Trois militaires du corps des Marines et un britannique ont miraculeusement neutralisé un djihadiste et déjoué un attentat dans le Thalys qui aurait fait des dizaines, voire des centaines de morts et blessés.
Un individu de 26 ans, d’origine marocaine, monte à Bruxelles dans le train Thalys en provenance d’Amsterdam à destination de Paris.
A bord, des militaires américains du corps d’élite des Marines repèrent immédiatement l’allure et le comportement suspects de l’individu. Ils le suivent lorsque celui-ci se rend dans les toilettes.
A travers la porte, ils reconnaissent le bruit caractéristique de la culasse d’un fusil automatique que l’on arme. Dans un incroyable moment de courage et de lucidité, ils choisissent alors d’agir par surprise et de maîtriser l’auteur à sa sortie des toilettes.
S’ensuit une bagarre, durant laquelle l’un des trois militaires sera gravement blessé. Heureusement, une deuxième équipe de deux voyageurs entraînés prend instantanément le relais et parvient à neutraliser l’auteur qui restera saucissonné et plaqué au sol jusqu’à l’entrée du train en gare d’Arras, dans une confusion totale. Egalement présent sur ce train, l’acteur Jean-Hugues Anglade, s’est blessé en actionnant le signal d’urgence.
« On l’a frappé à la tête jusqu’à ce qu’il soit inconscient »
Quelques heures après les faits, on réalise avec effroi qu’on est passé à côté du drame absolu et que c’est probablement l’un des attentats les plus spectaculaires et les plus meurtriers qui a été évité in extremis ce soir!
Les malhabiles manœuvres de diversions des autorités françaises, qui tentent de repousser au maximum le moment où il faudra reconnaître et annoncer qu’il s’agit bien d’un attentat djihadiste, n’y changeront rien! L’auteur, d’origine marocaine, serait déjà bien connu des services de renseignement français pour être en relation avec des réseaux djihadistes récemment démantelés. Il semblerait même qu’il ait entretenu des liens avec la filière de Verviers, qui a secoué la Belgique en janvier dernier.
En tout cas, selon Daniel Cerdan, ancien du GIGN, qui s’exprimait ce soir sur BFMTV, seule la chance a permis d’éviter un véritable bain de sang. Cette chance s’est matérialisée par la présence de deux hommes de métier, alertes et entraînés, qui ont fait preuve d’un sang-froid inouï. Sans eux, l’individu, qui était posté dans le dernier wagon, serait remonté dans le train, qui comptait plus de 550 passagers, en tirant à l’arme automatique, sans qu’aucune résistance ne puisse lui être opposée.
Evoquant les constations du colonel Bonneau relatives au modus operandi des frères Kouachi qui font ressortir trois phases, Daniel Cerdan a expliqué que tout porte à croire que l’attentat qui vient d’être déjoué aurait également comporté un enchaînement en trois séquences : destruction, retranchement, affrontement.
L’homme, qui possédait un fusil mitrailleur et plus de 300 munitions, avait également une arme de poing et une arme blanche. A l’heure actuelle, le train fait encore l’objet d’une fouille minutieuse, à la recherche d’autres armes et d’éventuels explosifs car l’auteur aurait monté des valises à bord du Thalys, en gare de Bruxelles.
Toujours, selon l’ancien gendarme, avec un tel arsenal, l’individu aurait certainement fait un maximum de victimes dans sa phase de destruction avant que le train ne soit immobilisé. Il aurait pu alors entamer une phase de retranchement, durant laquelle il aurait pu prendre des passagers en otages avant de rentrer dans un affrontement avec les forces de l’ordre.
Le carnage aurait été absolu. Le train et la place dans celui-ci avait été choisis à dessein. Un vendredi soir, le train est bondé et en commençant à le mitrailler par l’arrière, l’assaillant aurait pu avancer sans aucune opposition. Derrière lui, personne pour riposter, tout le monde aurait été tué…
Très pessimiste, Daniel Cerdan est d’avis que nous rentrons dans une nouvelle ère qui va bouleverser les transports car il faudra désormais prévoir des détecteurs de métaux à bord des trains. Autant dire que cette fois, c’est toute notre mobilité qui a un genou à terre!
Petit à petit, le terrorisme gangrène notre quotidien. L’étau se resserre. Chacun de nos faits et gestes est tous les jours un peu plus remis en question. Tout cela parce que que nous avons fait le choix de ne pas traiter le problème de façon efficace, par refus de regarder la réalité en face.
Hier soir, Alain Bauer, un criminologue pourtant réputé pour la finesse de ses analyses, n’a pas osé sortir du périmètre discursif posé par Cazeneuve. « Ceci n’est pas du terrorisme ». Tel semblait être le mot d’ordre officiel. Alors, pour coller à ce dogme, le criminologue n’a pas hésité à couper les cheveux en quatre et même en huit! Ainsi, on l’a entendu expliquer que les trains n’étaient pas des cibles de choix pour les terroristes, mais que c’était plutôt les gares. Pourtant, le spectaculaire attentat d’Atocha est là pour contredire cette assertion…
Ne reculant pas devant l’évidence, cet expert en criminalité a mis en avant le lieu de départ du train, Amsterdam, pour conforter l’hypothèse du banditisme, lié à la drogue. Sauf que l’auteur est monté à Bruxelles, M. Bauer, et pas à Amsterdam, comme vous le laissiez entendre. Et on a certainement atteint le sommet du déni en apprenant de la bouche du même M. Bauer que la décapitation d’Hervé Cormara était à mettre sur le compte d’un déséquilibré! Ce matin, certains n’écartent toujours pas la piste du braquage….
C’est avec ce type d’analyses et cette lâcheté face au réel que l’on permet aux terroristes de gagner du terrain. Le padamalgam est visiblement à l’épreuve des balles! Mais ce n’est pas ça qui nous tirera d’affaire! Au contraire! Si on analyse bien ce qui s’est passé aujourd’hui dans ce train, on pourrait même conclure que c’est finalement le délit de sale gueule qui a aura permis de sauver des centaines de vies.
Au moment où nous rédigeons ces lignes, les informations relatives à l’auteur commencent à arriver. Ce serait l’individu lui-même qui aurait fourni son identité aux enquêteurs. Il s’agirait d’un certain Ayoub El Qahzzani qui, avant de s’installer en France, était résidant espagnol. Il aurait aussi combattu en Syrie pour le compte de l’Etat islamique. Ses fréquentations, au sein d’une mosquée radicale, auraient poussé les services de sécurité espagnols à signaler l’individu à leurs homologues français.
Pour agir avec un tel courage, il fallait que nos héros ne soient ni dupes, ni victimes de la bienpensance dont on nous gave ici jusqu’à l’overdose. Pas étonnant dès lors qu’ils aient été militaires et américains! C’est bien leur capacité à repérer le danger dans l’instant sans être paralysé par le prêchi-prêcha multiculturaliste et leur détermination à frapper l’individu à la tête jusqu’à ce qu’il perde connaissance qui a sauvé des vies.
Comme l’expliquait, ce matin, l’expert Pierre Martinet, voilà des années que l’islam radical nous a déclaré la guerre. Mais c’est un conflit singulier, protéiforme et asymétrique où des individus isolés s’en prennent à des civils innocents. Il faut donc s’attendre à une multiplication de ce type d’attaques, destinées à faire un maximum de victimes, commises par des terroristes hautement déterminés.
C’est vrai qu’à lire l’effervescence sur les réseaux sociaux et la célébration générale de l’héroïsme des soldats qui ont permis de déjouer cet attentat, on a le sentiment que la population se sent plus impliquée et investie dans une logique de guerre, avec ses ennemis et ses héros, que ne l’est la classe politico-médiatique. Les citoyens semblent ne plus supporter l’incurie de leurs gouvernements.
A chaque fois, le scenario est identique. Quand des islamistes frappent des victimes innocentes, dans l’heure qui suit, les caméras arrivent sur les lieux pour filmer en duplex quelques ministres, à la mine contrite, qui expriment leur fermes condamnations, tempérées par des appels au calme et au padamalgam. Mais, aujourd’hui, la population est paniquée et perd confiance face à des autorités qui désertent le champ de bataille, même quand la guerre leur est déclarée!
Heureusement, les militaires ne cultivent pas cette pleutrerie! En espérant qu’ils se remettent de leurs blessures, nous leur disons simplement merci pour cette lucidité et cet héroïsme qui ont sauvé tant de vies! Thank you, guys!
Thierry Henrion