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Suite de la publication gratuite de « l’âme et l’esprit et leurs puissances respectives » de Jessie Penn-Lewis

CHAPITRE 3

DÉCOUVERTES PSYCHIQUES DES DERNIERS JOURS

Si Murray écrivait il y a quelques années que l’un des plus grands dangers pour l’individu c’est l’activité désordonnée de l’âme, avec ses facultés de penser et de volonté, il faut reconnaître qu’aujourd’hui ce danger est décuplé, intensifié au-delà de toute mesure, par les progrès réalisés en ce qu’on est convenu de nommer la science psychique. Pour le chrétien qui veut marcher selon l’esprit, être l’instrument du Saint-Esprit, le danger est des plus sérieux. Même régénéré et vivifié par l’Esprit de Dieu, il peut encore par ignorance faire emploi de force psychique dans son service pour le Seigneur. Ceci explique probablement les résultats éphémères de bien des œuvres de mission et d’évangélisation.

Examinons quelques-uns des dangers qui se précisent sous le couvert de ce qu’on nomme force psychique. Madame Mac Hardie semble être l’auteur le plus complet sur ce sujet. Mais l’édition de ses livres est épuisée, de sorte que ses ouvrages manquent, à l’heure même, semble-t-il, qu’ils sont le plus nécessaires[1].

Il est frappant de constater qu’aujourd’hui le livre de la Genèse est discuté et contesté, à l’instigation du prince de ce monde, qui cherche à en détruire l’autorité. La raison en est bien simple et évidente : ce livre contient non seulement le fait fondamental de la Chute qui est à la base de l’Évangile du salut, mais il donne la clé de tous les problèmes de l’heure. Nous nous contenterons de relever maintenant : 1° que toutes les facultés de l’âme mises aujourd’hui en lumière par les recherches psychiques, furent données à Adam lors de la Création pour qu’il les développât dans la communion de Dieu et pour l’accomplissement de Ses desseins ; 2° que le Tentateur connaissait les potentialités de l’homme sans péché et qu’il voulut en assumer le développement à la place de Dieu ; 3° qu’il atteignit son but en séparant la créature d’avec le Créateur.

Satan est un grand stratège. Dans le chapitre précédent, nous avons fait allusion à ce complot mondial si savamment organisé et exécuté pour amener les hommes de science, d’affaires et d’église à s’enrôler sous sa bannière et asservir ses desseins. Ses succès dans tous ces domaines sont manifestes pour quiconque sait voir. Voici à ce sujet les déclarations d’un médium sous l’influence des esprits mauvais qui le dominent : « Jusqu’ici, nous n’avions pu atteindre que les gens dépourvus d’esprit critique ; les hommes de science, à quelques exceptions près, restaient en dehors… Mais aujourd’hui…. » Certes, nous voyons aujourd’hui les progrès de l’Adversaire, et le grand nombre de victimes qui se laissent prendre aux filets du spiritisme, sous prétexte à l’origine d’étudier une science naturelle.

L’histoire du spiritisme nous apprend que c’est la découverte de Mesmer, aux environs de 1778, qui permit de déterminer les conditions nécessaires aux communications entre les esprits et les humains[2]. On parlait alors de mesmérisme. Nombre d’adeptes ajoutèrent à la découverte initiale. Mais ce fut lorsque Mesmer réclama le contrôle de la science, et que des savants s’occupèrent de lui, que le triomphe de Satan fut assuré. Ceux qui étudient le psychisme admettent que le mesmérisme est le roc duquel furent taillées toutes les sciences mentales (scientisme compris).

Une liste des découvertes qui se greffèrent sur celle de Mesmer montrent les extraordinaires progrès du mesmérisme une fois les hommes en possession de la clé : cette connaissance des forces mystérieuses, latentes, de l’être humain. En 1784, un élève de Mesmer découvre la clairvoyance comme résultat du sommeil hypnotique, et, par hasard, trouve la lecture de la pensée. On se met alors à l’étude d’anciens livres, et on s’aperçoit que quelques personnes avaient été autrefois initiées à ces « secrets de la nature ». C’était le tout petit nombre. Mesmer et ses adeptes se chargèrent du travail de divulgation. Dès lors, les progrès se multiplièrent, préparant l’état de choses qui, avec le temps, engloutiront le monde à nouveau dans les ténèbres. Hypnotisme, neurologie, psychomancie (découverte que la pensée peut agir hors du corps ; les psychométriques sensitifs peuvent lire la pensée comme en un livre ouvert) et quantité d’autres découvertes suivirent dans les années. Puis vint une nouvelle conquête, le « Statvoluisme », mot qui désigne un état produit par la volonté, durant lequel la pensée du sujet peut être projetée en n’importe quel coin et voir, entendre, éprouver, sentir, goûter ce qui s’y passe. En 1847, un prédicateur découvrit ce qu’il nomma le pathétisme ; il laissa alors le ministère pour s’adonner à l’étude de la transe. Un grand nombre de ses auditeurs avaient été influencés magnétiquement. L’orateur attribuait ces transes à la puissance de « self induction » inhérente à l’organisme humain. Par elle, la pensée peut s’abstraire du sentiment de la douleur et guérir la maladie.

D’abord ce furent seulement les hommes de science qui s’appliquèrent à l’étude du spiritisme comme l’une des branches des sciences naturelles. Alors il n’était pas question de rattacher ces phénomènes à aucune intervention d’esprit ; ceux-ci veillaient soigneusement à ne pas paraître en scène.

Puis, Satan développant ses desseins, la campagne se proposa la conquête des hommes d’affaires. Il fallait leur faire comprendre le côté pratique de ces découvertes, le succès assuré qu’elles promettaient, etc. Par une réclame savamment organisée, des livres nombreux furent offerts au public sur les moyens de développer la puissance intérieure. Les hommes d’affaires étaient invités à faire usage de la force de pensée, ou magnétisme mental, pour s’attirer des amis et des succès et acquérir une personnalité puissante, magnétique, attirante[3].

Enfin, le prince de ce monde se proposa d’atteindre l’Église, la théologie. Avec quel succès il le fit ! Nous pouvons le constater chaque jour. Des chrétiens d’élite, de par leur foi, leur autorité, des chrétiens en vue de par la situation qu’ils occupent, burent à longs traits à la coupe empoisonnée du rationalisme, du libéralisme, du modernisme. Les attaques se multiplièrent sur le fondement de la foi chrétienne : l’œuvre expiatoire du Christ mort pour nos péchés, ressuscité pour notre justification ; œuvre d’expiation qui est rejetée par toutes les doctrines de démons.

La campagne satanique semble atteindre son point culminant : les uns après les autres, les chefs de file se laissent prendre aux pièges. Les hommes de science ouvraient la marche ! Les théologiens pouvaient-ils rester en arrière ? Ils ont capitulé « devant une science faussement ainsi nommée », se laissant égarer par celui « qui séduit toute la terre habitée ».

Il est probable que nous sommes à l’époque du grand déclin de la Foi qu’annonce la prophétie.

Satan est à la barre, et le monde se précipite vers cette heure durant laquelle pour une courte période il régnera, lui seul, par un surhomme dont l’avènement (la parousie) ne saurait beaucoup tarder.

Presque chaque jour, il est question de quelque nouvelle découverte, et c’est à peine si l’on peut suivre dans les journaux et les revues, les articles qui leur sont consacrés. Voici que la psychanalyse vient d’être reconnue comme science. Récemment cependant, lors d’un congrès, un pasteur ne craignit pas de déclarer que « cette prétendue science faisait patauger dans l’ordure, à un degré bien inutile et dépassant toutes mesures ». C’est une avalanche, un tourbillon de doctrines, et de tous côtés les voix se font entendre pour proclamer quelque nouvel aspect de cette folie psychique qui détourne de l’Évangile de Christ quiconque n’est pas sur ses gardes et manque de vigilance.

Ceux qui ont quelque idée de ce que furent les jours de Noé, dont la corruption appela le Jugement du Déluge pour la destruction de toute chair (à l’exception d’une famille gardée de la perversion ambiante), discernent le but de cette vague de psychisme : en dernière analyse, il se découvre que chaque phase de science psychique est une substitution très nette, une contrefaçon de quelque aspect de l’Évangile, jusqu’à l’union du racheté avec Christ qui s’y trouve parodiée PAR UNE UNION PSYCHIQUE AVEC DES ÊTRES INVISIBLES. Que le mouvement se précise encore un peu, et il deviendra évident que Satan ramène l’humanité à la corruption des jours de Noé.

Pour sa propre sécurité, l’enfant de Dieu doit donc être capable de différencier l’âme de l’esprit ; il doit être mis en garde contre la possibilité d’employer aussi la force psychique à son insu, pour aider ceux qui se débattent dans des difficultés de toutes sortes, au lieu de les conduire à la Croix, EN COMPTANT SUR LA PUISSANCE ET L’ACTION DU SAINT-ESPRIT. Même dans la lutte contre Satan, il peut y avoir chez le croyant, et à son insu, un recours à la force psychique, à soi-même, s’il ne veille pas à crucifier constamment toute manifestation de vie adamique dans l’union vivante au Christ ressuscité, par le moyen du Saint-Esprit.

Aujourd’hui, c’est bien entre les forces psychiques et spirituelles que la bataille est engagée. Le Corps de Christ avance vers le but, et tend vers le Ciel. L’atmosphère s’épaissit chaque jour et devient de plus en plus irrespirable, toute pénétrée qu’elle est des courants psychiques qui sont à la disposition des esprits mauvais de l’air, serviteurs de Satan. La seule place de sûreté pour l’enfant de Dieu, c’est Christ : demeurer uni à Christ en Dieu au-dessus des miasmes empoisonnés de l’atmosphère où le prince de la puissance de l’air agit (Ephésiens 6:12).

L’enfant de Dieu a le Sang de Christ pour sa purification, et il a la Croix de Christ où il est confié à s’identifier avec le Sauveur en Sa mort. Seule, la puissance du Seigneur au ciel, manifestée par Son Esprit, saisie et mise en œuvre par les membres du Corps de Christ, donnera enfin à ceux-ci la victoire, cette victoire qui les réunira à la Tête, au Chef glorifié : le Christ.

CHAPITRE 4

LE CHRIST NE PEUT RIEN FAIRE DE LUI-MÊME[4]

ENCORE UN PEU DE LUMIÈRE SUR LA FORCE PSYCHIQUE

En résumé, la force psychique est celle qui émane de l’âme charnelle, et la force spirituelle celle qui émane de l’esprit. L’âme est l’intermédiaire qui manifeste l’une et l’autre. La force psychique est manifestée par le moyen de l’âme ; la force spirituelle s’exprime aussi par elle. Pour mieux comprendre, qu’on dessine trois sections l’une au-dessus de l’autre et qu’on inscrive sur la première : esprit, sur la seconde : âme, et sur la troisième : corps. Puis, dessiner une flèche qui entre par l’esprit, pénètre l’âme et en ressort, ce qui symbolisera l’action du Saint-Esprit qui pénètre par l’esprit jusqu’aux facultés de l’âme, donc la force spirituelle qui émane de Dieu. Dessiner à nouveau une flèche à partir de la section marquée corps, remontant dans l’âme et en sortant ; ceci symbolisera la force de l’âme ou force psychique qui a sa source dans la chair, gagne l’âme et s’exprime par les facultés. Dans le premier cas, c’est la « puissance spirituelle divine » qui anime l’âme ; dans le second, c’est une « force psychique » qui procède de la chair. L’âme au centre est l’intermédiaire qui manifeste l’une ou l’autre force à l’œuvre, et c’est par les fruits que nous discernons la puissance qui agit (Matthieu 7:16-17).

J’ai dit que la force psychique, en tant que puissance de l’âme, avait sa source dans l’âme. Il est plus correct de dire qu’elle émane du corps, de la vie animale que la Bible nomme la chair. Chaque jour nous apporte quelque nouvelle découverte sur les puissances de l’âme, que nos pères ignoraient. Elle procède de la chair et le non de l’esprit, malgré les apparences, l’âme étant dominée par la chair aussi longtemps que l’esprit n’a pas été régénéré par le Saint-Esprit et qu’Il ne règne pas. Or, le Saint-Esprit désire régner sur l’âme et utiliser toutes ses facultés. Ainsi donc, la pensée, l’une des facultés de l’âme, sera ou bien animée par la chair, force psychique, ou bien, si elle est régénérée, animée par le Saint-Esprit, hôte de l’esprit.

Comme tout ce qui est du domaine spirituel peut-être contrefait dans le domaine psychique, il y a là, pour le chrétien, un très grand danger. Il est arrivé que, par ignorance, on a développé ces forces psychiques en les croyants spirituelles. Le Seigneur avertit cependant que c’est l’Esprit qui vivifie. Seul ce que le Saint-Esprit communique à l’esprit vient de Dieu. Les puissances latentes de l’âme ne sont pas divines, bien que plusieurs se l’imaginent. Cependant, certains chrétiens, tout en croyant que le don de guérison est psychique, conseillent de le développer. Un pasteur écrit à ce sujet : « Certains affirment que ce don relève du magnétisme animal ; d’autres y voient une puissance psychique. Cette puissance, lorsqu’elle est consacrée à Dieu, devient un don de l’Esprit… » Il est évident que les vrais dons de l’Esprit doivent avoir leur source en Dieu et non dans l’âme.

D’autres enfants de Dieu qui recherchent les marques extérieures du baptême du Saint-Esprit recourent à des méthodes apparentées à celles du mesmérisme pour les provoquer, et ceci a ouvert la porte de l’Église à toutes les contrefaçons. Ou encore, réellement baptisés du Saint-Esprit, des chrétiens développeront à leur insu la puissance psychique latente, ce qui produira, dans leur service pour Dieu et dans leur vie, un mélange manifestant les deux sources. Ainsi, il leur arrivera de faire répéter à satiété un cantique jusqu’à ce que leur auditoire soit plongé dans un état d’engourdissement psychique où l’individualité sera noyée, paralysée, incapable de réagir et d’agir, incapable de raisonner intelligemment et de vouloir.

De sorte qu’aujourd’hui, et par de multiples agents conscients ou inconscients, un fleuve de psychisme se déverse sur le monde. « C’est l’Esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien. » Toute l’activité de l’enfant de Dieu, à quelque travail qu’il se consacre, prédication, enseignement, etc., procède de l’une ou de l’autre source : divine ou charnelle. Elle est animée par le Saint-Esprit ou par ces forces psychiques qui sont terrestres, charnelles.

La régénération commence par l’esprit : « Je vous donnerai un esprit nouveau ». « Le Saint-Esprit qui demeure alors dans l’esprit agit sur celui-ci et par lui[5]. Régénéré, l’esprit peut atteindre l’âme et la vivifier à son tour ; il renouvelle la pensée et pénètre toutes les facultés. À mesure que l’enfant de Dieu marche selon l’Esprit, veillant à ce que rien n’entrave Son action, il devient spirituel en toutes choses. Tout ce qu’il fait a le cachet du spirituel, toutes ses facultés sont transformées, vivifiées, élevées. Il est devenu « une nouvelle créature » ; bien plus, son esprit participe à la vie même de Dieu. Par le renouvellement de la pensée, celle-ci a été purifiée, et l’entendement, autrefois obscurci, en est illuminé.

« La chair ne sert de rien. » Combien est vraie cette déclaration du Seigneur ! Elle se vérifie chaque jour dans les œuvres chrétiennes. Si la puissance à l’œuvre est charnelle, psychique, elle reste sans fruit. Le travail peut être intensif, il n’importe, il reste sans fruit. La raison en est que l’âme puise son énergie dans la vie naturelle « qui ne sert de rien ». Beaucoup de travail, pas de récolte. Et ce n’est pas forcer le texte que de déclarer que si la chair ne sert de rien, la force psychique non plus ne sert de rien ; bien plus, au service de Dieu, elle est nuisible.

Examinons ce que fut la conduite du Seigneur sur ce point. Il aurait pu compter sur Lui-même et sur les puissances de Son être que n’avait pas contaminées le péché. Il ne le fit pas. « Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle » dit Jésus. Les disciples objectant que c’était là une parole dure, Il ajouta : « C’est l’esprit qui vivifie, la chair ne sert de rien ; les paroles que je vous dis sont esprit et vie ». Paroles très dures effectivement, pour la chair, pour l’homme naturel, qui est incapable de recevoir les choses de l’Esprit (Jean 6:53-63).

Bien plus, après avoir déclaré l’impuissance de la chair, le Seigneur Jésus déclare Son impuissance personnelle. Le Fils ne peut rien faire de Lui-même (Jean 6:53-58). Jamais, en aucune circonstance, Il n’agit de Lui-même. Il fait, Il dit, ce qu’Il reçoit du Père : « Mon Père qui demeure en Moi, fait les œuvres que je fais » dit-il. Veillons donc, comme le fit Jésus, à nous attendre à Dieu pour toute direction à prendre, tout travail à entreprendre, jusqu’à ce que nous discernions ce qui procède de Lui, et ce qui vient de nous, de telle sorte que nous soyons assurés de Sa collaboration dans tout ce que nous pensons et disons.

« Je ne puis rien faire de moi-même, dit encore le Seigneur ; Je juge selon que J’entends. » (Jean 5:30) « Je ne suis pas venu faire Ma volonté […] Je ne cherche pas à Ma gloire… » Ces quelques citations (on pourrait les multiplier) suffisent à montrer la position que prit le Seigneur : elle est aussi celle qui nous convient. « Personne ne peut recevoir s’il ne lui a été donné d’En-Haut. » (Jean 3:27) « Personne ne peut venir à Moi si le Père ne l’attire. » (Jean 6:44)

Il est plus que jamais nécessaire de vivre aujourd’hui en cette complète dépendance du Père céleste. Le développement des forces psychiques est un si grave écueil pour l’enfant de Dieu qu’il ne doit pas les ignorer. L’enseignement si généralement répandu de la psychologie est aussi un danger. On prétend guérir les enfants de leurs faiblesses ou de leurs défaillances naturelles par des moyens psychiques, au lieu de les convaincre de péché, de conversion nécessaire, pour les amener à la régénération. Même ceux qui sont à Christ sont en danger de s’examiner psychologiquement, et, tout en se confiant en Dieu, d’être à ce point préoccupés, absorbés par les lois de l’esprit, de l’âme et du corps, qu’ils en oublient de se laisser guider par le Saint-Esprit dont l’office est de prendre de ce qui est à Christ pour le leur révéler, les fortifier et les enrichir. Dans tous les grands mouvements religieux du jour où entre le surnaturel, il y a une forte proportion de psychisme. Je viens de recevoir une lettre de l’étranger ; mon correspondant m’entretient justement d’une campagne de guérison, et termine en disant : « Ce fut un échec, une immense déception ! Des milliers et des milliers sont venus ! Il n’y a pas eu de résultats permanents ! Et que pouvait-on espérer ? Celui qui imposait les mains fumait et prenait son petit verre de whisky ! ».

Avant de terminer, j’aimerais signaler quelques points de la vie chrétienne où il y a danger de puiser à la source psychique si l’on n’y prend pas garde. Par exemple, en ce qui concerne la volonté : le Seigneur est prêt à affranchir la volonté et à l’animer, mais l’enfant de Dieu doit veiller à ce que la force animatrice vienne bien de l’Esprit, pas de la chair. La volonté psychique charnelle peut se manifester dans la prière et intervenir par exemple à l’endroit d’une personne. Ignorant ce danger, quelques chrétiens projettent leurs pensées sur la personne en faveur de laquelle ils prient afin qu’elle soit amenée à faire telle ou telle chose. Pour éviter cet écueil, il est bon de veiller à ce que la prière soit toujours adressée à Dieu, et à ne pas dicter au Seigneur ce qu’il doit faire en faveur de celui ou de ceux qui occupent notre pensée. Il est licite de demander à Dieu qu’Il dirige les vies, les actions de ceux pour qui nous prions. Mais il faut se garder de dicter celles-ci, de vouloir faire faire ce que nous pensons être la volonté de Dieu, ou vouloir faire éviter ce que nous pensons être mauvais. Nous sommes les membres d’un seul Corps, mais chacun de nous ne dépend que de Dieu et c’est devant Lui que nous demeurons fermes ou que nous tombons.

Il y a aussi danger de puiser à la source psychique dans le temps de l’adoration. Le Seigneur nous avertit que « Dieu est Esprit », et que ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. Pourquoi donc cultiver dans nos sanctuaires ce qui nourrit les sens ? Pourquoi les indifférents, dont la semaine s’est écoulée dans les distractions du monde, se sentent-ils si heureux d’être allés à l’église le dimanche ? N’est-ce pas que la musique et certaines influences les ont rendus heureux, leur ont procuré un certain réconfort ? Ils ont été sous une influence calmante, douce, apaisante. Mais la question est de savoir s’ils ont été convaincus de péché et convertis. La musique serait-elle mauvaise, nuisible ? Nullement. On peut adorer Dieu en chantant. Mais songez à tous les éléments psychiques qui entrent dans le culte catholique. Murray signale que les activités naturelles de l’âme interviennent dans l’adoration. Et il ajoute que si tant de personnes ne remportent pas la victoire sur quelque péché que ce soit, c’est parce qu’il y a une part de psychisme dans leur vie religieuse. Le moi peut occuper quelque place dans le temps de l’adoration, ce qui entretient la vie de quelque péché charnel ; celui-ci est nourri de la sorte, et sans que les victimes s’en doutent. Elles s’imaginent en avoir fini avec la chair, et se demandent comment le péché subsiste. Le péché tire sa force d’une activité de l’âme dans l’adoration de Dieu. C’est la chair qui subsiste sous couvert de vie religieuse. Et tout d’abord, soyons en règle concernant la façon de nous approcher de Dieu. « Il doit être adoré en esprit et en vérité, car le Père recherche de tels adorateurs. »

Le danger psychique menace aujourd’hui les chrétiens spirituels. L’atmosphère est traversée de courants de pensée dans toutes les directions. Et beaucoup n’étant pas sur leurs gardes s’y laissent prendre. Il est possible de s’en préserver en s’unissant à Christ, en Sa mort, et en priant que Son sacrifice soit comme une barrière, un bouclier entre soi et toutes les « puissances mauvaises de l’air » (ou : dans les lieux célestes) (Ephésiens 6:12).

Demandons-nous si notre intelligence a été vraiment renouvelée, si l’Esprit de Dieu l’illumine et l’anime, ou bien si elle est restée celle de l’homme naturel ? Ce ne sont pas les arguments intellectuels qui pourront jamais battre en brèche le rationalisme moderne, mais la puissance spirituelle et la prière.

Prions Dieu qu’Il nous enseigne à vivre et à marcher selon l’Esprit. Et, notre intelligence (notre pensée) étant renouvelée, apprenons à différencier l’âme de l’esprit, « la parole de Dieu est efficace et plus puissante qu’aucune épée à deux tranchants, pour séparer l’âme de l’esprit », afin que la vie psychique soit crucifiée et que nous devenions spirituels.


[1]Il y a quelques années, le professeur Rudisill, ayant lu ces livres, eut le désir de rencontrer leur auteur. Dans ce but, il fit en express le très long voyage du lieu de sa résidence jusqu’à Aberdeen. Il trouva l’auteur qui occupait une seule chambre, en haut d’une maison, obligée de s’occuper des soins de son petit intérieur, parce que ces publications avaient épuisé toutes ses ressources. Le docteur Rudisill dit qu’il découvrit en Mme Mac Hardie une encyclopédie vivante de la Bible, qu’elle était versée en hébreu et en grec. Peu après cette rencontre, elle fut atteinte de paralysie et mourut dans une maison de santé, sans que, selon toute apparence, personne ne se soit soucié de continuer son œuvre. Quelques-uns des clichés de ses livres me furent offerts après sa mort, sans que je pusse m’en servir à l’époque. Les faits cités dans cet article sont publiés dans ses œuvres.

[2]Extrait d’un cours pour les adeptes.

[3] Cette partie du programme se développe de façon extraordinaire. Un correspondant m’envoie quelques échantillons de traités-réclames dont la poste est inondée aux États-Unis. Voici quelques titres : Puissance  personnelle ; Votre Moi dominateur (Your Master-Self) ; Le Pouvoir créateur ; Force d’inspiration ; Puissance régénératrice ; Rajeunissement vital, etc.

[4] D’après un discours prononcé à Swanwick. Nous le publions ici parce qu’il dit, en langage plus simple, la différence à faire entre l’âme et l’esprit.

[5] Fausset.

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