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Sous-marins israéliens équipés d’armes nucléaires…

By 24 septembre 2014Etz Be Tzion

Les sous-marins : l’arme secrète d’Israël

mercredi 24 septembre 2014

Selon le magazine d’information « Der Spiegel » des sous-marins allemands livrés à l’Etat d’Israël doivent être équipés de missiles à tête nucléaire

L’armée israélienne a annoncé avoir reçu mardi un nouveau sous-marin allemand, le plus sophistiqué de sa flotte, grâce auquel elle espère « doubler ses capacités ».

Avec ce sous-marin, dont un tiers du coût a été assumé par l’Allemagne dans le cadre de son aide militaire à l’Etat hébreu, la marine israélienne pourra « aller plus loin et plus profond dans l’eau pour des périodes plus longues qu’auparavant », selon le commandant de la marine, le général Ram Ruthberg, cité dans un communiqué de l’armée.

Selon les experts militaires israéliens, les sous-marins pourraient servir d’arme de seconde frappe au cas où les Iraniens attaqueraient Israël avec des missiles non-conventionnels.

Les sous-marins Dolphin, dont l’armée israélienne possède déjà trois exemplaires d’une autonomie moins importante, peuvent être équipés de missiles à ogives nucléaires.

L’Etat hébreu n’a jamais admis disposer d’un arsenal nucléaire. Mais selon des experts militaires étrangers, Israël serait doté de 200 bombes atomiques ainsi que de missiles à longue portée.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu qui s’est rendu au port de Haïfa (nord) pour l’arrivée du sous-marin a affirmé que « face aux menaces qui s’accumulent, nous sommes déterminés à défendre nos frontières terrestres —par des barrières—, aériennes —par des systèmes anti-missile— et maritimes par des sous-marins et par d’autres moyens ».

« Les menaces qui pèsent sur nous de l’Iran et d’autres groupes islamistes nous obligent à nous renforcer », a-t-il ajouté.

AFP

Des sous-marins allemands : l’arme secrète d’Israël

Si les livraisons de sous-marins par l’Allemagne à l’Etat d’Israël sont un secret de polichinelle, le sujet reste malgré tout tabou outre-rhin. C’est donc une information ultra-sensible, qui a été révélée par le « Spiegel » : les trois sous-marins de classe « Dolphin » déjà livrés par le chantiers navals Howaldtswerke – Deutsche Werft AG à Kiel, ainsi que trois exemplaires supplémentaires commandés, doivent être équipés de missiles à tête nucléaire.

C’est ce qu’affirme le magazine dans son édition datée du 4 juin. L’article a aussitôt relancé le débat sur le soutien militaire accordé à Israël. L’Etat hébreu est en effet le seul pays dans la région sensible du Proche Orient, bénéficiant de livraisons d’armes par l’Allemagne. Raison invoquée : un sentiment de responsabilité de l’Allemagne à l’égard de la sécurité d’Israël, conséquence de l’holocauste causé par le régime nazi. Si un tiers du coût est pris en charge par l’Allemagne, le geste n’est pas entièrement désintéressé puisque cette vente profite directement à la construction navale.

Vives réaction à Berlin

Pour le parti écologiste Bündnis 90/Die Grünen, Israël ne respecte pas toutes les conditions préalables imposées par le gouvernement allemand. Berlin avait en effet exigé un changement de la politique de colonisation et la construction d’une station d’épuration à Gaza. Quant au parti social-démocrate SPD, il a exigé des éclaircissements sur un éventuel projet d’armer les sous-marins en missiles nucléaires. L’argument avancé jusque-là par Berlin était de fournir à Israël des moyens conventionnels de dissuasion militaire. Le gouvernement Merkel soulignait de plus que tous les sous-marins seraient fournis sans armement et que cette livraison entrait dans la continuité d’une coordination militaire avec l’Etat d’Israël. Tous les gouvernements précédents auraient en effet partagé la conviction que la sécurité d’Israël représentait un facteur essentiel de la politique étrangère de Berlin au Proche-Orient.

Objectif d’Israël : la dissuasion

Selon certains experts comme Guido Steinberg, la date de publication ne doit rien au hasard. Pour Israël, le débat vient même à point nommé pour souligner son potentiel de riposte nucélaire en cas d’une frappe iranienne. Du point de vue israélien, un armement nucléaire embarqué sur des sous-marins et donc moins vulnérable que des bases terrestres, représente un argument dissuasif de taille à l’encontre d’agresseurs potentiels. Un argument qui vise en permier lieu Téhéran.

Une aide militaire qui remonte à 1957

Cette coopération d’armement avec Israël a commencé il y a plus de 50 ans, souvent au mépris des lois allemandes sur les exportations d’armes. De plus, accepter l’aide du « pays des meurtriers » n’allait pas sans controverse en Israël. Les aides financières étaient comptabilisées sous la rubrique « réparations ». Ministre de la défense dans les années 1950, le chrétien-démocrate Franz-Josef Strauss s’est particulièrement impliqué dans cette coopération. En 1957, il a ainsi reçu une délégation israélienne à titre privé. Un an plus tard, les premières livraisons d’armes ont eu lieu, par des voies détournées et sans véritable base légale. Le gouvernement d’Allemagne fédérale connaisait aussi les projets de développement des technologies nucléaires en Israël. Lors d’une renconre à Paris en 1961, le premier ministre israélien David Ben Gourion évoquait ainsi, avec Frenz-Josef Strauss, la fabrication d’armes atomiques.

De quoi gagner des guerres

Si Israël remporte en 1967 une victoire spectaculaire lors de la Guerre des six jours, c’est parce que ses généraux avaient anticipé une frappe militaire des puissants voisins arabes, mais c’est aussi grâce aux armes allemandes. En 1973, lors de la guerre de Jom-Kippour, c’est le chancelier social-démocrate Willy Brandt en personne qui autorise des livraisons d’armes à Israël. Comme ses prédécesseurs, il considérait comme une obligation pour tout gouvernement de secourir l’Etat construit par les survivants de l’holocauste.

La peur des voisins

1967 est une année charnière. Cette année-là en effet, Israël se dote de l’arme nucléaire. Dix ans plus tard, lors d’une visite officielle en Allemagne, le ministre israélien Moshe Dayan décrit au chancelier social-démocrate Helmut Schmidt la crainte des égyptiens devant les armes nucléaires israéliennes. Mais les autorités israéliennes sont devant un dilemme : où cacher cet arsenal redoutable dans un pays aussi petit ? Israël demande alors des sous-marins à l’Allemagne. Un premier vaisseau arrive dans le port de Haïfa en 1977. Cette coopération profite d’ailleurs aux deux parties. Si Israël y gagne en puissance militaire, elle contribue pour beaucoup aussi à l’essor de l’industrie allemande de l’armement.

La peur des Israéliens

Dans les années 1980, tout le Proche-Orient est le théâtre d’une course effrénée à l’armement. Les pays arabes, l’Irak de Saddam Hussein en tête, s’intéressent de près aux armes nucléaires. En 1989, le gouvernement allemand autorise la construction de deux sous-marins de classe Dolphin avec une option pour un troisième exemplaire. L’opération, passée presque inaperçue dans les troubles de la chute du mur, est jugée trop chère par le nouveau gouvernement israélien qui veut annuler le contrat. Jusqu’au jour où Saddam Hussein, en riposte aux raids aériens américains, tire des missiles « Scud » sur Israël. Des missiles construits avec l’aide technique allemande. Conséquence : deux semaines après le début de la Guerre du Golfe en janvier 1991, le parlement allemand vote une aide financière de plusieurs milliards d’euros en faveur d’Israël. Les deux sous-marins sont financés intégralement par l’Allemagne. Un troisème est livré en 1995. Là aussi, l’Allemagne contribue au financement à hauteur d’environ 110 milions d’euros.

Le programme nucléaire sous-terrain de l’Iran

Selon les informations du magazine « Der Spiegel », les sous-marins fabriqués par les chantiers navals à Kiel seraient munis de puits de lancement particulièrement larges, adaptés aux missiles mis au point par les Israéliens eux-mêmes. Le dernier des six sous-marins destinés à Israël doit être livré en 2017. Les menaces répétées du président iranien Mahmoud Ahmadinedjad d’éradiquer l’Etat d’Israël donnent aujourd’hui une dimension politique particulière à cet armement. Depuis 2006, le risque d’un conflit armé entre Israël et l’Iran est en effet omniprésent. L’agence internationale pour l’énergie nucléaire AIEA tente depuis des années, en vain, d’accéder aux installations nucléaires iraniennes. L’Iran est soupçonné de vouloir mettre au point des armes nucléaires. Des photos satellites montrent que l’Iran s’efforce d’effacer toute trace de ses installations nucléaires, qui pourraient être cachées sous terre. Le ministre israélien a affirmé récemment qu’avec chaque jour qui passe, les chances de pouvoir arrêter encore le programme d’armement nucléaire iranien s’amenuisent.

ARTE Journal, Ellen Hoffmann (traduit par Michel Klepper)

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