Kerry appelle à relancer les négociations « plus larges » ; Délégations israéliennes et palestiniennes au Caire
Le secrétaire d’Etat américain John Kerry a exhorté Israël et les Palestiniens à saisir l’opportunité du cessez-le-feu temporaire à Gaza pour revenir à des négociations « plus larges sur une solution à deux Etats », dans une interview à la BBC.
M. Kerry a indiqué que cette solution devait assurer la sécurité d’Israël et offrir davantage de garanties au peuple palestinien.
Il a par ailleurs expliqué que les Etats-Unis appuyaient pleinement le droit d’Israël à se défendre contre les attaques de roquettes et a exprimé le souhait que le cessez-le-feu de 72 heures permettrait de jeter les bases d’un accord plus large.
La trêve entre Israël et le Hamas, obtenue avec les médiations égyptienne et américaine, est entrée en vigueur mardi matin, pour 72 heures.
La délégation israélienne est arrivée mercredi au Caire, tandis que les représentants du Hamas, du Djihad islamique et du Fatah dans la bande de Gaza rejoignaient la délégation palestinienne déjà présente dans la capitale égyptienne.
Pour l’instant, l’accord de cessez-le-feu « ne prévoit que le retour au calme », a rappelé à l’AFP Yigal Palmor, porte-parole du ministère des Affaires étrangères. Le ministre israélien du Renseignement Yuval Steinitz s’est dit « sceptique », accusant le Hamas d’avoir « déjà violé six trêves antérieures ».
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon, saluant la trêve, a pressé les parties de la respecter.
Le Hamas réclame pour cela la levée du blocus, l’ouverture des points de passage aux frontières, l’élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et la libération de prisonniers palestiniens.
De son côté, la porte-parole du Département d’Etat Jen Psaki a déclaré que les Etats-Unis pourraient participer aux discussions en cours en Egypte, sans préciser quand et à quel titre, ajoutant que la priorité était l’extension du cessez-le-feu temporaire jusqu’à présent respecté.
Par ailleurs, la chaîne télévisée libanaise al-Maydeen a indiqué que des délégués égyptiens auraient suggeré aux deux parties de prolonger le cessez-le-feu à 120 heures afin d’aider les négociations.
Cependant, le Djihad islamique affirme que la question du désarmement des groupes terroristes dans la bande de Gaza ne sera pas à l’ordre du jour des pourparlers indirects avec Israël.
Démilitariser Gaza
Le cabinet de sécurité restreint israélien s’est tenu à huit clos mardi soir pour discuter de la position d’Israël sur les négociations au Caire, après l’entrée en vigueur de la trêve.
Selon des responsables du gouvernement, cités par leJerusalem Post, les exigences d’Israël se concentreraient sur deux questions principales: empêcher le réarmement du Hamas à court terme et démilitariser la bande de Gaza sur le long terme.
Des sources proches du Hamas ont déclaré que les Egyptiens ont rejeté certaines des demandes qui ont été présentées par la délégation palestinienne il y a quelques jours, y compris la réouverture du passage de Rafah et la création d’un aéroport, ainsi que la construction d’un port maritime .
L’ex-Premier ministre du Hamas, Ismail Haniyeh, a déclaré que la délégation s’en tenait à ses exigences et ne ferait aucun compromis, assurant qu’Israël ne serait pas en mesure d’obtenir des gains politiques après son « échec » sur le champ de bataille.
Un autre responsable du Djihad islamique a également souligné que la délégation palestinienne ne ferait pas de concessions sur ses exigences avant la levée du blocus de la bande de Gaza.
La Jordanie en soutien à l’Egypte
Une résolution de l’ONU appelant à un cessez-le-feu permanent à Gaza et condamnant « toute forme de violence et les hostilités contre les civils », a été modifiée et soutenue par le nouvel ambassadeur jordanien à l’ONU, Dina Kawar.
Amman se réjouit de la trêve de 72 heures, a fait savoir Kawar, ajoutant que celle-ci devait mener à la reprise des négociations et la reconstruction de la bande de Gaza.
Le projet appelle au soutien de l’initiative égyptienne de cessez-le-feu, à « la réouverture durable » des points de passage vers la bande de Gaza, et appelle l’ONU à établir un « mécanisme » pour surveiller la mise en œuvre d’un accord de cessez-le-feu chargé de faire état de toute violation.
(i24news avec AFP)