Quelle est la vie quotidienne des Palestiniens ordinaires?
Une grande partie de ce que vous lisez dans les médias traditionnels brosse un tableau de l’atroce souffrance des Palestiniens sous occupation israélienne. De nombreux journalistes semblent excuser même leurs actes les plus dépravés comme une conséquence naturelle de la souffrance insupportable qui leur est infligée. Cependant, la réalité est différente que celle qui est rapportée dans les médias.
Regardez cette vidéo de Corey Gil-Shuster dans laquelle des Palestiniens assis dans des cafés, des salles de bowling à la piscine répondent à la question : « est-ce que vous souffrez beaucoup de l’occupation ? Leurs réponses sont étonnantes. (vous allez rire)
La vidéo est en anglais. pour ceux qui ne comprennent pas voici une traduction de ce qui se dit.
Le réalisateur explique au début qu’il fait des reportages principalement dans les territoires, qui portent sur la cohabitation, ce que ressentent les palestiniens etc. Il dit qu’il y a énormément de haine qui s’exprime mais dans un contexte où leur vie quotidienne est plus que normale avec aucun signe visible d’une quelconque « souffrance ». A Ramallah, Naplouse, se sont des villes modernes, les gens font leur shopping, se promènent, il y a plein de café, des boutiques de mode, des marchands de bonbons, de ballons. Les gens ont une vie agréable transuille dans toutes les parties de la ville et pas seulement de temps en temps c’est comme ça qu’ils vivent tous les jours. Les enseignes de KFC, Pizza Hot, Mango et devant les boutiques des gens qui vous diront combien ils sont malheureux combien ils haïssent les juifs. Ils ont des grands magasins luxueux, les chaussures Aldo, Croks, il y a des zoo, plazza etc et tous ces gens ont une vie complètement normale mais en même temps ils vous disent qu’ils souffrent terriblement et combien ils haïssent les Juifs les israéliens tout en menant une vie où ils s’amusent on du bon temps, la vie d’une bourgeoisie lambda, et le décalage entre leur propos et leur perception de la souffrance et la façon dont ils vivent est étonnante. En fait ils ressentent surtout une humiliation au regard de la situation et leur sens de l’honneur est blessé ils vous disent que les check points c’est affreux qu’ils ont peur des israéliens qu’ils se sentent menacés mais en fait dans leur vie de tous les jours ils n’en voient jamais mais ils en parlent tout le temps, ils passent leur temps à raconter des tas d’histoires sur les colons et toutes les horreurs qu’ils commettent, qui traquent les enfants etc, moi je n’ai jamais rien vu de tel, de toute évidence ce ne sont que des rumeurs, ils ont l’habitude de tenir les israéliens pour responsables de tout ce qui leur arrive
Le premier interview un boulanger dans une super boutique à Naplouse
- sur une échelle de 1 à 10 combien souffrez vous de l’occupation ?
- réponse : 8 ou 9
- donnez-moi un exemple
- quand j’étais écolier une fois par semaine on ne pouvait pas aller à l’école parce qu’elle était fermée jusqu’à la fin de la semaine donc cela a affecté ma scolarité
2ème interview : Yasmise café Ramallah (très chic !)
- combien souffrez-vous de l’occupation sur une échelle de 1 à 10, 10 c’est le plus et 1 le moins
- réponse 11 parce que je ne peux pas voyager facilement je ne peux pas me déplacer d’une ville à l’autre commodément entre les villes de cisjordanie, je ne peux pas aller à Bethlehem. Si je suis invité pour un évènement à Bethlehem il faut que je sois prêt 4 h avant que ça commence et il faut que je m’assure de pouvoir entrer en sécurité par ce que les routes sont mauvaises et il y a les checks points
- il n’y a plus de check point pour aller de ramallah à Bethlehem il y en avait mais il n’y en a plus
- il y a 25 kms entre les deux villes mais pour nous ça nous prend 1h et demi pour y aller
Photo de la carte en bleu la route qui va de ramallah à Beit Lehem et en rouge celle qui y va en traversant Jérusalem mais depuis 1993 seulement quelques palestiniens seulement sont autorisés à l’emprunter.
Il faut 75 mn pour aller de ramallah à Beit Lehem, il n’y a plus de check point depuis 2010
- ça c une chose mais aussi moi comme business man dans le secteur privé c’est difficile pour moi d’importer ce dont j’ai besoin la logistique est difficile, pour importer cela me coûte de l’argent et beaucoup d’efforts, donc nos ressources sont limitées car on ne peut pas importer tout ce qu’on veut et c’est cher c’est eux qui nous occupent et nous on en paye le prix. Pour me rendre en France ou en Italie d’où j’importe certains de mes produits il faut que je passe par la Jordanie et j’ai besoin d’emprunter 4 moyens de transports différents pour aller à l’aéroport, un bus, encore un bus, une voiture et encore une autre et passer ces contrôles qui sont une humiliation pour ma personne humaine
- si il n’y avait pas d’occupation ce serait pareil, prendre l’avion pour aller aux USA, au Canada où en Europe ce serait plus facile je me présenterai avec mon passeport, mes papiers et c’est tout pas besoin de contrôle. Mais moi si je veux voyager il faut que j’aille en Jordanie, que j’attende l’heure de mon vol, m’assurer que je ne me suis pas trompé d’horaire, et de la Jordanie me rendre dans un autre pays du monde
3ème interview Pizza hut ramallah, Beit lehem, Hevron
- combien souffrez-vous de l’occupation sur une échelle de 1 à 10, 10 c’est le plus et 1 le moins
- 10
- pourquoi?
- c’est pour des raisons politiques et économiques
- Expliquez-moi donnez-moi un exemple
- ici il y a beaucoup de challenges les transports c’est le plus grand problème pour aller d’une ville à l’autre en cisjordanie
- et pourquoi les transports d’une ville à l’autre c’est difficile ?
- à cause de l’occupation et des check-points
- je suis là depuis un mois et j’ai voyagé d’une ville à l’autre et je n’ai rien vu il n’y a pas de check points
- si si il y en a pour entrer dans jerususalem
- ah oui pour entrer dans jérusalem oui mais pour aller à Beit Lehem il n’y en a pas
- il y en a pour aller à Beit Lehem et Naplouse
- Non je n’en n’ai pas vu ça fait des années que je voyage dan la région je connais bien
- si si il y en a vous devriez aller voir prenez un taxi jaune là
- non il n’y en a pas j’ai vu (plus depuis 2011 à l’époque j’en avais vu un)
- il y a 2 check points pour aller à Beit lehem Kalandia et des check points
- pour jerusalem oui
- et beit le’hem
- j’ai traversé en voiture jusqu’à kalandia et jaraba, hizme jusqu’à beit lehem j’ai pas vu de checks points
- il y en a 2
- mais j’en viens il n’y en a pas
- venez avec moi je vais vous les montrer
Il N’y a pas de check points à l’interieur de la cisjordanie, en fait il parle de deux checks points pour entrer dans jerusalem (voir sur la carte route en rouge checks points en noir) si on passe par cette route pour aller à Beit Lehem mais en fait les palestiniens emprunte la route en bleu
il y a parfois des check points volants mis en place pour arrêter quelqu’un en particulier qui est recherché
4ème interview d’un jeune livreur de Domino Pizza dans sa voiture nous sommes à un check point volant
- combien souffrez-vous de l’occupation sur une échelle de 1 à 10, 10 c’est le plus et 1 le moins
- je souffre beaucoup il y a un check point et je suis obligé d’attendre 30 mn je vais prendre du retard pour livrer mes clients, c’est un gros problème auquel nous devons faire face
- pourquoi il y a un check point là ?
- c’est juste pour nous embêter
- nous avons attendu là 20mn. On nous a dit qu’il y avait un village pas loin et beaucoup de violences et l’armée était à la recherche de quelqu’un. J’ai demandé aux soldats pour en savoir plus ils m’ont dit de dégager
5ème interview d’un membre du personnel de Snobar, un magnifique hotel restaurant piscine à Ramallah
- combien souffrez-vous de l’occupation sur une échelle de 1 à 10, 10 c’est le plus et 1 le moins
- pour moi qui doit voyager beaucoup pour aller en grande bretagne c’est très problématique parce que je dois passer par la jordanie donc je dois passer la frontière deux fois à l’aller et au retour on ne me donne jamais la permission d’y aller par israel, donc le conflit m’affecte beaucoup et aussi beaucoup de membres de ma famille sont à Gaza donc avec les bombardements cela nous affecté donc je dirais 8
- et dans la vie de tous les jours
- non dans la vie quotidienne ça va à part les impôts les taxes
- mais ça ça n’a rien à voir avec l’occupation
- oui c’est vrai