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VOUS AVEZ DIT DELIVRANCE ? / Extrait N° 12 : Le surlendemain Frédéric vint à la réunion de semaine. Ce devait être un jeudi si ma mémoire est bonne. Frédéric s’assit au fond de la salle près de la table où se trouvait le thermos de café et les biscuits de fin de réunion, comme dans tant d’églises évangéliques.

By 20 décembre 2021LECTURE QUOTIDIENNE

Le surlendemain Frédéric vint à la réunion de semaine. Ce devait être un jeudi si ma mémoire est bonne. Frédéric s’assit au fond de la salle près de la table où se trouvait le thermos de café et les biscuits de fin de réunion, comme dans tant d’églises évangéliques. Nous priâmes beaucoup intérieurement pour lui car nous avions tant de joie à le voir là. Son comportement n’avait pas changé. Il était aussi bruyant malgré lui que l’autre soir. Frédéric était une véritable « chaudière à démons » en action au fond de l’assemblée. Mais nous étions, mon épouse et moi, pleins de joie car selon toute vraisemblance les anciens présents allaient intervenir et aider ce jeune homme ouvert à l’Evangile. Hélas la ré-union se termina, les jeunes chrétiennes délicates s’approchèrent avec beaucoup de ruse de la table aux biscuits à côté de laquelle attendait Frédéric. Tous s’éclipsèrent sans un mot pour le jeune homme et Frédéric disparut. Mon épouse et moi étions pétrifiés et immensément désolés devant tant de lâche démission.

Quelques jours plus tard, ma femme rencontra Frédéric en bor-dure de la foire de Liège. Ils se reconnurent et Frédéric supplia mon épouse de lui donner l’argent nécessaire pour aller faire un tour sur les montagnes russes dans le but de s’y suicider. Frédéric était sale, ses chaussures déchirées par devant, il allait de-ci de-là, hirsute et hagard. Mon épouse tenta à nouveau de lui parler du Seigneur et de la paix que Christ peut donner mais il était devenu fou. Rien n’y fit et Frédéric s’éloigna. Nous ne l’avons plus jamais revu. Le dimanche suivant, le pasteur monta en chaire et fit cette remarque. « Il conviendrait de ne pas amener de cas à l’assemblée lors des réunions de semaine ou du culte ».

Certes, je puis comprendre la remarque de cet homme dans une certaine mesure, mais une question brûle aussi sur mes lèvres. A quoi sert alors l’église ?

J’en reviens à mon témoignage. Dans les jours qui suivirent ma conversion et ceux qui précédèrent un puissant baptême du Saint-Esprit, l’évangéliste Jean-Louis Jayet m’imposa les mains au terme d’une réunion. C’était, je m’en souviens, dans une pe-tite salle aux murs verts en carton ondulant remplie de tout au plus dix personnes, ce qui à l’époque me surprit, car cet homme de D.ieu était accompagné d’une onction que je n’ai plus jamais retrouvée en Francophonie.

 

Ce soir-là, lorsque cet homme fit l’appel, je fus, je crois, le seul à m’approcher, et je tombai spontanément sur mes genoux. L’évangéliste m’imposa les mains et prononça ces simples paroles : « Que tes chaînes tombent ! » Je me redressai, et au moment de faire demi-tour, je ressentis avec une incroyable violence des chaînes exploser sur ma poitrine et tout mon être intérieur. Des chaînes émotionnelles ou autres, je ne sais, mais ce fut grand et puissant, et ce qui s’ensuivit pour moi pendant plusieurs heures le fut tout autant dans l’onction.

 

Cette onction devait m’accompagner, car quelques temps après, plusieurs reprises et en des lieux très différents, des serviteurs de D.ieu, dont Sergine Snanoudj, l’épouse bien connue de l’évangéliste du même nom, me prophétisèrent un puissant appel au ministère.

Mais voilà, les évangélistes étant généralement à l’époque dénigrés ou accompagnés de toutes sortes de suspicions parfois malsaines dans bien des églises, et c’était le cas dans l’assemblée que je fréquentais, perplexe je m’éloignai pendant plusieurs mois de toute église.

 

Il faut dire aussi que ma vie continuait à être le champ de bataille où des puissances démoniaques se plaisaient à me faire chuter dans un domaine en particulier et qu’au lieu d’un solide travail de cure d’âme je me heurtai à la froideur et la dureté religieuse environnante, voire au sot mépris et au rejet qui à mon avis déshonorent le Seigneur qui n’avait pas hésité, lui, à déployer des moyens bien plus généreux pour se faire connaître à moi. Il le fera encore dans la solitude qui allait être la nôtre durant de longs mois, notamment au travers du ministère des anges.

Avec mon épouse (nous avions décidé de revivre ensemble malgré de grandes difficultés émotionnelles et psychologiques), nous partîmes vivre dans les Ardennes belges, avec ses abondantes forêts silencieuses gorgées de poésie.

 

J’avais depuis toujours espéré trouver dans ce cadre solitaire le repos pour mon âme, mais c’est l’enfer qui vint à moi. Le diable me serrait de partout. Les conflits intérieurs à différents niveaux de ma personnalité étaient quotidiens et j’allais, semblait-il, de défaite en défaite.

 

Avec le peu dont nous disposions, une bible et notre bonne volonté, nous commençâmes, mon épouse et moi, à marcher comme nous le pouvions avec le Seigneur. Tout cela dans une atmosphère de sommets et de gouffres constamment répétés. Je vécus malgré tout quelques poignantes expériences de prière et d’intercession.

 

Je me souviens de cette matinée entière où, à genoux, j’intercédai pour mon père avec une rare profondeur d’inspiration, avec larmes et cris. Je me souviens du facteur qui entra dans la maison pour y déposer le courrier, et je me souviens de n’avoir pu m’interrompre, tant ma communion avec D.ieu était grande. Le brave homme dut s’enfuir en courant en découvrant l’énergumène pleurant et intercédant à genoux sur le carreau en schiste ardennais de son grand living.

 

Dans ce temps-là, il m’arriva tant de choses qui me rappelaient le deuxième jour après ma conversion. J’avais en effet trouvé refuge sous la table, tant la présence de D.ieu m’effrayait, tout en Le suppliant de rester car elle me semblait extraordinaire, rare, sainte et bienveillante.

 

Autre expérience, dans ce temps-là, je me souviens être rentré avec colère et détermination dans notre maison en y remarquant, par le discernement des esprits, la présence de nombreux démons. Ils exerçaient leurs droits car subsistait dans la maison une caisse avec quelques objets personnels d’une jeune fille avec laquelle j’avais vécu à l’époque de la séparation d’avec ma femme, avant ma conversion, et qui avait eu sur moi une emprise de l’ordre du charme magique.

 

Avec une rare colère, je jetai en dehors de la maison les objets personnels de cette jeune fille, car je les sentais en relation directe avec les puissances démoniaques qui agressaient mon épouse et tentaient de l’étrangler dans la voiture où elle était restée paralysée, juste devant la maison.

 

Lorsque je pris autorité sur les puissances démoniaques, et que je jetai au dehors de la maison les objets personnels de cette fille, mon épouse fut instantanément délivrée des puissances démoniaques qui l’étranglaient.

 

Même pas délivré de mes propres démons, j’avais à apprendre la lutte spirituelle sur le tas. Ce fut un apprentissage terrible, mais quelle école ! Je finis par me défaire définitivement de la jeune fille citée plus haut, qui avait exercé sur moi un réel pouvoir, par ce que je définirai comme un coup de génie du Saint-Esprit.

Je décidai un beau jour que le seul moyen de régler cette question était tout simplement de lui témoigner de la façon dont Christ m’avait sauvé et de lui proposer le même salut. C’est ce que je fis. Et c’est ce qui finalement nous délivra elle et moi, et elle accepta Jésus comme son Sauveur et j’espère Seigneur. Nos routes s’éloignèrent et se séparèrent l’une de l’autre, mais j’appris plus tard par un ami qu’elle avait suivi les cours d’une école biblique.

 

Grâce à ce qu’il faut bien nommer de sérieux manquements de l’Église en matière de discernement des esprits, le diable avait espéré nous attirer dans la solitude, ma femme et moi, pour tenter de nous y détruire, et certes toute cette période fut une des plus contradictoires et des plus difficiles de ma vie. Mais encore une fois, quelle école !

 

Un jour, à bout, vraiment à bout car toujours tourmenté, je criai à D.ieu mon désespoir et le besoin d’une solution. Ayant eu la conviction que D.ieu m’avait entendu et qu’il allait se passer quelque chose, j’entraînai mon épouse avec résolution le lendemain même, un dimanche matin, dans une minuscule assemblée que nous venions de découvrir à une vingtaine de kilomètres de chez nous. Tout jeune chrétien, je renouais ainsi avec une assemblée locale après plusieurs mois sans.

 

Et le miracle s’accomplit !

 

Le pasteur amena un message équilibré et nourrissant accompagné d’une riche onction. Au moment de terminer le culte, il fit alors l’annonce suivante : « Pour les frères et sœurs qui en éprouveraient le besoin, je vous signale que le pasteur Ricard et son épouse, venus spécialement de Bretagne, seront à notre disposition pour quelques jours. Leur ministère est particulièrement oint dans le domaine de la délivrance et de la cure d’âme. »

 

Et pan ! En plein dans le mille ! D.ieu avait effectivement entendu mon cri du jour précédent, et le lendemain même y avait répondu.

Join the discussion 2 Comments

  • Brigitte Pelletier dit :

    Ce sont des beaux témoignages de votre convertion à Christ,
    avec aussi des moments plus difficiles mais Dieu est toujours au contrôle.
    Merci Seigneur, tu ne nous abandonne jamais.
    Soyez bénis vous et Élishéva.

  • Danielle25 dit :

    Dès le début de ta conversion, cher Haïm, tu as vécu de difficiles épreuves, mais tu as vu de beaux fruits parce que, malgré tout, tu as persévéré. Et cela demande du courage, comme tu l’expliques dans ton article retraçant le parcours des Wurmbrandt. Tu as accepté « l’idée de vivre les choses glorieuses (les vraies) et le pire aussi ». Tu as par la suite créé « La Formation en marchant », et je trouve que tous tes récents messages sont pour moi une « nouvelle formation en marchant », différente de la première, solennelle car ayant des enjeux si importants. Je veux la suivre et la vivre, cette formation, en toutes choses, comme le Seigneur le voudra.

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