“Suite aux atrocités commises en Syrie et aux évènements de ces derniers jours qui ont bouleversé le monde, les soldats de Tsahal continuent de soigner les blessés syriens, comme nous l’avons fait ces quatre dernières années,” a dit le lieutenant-colonel Dr. Tomer Koller, l’officier médical de la Division Bashan au plateau du Golan. “Le traitement des blessés syriens est continu et a lieu presque quotidiennement. Il est de notre devoir en tant que membre du Corps Médical de soigner les blessés, qu’ils soient nos ennemis ou nos alliés. Pour nous, ce sont des blessés qui ont besoin d’aide.”
“Tout a commencé il y a quatre ans, lorsqu’un blessé syrien est venu à la frontière pour demander une aide médicale. À l’époque, il n’y avait pas de règles établies mais juste un commandant qui décidait sur place que tout blessé mérite une assistance médicale,” raconte le lieutenant-colonel Dr. Koller. “Depuis lors, environ 2800 blessés syriens sont entrés en Israël pour recevoir des soins médicaux et ce chiffre ne fait qu’augmenter. “En 2016, 600 Syriens ont été soignés dans des hôpitaux israéliens. “Ce chiffre ne fait que montrer combien de personnes blessés mais chacun d’eux a une histoire différente.”
Le sergent Aviya, aide-soignante dans la Brigade Golan, fournit des soins médicaux aux blessés syriens presque tous les jours. “D’abord on reçoit un appel téléphonique, souvent tard le soir, des blessés qui arrivent à la barrière,” raconte t-elle. “De là, quand on est sur le point de partir vers un point de rencontre près de la barrière, on se prépare et on essaye de comprendre – ou de deviner – ce qui nous attend”
Le sergent Aviya se rappelle d’un cas particulier : “La première fois que j’ai du mettre en application ce que j’avais appris lors de ma formation, mon équipe et moi-même avons été appelées pour soigner un garçon de 10 ans qui avait été gravement blessé par une explosion de l’autre côté de la frontière. Lorsque nous l’avons pris en charge, ces yeux étaient remplis de larmes et il était choqué de ce qu’il se passait autour de lui – il était blessé et confus. Nous lui avons administré les premiers secours et l’avons préparé pour l’évacuation vers un hôpital israélien. Lorsque nous avions fini de le soigner, l’enfant nous a fait un sourire plutôt timide. J’ai compris alors que nous venions de sauver la vie de cet enfant mais aussi nous avons réussi à rallier nos deux mondes. C’est la beauté de faire partie de cette équipe.”
La plupart des blessés syriens sont évacués vers des hôpitaux au nord d’Israël. Là-bas, des professionnels prennent en charge les blessés jusqu’à leur retour en Syrie. Nous nous sommes entretenus avec A., un jeune homme syrien hospitalisé dans le département orthopédique de l’hôpital Ziv à Safed. Il raconte : “Je ne connais pas la situation de ma famille en Syrie. J’ai quitté ma femme et mon enfant de deux ans qui sont restés en Syrie.” Le traumatisme de la guerre me reste gravé dans la mémoire. Il dit aussi être reconnaissant pour les soins qu’il reçoit en Israël et qu’il prie pour que d’autres pays fassent pareil.” Il appelle les autres pays à “se réveiller et voir ce qu’il se passe en Syrie.”
“Traiter ceux qui en ont besoin est une histoire de compassion et représente le code d’éthique de Tsahal” à dit le lieutenant-colonel Dr. Koller. “Bien que nous veillons à ne pas nous impliquer dans le conflit interne en Syrie, traiter les blessés et s’occuper de ceux qui en ont besoin, quel que soit leur pays d’origine est le plus important pour nous et ces valeurs représentent notre société.”