Ce jour-là, des années avant de venir au salut, je sus que je servirais D.ieu, sans avoir la moindre idée de ce que serait ce service, ET JE PASSAI DES ANNÉES À APPRENDRE LE COURAGE au prorata de ma nature de « petit bourgeois », du fait de mon milieu familial et de ce que je devrais vivre plus tard.
Ainsi donc, dès le sein de ma mère, D.ieu m’avait formé (Jérémie 1.5) et je pris aussi conscience qu’au travers de mon invraisemblable et étrange parcours professionnel et de toutes les souffrances solitaires engendrées par ce parcours, D.ieu forgeait un caractère.
Les écoles de prophètes, qu’est-ce-que c’est ? « C’est pourquoi ? »
Voilà une question qui titillera toujours et tout de suite, et avec quelle célérité, la curiosité des amateurs d’annonces prophétiques en tous genres, bon genre et mauvais genre, de ce temps où tout doit se vivre en accéléré et en jouissance de sensationnel (sens–ationnel).
Point premier, autant le dire tout de suite :
Il n’y a jamais eu d’écoles de prophètes au sens où nous comprenons le mot « école ».
Lisons trois passages du Tana’h.
Lisons 1 Samuel 10.5 : « Après cela, tu arriveras à Guibea Élohim, où se trouve une garnison de Philistins. En entrant dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes descendant du haut lieu, précédés du luth, du tambourin, de la flûte et de la harpe, et prophétisant eux-mêmes. »
1 Samuel 10.10 : « Lorsqu’ils arrivèrent à Guibea, voici, une troupe de prophètes vint à sa rencontre. L’esprit de D.ieu le saisit, et il prophétisa au milieu d’eux. »
1 Samuel 19.20 : « Saül envoya des gens pour prendre David. Ils virent une assemblée de prophètes qui prophétisaient, ayant Samuel à leur tête. L’esprit de D.ieu saisit les envoyés de Saül, et ils se mirent aussi à prophétiser eux-mêmes. »
Il s’agissait de troupes de prophètes, et le sens de ces attroupements a été interprété erronément en maints lieux comme écoles de prophètes.
Je connus jadis l’éveil au retour des cinq ministères, mais je vis aussi les choses les plus aberrantes à ce sujet, et une des aberrations les plus redoutables fut de vouloir développer une forme d’autorité humaine d’écolage pour conduire tel ou tel, supposé avoir un appel, vers tel ou tel ministère censé être déjà un « maître » en la matière. Il y avait là l’amorce de quelque chose de biblique, mais pratiqué non sous l’inspiration divine, mais par seule déduction et application intellectuelle, l’amorce de terribles petits drames et échecs.
Je connus cela dans une équipe prétendument apostolique de gens de bonne volonté mais égarés par un état d’esprit intellectualisant, et ainsi on accepta le fait que j‘avais probablement un ministère d’évangéliste, … car au fond je l’avais fait connaître. On ne discerna donc pas ce qui était, ou on refusa de voir, car au fond le but était de me faire rentrer dans le cadre de cette équipe selon des critères d’hommes.
L’ « apôtre-leader » décida de me confier comme « apprenti évangéliste » que j’étais pourtant déjà, car appelé quelques années auparavant ; dans le sillage d’un évangéliste américain chevronné de son équipe, jusqu’au jour où je découvris les limites humaines de ce modèle humain affligé de problèmes d’impureté sexuelle, passagère certes, mais sérieux…
La leçon de D.ieu était là, bien claire, car C’EST LUI, D.IEU, QUI FORME LE VOULOIR ET LE FAIRE (Ph. 2.13) ET FORME ET APPELLE L’HOMME DE D.IEU QUE L’ÉGLISE, TOUTE L’ÉGLISE, RECONNAIT ENSUITE, CAR SES FRUITS SONT VISIBLES.
Cette équipe s’était fourvoyée de « bonne foi » mais en ignorant l’Écriture qui dit : « Maudit soit l’homme qui se confie dans l’homme » (Jérémie 17.5).
J’ai donc quitté cette étrange école de ministères, qui avait en extérieur toutes les allures du sérieux et d’un vécu chrétien sobre, bien que curieusement contrôlée par un fatigant esprit de sérieux qui lui ne venait pas de D.ieu, et qui se disait dirigée par un apôtre, dont d’ailleurs je n’ai jamais connu la puissance qui accompagne normalement un tel ministère. Tout dans la « caboche », rien de la Bible vivante.
Il n’y a jamais eu d’écoles de prophètes ni d’écoles d’apôtres ni d’écoles d’évangélistes ni d’écoles de docteurs ni d’écoles de pasteurs, si ce n’est la venue au ministère de disciples selon la Formation dite « en marchant », sur le modèle biblique tel que Yeshoua l’a pratiqué. Avant Lui, Elie avec Élisée, après Lui, Paul et ses disciples en formation. Nul doute que ce principe typiquement hébraïque et dont la trace subsiste jusque dans le judaïsme d’aujourd’hui fut aussi pratiqué par Pierre, tous les disciples de Yeshoua, et probablement assez en avant dans l’histoire de l’Église primitive. Je vous renvoie aux messages issus de cette Formation en Marchant sur le site leve-toi.com, où vous les trouverez aisément.
Revenons-en à nos troupes de prophètes évoquées par Samuel.
Croyez-vous vraiment que des « apprentis prophètes » recevaient là une formation pour devenir de bons prophètes patentés avec, pourquoi pas, un diplôme comme nos habitudes d’écoles bibliques l’ont enfourné dans nos esprits depuis si longtemps ?
Celui qui était saisi par l’Esprit prophétisait et il ne le faisait de façon crédible aux yeux de D.ieu que dans la mesure où il avait intégré très profondément ce commandement de D.ieu qui veut que l’esprit des prophètes soit soumis aux prophètes.
Moi-même, de longtemps appelé au ministère de prophète, j’ai vu bien des « descentes » de D.ieu se bloquer dans mon esprit et dans ma gorge, jusqu’à ce que j’aie intégré et pratiqué foncièrement le fait que l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes.
Lorsqu’un ou plusieurs prophètes véritables étaient absents à l’horizon, j’ai choisi de soumettre systématiquement toutes mes directions de ministère à la prière de l’église locale en ses composantes adultes. L’essentiel est l’humilité du prophète et sur les troupes de prophètes évoquées en 1 Samuel 10 ou 19, c’était l’Esprit qui venait ou ne venait pas. Personne ne pouvait provoquer cela, le « fabriquer ». Mais ce qui était appris à ces jeunes prophètes potentiels était l’humilité et l’interdépendance, comme celle vécue bien plus tard à Antioche entre prophètes, docteurs, pour réceptionner la pensée de D.ieu pour Paul et Barnabas.
Comprenez-vous ? Nous sommes si loin de la désastreuse expérience du disciple dont j’ai raconté la calamiteuse performance charnelle supposée spirituelle au point 5/ du chapitre « Les Ersatz », plus haut dans ce livre, savoir la tragédie d’êtres abusés par l’orgueil d’un vrai prophète devenu faux prophète…
Ce qui précède concernant le sens majeur de ces « troupes » de prophètes, savoir l’apprentissage de la soumission mutuelle qui devait tant plaire à l’Éternel, nous fait évidemment penser qu’Il devait gratifier grandement ces prophètes en vraies prophéties (tout n’est pas rapporté dans la Bible…). Il y a un épisode troublant en 1 Samuel 19.24 où l’on voit le roi Saül visité par un esprit de prophétie alors qu’il se trouve parmi des prophètes : « Il ôta ses vêtements, et il prophétisa aussi devant Samuel ; et il se jeta nu par terre tout ce jour-là et toute la nuit. C’est pourquoi l’on dit : Saül est-il aussi parmi les prophètes ? »
Et un autre, qui précède celui-ci, déjà avec Saül :
1 Samuel 10.10 : « Lorsqu’ils arrivèrent à Guibea, voici, une troupe de prophètes vint à sa rencontre. L’esprit de Dieu le saisit, et il prophétisa au milieu d’eux. »
L’explication de cela est à mon avis que Saül parmi cette équipe de prophètes humbles et soumis les uns aux autres vécut cette expérience comme une leçon, une perche tendue en vue de le voir revenir de son choix caïnique de ne pas se soumettre à l’Éternel.
Quel contraste avec la danse de David devant l’arche en 2 Samuel 6.14… Là éclate la vraie liberté, l’enthousiasme de l’être soumis de cœur à D.ieu.