J’exprimai la reconnaissance puissante et sincère du fait qu’il était pour moi un père et que je le plaçais à partir de ce jour dans une position d’honneur inaltérable, et ceci avec une humilité libératrice qui me surprit. Je ne peux pas décrire ici les conséquences extraordinaires de cette lettre, mais je puis vous affirmer qu’elles furent positives et vraiment explosives. Elles ouvrirent la porte à D.ieu dans un nouveau champ de relations avec mon père.
Dans les temps qui suivirent, mon père et moi eûmes l’occasion de nous rapprocher l’un de l’autre comme jamais je ne l’aurais imaginé. Je devins même le confident de mon père !
À l’heure où j’écris ces lignes, mon père, dont je puis dire aujourd’hui que je l’aime du plus profond de mon être, n’est pas encore né de nouveau. Néanmoins, je puis annoncer que depuis lors mon père a expérimenté de façon puissante et soudaine l’éveil d’une relation avec D.ieu. (Note de 2020, mon père est aujourd’hui décédé).
Cette relation entre nous a été éprouvée plusieurs fois déjà. Et savez-vous ce qui subsiste dans mon cœur ? Ce que D.ieu y a mis, le jour où j’ai écrit cette lettre capitale et libératrice.
Mon père reste et restera à présent toujours l’homme que j’honore et que je bénis au plus profond de mon cœur. L’homme des reins desquels je suis sorti.
Un des fruits les moins négligeables de ce changement radical d’attitude à l’égard de mon propre père est apparu dans toutes mes relations et dans mon ministère même, qui s’est affermi considérablement par la suite. D.ieu honore donc toujours Ses promesses (« … tu vivras longtemps et heureux… » Ep. 6.2 et 3).
J’ai eu l’occasion d’être nargué plus d’une fois par notre adversaire depuis cet événement marquant, mais plus jamais je n’ai connu un chaos aussi radical que celui que j’ai connu avec une ex-prêtresse de Satan (voyez le récit qui suit).
Il n’y a pas de vraie participation possible au combat spirituel sans avoir rejoint de manière précise, j’insiste, la parole de D.ieu, dans toutes ses injonctions relationnelles. J’en veux pour preuve qu’en Éphésiens chapitres 5 et 6, après qu’eurent été nommés les 6 schémas relationnels fondamentaux (allez lire cela soigneusement !), aux versets 10 à 18 du chapitre 6 il est écrit :
« Au reste, fortifiez-vous dans le Seigneur, et par Sa force toute-puissante.
Revêtez-vous de toutes les armes de D.ieu, afin de pouvoir tenir ferme contre les ruses du diable.
Car nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les dominations, contre les autorités, contre les princes de ce monde de ténèbres, contre les esprits méchants dans les lieux célestes.
C’est pourquoi, prenez toutes les armes de D.ieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour, et tenir ferme après avoir tout surmonté.
Tenez donc ferme : ayez à vos reins la vérité pour ceinture ; revêtez la cuirasse de la justice ; mettez pour chaussure à vos pieds le zèle que donne l’Évangile de paix ; prenez par-dessus tout cela le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du malin ; prenez aussi le casque du salut, et l’épée de l’Esprit, qui est la parole de Dieu.
Faites en tout temps par l’Esprit toutes sortes de prières et de supplications. Veillez à cela avec une entière persévérance, et priez pour tous les saints. »
Un hasard ? Non ! Mais on doit très sainement et logiquement admettre que, sans être « casher » en matière de schémas et ordres relationnels, il ne nous est pas possible de lutter contre Satan de façon crédible. Rappel : toute la Loi est résumée par Yeshoua en ceci : « …Tu aimeras le Seigneur, ton D.ieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force, et de toute ta pensée ; et ton prochain comme toi-même. » (Luc 10.27). »
Tout le relationnel avec D.ieu et le prochain est là avec ses exigences et ses tremplins de liberté dans la victoire ;
Voici pour votre compréhension le texte précédant celui que vous venez de lire, tel qu’il apparaît dans le livre EHAD
« …/…Voilà donc quelques expériences positives de combat spirituel. J’aimerais maintenant vous donner l’exemple d’une expérience qui, elle, ne le fut pas du tout et fit de votre serviteur un homme momentanément vaincu.
L’exposé de cette expérience nous ramène au préalable sur le terrain des conditions relationnelles bibliques. J’étais à l’époque un jeune chrétien. Je venais d’être appelé au ministère d’évangéliste et découvrais avec une joie profonde toutes les facettes de la vie de l’Esprit à travers l’exercice des dons. Nous avions fort à faire, car notre église était à présent installée à Stavelot, dans les Ardennes belges, dans une cité où jamais encore une assemblée évangélique quelconque n’avait ouvert ses portes. Mon épouse et moi en avions eu la vision lorsque nous habitions dans les murs de la future assemblée, et il nous avait fallu payer le prix en allant de l’avant pour installer les tous premiers éléments de cette œuvre pionnière. Un jour, notre pasteur prit enfin possession des murs à notre plus grande joie. Nous fûmes ainsi libérés pour un travail pionnier plus avant dans la région de Gouvy. Jules Étienne, le pasteur en question, vint me trouver un jour. Demande lui avait été faite par un pasteur de Charleroi de visiter une femme en repos dans une cité thermale toute proche, Spa.
Elle avait, adolescente, effectué un pacte de sang avec Satan, et était devenue par la suite une « épouse » de Satan. Plus tard, en fréquentant une assemblée, elle était restée liée par ces choses ténébreuses du passé et une intervention rapide était maintenant nécessaire, demandée par son pasteur dépassé par le problème.
Au jour convenu, nous avions rendez-vous avec cette jeune femme vers quatorze heures. Vers douze heures, le pasteur se présentant à la porte de notre domicile à Stavelot – Belgique, les mains et les vêtements enfarinés de plâtre, m’expliqua avec confusion qu’il avait dû intervenir dans la maison d’une femme âgée pour apporter une réparation urgente à une cheminée risquant l’effondrement. La visite à Spa semblait compromise.
Persuadé néanmoins de la nécessité de nous y rendre, puisque nous avions fixé rendez-vous à cette jeune femme et que le besoin était grand, j’insistai et nous nous déplaçâmes. Jules Etienne m’accorda le feu vert pour aller de l’avant, car il ne se sentait pas équipé pour ce genre d’intervention. Moi non plus à ce stade, mais je l’ignorais et seule ma détermination l’emporta.
Arrivés sur place, nous n’eûmes pas longtemps à chercher puisqu’effectivement la personne assise dans le salon d’accueil de l’établissement de repos nous accueillit dès notre arrivée. Nous nous dirigeâmes vers le petit appartement qu’elle occupait, et après avoir rendu grâce à l’Éternel et avoir proclamé la souveraineté du sang de Jésus, nous commençâmes l’entretien.
Je passerai les détails, mais cette jeune femme confirma effectivement l’histoire que nous connaissions déjà. La cave abandonnée, le groupe d’adolescents qui s’y réunissaient en invoquant Satan, le pacte de sang, les noces avec Satan et toute la diversité des comportements contre nature, noces lesbiennes, etc.
Cette personne que nous appellerons « Anne » était visiblement « liée » des pieds à la tête. Sur sa table de nuit un calice en or (ou plaqué or sans doute) trônait, et elle admit que c’était là un objet auquel elle était visiblement liée, car il avait servi à des libations sanglantes pour Satan.
Lorsque nous nous enquîmes de savoir si elle avait accepté Jésus, elle s’avoua et s’avéra totalement incapable de prononcer ce nom. Je lui demandai alors de prier en se repentant des œuvres du passé, en y renonçant, et, après prière d’autorité, sa gorge et sa langue furent libérées pour laisser passer le nom de Jésus comme Sauveur et Seigneur.
Quittant l’endroit, j’emmenai avec l’accord d’Anne le fameux calice et d’autres objets occultes dont j’ai oublié la nature. Sur la route du retour, désireux de proclamer la victoire de Jésus, j’écrasai ces objets au bord de la route à coups de talons, tant leur usage passé me révulsait. Le lendemain, ces choses disparurent dans une décharge publique.
La vision d’une décharge publique reste toujours pour moi une image très parlante de l’enfer. L’enfer, le lieu où tout ce qui aura été trouvé inutile pour le Royaume de D.ieu, tout ce qui aura choisi de rester souillé, tout ce qui n’aura pas eu accès à la perfection de Yeshoua, l’Oint, tout ce qui est en quelque sorte « ébréché », « rouillé », « dépareillé », pourrira pêle-mêle, dévoré et livré aux rats et vermines diverses, images des démons.
Avons-nous songé au tourment infini qui serait le nôtre si nous nous imaginions en casserole trouée, en matelas moisi, en document périmé, se corrompant les uns par les autres et régulièrement visités par la vermine, les chiens, les renards, les blattes et ceci pour l’éternité ?
Il y a bien des choses en nous dignes de la décharge publique ; l’assiette ébréchée ne nous rappelle-t-elle pas les consciences non restaurées ? Les documents périmés, qui ont eu tant de valeur et d’autorité en leur temps (un contrat, des titres, par exemple), ne nous font-ils pas penser à l’esprit dénominationnel, lorsqu’il a remplacé le réveil et le souffle de l’Esprit par des règles mortes, liberticides ?
Toute cette incapacité à pratiquer l’amour fraternel sincère et authentique s’exhalant de toutes parts du corps de Christ sous forme de gémissements, les gémissements des cœurs brisés par l’injustice, sous les oripeaux de la justice apparente ?
Tout ce sérieux hypocrite, cette assurance bien nantie de la conscience frileusement engoncée dans des garanties humaines de toutes sortes, lorsqu’elle a remplacé la noblesse, la beauté du geste gratuit, du don de soi, du pardon accordé ? Le pardon à accorder par exemple à ceux qui vous ont fait tort et qui, craignant la lumière, vous assaillent. Il est un fait que si le ciel est descendu sur la terre avec Jésus, l’enfer monte bien souvent de la terre avec les humains.
Ou bien serait-ce les hommes qui font descendre la terre aux portes de l’enfer, dans les périodes de basses eaux comme la nôtre ?
(« … Les méchants se promènent de toutes parts, quand la bassesse règne parmi les fils de l’homme. » Psaume 12.9) »
Revenons-en à notre histoire de délivrance et à ses conséquences négatives. Dans les jours qui suivirent cette première confrontation avec une ex-servante de Satan, je passai par certains des moments les plus difficiles qu’il m’eût été donné de connaître. Laissez-moi vous avouer que dans les semaines qui suivirent la libération de cette jeune sataniste, Anne, bien que me remémorant constamment à travers le souvenir de ces choses passées l’amour de D.ieu à mon égard, la détresse qui m’envahit, l’oppression, le sentiment d’échec, de solitude face aux puissances des ténèbres que je venais d’affronter, furent complets.
Je me souviendrai longtemps encore de ce matin où, totalement abruti de détresse, d’oppression spirituelle, avec la sensation d’avoir été mis au plancher, K.O., j’entrai dans l’assemblée au moment du culte. Intérieurement, je hurlais un appel au secours à tous mes frères et sœurs qui ne semblaient rien voir, rien entendre et rien être en mesure de faire.
Durant deux semaines entières, je venais de vivre un échec total, incapable, malgré la prière, de me relever, vivant jour et nuit le tourment et l’angoisse, brisé, épuisé, plein du sentiment, cependant erroné, d’un échec grave, la présence de D.ieu ayant, semblait-il, disparu.