C’est au moment de la Sainte-Cène que, ce matin-là, disparut complètement, après un ultime cri intérieur vers D.ieu, cet horrible sentiment de destruction sur ma vie que je ne peux comparer qu’à une expérience ultérieure où je vécus en un songe étrange la Shoah à Auschwitz. Mais c’est une autre histoire, et aussi une autre leçon que D.ieu permit plus tard.
Que s’était-il donc passé ? Que voulait me faire comprendre l’Esprit de D.ieu ? J’en eus l’explication deux ou trois mois après.
J’avais depuis toujours avec mon père une relation fortement imprégnée de négativité. Il y avait eu depuis toujours de part et d’autre des erreurs. J’avais été, comme tant d’autres aujourd’hui, un enfant frustré du regard d’amour qui crée l’identité et que peut seul donner un père profondément né de nouveau. Cette mentalité ne se rencontre même pas la plupart du temps parmi ceux qui se disent chrétiens et qui sont pères… La suite vous l’avez lue plus haut et vous avez dès lors compris le lien entre ces deux épisodes.
Retour au témoignage donné en rencontre de pasteurs.
Au fur et à mesure du récit simplement conté depuis l’estrade devant ce parterre de serviteurs, récit de ma réconciliation avec mon père au travers du commandement de D.ieu APPLIQUE sans nuances d’aucune sorte ni arrière-pensées, le silence devint solennel car beaucoup étaient concernés par des désordres relationnels non guéris, non avoués. Lorsque je terminai, le leader qui m’avait provoqué se leva et déclara : ¾ Là, il y a l’onction, et quelques mots significatifs du genre : Maintenant, nous devons prendre au sérieux ce frère.
Toujours sur « ordre » du leader, alors que je m’apprêtais à quitter l’estrade, je continuai à exercer le ministère avec paroles de connaissance, proclamation de guérisons, imposition des mains refusée à une jeune démoniaque que je conduisis alors plutôt à confesser, D.ieu me le révéla, la haine de son père.
S’étant repentie, les manifestations démoniaques cessèrent ; il y avait aussi dans l’assemblée un charivari de pleurs et confessions publiques. Une sœur me cria du fond de la salle :
¾ Frère, j’ai de la haine pour la femme du pasteur (le leader dont question plus haut). Que dois-je faire ?
¾ Vous repentir en allant la trouver sur le champ, lui répondis-je. Et la femme de se lever du fond de la salle pour aller vers la personne haïe…
Au terme de cette rencontre houleuse et visitée profondément par D.ieu, mais pas du tout comme on l’avait pensé, un homme reconnu « officiellement » comme prophète monta sur l’estrade, se saisit d’une énorme Bible exposée dans la salle et clama :
¾ Frères et sœurs, ce dont le frère a témoigné, c’est de la Bible vivante, pas prêchée, vivante ! Comprenez-vous le message ?
J’ai écrit au départ de tout ceci plus haut :
Le prophète prévient et puis annonce, mais c’est toujours d’abord pour un appel à réparer le plan de D.ieu bafoué et jamais pour des extravagances déguisées en paroles et actions de D.ieu, comme c’est le cas avec certains dits « prophètes » qui déversent à foison des torrents de caramels mous, doux sous la dent du public de leurs rencontres.
La finale et le geste de ce prophète lors de cette soirée mémorable illustrent bien ce fait, et c’est la majestueuse Bible présentée à bout de bras qui fut l’outil, l’objet utilisé par le prophète. On ne pouvait conclure mieux la rencontre.
