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VOUS AVEZ DIT PROPHETE ? de HAIM GOEL / Extrait N°17. Le caractère du vrai prophète…

Le caractère du vrai prophète

 

 

Il est donc indiscutablement de la race spirituelle d’Abel, ce qui en soi écarte déjà du monde.

Sans pouvoir ici rentrer dans le détail si fouillé, Bible en main, de ce qui peut en nous être de la race de Caïn, permettez-moi de vous conseiller une fois encore le livre EHAD qui traite le sujet de façon si claire !

Sans entrer dans toutes les nuances qui font chaque homme unique, il me semble que deux choses essentielles sont à la base du caractère du prophète authentique. Deux choses fondamentales qui vont de pair avec une moralité exemplaire. Le vrai prophète est un homme droit, scrupuleux, exigeant, il se doit d’être exemplaire, il est rendu exemplaire par le feu qui brûle en lui. Ceci ne le mettra pas à l’abri de la calomnie, et la calomnie sera alors le signe qu’il est exemplaire. À l’inverse, la doucereuse et linéaire popularité…

Esaïe 44.1 à 2 : « Écoute maintenant, ô Jacob, Mon serviteur ! O Israël, que J’ai choisi ! Ainsi parle l’Éternel, qui t’a fait, et qui t’a formé dès ta naissance, Celui qui est ton soutien : Ne crains rien, Mon serviteur Jacob, Mon Israël, que J’ai choisi ».

Jérémie 1.4 et 5 : « La parole de l’Éternel me fut adressée en ces mots : Avant que Je t’aie formé dans le ventre de ta mère, Je te connaissais, et avant que tu sois sorti de son sein, Je t’avais consacré, Je t’avais établi prophète des nations ».

Car on naît (« dans le sein de ta mère, Je t’ai connu… ») avec un appel qui viendra à la lumière et transcendera l’existence elle-même après une réelle nouvelle naissance. Mais cet appel, qui initiera dès lors l’entrée dans le plan de D.ieu, va nécessiter une formation, un temps de formation. Et dans le cas du prophète, comme de toute autre sorte d’appel d’ailleurs, elle sera plus ou moins longue, forte et même très rude par moments, décisive.

Voici donc deux Écritures qui nous démontrent que Jérémie est formé « dans le sein de l’Éternel » dès avant sa naissance et que Jacob, lui, est pris en mains par D.ieu dès sa naissance. Comme pour Jérémie, je crois à cela pour tout vrai prophète.

Vous rapporterai-je une aventure saisissante vécue lors de mes 14, 15 ans ? Nous vivions en famille les fameuses années glorieuses de prospérité d’après-guerre 39/45. Un jour, en plein repas familial, je fus saisi par le décor de maison confortable qui était le nôtre dans une espèce de fausse paix matérielle, angoissante du fait du vide engendré par cette seule « paix » matérielle abondante.

Et lors d’un repas, je m’écriai littéralement :

¾ Mais comment pouvez-vous vivre ainsi avec des vies encadrées juste par le confort (et j’eus une vision de quelque chose de terrible qui viendrait, des immeubles immenses s’effondrant dans des nuages de ciment et de débris), alors que la fin du monde, de ce monde vient ? »

Ma mère blêmit et cria à mon père, effrayée plus par son garnement de fils que par ses paroles :

¾ Mais fais-le taire, il est fou.

Je crois d’ailleurs que jusqu’à ce jour ma mère me croit un peu fou et me guette du coin de l’œil parfois, comme si…

Mon père, lui, se tint en silence mais pas indifférent…

Lorsqu’un certain 11 novembre nous vîmes s’effondrer les Twin Towers à New-York m’est revenue en mémoire cette vision de mes 15 ans jamais oubliée. Perception prophétique avant même de connaître le salut ? Je le pense.

Le prophète

1/ C’est un être d’une extrême sensibilité et d’une intelligence souvent déroutante.

David contrefaisant la folie chez les Philistins est un exemple d’adaptation saisissante à une situation extrême. Lisons 1 Samuel 21.10 à 15.

« David se leva et s’enfuit le même jour loin de Saül. Il arriva chez Akisch, roi de Gath.

Les serviteurs d’Akisch lui dirent : N’est-ce pas là David, roi du pays ? N’est-ce pas celui pour qui l’on chantait en dansant : Saül a frappé ses mille, et David ses dix mille ?

David prit à cœur ces paroles, et il eut une grande crainte d’Akisch, roi de Gath. Il se montra comme fou à leurs yeux, et fit devant eux des extravagances ; il faisait des marques sur les battants des portes, et il laissait couler sa salive sur sa barbe.

Akisch dit à ses serviteurs : Vous voyez bien que cet homme a perdu la raison ; pourquoi me l’amenez-vous ?

Est-ce que je manque de fous, pour que vous m’ameniez celui-ci et me rendiez témoin de ses extravagances ? Faut-il qu’il entre dans ma maison ? »

J’ai connu exactement la même expérience sur un navire conduisant 2 ou 3 mille musulmans à la Mecque et où ma vie s’est trouvée en un instant en grand danger (voyez Keh. 1).

David était un être sensible et intelligent. Il fut un des plus grands prophètes annonciateurs de Christ, et il était doué de grande sensibilité. Attention, pas de sensiblerie ; il existe un gouffre entre les deux. Ses prouesses à la harpe dirigées par l’Esprit de D.ieu pour calmer Saül en témoignent. Au passage, quelle perche tendue à Saul par son D.ieu !

Plus il y a de sensibilité, plus il y a de sollicitation à s’adapter et plus le potentiel d’intelligence croît. Nous avons tous UN ÉNORME POTENTIEL intellectuel, mais tous ne le développent pas de façon identique. Chacun est original, est un original qui n’est comparable à nul autre.

Bien, le prophète est un être particulièrement sensible, et donc à la fois très en éveil à tous égards et très en repli dans les profondeurs pour y laisser infuser ce qui doit infuser.

Il fait toujours de ce fait partie des individus (s’il est un vrai prophète et non un ersatz comme on en rencontre tant) qui déroutent, qui peuvent certainement agacer et même franchement énerver, au point qu’il faille les éliminer. La Bible est pleine de cela, le contemporain évangélique aussi. Ce qu’il manifeste, rien que dans son comportement, engendrera, je l’ai dit, agacement et puis méfiance car « il n’est pas, n’est jamais, dans le cadre ». Et souvent cela le conduira au rejet.

Dans le monde, on rencontre le pendant de cela avec ce genre de personnes, certains surdoués ayant échappé au formatage intellectuel commun du fait d’une sensibilité et d’un vécu en forme « d’être ailleurs » quasi permanent.

Un refuge car, répétons-le, hypersensibilité oblige. Ce sont souvent, ou ils paraissent souvent être, de grands excentriques, car ils déroutent.

Juste une parenthèse, lorsque Rimbaud, qui se voulait voyant, écrit : « Millions d’oiseaux d’or, Ô future vigueur, est-ce là que tu t’exiles et tu dors ? », ne faisait-il pas allusion à une réserve d’êtres hypersensibles (les oiseaux d’or) que D.ieu se garde en réserve, pour activer un jour prochain son génie de créateur durant le Millenium ? Je le crois et donc forcément il prophétise…

Nous verrons au retour de Yeshoua !

Une parenthèse encore, les autistes, dont on parle tant en ces jours, ne sont-ils pas tout simplement des hypersensibles en retrait d’un monde si matériel, si brutal et grossier, et ne le sont-ils pas pour infuser autre chose dans leurs profondeurs ? Dès lors, qu’en serait-il lorsque ces êtres mis en retrait viendraient à vivre en surface ? Soit ils mourraient, soit ils mettraient les pieds dans le plat, et alors…

Personnellement, durant ma scolarité, j’ai connu ainsi deux mises au ban de la part de mes condisciples qui, me disaient-ils, « ne supportaient pas ma façon de réfléchir ».

Il est ressenti (le prophète) comme dangereux car imprévisible, puisque soumis à l’Esprit. (Combien de fois ma femme ne m’a-t-elle pas dit :

¾ Haïm, tu mets partout et tout le temps les pieds dans le plat… ?)

Le prophète met les pieds dans le plat, et pour cela il déplaît, dérange, hérisse. Souvenez-vous de l’exemple de la pastorale déjà écrit plus haut.

Ce type de prophète abonde dans l’Écriture. Songeons simplement à Nathan face à David puisque nous avons déjà choisi un modèle. Nous l’avons lu plus haut, il a vraiment mis les pieds dans le plat. Songeons à Agabus : annoncer une famine ou annoncer à un apôtre ce qu’il annonce à Paul en Actes 21.10-11, c’est mettre les pieds dans le plat.

Lorsque Daniel annonce au roi Nebucadnetsar ce qu’il lui annonce en Daniel 2 et 4, c’est mettre les pieds dans le plat.

Les exemples surabondent dans la Bible, et tout prophète avec un véritable caractère de prophète met toujours les pieds dans le plat et de ce fait dérange, dérange beaucoup. Le prophète est aussi doté d’un discernement puissant.

Il est particulièrement sensible à ce qui est vrai, qui est de facture authentique. On ne l’attrape pas avec du miel doux. C’est ce discernement qui lui fait « traverser les murailles » et voir ce qu’il faut voir ; c’est pourquoi on l’appelle aussi le voyant. Il est un instrument délicat de précision et de justice dans les mains de l’Éternel.

Et voici ce qui me permet d’aborder le deuxième aspect du caractère du prophète :

2/ Il est ferme, construit, inébranlable.

D.ieu prendra le temps de lui former un caractère trempé dans l’acier, alors qu’au départ il est, souvenez-vous, hypersensible et même de ce fait hyperémotif, voire peureux à la base (Jonas..), d’une peur qu’il devra apprendre à dépasser et contrôler en devenant un héros, à l’opposé de sa nature sensible. Il ne craint dès lors ni la colère des hommes (ou des femmes – Jézabel, jamais loin du prophète pour l’attaquer) ni le rejet ni même la mort. Nous avons tous en tête cette Écriture qui nous dit (Ézéchiel 3.9) : « Je rendrai ton front comme un diamant, plus dur que le roc. Ne les crains pas, quoiqu’ils soient une famille de rebelles ».

Voyez Jean-Baptiste, quelle profonde sensibilité spirituelle mêlée de courage il lui fallut pour abandonner sa position héréditaire de sacrificateur – il était fils de Zacharie, sacrificateur, de la race des Cohen par sa mère (Luc 1.5 à 9) – pour aller errer dans le désert ; et quel courage, quelle détermination à crier à la cantonade : « REPENTEZ-VOUS ! » ou pour mettre les pieds dans le plat concernant Hérode et la femme de son frère Philippe.

Quelle sensibilité spirituelle pour déclarer face à Jésus : « Voici l’agneau de D.ieu, qui ôte le péché du monde » (Jean 1.29) et quel courage mêlé d’humilité (donc de sensibilité sans sensiblerie, car la sensiblerie dévoile en fait de l’orgueil et du centrage sur soi, ce qui ne nécessite aucun courage et qui est l’apanage des prophètes de cour… déguisés souvent en agneaux « raisonnables », « acceptables ») lorsqu’il déclare n’être pas digne de délier, en se baissant, la courroie des souliers de Yeshoua (Marc 1.7).

Voilà le modèle du prophète et de tous les prophètes authentiques d’hier et d’aujourd’hui.

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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