par le péché, et qu’ainsi la mort s’est répandue sur tous les hommes, parce que tous ont péché, 13 car le péché était effectivement dans le monde avant que la loi fût donnée, mais le péché est pas compté là où il n’y a pas de loi. 14 Pourtant, la mort a régné depuis Adam jusqu’à Moïse, même sur ceux dont le péché n’était pas comme la transgression d’Adam, qui était un type de celui qui devait venir.

et Psaume 51:5 , où David déclare :

Voici, j’ai été enfanté dans l’iniquité, et dans le péché ma mère m’a conçu.

Bien que ces passages soutiennent directement la doctrine, il est évident, théologiquement, que la négation du péché originel sape la nature et l’œuvre de Christ et le but de l’évangile. Un argument théologique solide et bibliquement soutenu en faveur de la doctrine nous aide à comprendre sa nécessité tout en abordant les arguments contre l’enseignement. Comme l’ a dit le regretté RC Sproul : « Nous ne sommes pas des pécheurs parce que nous péchons. Nous péchons parce que nous sommes pécheurs.

Les catholiques romains et les protestants s’en tiennent historiquement à la doctrine du péché originel. L’une des premières grandes figures historiques à s’opposer à cette doctrine fut Pélage, un hérétique du Ve siècle qui enseigna que l’homme est essentiellement bon et que, par son libre arbitre moral, l’homme choisit de se rebeller contre Dieu. Cela nie la nature corrompue de la volonté de l’homme malgré le fait que Paul nous dit dans Éphésiens 2 : 1 que nous sommes « morts dans les offenses et les péchés » et dans Éphésiens 2 : 3 que toute l’humanité est « par nature  des enfants de colère ». Remarquez l’emphase dans ce verset, « par nature ». Paul ne prétend pas que nous sommes des enfants de colère par notre libre arbitre, mais que nous sommes nés dans un état naturel et spirituellement mort d’inimitié avec Dieu.

Aujourd’hui, ceux qui nient la doctrine du péché originel suivent la tradition de Pélage. La négation de la doctrine du péché originel conduit à un certain nombre de problèmes dans la théologie chrétienne. Par exemple, comme indiqué dans Romains 1:12 ci-dessus et aussi dans Romains 6:23 , la conséquence du péché est la mort. Mais pour ceux qui nient la doctrine du péché originel, il faudrait une autre explication pour expliquer pourquoi les enfants meurent. Bien sûr, les opposants au péché originel pourraient faire valoir que même si l’on est sans péché, on peut toujours subir les conséquences du péché qui leur est infligé par d’autres. Mais alors, même cela donnerait du crédit à l’idée que toute la création est involontairement esclave de la corruption et doit en être libérée ( Romains 8: 20-21 ).

Si toute la création est esclave de la corruption, mais que les hommes sont exempts de cet esclavage sans inclination naturelle vers le péché, alors il vaut la peine d’explorer la raison pour laquelle « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ( Romains 3:23 ) » et pourquoi l’apôtre Jean dirait ( 1 Jean 1:8) « Si nous disons que nous n’avons pas de péché, nous nous trompons, et la vérité n’est pas en nous. » Paul et Jean semblaient tout à fait sûrs de leur affirmation selon laquelle tout le monde est un pécheur, mais, sans le péché originel, comment cela pourrait-il être vrai ? Les adversaires du péché originel soutiendraient-ils qu’il a été révélé aux Apôtres que chacun choisirait librement de pécher ? S’il est écrit dans la Bible que tous pécheraient, y a-t-il une possibilité qu’il soit possible pour quelqu’un de ne pas commettre de péché ? Lorsque vous réduisez cet argument à sa conclusion logique, cela semble absurde.

La négation du péché originel conclut aussi logiquement que l’on peut s’éloigner de son salut. Pourtant, ces mêmes adversaires du péché originel soutiendront également que l’on peut retourner volontairement à un état de grâce après s’être éloigné. Cette notion suggère que soit a.) on peut être « né de nouveau » plusieurs fois ou b.) il y a des personnes nées de nouveau en enfer.

Premièrement, la notion que les gens peuvent naître de nouveau plus d’une fois ne se trouve nulle part dans les Écritures. L’Apôtre écrit dans 1 Pierre 1:23 que nous « sommes nés de nouveau, non d’une semence périssable, mais d’une semence impérissable ». Cela nous dit que notre première naissance, la naissance naturelle, est une naissance qui mène sûrement à la mort à cause du péché, mais qu’une fois que nous sommes nés de nouveau, une naissance spirituelle ( Jean 3:5 ), il n’y a aucune possibilité de mort spirituelle de ce point. Quelque chose qui est impérissable ne peut pas choisir de périr.

Deuxièmement, l’explication alternative est qu’il y aurait des personnes nées de nouveau en enfer. Bien sûr, cette notion est encore plus absurde que la première et est certainement réfutée par les Écritures étant donné que l’Enfer, selon Apocalypse 21 : 8 , est la seconde mort, ou mort spirituelle.

Alors, quelle est l’attirance des gens pour embrasser l’erreur de Pélage et nier la doctrine du péché originel ? Plus essentiellement, c’est la fierté. L’homme naturel est incapable de reconnaître l’état de corruption qu’il porte en lui et par orgueil, on veut naturellement se « prouver » bon en tentant d’atteindre la perfection. Le grand théologien protestant Jonathan Edwards a soutenu que c’est souvent l’orgueil déguisé en humilité qui s’insinue dans l’Église :

Rappelez-vous que l’orgueil est la pire vipère qui soit dans le cœur, le plus grand perturbateur de la paix de l’âme et de la douce communion avec le Christ ; c’était le premier péché qui ait jamais existé, et il se trouve au plus bas dans la fondation de tout l’édifice de Satan, et est le plus difficile à extirper, et est le plus caché, le plus secret et le plus trompeur de toutes les convoitises, et s’insinue souvent, insensiblement, dans le au milieu de la religion et parfois sous le déguisement de l’humilité.

Le mieux est de comprendre que le péché originel nous tourmente tous et qu’à cause de cela, nous avons tous besoin d’un sauveur. Nos cœurs sont naturellement malades et trompeurs, à tel point que nous ne pouvons même pas les comprendre ( Jérémie 17 : 9 ) et nous avons tous besoin que nos cœurs de pierre soient remplacés par de nouveaux cœurs de chair ( Ézéchiel 36 : 26 ).