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Recyclage messianique

By 16 décembre 2014Etz Be Tzion

mardi 16 décembre 2014, parHanouccah

Transmuer la terreur en lumière c’est la vocation de Yaron Bod, un de ces Juifs qui transforment l’obscurité en lumière. Des bombes il fait fleurir des roses et dans ses mains ce qui détruit devient source de chaleur, de beauté et de lumière.

« J’ai toujours été fasciné par le métal et je le travaillais de temps en temps pour mon plaisir. C’était un loisir », se souvient Yaron Bob. « J’étais programmateur en informatique. C’était le métier que j’exerçais. Et un jour un missile est tombé tout près de moi. Le missile est tombé si près de moi, que je suis rentré à la maison en état de choc. Je ne savais pas quoi faire pour évacuer la peur mais aussi la colère », se souvient l’artiste. « Alors j’ai pris un morceau de roquette et j’ai commencé à le travailler et c’est ainsi que j’ai forgé ma première rose. Et puis j’ai continué ».

C’est ainsi que Yaron Bob raconte comment il a trouvé sa vocation ; faire de ces instruments de mort, un hymne à la vie. Lui qui vit au quotidien dans l’ombre de la terreur dans un Moshav (village) du sud d’Israël dans la région d’Eshkol, près de la frontière avec Gaza, a trouvé sa raison d’être : « je prends les restes de roquettes Kassam, instrument de mort et je les transforme en quelque chose de beau », dit-il.

Ce sont les policiers israéliens qui lui procurent sa matière première. Ils glanent les restes de roquettes trouvées sur site qui s’ajoutent à celles que Yaron Bob lui-même récupère. « Ça nous rappelle de mauvais souvenirs », disent-ils, alors ça remonte le moral de voir ce que Yaron en fait » a commenté le porte-parole de Tzahal.

Un recyclage messianique

Cet été, les terroristes de Gaza ont tiré près de 1500 roquettes sur la région d’Eshkol, près de chez lui, dans le sud d’Israël. Tandis que les roquettes du Hamas explosent dans les villes israéliennes, noircissant le ciel et assombrissant les esprits, cet artiste travaille sans relâche pour parsemer ses journées d’étincelles de lumière. Avec les restes de roquettes il fait des Menorah et transmue l’obscurité de la terreur en source de lumière.

« Aujourd’hui je travaille à temps plein temps à la forge. C’est devenu mon unique activité”, dit-il épanoui par cette nouvelle vie qui le comble. « Je n’ai plus peur. Je suis plus calme, plus serein, et je sais que je peux aider les autres aussi. Je me sens utile. »

Dans son atelier Yaron Bob initie des personnes traumatisées par les tirs de roquettes au travail de la forge. C’est une prophétie de la Torah, Isaï 2:4 « De leurs épées ils forgeront des socs et de leurs lances, des faucilles ». Yaron a repris cette injonction au mot : « je sculpte aussi des serpes et des outils agricoles anciens. C’est une mission. J’aide ainsi d’autres personnes à évacuer leur traumatisme en travaillant le métal. Cela permet de recycler toute la colère contenue en soi », confie l’artiste.

Près d’un million d’israéliens vivent sous la menace quotidienne de tirs de roquettes tirées depuis Gaza. Avec seulement 15 secondes pour trouver un abri, une génération entière d’enfants a été traumatisée par la terreur au quotidien.

Une partie des fonds récoltés par la vente de ces objets forgés par Yaron Bob servent à construire des abris anti-missiles et contribuent à sauver des vies. « Aujourd’hui je suis quelqu’un de plus épanoui, plus calme apaisé, grâce au fait de positiver ces évènements pénibles que nous traversons. Cela crée aussi beaucoup de mouvements de solidarité au sein de la population. Nous avons fait des dons à une association de victimes du terrorisme. C’est réconfortant de pouvoir aider les autres et ne pas être impuissants », se réjouit-il.

Le symbole de Hanouccah à l’honneur dans la forge de Yaron Bob

Cette volonté de transmuer les ténèbres en lumière prend un sens tout particulier à Hanoukka, la Fête des Lumières, dont le message est justement de célébrer la victoire de la lumière sur les ténèbres.

Il y a des milliers d’années, une petite armée de juifs a vaincu la puissance militaire grecque et leur machine de guerre. Il ne leur restait plus qu’une seule fiole d’huile consacrée, mais cela leur a suffi pour illuminer la Menorah dans le Temple pendant huit jours complets. La culture grecque antique représente l’obscurité ultime ; l’absence de sainteté et de spiritualité dans un monde sans Dieu. Ils ont cherché à détruire la lumière spirituelle du monde, en vain. La lumière de notre Torah a vaincu l’obscurité.

Le message de Hanoukka est l’histoire éternelle du peuple juif, qui sait transformer la mort en vie, la destruction en croissance, les ténèbres en lumière. Ces Menorah et ces hanoucciot incroyables, créés par Yaron Bob à partir de missiles du Hamas destinées à tuer, nous rappelle la force, l’endurance du peuple d’Israël.

Une fois de plus l’été dernier, le Sud a été pris sous le feu des roquettes pendant plusieurs semaines. Une fois de plus les ennemis d’Israël animés par une haine féroce et leur désir d’anéantir le peuple juif, se sont déchaînés. Tout au long de l’histoire, les nations du monde ont cherché à détruire notre peuple. En vain. Tous ces empires maléfiques ont été engloutis par les ténèbres. Le peuple juif, lui, de retour sur sa terre, survit et s’épanouit.

En travaillant à devenir cette lumière pour les Nations conformément à la promesse contenue dans les écritures, Yaron Bob réalise littéralement la prophétie d’Isaïe qu’il a prise au mot : « De leurs épées ils forgeront des socs et de leurs lances, des faucilles » Isaï 2:4. « Je sculpte aussi des outils agricoles », précise Yaron Bod

« Mon rêve c’est que le monde comprenne que nous voulons la paix… ». Un rêve que Yaron Bob espère bien voir un jour devenir réalité.

Kathie Kriegel pour le Jerusalem Post (édition française)

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