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Vu l’intérêt suscité par le livre de A. Katz (au point d’être piraté froidement sans autorisation sur certains sites !) et l’intérêt général sur le sujet apostolique, un signe prophétique , je réalise que ce que j’ai prophétisé dans le chapitre 5 de mon livre Kéhila/Ecclésia (bientôt en ebook sur ce site) sur ce sujet voici déjà des années est d’actualité brûlante. Notre temps d’immense corruption en la matière (faux apôtres qui abondent, ainsi que faux prophètes, évangélistes, etc) ne doit pas nous décourager mais nous faire voir la perfection de ces ministères qui participeront dans leur expression purifiée au gouvernement du Messie dès son retour proche. J’ai donc replongé mes regards dans ce que l’Esprit de D.ieu me faisait écrire il y a déjà 16 ans sur le sujet de l’apôtre. Il est capital de relire ces choses si complémentaires au travaux de mon ami défunt Art Katz, et conçues plus au niveau d’un vécu. Elles accompagnent puissamment, à mon sens, ce qu’en disait Art Katz. Bonne et puissante lecture…Mais attention, décapant ! Lors de sa publication ce livre fut refusé par une Centrale de Diffusion évangélique bien connue. Trop, vrai, trop biblique, trop dérangeant sans doute ! Shalom! H.Goel

By 4 mars 2020Doctrine

Shalom !

Chapitre 5 du livre Kehila /Ecclésia, Tome 1 (diffusé sur ce site en Boutique)

Vous avez dit « apôtre » ?

En préambule à ce chapitre où je ne prétendrai pas dire tout ce qui est à dire sur ce ministère essentiel mais seulement développer certaines choses qu’il me semble nécessaire de dire aujourd’hui plus spécialement, laissez-moi attirer votre attention sur quelque chose de fondamental. Si depuis la Réforme l’Esprit de D.ieu a tenté de restituer à l’Eglise les cinq ministères souvent mis à mal, étouffés, déformés par des contextes pyramidaux, l’actuel accent mis sur la restauration du ministère apostolique est en train de coïncider avec un autre élément majeur.

Il s’agit de l’acceptation de plus en plus large dans une bonne partie du corps de Christ de la nécessité de rendre à César ce qui est à César et à D .ieu ce qui est à D.ieu. La restauration profonde et hélas quelquefois aussi sujette à de malheureux dérapages des racines hébraïques de notre foi fait partie de ces choses remises à D.ieu aujourd’hui.

Il y a coïncidence entre ces deux grands faits : les retrouvailles avec d’authentiques ministères apostoliques et bibliques et la reconnaissance par l’Eglise de ses vraies racines bibliques et donc messianiques. Il est donc évident que la pleine restauration du ministère apostolique exclusivement biblique se fera d’abord dans un cadre messianique. Je ne nie pas qu’il existe des ministères apostoliques non issus d’une mouvance messianique. Loin de moi cette pensée! Mais j’ose affirmer que la pleine signification biblique et la portée réelle, profonde, révélée du ministère apostolique ne pourra être rendue sans admettre cette coïncidence avec la restauration des racines hébraïques de l’Eglise.

Je crois qu’un leadership juif messianique en pleine expansion va  obliger l’Eglise et vite, à toujours plus de remises en question.

Je crois aussi avec force que le véritable mouvement messianique n’est pas ethnique mais que Juifs et Gentils y trouveront place à part égale car ce mouvement est avant tout un mouvement de l’Esprit et non d’une caste ou d’un parti.

Le mouvement messianique de l’Esprit va ouvrir deux choix : le premier qui est le mauvais choix, consistera à aller dans une direction charnelle déplaisante qui exclurait les uns au profit des autres. C’est ce que l’Eglise fit au détriment de toute trace vivante et respectée d’une vie juive, durant des siècles, hélas. Le monde juif messianique pourra  être tenté par un  retour de balancier (et l’est déjà certainement en quelque milieu). Espérons de tout cœur que cela ne sera le fait que d’une minorité. Il y a une deuxième voie bien plus positive et créatrice de vie. C’est celle dont j’ai déjà évoqué l’existence plus haut. Elle consiste à vivre ce temps charnière et prophétique essentiel comme une œuvre de D.ieu et non des hommes. Une œuvre où Juifs et Gentils (greffés sur l’olivier franc, ne l’oublions pas)  iront ensemble sous l’onction. Prêts ?

 

Puis-je par ailleurs écrire ce que je viens d’écrire sans vous restituer une partie du texte déjà présenté dans l’ introduction ?

Il y a là une expérience prophétique dont le contenu vient avec bonheur souligner la pertinence de ce qui précède. Voici donc ce texte que vous avez lu dans l’introduction. Rappelez-vous, le Seigneur m’avait convoqué à Jérusalem pour un temps de prière et de révélation très spécial après un temps de prière en famille…

 

«  …/… Grâce à un contact suisse je connaissais le souhait exprimé par un couple vivant à Jérusalem de nous connaître depuis plus d’un an. L’occasion était offerte et je les contactai car je ne disposais pas de logement à Jérusalem à l’époque. Ils acceptèrent de me recevoir durant une semaine au cours de laquelle je souhaitais prier et me mettre à l’écoute de D.ieu puisque j’étais venu pour cela sur son ordre.

D.ieu  me parla d’abord au travers des circonstances durant toute la semaine où je demeurai sur place.

J’avais complètement oublié de faire prolonger mon passeport et si j’avais pu rentrer en Israël il me serait impossible d’en sortir sans un passeport  en ordre. Dès le lendemain de mon arrivée je me rendis au ministère concerné par ce problème… pour constater que celui-ci était fermé pour cause de grève. Et en Israël lorsqu’une grève commence… Je compris très vite que je n’aurais pas accès à temps aux services ad hoc en vue de régler mon problème et que mon retour en avion sept jours plus tard allait être compromis. J’étais assez démuni financièrement et donc très limité. Que faire ? Je savais que D.ieu avait le contrôle mais aussi qu’Il avait permis ceci afin que cela me parlât. Et cela me parla. J’eus la sensation au fond très désagréable d’être comme mis en prison par les circonstances et que cela avait vraiment à voir avec ce que D.ieu avait à me révéler.

Les paroles de l’apôtre Paul me vinrent à l’esprit : :« Paul, apôtre, dans les chaînes… » avec une force et une précision indiscutable. « C’est ce que je vais exiger te concernant ici dans un certain futur, si tu acceptes ce que j’attends de toi et ce que je vais te révéler » me dit alors le Seigneur.

 

Qu’allait me révéler le Seigneur ? Je le sus quelques jours après en priant avec le couple ami qui me recevait chez lui.

Voici : dans un temps de prière donc, une vision me fut donnée. Je vis une espèce d’esplanade. Quelque chose qui ressemblait à l’esplanade du Temple à Jérusalem. Il ne s ‘agissait pas de cela mais d’un symbole. Cette esplanade était vide. Il y manquait une construction, un temple. Je songe ici  et maintenant à cette Ecriture de 1 Corinthiens ch.3 v.16 qui dit : « Ne savez-vous pas que vous êtes le temple de D.ieu et que l’esprit de D.ieu habite en vous ? »

Le Seigneur me dit alors : « La gloire apostolique a quitté Jérusalem il y a tant de siècle et ta vision de l’esplanade duTtemple, vide, complètement vide en est le symbole ! Le temps est venu pour ramener cette gloire apostolique et ce sera le départ pour une nouvelle onction et une  œuvre puissante à partir d’ ici et sur le plan mondial. Veux-tu revenir ici maintenant et participer à cela ? Je t’y invite. Réfléchis car ce sera à hauts risques et il faut être prêt à perdre sa vie pour cela. »

 

   Je vis alors les rues de Jérusalem partiellement en ruines, marquées par les traces violentes de féroces combats et je compris que l’œuvre apostolique, messianique et de puissance préparée par le Seigneur se déroulerait en partie en même temps que des temps très troublés. Et nous savons tous lesquels. Ils sont proches.

 

Ma réponse faite au Seigneur fut évidemment celle que l’on imagine aisément car arrivé à ce point comment pourrait-on refuser ? »

 

Allons à présent plus avant et laissez-moi vous entraîner dans la Parole de D.ieu en Ésaïe 32 versets 1 et 2 :

 

 « Alors le roi régnera selon la justice, et les princes gouverneront avec droiture. Chacun

d’eux sera comme un abri contre le vent, et un refuge contre la tempête, comme des courants d’eau dans un lieu desséché, comme l’ombre d’un grand rocher dans une terre altérée. » 

 

Nous avons ici, selon un rhéma qui m’a été donné un jour, une admirable description prophétique, même si elle tient en quelques simples mots, du gouvernement divin sur toute la terre pendant le Millenium tout proche maintenant, juste après le retour de notre merveilleux bien-aimé  Messie à Yeroushalaïm, très bientôt.

 

Quelques mots sur le roi et les princes qui « domineront avec droiture » .

Ils ont des qualités très particulières.

 

Ces qualités sont :

« Abri contre le vent »

« Refuge contre la tempête »

« Courants d’eau dans un lieu desséché »

« Comme l’ombre d’un grand rocher dans une terre altérée ».

 

Alors que je lisais ce passage un jour passé, il y a déjà quelques années, quelque chose m’a sauté au visage : il y avait là les qualités fondamentales des cinq ministères d’Éphésiens 4.

   « Abri contre le vent » :

le ministère pastoral, ministère de soin, de protection de ce qui est encore vacillant, fragile, inconscient des dangers. Dans les montagnes, les bergers érigent des murets de pierre, des enceintes pour protéger les agneaux du vent  et des loups qui pourraient les détruire. Une forme de « ministère maternel » pour le départ de la vie chrétienne avec une connaissance pertinente et éprouvée des besoins d’un « bambin ». Un bambin est en danger de mort si l’on n’y veille. La mort rôde souvent aujourd’hui avec efficace, faute de pasteurs authentiques.

   « Refuge contre la tempête » :

le plus gros orage de notre existence est le plus souvent le temps de confusion et de détresse qui précède généralement une conversion. Et plus tard lorsqu’un orage éclate dans la nuit d’un jeune converti, ce qui ne manque pas d’arriver, c’est le plus souvent le ministère dynamique, puissant, juvénile de l’évangéliste qui dresse un abri contre l’orage qui menace d’engloutir la personne qui est sur le chemin du salut, ou le converti assailli par Satan et prêt d’abandonner la route.

   « Comme des courants d’eau dans un lieu desséché » (notez le pluriel qui indique non pas un mais plusieurs ministères) :

il s’agit nécessairement de deux ministères dont la fonction est de rafraîchir, de conduire plus loin, plus avant, plus profond, en apportant aussi si nécessaire un temps de repos pour l’esprit, pour l’âme. Pour l’âme consacrée qui n’a pas peur du prophète dit « de malheur », par opposition au prophète de coussinet, le ministère prophétique sera toujours un vrai rafraîchissement par rapport à tous les questionnements cruciaux. Le prophétisme authentique constitue aussi un rafraîchissement pour l’homme égaré.

Un exemple dont le récit complet apparaît dans le chapitre intitulé : « Vous avez dit puissance ? » :

Il me revient à l’esprit parmi cent autres souvenirs celui de cette toute jeune fille dans cette église qui se présenta à moi, petit bout de femme déterminée, avec le discours suivant :

 

« Cher frêêêre ! Alors, voici. Enfin, voilà ! Je dois entamer des études de professeur de musique dans quelques semaines. C’est une certitude, D.ieu a largement confirmé la chose à mon cœur ainsi que par bien des prophéties et paroles de connaissance (elle avait dû les arracher de force pour les obtenir à voir son attitude impérieuse !). Veuillez prier pour moi et bénir cela, s’il vous plaît ! » s’exclama-t-elle à peu près.

 

Long silence après le tonnerre…

Depuis mon mètre quatre-vingt-huit, je considérai ce petit bout de nerfs campé devant moi comme un marbre aux yeux d’acier. Et la parole suivante sortit calmement, paisiblement même: « Ma petite soeur, vous ne serez jamais professeur de musique. D’ici peu de temps, quelques mois tout au plus, vous serez mariée à un missionnaire et vous partirez en mission dans un pays étranger. Voici ce que le Seigneur me demande de vous déclarer. » La jeune fille rejeta avec dédain et colère, on s’en doute, la prophétie que je lui communiquai.

 

Bien sûr, vous devinez plus ou moins la suite. Une année après, alors que je marchais avec un ami réhov Ben Yehouda à Jérusalem, je fus percuté dans le dos par une petite voix suppliante et timide: « Frère Angot, frère Angot…  » Je me retournai. Un couple me souriait. Je ne reconnus pas la jeune fille tout de suite. Elle se présenta et me dit: « Vous aviez raison, frère, quand vous avez prophétisé sur moi. »

Elle me présenta le géant blond qu’elle avait à son bras, un jeune Finlandais et me dit: « Voici mon mari. Nous sommes mariés depuis quelques mois et nous sommes missionnaires parmi les Arabes de Jérusalem-Est. »

Dans ce cas-ci le rafraîchissement du prophète fut assez rude mais nécessaire et porteur de bons fruits qui évitèrent à la chère jeune femme de s’égarer dans le sec corridor d’une vie gâchée.

 

L’autre ministère qui me paraît être un authentique ministère de rafraîchissement est celui du docteur biblique, c’est-à-dire qui enseigne dans un esprit de révélation. Je parlerai dans le tome 2 de « Kehila-Ecclesia » du ministère de docteur et il y a beaucoup de choses à dire à ce sujet.

 

Je connais personnellement un docteur francophone qui est plus que probablement un  cadeau de D.ieu à l’Église qui écoute aujourd’hui ce que l’Esprit a à nous dire concernant l’actuel mouvement prophétique qui conduit à la restauration de nos racines israélites, de notre héritage, riche, ancien et trop longtemps rejeté. J’ai nommé Philippe Rochat qui est, j’en ai été témoin plus d’une fois, une source de rafraîchissement particulièrement abondante pour l’Eglise par ses enseignements inspirés et non simple bibliothèque ambulante.

La dernière qualité  et le dernier ministère évoqués dans Ésaïe 32 verset 2 sont aussi les plus mystérieux au premier abord :

« L’ombre d’un grand rocher dans une terre altérée ».

 

Le rocher, c’est bien évidemment Yeshoua Hamashiah, Jésus le Christ. « Un grand rocher » dit l’Écriture, le rocher des siècles, le seul rocher planté dans l’aridité et le désert de nos existences impropres au royaume de D.ieu jusqu’à ce que nous soyons entrés par la porte étroite. C’est aussi le grand rocher refuge de nos échecs selon 1 Jean 2 v.1  « …/…Et si quelqu’un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste »

Qu’est-ce que l’ombre de ce grand rocher ? Et tout d’abord, qu’est-ce qu’une ombre ? Tout d’abord, une ombre ce n’est rien, ce n’est personne.

Laissez-moi dès lors, dans la foulée, tout de suite vous citer 1 Corinthiens 4 versets 9 à 13 :

   « Car D.ieu, il me semble, a fait de nous, apôtres, les derniers des hommes, des condamnés à mort en quelque sorte, puisque nous avons été en spectacle au monde, aux anges et aux hommes.

    Nous sommes fous à cause de Christ ; mais vous, vous êtes sages en Christ ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts. Vous êtes honorés et nous sommes méprisés !

    Jusqu’à cette heure, nous souffrons la faim, la soif, la nudité ; nous sommes maltraités, errants çà et là ; nous nous fatiguons à travailler de nos propres mains ; injuriés, nous bénissons ; persécutés, nous supportons ; calomniés, nous parlons avec bonté ; nous sommes devenus comme les balayures du monde, le rebut de tous jusqu’à maintenant. »

 

Voyez la fin de la lecture : « les balayures du monde, le rebut de tous. »

 

Oui, l’ombre du rocher représente le ministère apostolique. Faut-il vous convaincre, après cette lecture d’1 Corinthiens 4 versets 9 à 13, que le ministère apostolique est probablement le ministère le plus exposé au rejet, aux souffrances, au mépris et que plusieurs ont fait naufrage avec ce ministère qui leur était destiné car ils ont cherché à établir des « trônes »?

 

Si le prophète authentique est le plus souvent rejeté, persécuté cruellement (certains tentent d’y échapper à n’importe quel prix… et se fourvoient dans un ministère au rabais, décevant pour le corps entier, l’apôtre le sera encore plus s’il reste authentique. La compromission politicienne, les ambitions de « trône » pour un prophète disqualifient elles aussi ce beau ministère porteur de lumière). L’authentique et courageux ministère prophétique deviendra le plus souvent, si pas toujours, la cible d’un esprit de Jézabel notamment. Esprit  auquel il s’oppose complètement, de par sa nature, dans le monde spirituel.

Le prophète est représenté à son apogée par Yeshoua dont tout le comportement et les paroles souvent osées et nécessaires mais profondément porteuses d’un élan prophétique le conduiront à de rudes affrontements avec le monde et l’esprit religieux.

J’en sais  à mon niveau quelque chose aussi et les sots qui n’ont pas su identifier la cause profonde de la haine que me portèrent certaines Jézabel coalisées, rusées et menteuses, devraient réfléchir. Pour comprendre, il faut à certains beaucoup de recul, de temps, à d’autres moins,  mais  l’inévitable jugement de D.ieu fera toujours voir qui est qui et quoi fut quoi.

 

A Jérusalem, je « dispose » ainsi d’une espèce de portier qui répand sur moi des horreurs depuis des années et qui de par ses fonctions est en contact avec une bonne part de ce qui débarque comme serviteurs de D.ieu à Jérusalem. C’est un homme que nous aidâmes jadis et dont nous dûmes déplorer des comportements indélicats. Celui-ci pour nous remercier à sa manière de notre patience mêlée de fermeté et d’amour de la vérité « siège volontiers aux portes de la ville » pour me discréditer et jeter le trouble sur ma réputation. Il méprise aussi publiquement mon ministère prophétique. Il est aussi étonnant de constater à quel point des comportements dégénérés trouvent aisément des auditeurs complaisants. Ah, la Francophonie d’aujourd’hui et sa terrible faiblesse de caractère !

Orgueil et jalousie sont les armes de ce pauvre homme. Terrible responsabilité spirituelle que la sienne. Un jour D.ieu lui fera voir tout ce qu’il a brisé par sa méchanceté dans le relationnel du corps et tout ce en quoi il aura freiné l’œuvre du Seigneur en brisant ou polluant des cœurs. Pauvre homme, devoir un jour récolter en les contemplant les fruits de son ministère d’hypocrite. Triste récompense !

 

Mais comme nous l’avons lu en 1 Corinthiens 4 v. 9 à 13 et comme le Livre des Actes, les diverses épîtres nous l’enseignent largement, l’apôtre en un certain sens, est le ministère le plus proche de Christ pour le rejet, la petitesse  dans le visible et la souffrance. Quelles luttes ne dut pas mener l’apôtre Paul pour défendre son ministère clairement méprisé et constamment attaqué par de faux apôtres de son époque dont le jugement de D.ieu n’a retenu en apparence aucun fruit durable si on s’en tient à la Bible. Pour nous tous aujourd’hui, Paul est un homme fameux.

Il était sans doute très loin d’apparaître comme le « Grand apôtre » Paul qu’il fut  avant que son histoire rapportée durant des siècles au travers des Saintes Ecritures ne nous parvienne en la magnifiant.

L’apôtre n’est qu’une ombre, l’ombre d’un rocher. L’ombre est le reflet sans relief du roc. L’ombre, c’est un rien et en même temps ce rien se doit d’être identifié (c’est la nature d’une ombre) au plus prêt à celui dont elle est l’ombre. Ombre de Christ : n’être rien et vivre dans l’intimité la plus extrême du maître, dans sa souffrance. Paul n’a-t-il pas écrit cette phrase étrange et empreinte d’une extraordinaire noblesse mêlée d’humilité : « Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous ; et ce qui manque aux souffrances de Christ, je l’achève en ma chair, pour son corps, qui est l’Eglise » (Colossiens 1 v.24).

Si proche de Lui pour les souffrances, ombre du rocher.

Mais n’en restons pas là ! dites-moi où une fleur, de la verdure, se risquent-elle à pousser en plein désert ou simplement vers quoi se dirigera toujours un homme condamné à mort par la soif dans un désert ? Où la vie a-t-elle une chance de démarrer ou se poursuivre dans un désert ? A l’ombre d’un rocher. Les fondements de l’œuvre authentique de Christ ne peuvent également apparaître qu’à l’ombre du rocher.

 

Traduction et c’est pourquoi il est écrit en 1 Corinthiens 12 verset 28 :

 

« D.ieu a établi dans l’Église en premier lieu des apôtres,… »

 

D.ieu donne toujours la primauté à ce qui est petit d’apparence. David n’était même pas présent dans la maison de son père lorsque Samuel y vint pour oindre le futur roi d’Israël. C’est pourtant lui qui fut choisi.

Christ a quitté sa demeure divine pour venir comme le plus petit, le plus anodin de tous les hommes dans un contexte nettement moins poétique que celui représenté par les petites crèches de Noël. Probablement dans une caverne sombre malodorante et inconfortable.

Mesdames, laquelle d’entre vous irait accoucher dans un tel endroit aujourd’hui ? Il fut le plus petit, le plus négligé, et dans quelle époque ! Dans une époque où un roi faisait massacrer des centaines d’enfants innocents à cause de lui. Charmant accueil terrestre pour le Roi des rois!

Il fut l’homme le plus petit, l’homme le plus méprisé, le plus sujet à l’injustice et la Croix fut évidemment un sommet à ce sujet. Mais finalement D.ieu l’a élevé en souveraineté sur toutes choses. Une autre qualité majeure de l’apôtre se dégage à la lumière de tout ceci :

 l’humilité. Mais attention, pas une humilité construite avec de bonnes résolutions bien humaines. Ce type d’humilité vole toujours en éclat au jour où elle est éprouvée. Il doit s’agir d’une humilité qui marche en nous en provenance de la nature de D.ieu.  Cette humilité-là doit être donnée par D.ieu au fil et au terme d’un processus de brisement mystérieux dans chacune de nos vies. Cette humilité-là doit être capable d’écouter les discours les plus difficilement supportables sans broncher et en aimant de l’intérieur. Voici l’humilité donnée par D.ieu. C’est celle qui nous révèle plein d’amour intérieur face à l’adversité et c’est celle qui nous permet avec une tout aussi mystérieuse puissance de vaincre pacifiquement toute adversité. J’ai connu jadis un bon serviteur qui donnait toutes les apparences de l’humilité. C’était un ancien ecclésiastique catholique. Il s’était sans doute exercé durant de longues années à une humilité toute religieuse, humaine. Face à l’adversité ou de simples divergences de vue il se révéla plus tard  être un homme raide. Il en perdit le ministère qu’il abandonna.

 

Songeant au grands types apostoliques déjà présents dans ce que l’on nomme étrangement  d’ailleurs l’Ancien Testament je songe à Moïse et à tout ce qu’il dut endurer et qui révéla son humilité extrême. Comment ne pas amener au jour à partir de l’exemple de Moïse une autre grande qualité apostolique : la patience.

Patience, amour  et cœur paternel vont de pair. Et nous verrons un peu plus loin de quoi il s’agit.

 

Concernant les apôtres, l’Écriture dit encore en Éphésiens 2 verset 20 :

 

« Vous avez été édifiés sur le fondement des apôtres. »

 

Il est écrit aussi en Éphésiens 3 versets 1 à 13 :

 

   « A cause de cela, moi Paul, le prisonnier de Christ pour vous païens… si du moins         vous avez appris comment je fais part de la grâce de D.ieu qui m’a été confiée pour vous. C’est par révélation que j’ai eu connaissance du mystère sur lequel je viens d’écrire en peu de mots. En les lisant, vous pouvez vous représenter l’intelligence que j’ai du mystère de Christ.  Il n’a pas été manifesté aux fils des hommes dans les autres générations, comme il a été révélé maintenant par l’Esprit aux saints apôtres et prophètes de Christ. Ce mystère, c’est que les païens sont cohéritiers, forment un même corps, et participent à la même promesse en Jésus-Christ par l’Évangile, dont j’ai été fait ministre selon le don de la grâce de D.ieu, qui m’a été accordée par l’efficacité de sa puissance.

    A moi, qui suis le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d’annoncer aux païens les richesses incompréhensibles de Christ, et de mettre en lumière le moyen de faire connaître le mystère caché de toute éternité en D.ieu qui a créé toutes choses ; c’est pourquoi les dominations et les autorités dans les lieux célestes connaissent aujourd’hui par l’Église la sagesse infiniment variée de D.ieu, selon le dessein éternel qu’il a mis à exécution par Jésus-Christ notre Seigneur ; en lui nous avons, par la foi en lui, la liberté de nous approcher de Dieu avec confiance.  Aussi je vous demande de ne pas perdre courage à cause des afflictions que j’endure pour vous : elles sont votre gloire. »

 

L’apôtre est donc le ministère qui apporte des fondements. C’est une évidence lorsqu’on  lit Paul, comme on vient de le faire ici.

Mais attention ! Je crois fermement qu’eu égard à l’économie du plan de D.ieu en marche dans l’Histoire, il y a des priorités, des fondements nouveaux pour l’Église, particuliers à chaque époque de son Histoire. Un des fondements que posa Paul à son époque eut des conséquences considérables sur la vie de l’Église juive messianique de l’époque, et des conséquences considérables pour le monde des païens qui, jusque-là, vivaient deux possibilités : soit exister dans l’ignorance du peuple sacerdotal, Israël, soit judaïser pour s’approcher de l’unique vérité de son temps : le Temple, ses sacrifices, etc.

 

Christ étant venu, le salut était ouvert à tous ; encore fallait-il convaincre et les Juifs et les non-Juifs de cette vérité « nouvelle », et en poser les fondements, dans la pensée de l’époque. Ce ne fut pas nécessairement simple comme nous en témoigne d’ailleurs l’Écriture.

 

Ces fondements-là posés n’ont plus à l’être. Le peuple de D.ieu, presque deux mille ans après, est arrivé sur l’aiguille du temps à une tout autre étape. Autre étape, autres fondements. Autre époque, autres besoins.

 

En tant qu’ombre du rocher, l’apôtre (et le prophète à lui associé) de ce temps aura à souffrir. Beaucoup pensent que D.ieu lui révèle de nouveaux fondements propres au dessein divin contemporain. Deux fondements essentiels (parmi d’autres) dans l’exercice de mon propre ministère apostolique aujourd’hui sont premièrement le relâchement de la bénédiction paternelle. Acte éminemment prophétique pour le salut d’une génération selon Malachie 4 v.5 et 6 : « Voici je vous enverrai Elie, le prophète, avant que le jour de l’Eternel arrive, ce jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères à leurs enfants, et le cœur des enfants à leurs pères, de peur que je ne vienne frapper le pays d’interdit. »

 

    Je vous renvoie à la lecture de mon livre « Bénédiction du Père, bénédictions des pères » à ce sujet d’une brûlante actualité. Si le relâchement de cette onction est purement prophétique et directement rattaché à notre temps, l’onction qui accompagne cette bénédiction de père est elle apostolique, puisque ayant amené de puissants fondements identitaires et de destinées dans la vie de nombreux enfants (jeunes, adultes et vieillards) sans père pour lesquels j’ai été amené à prier ces dernières années. Un autre fondement essentiel et plus particulier au corps de Christ local là où je le visite est l’établissement de structures bibliques pour la direction locale ou régionale du corps. C’est tout un thème dont j’ai déjà effleuré pas mal de facettes dans d’autres parties de ce livre qui est lui aussi d’essence apostolique.

 

L’apôtre est donc un poseur de fondements.

 

Je suis convaincu que, durant le Millenium qui vient, nous aurons encore d’autres fondements amenés par d’autres apôtres et prophètes, c’est l’évidence. Un autre contexte, une autre nécessité de fondement.

Ceci me permet d’embrayer sur une remarque : il a été dit dans certains milieux chrétiens que les douze premiers apôtres seraient les douze et uniques apôtres de l’Histoire de l’Église ayant posé les fondements uniques et définitifs. Je ne le pense pour ma part pas du tout. Les tenants de cette doctrine  se reposent notamment sur le fait que l’on trouve douze apôtres siégeant aux douze portes de la Jérusalem céleste pour y juger les douze tribus d’Israël. Mais il s’agit d’Israël et non pas de l’Église, constituée de Juifs et de Gentils établis sur le fondement de la Kehila universelle de Yeshoua Hamashiah, Jésus le Christ.

 

Les douze tribus d’Israël ne furent pas seulement les douze tribus issues des douze fils de Jacob. Symboliquement, chacune d’entre elles était une représentation d’une des qualités fondamentales du Messie. Ces douze tribus associées avaient donc une identité et une destinée tout à fait particulières à honorer et à vivre. Leurs destinées furent largement tragiques. La plus grande partie de ces tribus, leurs descendants, sont encore noyés parmi les nations aujourd’hui. Elles auront à subir un jugement particulier. Ce sont les douze apôtres fondamentaux qui y procéderont.  Ceci devrait aussi « clouer le bec » rétrospectivement à des générations de « chrétiens » qui ont porté sur le peuple d’Israël de terribles jugements hors temps et hors compétences, dont l’horrible accusation de peuple dit « déicide » n’est peut-être pas la moindre.

 

L’obscurantisme et l’ignorance dans l’Église ont conduit une certaine Église dans bien des égarements. Qui sont ces hommes et ces femmes pour juger un peuple de manière aussi péremptoire, alors que D.ieu a lui-même préparé douze juges qui siègeront en juste connaissance de cause et de manière infaillible, puisque c’est D.ieu qui les a établis ? Quel égarement, quelle arrogance à mon sens  fatale.

 

Les douze premiers apôtres furent-ils donc les derniers ? Nullement. Ces hommes posèrent des fondements nécessités par leur temps.

Les apôtres de ce temps, de notre temps, ont à amener ou ramener d’autres fondements prioritaires. Par exemple eu égard aux besoins des hommes de ce temps, il me paraît plus qu’urgent d’investir tous les domaines de la vie sociale largement paganisés aujourd’hui dans le retour à une société d’inspiration greco-romaine. Le couple, la famille, les relations fraternelles, la définition d’une église locale (le lieu religieux ou le corps vivant ?), les ministères, la paternité biblique – je parle de l’identité paternelle et spirituelle de l’homme –  souffrent d’un urgent besoin de retour et d’une  restauration de la pensée juive en opposition avec la pensée grecque. Qui d’autre que des apôtres juifs messianiques pourront le mieux faire cela ?

 

En 1967, le temps des nations a fini avec la prise de Jérusalem par les armées israéliennes. Nous sommes aujourd’hui en 2004 à un jet de pierre du retour du Seigneur, à Jérusalem, en Israël. En conséquences, nous sommes dans un temps de chambardement bien plus profond que nous ne le croyons, dans tous les domaines de ce que nous nommons notre vie chrétienne, y compris notre vie de l’Esprit (mais peut-être pas comme beaucoup se l’imaginent en ce qui concerne la vie de l’Esprit).

Une bonne partie des expériences charismatiques d’aujourd’hui ne sont en fait que les fruits d’un navire en voie de désagrégation, celui de l’Église de la pensée grecque, de la pensée qui place l’homme au centre, tout en clamant servir D.ieu. La pensée grecque de l’Église qui recherche la puissance de D.ieu et non le D.ieu de la puissance.

 

Les apôtres d’aujourd’hui sont aussi bien entendu des hommes qui laissent derrière eux des assemblées où ils établissent pour les diriger, non pas des pasteurs, mais des anciens, de vrais anciens, ceux de la Bible, et non pas ces hommes très improbables que l’on rencontre aujourd’hui sous l’appellation d’anciens dans les églises.

 

Les apôtres authentiques de ce temps comme ceux du temps de Paul et de Pierre sont des hommes qui laisseront derrière eux des communautés dont les fondements, à y regarder de plus près, seront infiniment plus inspirés que structurels.

Disons-le tout net, en réalité, la plupart des églises aujourd’hui existent plus par leurs structures (quand elles en ont encore) que par un assemblage de pierres vivantes, même dans les milieux dits les plus réveillés, il suffit d’observer.

 

Une autre qualité majeure d’un apôtre : Il est un organisateur et planificateur inspiré pour une région donnée. On reconnaît un véritable apôtre en ce qu’il peut sur un terrain donné organiser les fondements du corps (désignation d’anciens par exemple) dans un strict respect de ce qu’il rencontre. Je suis vraiment confirmé dans l’actuelle activité apostolique que me fait mener le Seigneur en Suisse et en France. Elle concerne tout un peuple de laissés pour compte dans l’effondrement de structures pyramidales un peu partout. A aucun moment un rapt de chrétien n’a été effectué dans une assemblée vivante. Nous avons d’ailleurs et cela est connu et accepté des responsables d’églises, des collaborations occasionnelles avec des chrétiens membres d’assemblées et qui le demeurent tout en étant en relation avec nos œuvres… C’est un vrai slalom auquel le Seigneur m’invite depuis des mois et un slalom inspiré et dirigé, car il n’y a pas d’ambition contraire à l’esprit de « l’ombre du rocher » dans notre démarche.

Œuvrer sur le terrain à l’implantation d’un corps vivant appelé église en plusieurs lieux dans la même année requiert aussi des qualités de discernement, de persévérance et de courage qui révèle un planificateur inspiré qui n’a pas le droit à l’erreur. L’évidente atmosphère de concertation que cela implique avec les collaborateurs (anciens, évêques, diacres, autres ministères)  est évidente et soumise au fait que ceux–ci sont authentiquement appelés par le Seigneur eux aussi. Le vrai ministère apostolique attirera à lui de précieux ministères collaborateurs. Ils les discernera même, les reconnaîtra et aidera à leur croissance avec amour. Ceci nous amène à signaler ce qui pour moi est peut-être la qualité apostolique majeure. Celle d’un homme au cœur de père. Ne négligeons pas la chose, l’apôtre est aussi un garant en matière de doctrine mais il doit pouvoir se soumettre à l’avis d’autres apôtres et d’anciens particuliers. Voyez l’Ecriture dans le fameux passage des règles alimentaires à imposer ou non aux païens dans le Livre des Actes (Actes 15). L’apôtre est aussi un garant en matière de discipline dans le corps. Paul dut intervenir plusieurs fois pour que cessent des désordres. Pierre eut à exercer une discipline à la mort pour Ananias et Saphira.

 

 

En bref quelques qualités du ministère apostolique :

 

Il est patient, humble, homme au cœur paternel éprouvé.  Il plante des églises corps de Christ et non des institutions. Il établit des anciens, une structure biblique. Il établit les fondements éternels mais aussi des fondements appropriés à l’époque. C’est un stratège inspiré. Homme endurant, il est capable de tout supporter même le pire pour ensuite réceptionner par l’Esprit et apporter une solution spirituelle en toutes choses. Son autorité n’est jamais charnelle (c’est quand je suis faible que je suis fort), il supporte donc tout.

 

Une suggestion me fut faite par mon ami Michael Queen, apôtre américain qui plante inlassablement des communautés jusqu’en Russie profonde. Selon Mike, l’apôtre authentique a vu le Seigneur. Si on lit scrupuleusement l’Ecriture on peut constater que c’est un fait. Même Paul eut cette expérience sur la route de Damas et par la suite. Personnellement j’ai vu le Seigneur dans ma chambre, voici plusieurs années alors que le démarrage de mon ministère apostolique venait de m’être clairement prophétisé. Cette rencontre et cet échange intime avec le Seigneur fut un tournant pour moi. Il se clôtura par quelque chose qui scella cette rencontre de façon tout à fait particulière et marqua comme le signal d’un nouvel envoi en mission. En effet au terme de cette rencontre qui se déroula en esprit ailleurs que sur terre le Seigneur poussa en mon cœur un diamant, signe d’une révélation intraduisible en langage humain et marque d’une mission particulière. C’est avec beaucoup d’hésitation  et de pudeur mêlée de respect que je communique ici cette expérience très intime mais le cadre l’impose.

 

Je ne sais ce qu’il en est pour d’autres ministères apostoliques mais je pense que cela mérite  peut-être d’être retenu comme critère signalant un authentique ministère apostolique. La rencontre privée avec le rocher achève-t-elle de vous faire comprendre ce qu’est l’ombre ?   Oui, sans doute et pour moi cette rencontre vint au terme d’un temps de terrible broyage de ma volonté humaine, naturelle. Côtoyer « le Rocher » est quelque chose qui se prépare quelquefois durant des années de transformation intérieure absolument imprévisible et ingérable pour l’homme naturel. En ce qui me concerne l’épreuve en fut le moyen essentiel.

 

 

 

 

Vous avez dit  « pères spirituels » ?

 

En ouvrant ce chapitre sur le ministère apostolique, je ne souhaitais pas nécessairement amalgamer ces deux thèmes, mais l’Esprit m’y conduit. Car ils possèdent entre eux des points de contact et, au-delà, des passerelles, des complémentarités. Tout père spirituel n’est pas un apôtre, mais il est évident qu’il faut affirmer que tout apôtre est nécessairement une personne qui doit avoir l’allure, les qualités profondes, l’onction et l’action d’un père spirituel.

 

Attachons-nous donc tout d’abord quelque peu à cette notion de père spirituel à travers l’évolution d’un personnage connu.

 

Il s’agit d’Abram, qui deviendra Abraham.

 

Abram signifie « père élevé » et Abraham « père d’une multitude » Abraham, de son vivant, a donc vécu une forme de mutation spirituelle qui s’articule entièrement autour de la notion de paternité. Ceci est capital ! Cela fut-il pour Abram le temps de transformation, de mutation pour vivre à côté du Rocher, pour devenir peu à peu « ombre » ?. Je le crois. Abram devait être et était, c’est une évidence, doué d’un caractère noble. Il en fallait pour répondre comme il le fit à l’appel de D.ieu avec tant de grandeur et de simple disponibilité lorsque D .ieu l’invita au grand départ : « L’Eternel  dit à Abram : va-t’en de ton pays, de ta patrie, et de la maison de ton père, dans le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation, et je te bénirai ; je rendrai ton nom grand, et tu seras une source de bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, et je maudirai ceux qui te maudiront ; et toutes les familles de la terre seront bénies en toi. Abram partit, comme l’Eternel le lui avait dit, et Lot partit avec lui. Abram était âgé de soixante-quinze ans, lorsqu’il sortit de Charan. » (Genèse 12, v.1 à 4).

Le caractère noble d’Abram est encore souligné par l’épisode de Genèse 15 v.6 : « Abram eut confiance en l’Eternel qui le lui imputa à justice ». Quel homme rare cet Abram, il est de la race des Noé et autres grands patriarches. Ce fils d’un homme serviteur des dieux d’Ur en Chaldée, le voici sensible et respectueux à l’écoute du D.ieu vivant et capable d’entendre de Lui un ordre de départ vers un ailleurs indéfini (Genèse 12 v.1). Certes Abram est un homme noble, sensible au D.ieu vivant et décidé à lui obéir avec foi en engageant à sa suite toute une petite tribu. Abram est vraiment un « père élevé ».

Ce n’est pourtant pas à cela que D.ieu le destine…

Notez déjà ici le parallèle avec Moïse, noble prince d’Egypte, avec Paul, pharisien cultivé et zélé pour « son » D.ieu, avec un Pierre, homme peu instruit mais d’un caractère généreux et d’une certaine noblesse de par cette générosité. Des pères élevés ! Il y en a bien d’autres dans la Bible.

Revenons à Abram avant qu’il ne devienne Abraham. Il y avait un danger à rester simplement Abram, père noble, élevé. C’est le même danger qui est encore plus visible dans les nobles personnalités que sont Moïse, Joseph, Paul, Pierre et tant d’autres… avant d’être brisés. Un caractère noble se suffit à lui-même et est perçu par celui qui en dispose comme une finalité, un régime de comportement à protéger, défendre, imposer même. La démarche est compréhensible mais que peut faire D.ieu avec quelqu’un de si bien doué ? Le plus souvent rien ! De manière tout à fait intéressante on trouve peu de nobles (authentiques, c’est- à-dire de caractère et comportement) parmi le peuple de D.ieu. Paul le faisait déjà remarquer.

Quel était le projet essentiel de D.ieu pour Abram. Peu de choses à vue humaine, bien peu de choses : un fils. Dites-moi, comment amène-t-on une riche et noble nature à rentrer dans un projet si restreint (si magnifique soient les promesses de D.ieu par ailleurs). La Bible nous apprend d’ailleurs que ce ne fut pas si simple pour Abram, devenu Abraham, de rejoindre ce plan de D.ieu tout simple. Il fallait en quelque sorte que la vie d’Abram tombe dans les mains de D.ieu et qu’il devienne simple semence dans les mains de D.ieu. C’est lorsqu’il fut prêt pour cela qu’il devint père d’une multitude. Ainsi en fut-il pour d’autres (Moïse, etc.) ! On peut aisément imaginer le prix que coûta ce processus pour l’âme humaine la plus noble que la terre ait jamais porté : Yeshoua HaMashiah. Lorsque je me retourne vers mes souffrances passées et l’atroce mise à mal des valeurs de noblesse acquise dans le cadre de mon développement de jeune enfant et adolescent, je comprends à mon tour. En clair nous ne pouvons jamais accéder aux riches desseins de D.ieu si nous ne devenons pas semence dans la main de D.ieu. Simple semence qui nous donne alors le titre de père d’une multitude. Saisissez-vous le rapport entre Père d’une multitude et apôtre, à présent ? Ou plutôt comprenez-vous combien il convient qu’un apôtre soit passé du statut de père élevé à celui de père d’une multitude à travers un brisement unique en son genre pour chacun ?

 

Dans le passage d’Abram vers Abraham, il y a un discours divin, quelque chose comme :

   « Cher homme, cher fils, tu as accédé à la dimension de père élevé, je ferai de toi le père d’une multitude, Abraham. Du qualitatif, je te dirige à présent et en confiance vers le quantitatif. Parce que tu as su être et rester élevé et te laisser briser pourtant, façonner secrètement au point de devenir simple semence (et dans le cas d’Abraham, ô combien cela prend de signification directe et admirable) j’augmenterai ton influence sur une multitude, te ferai père d’une multitude. » Nous retrouvons également ici une thématique récurrente à tout le discours biblique : les deux étapes dans la progression spirituelle des plans divins.  « Et un devint deux » s’écrie Nietzsche dans son Zarathoustra pour exprimer une mutation essentielle. Une lointaine réminiscence géniale venue de son arrière-plan protestant. Nietzsche resta bien plus judéo-chrétien qu’il ne le souhaitait et quelle que soit notre rébellion, nous ne mettons  souvent que mieux en valeur ce qui la motive et contre quoi nous luttons. Ceci dit en passant.

 

En quoi Abraham fut-il agréable à D.ieu ? En quoi fut-il d’abord Abram père élevé ? Je l’ai dit déjà et j’ai toujours été personnellement saisi par le départ de la vocation d’Abraham. L’Écriture, en Hébreux chapitre 11 verset 8 nous dit qu’il obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage et qu’il partit sans savoir où il allait.

 

   « C’est par la foi qu’Abraham, lors de sa vocation, obéit et partit pour un lieu qu’il devait recevoir en héritage, et qu’il  partit sans savoir où il allait ». Comment ici ne pas songer à cette étrange et merveilleuse promesse faite par le Seigneur lui-même à chacun d’entre nous :

« Et quiconque aura quitté, à cause de mon nom, ses frères, ou ses sœurs, ou son père, ou sa mère, ou sa femme, ou ses enfants, ou ses terres, ou ses maisons, recevra le centuple, et héritera la vie éternelle. Plusieurs des premiers seront les derniers, et plusieurs des derniers seront les premiers. » (Matthieu 19, v.29 et 30).

 

Nous pouvons encore lire le verset 9 du même chapitre dans notre Bible et citer le verset 10 qui décrit l’objectif d’une foi si grande. Nous avons ici les caractéristiques d’un apôtre et d’un père spirituel. Abram, père élevé, était un être d’une incomparable noblesse de caractère et de cœur. Abraham était un visionnaire des profondeurs, prêt à dédier sa vie à un objectif ultime.

 

« C’est  par  la foi  qu’il  vint  s’établir  dans  la  terre  promise   comme  dans   une  terre

étrangère. »   

 

Ce n’était pas un homme de l’immédiateté au niveau des fruits et de son ministère. Un apôtre authentique n’est pas un homme de l’immédiateté, au succès immédiat.

Paul, après sa rencontre avec D.ieu, sera formé par le Seigneur pendant des années avant d’être utilisable.

Moïse devenu type apostolique majeur après son temps de désert, usera  d’abord quarante années  de sa vie à n’être pas, à n’être rien (eu égard à ce qu’il avait été en tant que prince d’Egypte).

Je crois que beaucoup d’hommes que l’on présente comme apôtres aujourd’hui en sont en réalité à ce stade. Ils sont des princes d’Égypte, talentueux peut-être, de fortes personnalités, doués, représentatifs sans doute grâce à l’enthousiasme trompeur d’un entourage toujours prompt à élever des vedettes, mais… princes d’Égypte. La chose mérite vraiment d’être notée et envisagée avec beaucoup de sérieux. Car le travail mystérieux  et toujours douloureux qu’opère D.ieu  pour faire  d’un  homme  élevé  le père d’une multitude  est d’une  telle « alchimie » intérieure que s’engager, se laisser reconnaître comme apôtre (et ceci est vrai pour tout appel, c’est-à-dire pour nous tous, car nous sommes tous appelés à quelque chose) représente un réel danger qui peut être mortel si l’œuvre secrète et puissante de D.ieu n’est pas arrivée à son terme en nous. C’est bien ici que prend tout son sens une parole vers moi relâchée par un vieux serviteur de D.ieu au crépuscule de sa vie alors que j’étais un tout jeune enfant de D.ieu. Cette parole m’a traversé en son temps comme une épée et un solennel avertissement. La voici :

« Tu as beaucoup reçu de D.ieu et tu es appelé à servir mais prends bien garde : ce n’est pas tellement la façon dont tu commenceras qui importe mais la façon dont tu finiras ! » Vous avouerais-je que durant de nombreuses années après que j’aie été pourtant établi dans le ministère par des hommes et que j’aie commencé à  porter du fruit  (et avec quelle puissance parfois), le Saint-Esprit murmura plus d’une fois à mon oreille, celle du cœur et de l’esprit « Tu n’es qu’en préparation… ! »

 

Revenons à nos princes d’Egypte. Pour rappel, la racine du mot « Égypte » en  hébreu : MITSRAIM, signifie « oppression ». Le mot « France », en hébreu : TSARFAT, possède la même racine, c’est-à-dire « oppression ». De fait, la méthode utilisée par Moïse prince d’Egypte pour défendre ses frères sera celle d’un oppresseur autoritaire. Il tuera.

 

Le plus considérable obstacle qu’auront à rencontrer les apôtres authentiquement appelés  (de même que tous  les autres ministères authentiquement appelés) sera l’esprit d’oppression. L’esprit du faux apostolat s’opposera à l’apôtre authentique en formation ou en action. L’apôtre authentique en formation ( particulièrement dans le contexte français et latin) aura lui-aussi rendez-vous avec cet esprit d’oppression qui essayera d’abord de le séduire pour l’embrigader.

 

Retour à Abram. Les promesses qu’il reçut devaient s’incarner au-delà, bien au-delà de sa propre vie terrestre. Quelle grandeur chez cet homme ! Et quel caractère ! Quelle foi !

Et c’est pour ces choses dont il ne verrait rien, absolument rien de son vivant, que le dénommé Abram s’est levé… pour aller dans la direction d’un « quelque part » qui ne serait rien de son vivant et qui prendrait toute sa signification dans un futur qu’il ne verrait pas (si ce n’est par la foi). Aucune place pour la convoitise dans un tel schéma, bien sûr.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Moïse, d’abord prince d’Egypte, Père élevé. Il deviendra ensuite Père d’une multitude après quarante année de désert et un long processus de brisement et de préparation.

 

(Moïse d’après une gravure de Gustave Doré)

 

 

 

Le dénommé Abram a tout laissé derrière lui pour aller dans cette direction-là. Et il n’a vu réalisé de son vivant que la toute première étape de la promesse divine, et encore, tout à la fin de sa vie et après que Satan l’ait criblé dans le domaine de sa foi justement, c’est-à-dire Isaac.      De façon extraordinaire, cette première manifestation de la promesse de D.ieu à l’égard d’Abraham, un fils, allait établir entre le duo Abraham – Isaac un étrange parallèle avec le duo Père – Fils dans les cieux.

En même temps que son amour pour D.ieu sera éprouvé à travers le sacrifice non abouti de son fils Isaac il incarnera par son obéissance un désir profond de la divinité : rendre visible le mystère de l’amour parfait incarné par le Père céleste et le Fils dans le EHAD (au sens d’unité) primordial qui ouvre l’Ecriture Sainte comme un long et glorieux son de shoffar en « BERECHIT BARA ELOHIM ». Voyez mon livre « Bénédiction du Père, Bénédiction des pères » à ce sujet. Nous pouvons être certains qu’un tel homme a déployé les ressources les plus exceptionnelles dans sa relation avec son fils Isaac. Déploiement de ressources par la foi qui le démontrera profondément père à l’instar de D.ieu qui est Père.

 

Nous avons ici nombre de qualités qui caractérisent un père spirituel et un apôtre. C’est un être capable de se lever et d’aller sans savoir nécessairement où, mais simplement parce que D.ieu le lui demande. Dans la première phase de mon ministère, il y a maintenant dix-huit ans, le Seigneur a concentré ma méditation et mes regards sur la personnalité d’Abraham. Et j’ai par conséquent vécu un jour ce formidable « Lève-toi » apparemment sans but ni raison.

Le journal que j’éditai pendant un court temps s’appelait d’ailleurs « Lève-toi » !

 

Il semblerait, et il est même certain, que plus ce réservoir de foi est puissant chez un être, ce réservoir de disponibilité généreux, plus la profondeur des révélations apostoliques, c’est-à-dire fondatrices, sera considérable. Là se trouve la marque d’un authentique ministère ou d’une authentique onction apostoliques et également la marque indélébile qui nous fera reconnaître les véritables pères spirituels. Des hommes qui ont quelque chose à transmettre.

Etre capable de se lever, simplement disponible, et de façon totale, généreuse, sans trouble ni hésitation pour aller « quelque part », c’est-à-dire sans savoir où, mais pour établir un projet divin dont seul à ce stade l’Éternel connaît le lieu et le formule….

Seul un homme capable d’aimer D.ieu comme ça est aussi capable d’aimer un fils ou une fille spirituelle, car engendrer un fils, par-delà le fait physique, est avant tout une extraordinaire aventure spirituelle qui implique aussi une disponibilité pour un projet de vie dont on ne connaît pas les données au départ. Il y a donc une espèce de disponibilité par la foi qui ressemble, et qui est de la mort à soi-même, et cela très en profondeur pour des fils et des filles authentiques, qu’ils soient  d’ailleurs charnels ou spirituels.

 

A contrario, et pardonnez-moi ici si je fais un parallèle curieux, un faux père spirituel, un faux apôtre ressemblera plus au dieu Chronos (divinité de la mythologie grecque dévorant ses enfants par peur qu’ils ne prennent sa place), qu’à Abram, père élevé, ou Abraham, père d’une multitude.

 

Certains hommes que l’on appelle apôtres aujourd’hui ne le sont pas ou le sont mal et ne le seront peut-être jamais. Ils n’ont pas une foi dédiée à ceux qu’ils sont chargés de faire s’élever avec amour et correction. On devrait prudemment les écarter d’une position apostolique qui leur a été accordée précipitamment. Car si, dans une économie « abrahamique », on peut s’attendre à de grandes choses, dans une économie de type Chronos dévorant ses enfants, par contre…

 

   Je crois aussi que les pères spirituels authentiques, comme les apôtres, sont des individus qui ont vécu une expérience particulière au contact de la divinité. Je l’ai déjà signalé plus haut. Ceci est d’une grande importance et un grand signe qui annonce l’authentique ministère apostolique. J’en suis de plus en plus convaincu.

Les grands types apostoliques de l’Ancien Testament, Abraham, Moïse par exemple, et les apôtres du Nouveau Testament, ont tous en commun une chose : ils ont tous vu la divinité dans une de ses manifestations.

 

Personnellement, je ne vois pas un hasard si, en 1997, à l’occasion de la rencontre internationale organisée par Tom Hess, à Jérusalem, il me fut prophétisé que D.ieu souhaitait changer mon manteau de prophétique en apostolique. C’est dans les mêmes jours, était-ce au ciel ou dans ma chambre, que Jésus m’est apparu, m’a parlé d’Esprit à esprit, et a poussé un diamant dans mon cœur, geste surnaturel dont la signification profonde m’est intime et intraduisible.

Ce n’est pas non plus un hasard si ces choses sont arrivées pour moi dans une période de souffrances épouvantables, mais qui fut aussi l’occasion d’un « moi » fracassé.

Voyez Paul, voyez Pierre, des exemples types, des hommes au moi fracassé ; Pierre humilié, brisé et repentant face à des échecs. Rappelez-vous les paroles de Jésus lui-même adressées à Pierre : « Arrière de moi Satan ! » Voilà des circonstances qui durent ébrécher vivement le moi trop lourd, trop présent de Pierre.

 

Rappelez-vous que Paul apprit ce qu’il devait souffrir pour servir le Seigneur, qu’une épine fut mise dans sa chair, et que pourtant il alla. Toute la profondeur des écrits de Paul ne s’explique que par le caractère élevé de sa consécration. Il y eut une phase et un fondement « père élevé » chez Paul. Mais s’il devint père d’une multitude, ce fut dans la suite des temps grâce à la parole de D.ieu répandue parmi les nations et les siècles. Le même processus, au fond, que pour Abraham.  Paul souffrit de barrages incessants pour le développement de son ministère, et l’œuvre de faux ou de mauvais apôtres dans son entourage ne fut pas le moindre de ces barrages, avec la calomnie, la trahison de faux frères, etc…

 

Il semble qu’il n’y ait rien de neuf sous le soleil à cet égard, notons-le au passage. Une bonne partie de l’œuvre que Paul avait suscitée battait de l’aile, vivait des divisions, avait peut-être même disparu au moment de sa mort. Paul s’est plaint aussi d’avoir été abandonné de presque tous.

 

Paul devait avoir, au moment de quitter cette terre, un profond sentiment d’échec, de frustration. En quoi Paul fut-il alors le père d’une multitude ? Il le fut d’une manière qu’il n’avait certainement pas prévue : à travers ses écrits qui rentrèrent dans le Canon de l’Écriture et influencèrent des multitudes dans l’Église au travers de nombreux siècles, au point d’aider à l’avènement d’un Luther. Les écrits de Paul furent capitaux pour la prise de conscience chez Luther que le salut s’obtient par grâce et non par adhésion religieuse.

 

A cet égard, Paul devait à la fin de sa vie ressembler au vieil Abraham qui, si ce n’est un fils, n’avait rien vu encore de ce pourquoi il avait accepté de se lever. Et il avait accepté de se lever pour voir l’avènement de la Cité de D.ieu (Hébreux 11 v.10), dont le développement « finitif » culminera seulement avec l’apparition de la Jérusalem céleste. Un tel souffle, une telle foi, un tel cœur de père élevé pour « voir » loin est admirable et signale un cœur d’une rare bonté. Le cœur bon est aussi le terrain sur lequel la parole vivante de D.ieu prend racine.

 

Voyez Paul, qui, comme un véritable père spirituel, ne cherche jamais son intérêt. Il peut s’attendre légitimement à un soutien financier en prêchant l’Évangile, mais se fait pourtant un point d’honneur à le refuser pour ne point provoquer la fragilité probable de jeunes convertis.

Seul un père spirituel  authentique pouvait écrire : « Je voudrais être anathème pour mes frères ». Cet apôtre, ce père spirituel dont on devine aisément l’attention affectionnée qu’il aura pour Timothée, par exemple, est vraiment un père élevé, à même de recevoir les profondes révélations contenues dans 1 Corinthiens 13 :

 

« Quand je parlerais les langues des hommes  et des anges, si je n’ai pas l’amour, je suis un airain qui résonne, ou une cymbale qui retentit. Et quand j’aurais le don de prophétie, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j’aurais même toute la foi jusqu’à transporter des montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour, cela ne me sert à rien. L’amour est patient, il est plein de bonté ; l’amour n’est point envieux ; l’amour ne se vante point, il ne s’enfle point d’orgueil, il ne fait rien de malhonnête, il ne cherche point son intérêt, il ne s’irrite point, il ne soupçonne point le mal, il ne se réjouit point de l’injustice, mais il se réjouit de la vérité ; il excuse tout, il croit tout, il espère tout, il supporte tout. L’amour ne périt jamais. Les prophéties seront abolies, les langues cesseront, la connaissance sera abolie. Car nous connaissons en partie, et nous prophétisons en partie, mais quand ce qui est parfait sera venu, ce qui est partiel sera aboli.

Lorsque j’étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant ; lorsque je suis devenu homme, j’ai fait disparaître ce qui était de l’enfant. Aujourd’hui nous voyons au moyen d’un miroir, d’une manière obscure, mais alors nous verrons face à face ; aujourd’hui je connais en partie, mais alors je connaîtrai comme j’ai été connu.

Maintenant donc ces trois choses demeurent : la foi, l’espérance, l’amour ; mais la plus grande de ces choses, c’est l’amour. »

 

Il est évident que Paul savait de quoi il parlait lorsqu’il parlait d’amour. Il est aussi évident que Paul, s’il en a parlé ainsi, a aussi été l’homme capable de le mettre en pratique. Paul saura se préoccuper de Timothée et de beaucoup d’autres, comme il saura se préoccuper des communautés dont il était responsable, par la foi et en leur dédiant sa propre vie.

Ce genre de père spirituel et d’apôtre manque cruellement aujourd’hui. Et pardonnez-moi ma brutalité, mais il me semble avoir rencontré surtout aujourd’hui en matière d’apôtres dans nos milieux francophones l’expression d’un esprit de tyrannie plus proche de Chronos qui dévore ses propres enfants plutôt que celle d’Abram, « père élevé »

 

Comme me le faisait remarquer un jeune frère dans le ministère récemment et qui avait cherché à se mettre sous la coupe d’un ministère dit apostolique, afin d’obtenir une « couverture » (et dites-moi, qu’y a-t-il de biblique dans cette démarche ?) : « en dehors des dîmes que cet homme réclame à notre assemblée, et d’une espèce de charte internationale dont le lointain président américain est pour moi un illustre inconnu (charte qu’il m’a fallu pourtant signer), que m’a apporté ce ministère apostolique, à moi, jeune serviteur de D.ieu assoiffé de conduite spirituelle, de conseils ? Rien. »

 

Je connais quantité de ministères qui, s’ils faisaient le bilan courageux et désespérant qui devrait être fait, en arriveraient à la même conclusion.

Personnellement, j’ai été appelé au ministère par prophétie dans les premières semaines qui suivirent ma conversion en 1981. Cela se passait en public, dans le cadre d’une œuvre bien connue organisant ses conventions bisannuelles.

Un certain évangéliste eut une vision pour moi, qu’il me communiqua avec beaucoup d’excitation et de joie en me disant : « Je vois une grande lumière sur vous et un appel au service du Seigneur. » L’homme de D.ieu qui priait avec lui confirma la chose et me pria de la prendre avec le plus grand sérieux.

Je vivais les tout premiers temps de ma conversion, et je crois que je ne réalisais pas à ce stade toute la portée de ce message prophétique, tout baigné que j’étais dans l’atmosphère de gloire et d’émerveillement qui caractérisait mes premiers pas dans la vie chrétienne. J’avais été, comme mon épouse d’ailleurs, quelques semaines auparavant, rempli du Saint-Esprit en plein milieu d’une réunion qui fut d’ailleurs interrompue avec joie et bonhomie par le prédicateur, tant cette visitation était incontrôlable. Cette période de ma vie représentait pour moi un véritable « opéra fabuleux », non pas au sens rimbaldien bien sûr, mais dans un climat de festin spirituel incomparable, où m’étaient proposés les termes d’un renouvellement complet de l’âme, de l’esprit, de l’intelligence.

Je me souviens de cette période de ma vie où plusieurs grands questionnements d’ordre métaphysique trouvèrent enfin leur réponse dictée par l’Esprit de D.ieu d’une manière tellement simple qu’elle n’en faisait que mieux ressortir la bonté du Père à mon égard.

La Parole de D.ieu est vraie lorsqu’elle dit que notre intelligence est renouvelée par le Saint- Esprit et sa visitation.

Cet appel au ministère fut confirmé par la suite par l’épouse d’un couple d’évangélistes notoirement connus pour leurs émissions de radio, par de nombreux chrétiens croisés sur ma route, des ministères assemblés en conventions pastorales, etc. en plusieurs points d’Europe,  aux États-Unis et en Afrique. Je ne ferai pas ici l’exposé du développement de cet appel en plusieurs étapes et  ministères bibliques successivement annoncés et confirmés au travers du corps. Je tenterai plutôt de rapporter de quelle façon cet appel et son évolution manquèrent tout du long d’un élément capital à mon sens : la présence, l’amour et le soutien d’un père spirituel éclairé, disponible.

En dix-neuf ans de ministère, dont quinze ans à temps plein et par la foi, c’est bien Chronos, Chronos et encore Chronos que j’ai rencontré là où j’aurais dû rencontrer dans les moments cruciaux un père spirituel, de la prière, de l’aide, du conseil désintéressé. Ce triste manque et les terribles souffrances qu’il a engendrées ne remettent nullement en cause un appel et son parcours.

En matière de comportement de type « Chronos », je me souviens et le rapporte d’emblée, de cet homme qui nous visita il y a quelques années en France. J’étais le responsable d’une jeune église. Il avait reçu une pensée, qu’il disait inspirée du Saint-Esprit, alors qu’il échangeait avec deux ou trois personnalités du monde évangélique extrêmement soucieuses de fédérer, confédérer, refédérer à l’infini le corps de Christ à tour de bras en surfant finalement avec opportunisme sur toutes les réalités vivantes et sensibles d’autrui. A côté du florilège déjà considérable de dénominations de toutes sortes, eu égard au nombre lilliputien de chrétiens évangéliques en France, cet homme avait l’idée de réunir toutes les églises indépendantes en une « fédération d’églises indépendantes ».

 

Voilà bien le type de raisonnement à la française qu’il faut déplorer. Car, oh, paradoxe ! que subsisterait-il d’indépendant dans les églises indépendantes au moment même où elles se fédéreraient en églises dites indépendantes ?

La ruse était grossière et il ne s’agissait en fait, osons le dire, que de chercher à élargir l’assise et l’influence d’hommes avides de pouvoir, des hommes séduits par l’esprit de Pharaon, des princes pyramidaux.

 

   Il ne faut généralement d’ailleurs guère de temps pour que de tels hommes se révèlent. Au travers de circonstances délicates par exemple, des circonstances qui requièrent normalement une approche rigoureusement biblique, un amour paternel ou fraternel. Leur véritable caractère qui est l’oppression apparaîtra et ils n’hésiteront pas à aller jusqu’à la destruction de tout récalcitrant qui ne se soumet pas à leur désir d’hégémonie, dans ce cas comme dans bien d’autres.

    Ils disposent d’assez de combinés téléphoniques pour cela. Notons aussi au passage que si ces hommes sont impitoyables pour tous ceux qui ne rentrent pas dans le rang, c’est-à-dire dans leur rang, ils peuvent être d’une étrange complaisance, voire d’un étonnant laxisme (aveuglement ou obligation de lâcheté pour ne pas voir rétrécir leurs propres assises ?) à l’égard de leur propre entourage, lorsque celui-ci mériterait d’être repris et corrigé. Ainsi, l’on refuse les normes bibliques de respect pour l’étranger et l’on rejette les normes bibliques de correction à l’égard de ceux qui constituent le propre entourage.

 

Pères spirituels ou Chronos ? Apôtres usant de discipline ou de laxisme selon le balancement de leurs propres intérêts ?

 

L’homme dont je vous parlais plus haut, je le connais fort peu (je ne puis établir s’il est un père spirituel ou un frère Chronos), mais l’attitude qu’il développa à notre propre domicile nous stupéfia d’autant plus qu’il n’avait de nous aucune connaissance intime et que dans ce cas, on approche les êtres avec humilité, curiosité et un a priori favorable.

 

Cet homme ne posa aucune question particulière sur notre assemblée, son vécu. Ma personne ne semblait nullement l’intéresser non plus. Cet homme donnait tous les signes d’un activiste en pleine tournée pour tenter de fédérer à tout prix. Il semblait que la décision de nous accepter éventuellement ne relèverait finalement en rien de ce que cet homme aurait pu découvrir de nous en questionnant, en observant, mais, qu’elle se prendrait ailleurs, loin, très loin de notre réalité, de nos aspirations, de nos besoins, de nos projets.

 

En fait, cet homme nous parla de lui, d’une manière assez ostentatoire. Nous assistâmes à quelques-uns à cet étonnant monologue à la française, et découvrant son pedigree pré-chrétien, ma foi prestigieux, ce dont nous n’avions nullement cure pour être fidèles à la pensée de Paul qui nous enjoint à considérer ces choses comme balayures, nous réalisâmes très vite que nous n’aurions pas la possibilité de prononcer ne serait-ce que quelques paroles qui lui permettraient de percevoir les rudiments de notre réalité de ministère, d’église, etc.…

 

Je fis malgré tout une courte et désespérée tentative, vite interrompue par notre visiteur pressé, plein de superbe et d’ostentation. Une moue significative vint se dessiner sur son visage et nous comprîmes alors qu’il avait déjà été informé ailleurs nous concernant. Nous comprîmes aussi que ce qu’ailleurs lui avait donné comme informations lui suffisait et que l’information ait été bonne, mauvaise, ou même complètement éloignée de la réalité n’avait aucune espèce d’importance. Ce qui importait, c’était de faire du nombre, de rallier un maximum d’églises.

Je compris qu’en tant qu’église indépendante, si nous rentrions dans un tel type de fédération « d’églises indépendantes », nous serions en fait appelés avec d’autres à faire tapisserie et nombre, sous la présidence d’un homme particulièrement  « indépendant » à notre égard.

Nous n’étions que des pions destinés à servir des intérêts « supérieurs » dont il ne convenait pas qu’on nous détaillât le contenu, mais dont nous devinions fort bien l’existence.

 

Alors ? Père spirituel ou Chronos dévoreur d’enfants ?

 

Revenons-en à mes débuts.

A l’époque où me fut donnée cette prophétie dans cette convention par les deux serviteurs de D.ieu dont il était question plus haut, très jeune chrétien, ébloui nuit et jour par la présence du Saint-Esprit, je percevais à travers le prisme de ma nouvelle innocence les chrétiens comme faisant partie d’un même corps. Imaginer autre chose à ce stade de ma jeune vie chrétienne eût été, je vous l’affirme, inouï, démentiel, pervers. J’allais hélas, comme tant d’entre nous, déchanter.

Dans le même temps que je fréquentais les rencontres organisées par un évangéliste au puissant ministère et au  travers duquel j’étais venu au Seigneur (je vous rappelle que c’est dans une de ses réunions que mon appel me fut prophétisé en premier), je commençai à fréquenter une assemblée dans la ville où j’habitais.

Je revins donc un jour du fond de la France jusqu’en Belgique, heureux du fait que D.ieu m’appelât à son service. Encore tout émerveillé de l’atmosphère pleine des richesses de l’Esprit dans lesquelles j’avais baigné, je communiquai à quelques diacres et anciens de l’assemblée que je commençais à fréquenter ce que je venais de vivre en matière de prophétie reçue. Tout emporté par la joie, non pas de ces choses, mais de la présence de D.ieu dans ces choses, je ne pris pas garde aux mines renfrognées que je vis apparaître devant moi.

 

Dans les deux ou trois jours qui suivirent, ces mines renfrognées avaient accompli leur sinistre besogne. Je n’avais pas encore eu l’occasion de lire l’histoire de Joseph et de ses frères dans ma toute nouvelle bible aux dorures encore craquantes sous les doigts empressés mais j’allais « être mis au parfum ».

 

La joie de la présence du Seigneur me faisait aimer les réunions qui se prolongeaient longtemps, longtemps. Je crois que, si l’on m’avait proposé des réunions de plus d’une semaine d’affilée,  j’y serais venu avec sac de couchage et sandwiches.

 

Lorsque les réunions se terminaient, il me fallait de longs moments avant de quitter mon siège. Un certain jeudi, ou était-ce un mardi ? je ne sais plus, l’église se vidait donc autour de mon épouse et moi, alors que nous restions dans la présence du Seigneur. Au bout d’un long moment, nous nous levâmes et nous tournâmes vers la sortie. Une surprise nous attendait à quelques pas de la porte d’entrée devant laquelle une haie de six ou sept hommes faisait une muraille impénétrable. Au milieu de cette frontière humaine se trouvait le jeune pasteur ; regard aiguisé et index sévèrement pointé vers moi, il prononça avec autorité des paroles amères : « Que viens-tu chercher ici, toi ? » (Autrement dit, quel mal cherches-tu à nous faire, ou que sais-je d’autre … ?)

Le tableau devant moi poussait presque à rire : on aurait dit les « sept mercenaires » d’après le western bien connu. Au centre, un pasteur en «  caïd justicier », semblait vouloir réclamer justice avec ses acolytes offensés par je ne sais quoi dans mon attitude.

Il manquait un peu de barbe à ce frère, sans quoi, je vous l’assure, on l’aurait pris pour un Moïse « furibard » de péplum.

Fort heureusement, ce trop jeune pasteur avait encore à perdre quelques illusions superficielles telle que la cravate obligatoire comme emblème chrétien significatif pour le culte dominical.

Devant l’index accusateur du pasteur, fut-ce la direction du Saint-Esprit, je ne sais, mon regard obliqua d’un ou deux degrés vers la gauche, vers le visage noué par l’hypocrisie et l’amertume de l’homme à son côté. Je compris immédiatement que l’œuvre de la jalousie avait fait son parcours dans le cœur d’un ancien. Nul n’avait en fait rien à me reprocher.

Comme la prophétie qui m’avait été donnée ne l’avait pas été au sein de l’église par le pasteur, et comme ce n’était pas l’ancien à sa droite qui l’avait reçue, je devenais l’homme à abattre, moi, le jeune chrétien, le désormais quasi envoyé de Satan. On avait dit je ne sais quoi me concernant, je n’ai jamais su quoi, et j’avais déjà été jugé.

 

En fait, la jalousie la plus cynique à l’égard d’un jeune converti de la part d’un « ancien » (mais quel genre d’ancien est-ce là ?) avait répandu son venin, probablement à coups d’exagérations, voire de mensonges, pour engendrer une telle réaction. Étonnamment, j’ai rencontré plusieurs fois depuis ce genre de scénarii  avec toutes sortes de variables. Le bon grain est semé avec l’ivraie dans le corps. La jalousie et l’envie, la calomnie, sont hélas présents.

Judas a trahi l’amitié que lui portait  son maître. Il ne nous sera pas fait moins. Mais que dire de ce jeune pasteur et de ses acolytes ? Pères spirituels ou Chronos ? Il va sans dire que ma confiance dans ces hommes fut largement ébranlée, et j’étais, je vous le rappelle, un tout jeune converti, avec ses problèmes, ses besoins d’aide, mais un homme déterminé à la loyauté à l’égard de ses responsables.

 

Quelle immaturité ! Si ce pasteur avait prié quelques instants, il aurait flairé immédiatement le piège. La seule connaissance de son entourage aurait dû le rendre prudent, car les problèmes se lisaient clairement sur les visages et dans les comportements de certains de ses « sept mercenaires » prêts à « dégainer » face à un couple de jeunes chrétiens à la sortie de leur église.

 

Je n’eus pas de peine à laisser de côté cette  prophétie concernant mon appel, car je n’avais aucune intention d’en provoquer la réalisation. Ce n’était pour moi qu’une simple prophétie.

Et j’étais de toute évidence disposé à attendre sa mise en place par le Seigneur si elle devait se mettre en place. J’oubliai la chose, mais ne pus oublier les terribles tourments et oppressions que nous fait subir notre ennemi à tous.

 

L’année et demi qui suivit devint pour moi terrible; en même temps que je sentais le Seigneur à mon côté, je dus faire face à de béantes plaies émotionnelles du passé et l’absence de conduite paternelle  et pastorale crédible ne m’y aida en rien.

Je dus affronter des gouffres et des angoisses terribles avec le secours, il est vrai, d’interventions surnaturelles tout à fait étonnantes, et plusieurs visitations angéliques, dont hélas je ne profitai pas comme il l’aurait fallu, comme le cœur de mon Père céleste aurait voulu que j’en profite. J’étais affaibli, solitaire, déstabilisé dans ma jeune marche avec le Seigneur. J’eus également à affronter le péché et la chute, avec là aussi, le jugement, la dureté, le rejet, alors que j’étais manifestement victime de puissances démoniaques et que, sans chercher à minimiser mes propres responsabilités, j’aurais eu c’est évident besoin d’être entouré, aidé et délivré.

Le pasteur dont il est question plus haut, alors qu’il me visitait à domicile et qu’il utilisait gratuitement des locaux attenants à mon habitation pour entreposer du matériel appartenant à son église, m’annonça un jour subitement et froidement alors qu’il était confortablement assis dans mon unique fauteuil et qu’il me faisait une visite pastorale censée m’encourager, qu’il renonçait désormais à nous visiter et à garder un quelconque contact avec nous car j’étais à ses yeux un rebelle. Il m’annonça cela alors que rien dans notre échange à cette époque ne permettait de le supposer. Cet homme ne pouvait pas m’aider et au lieu de me l’avouer tout simplement et de chercher avec moi une solution auprès d’un collègue, il préféra m’abandonner.

 

Fort heureusement, le Seigneur Lui ne nous abandonna pas.

 

Je vous le répète, le Seigneur nous soutint, les anges nous visitèrent, le Saint-Esprit nous inspira des stratégies audacieuses pour vaincre, mais où étaient nos pères, pour nous aider à franchir nos gouffres, des gouffres dangereux ?

Nous vécûmes ainsi, mon épouse et moi, des mois entiers sans assemblée. Il n’en existait aucune à des kilomètres et des kilomètres à la ronde dans notre région des Ardennes, délaissées depuis des siècles par rapport à la propagation de l’Évangile ; les Ardennes belges, une région spirituellement parlant construite sur le vieux pandémonium toujours très actif et très présent des vieilles pratiques celtiques et germaniques, le tout superficiellement recouvert d’une mince pellicule de religiosité catholique et largement syncrétique, une religiosité essentiellement teintée de superstition, de mariolâtrie et d’un ciment social : on naît catholique et l’on meurt catholique. Car on est en terre de tradition, d’abord et avant tout, et ARDENNES vient du vieux celte : ARD  ENN qui signifie terre rude.

 

Nous témoignions néanmoins du Christ, là où nous le pouvions, essentiellement nourris par notre découverte de la Parole de D.ieu, les cassettes de l’évangéliste français qui encadra les débuts de notre conversion et l’aide puissante du Saint-Esprit, dont nous pratiquions de plus en plus les dons.

Nous apprîmes à obéir au Seigneur, comme ce jour fameux où, en début de mois, il nous restait pour vivre, en fait, juste ce qui correspondait à la dîme de nos revenus, lorsque nous avions payé l’essentiel : loyer, téléphone ou électricité. Nous en étions  au quatre ou cinq du mois, et il nous restait en mains deux mille francs belges, c’est-à-dire exactement dix pour cent des vingt mille francs belges dont nous disposions chaque mois à l’époque.

Notre situation était précaire, car j’avais bien entendu renoncé à ma situation d’homme de théâtre. J’aurais pu aisément retourner vers une de mes activités professionnelles anciennes, dans le domaine de la photographie, ou du design par exemple (j’avais été décorateur de plateau chez un des photographes les plus connus d’une grande ville européenne, j’avais occupé divers emplois du domaine artistique et je connaissais bien des gens), mais je ressentais qu’il me fallait rester tel que j’étais, car D.ieu avait préparé un tout autre chemin, et ce chemin était pavé d’expériences riches, mais toujours soumises à l’obéissance et à l’apprentissage de la foi.

 

Je proposai donc à ma femme en ce fameux début de mois de l’année 1982, au fond de notre maison de pierres battues par les vents ardennais, que nous franchissions un pas important.  Car l’Esprit-Saint m’interpellait sur le don de la dîme, c’est-à-dire les deux mille francs belges qui nous restaient, comme en chaque début de mois, les deux mille francs qui nous permettaient de vivre à peu près correctement pendant moins d’une semaine. Après…

 

Nous résolûmes ensemble de nous laisser convaincre par ce que l’Esprit nous demandait, et nous offrîmes cette dîme, tout ce qui nous restait pour vivre, à l’œuvre qui nous soutenait par son enseignement et ses cassettes.

Vous décrire comment nous vécûmes ce mois dans lequel nous étions entrés m’est impossible. Nous échappâmes littéralement à l’espace temps, vécûmes ce mois en cinq minutes, réellement en cinq minutes sous une couverture d’amour de notre Père céleste absolument extraordinaire. Il m’arrive quelquefois de me demander si nous avons bien vécu ce mois sur la terre à mesure que nous l’avons vécu, ou ailleurs… Car ce fut une succession de miracles tous plus extraordinaires les uns que les autres. Sans que nous ne demandions rien, ni ne parlions à qui que ce soit de notre situation, les miracles vinrent à notre rencontre, dans une espèce de défilement du temps extraordinairement accéléré et heureux. Je ne sais toujours pas aujourd’hui si nous étions sur la terre ou ailleurs pour vivre ces choses, mais je sais qu ‘à travers elles D.ieu a en Son cœur de Père un extraordinaire réservoir d’amour et qu’Il aimerait quelque peu communiquer Son état d’esprit et Sa générosité à des hommes que l’on pourrait appeler pères spirituels, par exemple.

 

A la même époque, nous reçûmes en provenance de l’œuvre française comme à l’accoutumée, une casette audio. Elle était inhabituelle dans son contenu : l’homme de D.ieu qui s’exprimait d’ordinaire d’une façon tellement positive, celui qui nous avait apporté tant de bénédictions, avait perdu sa paix et réglait à travers cette cassette des comptes. Nous reçûmes instantanément la conviction très forte qu’il nous fallait suspendre la réception de ces cassettes qui avaient été notre seul réconfort pendant de longs mois. L’espérance d’un père spirituel s’évanouissait de nouveau à l’horizon. La chose était d’autant plus grave que je continuais à vivre des attaques intérieures régulières et violentes de la part de Satan, et, un jour, après avoir crié à D.ieu, car je ressentais avoir besoin de délivrance, j’annonçais à mon épouse que nous allions coûte que coûte et dès le lendemain rechercher un culte dominical.

La suite vous la connaissez, je vous l’ai contée dans le chapitre quatre de ce livre.

Le lendemain, nous étions assis au culte d’une assemblée inconnue de nous jusque-là, le premier culte depuis de longs mois. L’église était petite, mais au premier abord très sympathique. Je ne savais pas à ce moment que c’est dans le cadre de cette assemblée, qui aurait déménagé sous l’appartement où naîtrait notre premier fils dans une ville voisine, que se concrétiserait une année et demi plus tard mon appel au ministère.

Au terme du culte, le pasteur annonça qu’un ministère spécial pratiquant la délivrance serait présent dans une église d’une ville éloignée, et cela pour une bonne semaine, et que les gens qui souhaitaient avoir un ou plusieurs entretiens pouvaient s’inscrire sur le champ auprès du pasteur.

Je sus immédiatement dans mon for intérieur que si nous étions venus ce dimanche matin dans cette église, c’était bien pour cela. Je n’hésitai pas à nous inscrire, mon épouse et moi, pour un entretien. Aujourd’hui, je sais avec le recul que, si D.ieu a permis le tourment et l’échec dans les premiers temps de ma conversion, c’est qu’Il poursuivait un but : briser mon orgueil dans un climat d’impuissance et faire émerger en moi une réflexion profonde sur bien des choses. Nous vécûmes donc, mon épouse et moi, plusieurs jours au contact de cet homme de D.ieu et de son épouse, oints pour la délivrance, vrais pasteurs qui nous avouèrent plus tard, après nous avoir vus pour la première fois, avoir compris que D.ieu les avait envoyés tout spécialement pour nous dans cette ville.

 

Ce pasteur et son épouse, que nous n’avons malheureusement connus qu’une semaine alors qu’ils étaient de passage dans cette ville, resteront jusqu’à ce jour les seules figures paternelles et maternelles que j’ai rencontrées dans l’Église, pour deux raisons essentielles. La première tenait à leur personnalité dans le service; la patience immense et l’amour de cet homme et de cette femme resteront à jamais gravés dans mon esprit. Il en découlait presque naturellement un discernement extraordinaire.

 

Leur efficacité était grande, profonde. Ils m’interpellèrent par rapport à mes racines israélites enfouies qu’ils discernèrent très clairement, ce qui fut pour certains développements délicats de mon ministère futur extrêmement précieux.

 

En trois ou quatre jours, le pasteur Ricard et son épouse, de Bretagne, m’enseignèrent sans même le savoir, une méthode saine, logique, pertinente que j’ai réutilisée, en laissant le Saint-Esprit la moduler bien sûr, des centaines et des centaines de fois. J’ai rencontré là durant une semaine mes premiers et derniers parents spirituels, un homme et une femme qui se déplaçaient au service du corps, d’église en église, vers les âmes et les esprits souffrants et enchaînés.

Leur mouvement vis-à-vis du corps était biblique. Ils allaient vers les besoins et ne pratiquaient pas ce que pratiquent tant d’hommes de D.ieu qui vivent dans le schéma inverse. Cette manière de se positionner face au corps et à ses besoins, plutôt que de faire venir le corps à soi, représente le premier pas si l’on veut devenir un père spirituel et a fortiori si l’on a un appel à être un apôtre.

Nous décidâmes, mon épouse et moi, ayant été encouragés à le faire par Monsieur et Madame Ricard, dont nous gardons encore aujourd’hui un souvenir ému et reconnaissant, de nous rallier à l’assemblée où ils avaient été invités à officier. Nous déménageâmes et commençâmes à fréquenter cette assemblée, ayant été aussi vivement encouragés à le faire par son pasteur qui nous sollicita beaucoup, en nous proposant même un logement de dépannage.

Hélas, à notre grande surprise, dans les semaines qui suivirent le pasteur annonça que conformément aux directives de sa dénomination, il dénonçait désormais tout le travail effectué par le frère Ricard et son épouse, à l’avantage évident pourtant de plusieurs personnes de son assemblée. C’était l’époque où la dénomination pentecôtisante à laquelle appartenait l’église que nous fréquentions depuis peu promulgua cette  « vérité » qui veut tout dire et ne veut rien dire à la fois, et qui dit qu’ « un chrétien n’a pas besoin de délivrance ».

Je sais pour ma part que ce que Monsieur et Madame Ricard m’ont enseigné à l’époque à travers leur pratique m’a permis encore récemment de déblayer le chemin du péché non confessé et de l’impureté spirituelle qui en découle dans une assemblée des Cévennes, et qu’il y eut pour conséquence immédiate plusieurs conversions fulgurantes, là où pendant dix ans il n’y en avait eu aucune.

Et que dire de cette assemblée camerounaise qui vécut le départ d’un réveil avec conversion de sorciers, suite à un travail du même genre ? Et que dire de tant d’autres expériences bénéfiques similaires.

 

Le principe moteur essentiel d’un réveil, et ceci au-delà de tous les discours qu’on a pu entendre sur le sujet, est tout simplement et restera toujours la repentance, la purification et la consécration d’un individu ou d’un groupe d’individus. Donc, si l’on parle tant de réveil dans certains milieux, mais qu’on n’en voit pas venir…

 

Nous demeurâmes dix mois dans cette assemblée. Il y avait là d’excellents frères et sœurs, un potentiel de service chez des hommes et des femmes humbles et soumis, mais hélas, un manque de fibre paternelle qui établissait une structure pyramidale et autoritaire, départ de beaucoup de blessures et frustrations explicitées et réglées par un éternel discours déclarant l’« éternel » besoin de brisement du troupeau.

Le besoin d’autorité absolue – et la remarque vaut absolument d’être faite ici – est un signe non négligeable, un mauvais signe, le signe d’une impureté, le signe qu’à un authentique appel on a mêlé  une revendication humaine en matière d’autorité ce qui signifie peut-être qu’il n’y a pas d’appel ou un appel dévié.  Peut-être que l’on a abouti dans une position qui ne correspond pas du tout à l’appel de D.ieu et qui est le fruit d’une ou de plusieurs volontés  seulement humaines.

L’autorité spirituelle authentique est pacifique. Elle s’exprime dans une liberté (pour celui qui la pratique) qui apporte la liberté à ceux qui en bénéficient.

 

J’ai hélas rencontré dans mon parcours ce type de leaders abusifs. Je ne suis pas le seul à les avoir rencontrés malheureusement, loin s’en faut. Ce genre d’autorité est à l’origine de terribles destructions et blocages. Des pans entiers de la richesse spirituelle qui voudrait passer et s’exprimer dans le corps sont ainsi condamnés à la stérilité. Je connais ainsi un leader français qui a été systématiquement en guerre avec toute une série de jeunes et moins jeunes ministères prometteurs, en réduisant au maximum leur impact spirituel sur le corps et dans la moisson, en utilisant toutes sortes de méthodes qui relèvent de l’abus de confiance, de la manipulation, de la relance systématique de la suspicion, voire de la calomnie. De tels hommes devraient être sévèrement interpellés par le corps de Christ. L’occasion en est donnée régulièrement, mais parce qu’elle n’est pas saisie, le pouvoir tyrannique de ces leaders abusifs en est considérablement renforcé et de tels hommes finissent par tomber sous le jugement de D.ieu d’une façon qui est rendue visible pour tous.

 

J’aimerais attirer l’attention sur le fait que c’est quelquefois toute  une  génération  qui   aura

des comptes à rendre à D.ieu sur ce sujet.

Dans cette assemblée souffrant d’un régime ultra–pyramidal nous  reçûmes néanmoins d’excellents enseignements qui nous ont accompagnés jusqu’à aujourd’hui et nous bénéficiâmes d’une forme d’école biblique privée, grâce aux enseignements très fouillés d’un pasteur à la retraite qui avait à mon sens un authentique ministère de docteur.

 

Le ministère pastoral dans cette église transmettait également d’excellents enseignements et d’excellentes exhortations qui nous laissèrent des traces profondes et bénéfiques, car elles étaient accompagnées d’un message d’exigence et de rigueur qui nous convenait particulièrement.

Je me souviens particulièrement d’un enseignement extrêmement rigoureux donné par cet homme de D.ieu concernant la médisance et la calomnie, enseignement qui implique un profond respect d’autrui. L’élévation d’un tel message m’avait rassuré sur le niveau d’éthique auquel on pouvait s’attendre de la part de l’Église. Hélas, mille fois hélas, l’homme de D.ieu qui enseignait ces choses démontra plus tard,  à mon détriment, qu’il pouvait pratiquer des choses tout à fait contraires à ses propres enseignements, sans s’en repentir nullement.

 

Cet homme finalement discerna mon appel et, alors qu’il s’était absenté, il me pria pour la première fois de préparer un message et de prêcher en semaine. C’est ce que je fis avec obéissance et reconnaissance de cœur, mais aussi beaucoup de tremblements.

 

Son épouse, sans doute quelque peu indiscrète, nous apprit à peu près à la même époque que son mari avait l’intention de me former pour me faire entrer dans un ministère et souhaitait sans doute nous envoyer à l’école biblique.

 

J’apprendrai hélas un peu plus tard, lorsque je serai officiellement appelé au ministère dans une autre assemblée, que ce cher frère  exprimera des paroles de mépris et de moquerie à l’égard de cet appel.

Les hommes forment des projets, mais D.ieu décide… La réaction de cet homme démontre qu’il n’avait pas le cœur d’un père spirituel.

 

Cet homme avait discerné mon appel, mais D.ieu avait choisi de le manifester ailleurs. En effet, à cette époque, le Seigneur m’ouvrit clairement la porte pour un emploi dans la région dont nous provenions, à près de cent kilomètres de là et non loin de la petite assemblée où nous nous étions rendus, rappelez-vous, un dimanche matin.

 

Il n’y avait aucune autre assemblée connue de nous dans cette région, et par bien des signes et des convictions intérieures, nous fûmes fortifiés à l’idée de fréquenter cette assemblée qui, un dimanche matin, nous avait ouvert la porte pour une étape essentielle dans notre cheminement.

Nous nous en ouvrîmes au pasteur de l’église que nous allions donc quitter, compte tenu de ma nouvelle situation professionnelle qui m’obligeait au déménagement. Il nous dit finalement être favorable à ce départ, mais il le fit d’une façon qui me surprit, avec irritation et agacement. Les projets que cet homme avait concernant mon appel ne se réaliseraient pas dans le cadre de son assemblée, et cela semblait lui déplaire. Il est vrai que cet homme avait beaucoup investi avec courage, patience, prière me concernant et je lui en resterai éternellement reconnaissant. Mais que révélait cette mauvaise humeur ? Cet homme fut à certains moments pour moi un frère bienveillant, un ami courageux et exigeant, mais il ne fut pas un père spirituel.

 

Il sera hélas par la suite, dans bien des circonstances, un outil négatif, visant à freiner ailleurs mon appel, mon service. Il y est arrivé assez largement pendant plusieurs années. L’esprit de contrôle peut devenir de la jalousie et de la rébellion à l’égard de D.ieu lui-même, lorsque nous ne pouvons supporter la toute puissante liberté de D.ieu à l’égard d’autrui.

Ce genre de scénario n’est pas neuf, hélas. Voyez Saül et David. Et s’il n’est pas discerné avec courage et soumis avec humilité par les Saül eux-mêmes au jugement de D.ieu, il s’accompagnera très vite d’un esprit de meurtre.

 

C’est ce qui advint entre Saül et David, et c’est ce qui advint sans doute en partie parce que Saül réalisa qu’il n’était pas un père spirituel pour David, ce qui excita d’autant plus sa jalousie. Ainsi, à la veille de mon appel officiel au ministère, un esprit de contrôle et de destruction se leva contre moi de la part d’un homme qui m’avait apporté certaines choses, mais qui n’était pas un père spirituel.

L’esprit de meurtre ne se manifeste plus aujourd’hui au travers de lances qui viennent se planter dans la muraille non loin du cœur de David, mais au travers de mots qui sont lancés comme autant de flèches menteuses et de lances perverses ici et là dans le corps de Christ au cours de nombreuses années, hélas.

 

Et c’est ce qui advient à beaucoup.

Vous avez dit : « Pères spirituels ou Chronos ? »

 

Cette expérience consistant à rencontrer des pères Chronos et non des pères élevés digne de devenir pères de multitudes je l’ai vue répétée en vingt-trois années de vie au sein de ce monde parfois  bien étrange nommé Eglise et de façon d’autant plus récurrente et agressive que D.ieu me pria dès le départ de ne jamais adhérer à quelque dénomination ou fédération que ce soit dans un esprit d’amour et de respect pour tout le corps. Quel défi dans le contexte pyramidal  assez général manifesté en tant d’endroits!

L’expérience fut rude dans cette Europe maniaco-dépressive depuis plus de cinquante années (et l’Eglise n’échappe pas au climat de sa nation), très rude. Je faillis y perdre santé et raison (sans rien exagérer) mais au terme de cette première grande étape de ma vie d’homme de D.ieu, un privilège me fut donné. Le privilège de rencontrer comme au fond d’un grand corridor de « douleurs filiales et non fraternelles » un homme remarquable qui est pour moi comme un authentique frère à la nature de père, un Abram-Abraham.

Ce qu’il y a d’admirable entre cet homme et moi est le plus souvent tu et s’exprime plus dans un délicat non-dit plein de respect et d’amour vrai qu’en paroles vaines que tacitement nous évitons.

Depuis  l’œuvre que D.ieu lui a confiée dans la terre d’une partie de mes ancêtres, savoir la Normandie, je sais qu’il n’aimerait pas que je cite son nom.

Qu’il soit  cependant remercié et béni tout particulièrement pour ce qu’il est. Au pays de mes anciens pères dans la chair, D.ieu m’a donné à connaître un frère et père Abram-Abraham.

 

Hourra,  Yah*!

 

Seigneur, je ne sais quelle est la part permise par toi dans les souffrances de tes fils cherchant désespérément pour certains des pères et des frères, mais je te prie maintenant de restaurer enfin un régime spirituel qui nous en donne beaucoup.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

*Abréviation pour Yavé

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Lève-toi ! / Etz Be-Tzion
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