Bonjour Philippe Karsenty, la Cour de cassation vient de rejeter votre pourvoi. Une première réaction ?
Rien de nouveau sous le soleil. L’arrêt tient en une ligne : le pourvoi a été rejeté car il a été déposé trop tard. Selon l’étrange jurisprudence de la Cour de cassation française, j’aurais dû déposer mon pourvoi avant même d’avoir pris connaissance de l’arrêt de la Cour d’appel de Paris qui refusait de me donner accès au contenu de l’arrêt du 26 juin 2013.
Cela signifie-t-il que l’arrêt vous condamnant est définitif ?
Non, et oui. Non parce que si je le souhaite, je peux toujours porter l’affaire devant la Cour Européenne des Droits de l’Homme et que, selon les juristes consultés, j’ai de grandes chances de gagner et de faire condamner l’Etat français. Oui parce que je refuse de perdre encore des années dans des cours de justice pour qui la recherche de la vérité ne semble pas toujours être une priorité.
Doit-on en conclure que vous aviez tort quand vous affirmiez que le reportage de France 2 du 30 septembre 2000 était une pure et simple mise en scène ?
Bien sûr que non, j’avais, nous avions tous et nous avons tous encore entièrement raison de dire que ce reportage n’était qu’une pure et simple mise en scène.
N’avez-vous pas peur d’être à nouveau condamné avec cette affirmation répétée ici et aujourd’hui ?
Pas du tout et si France 2 ou Charles Enderlin se sentent diffamés par ces propos et s’ils pensent que je ne peux les prouver, je les invite à me poursuivre en diffamation à nouveau. On verra s’ils osent le faire. J’en doute mais je suis prêt.
Je vous rappelle qu’en 2008, lorsque les fameux rushes de France 2 ont pu être visionnés à la Cour d’appel de Paris, j’avais été relaxé avec des attendus très sévères pour Charles Enderlin et pour France 2. En 2012, la Cour de cassation avait cassé cet arrêt parce que, selon ses magistrats, nous n’avions pas le droit de regarder les images. Cachez ces images que nous ne saurions voir !
En 2013, les magistrats de la Cour d’appel de Paris ont dit que j’avais eu raison trop tôt. Pas que le reportage de France 2 était authentique mais qu’en 2004, lorsque j’avais affirmé que c’était une mise en scène, je n’avais pas les preuves juridiquement recevables pour le dire. En gros, selon les magistrats français, j’ai été condamné pour avoir deviné des choses que j’allais découvrir plus tard. Condamné pour avoir eu trop d’intuition ! C’est une plaisanterie, nous avions tous les éléments et il aura fallu toute la mauvaise foi de certains pour parvenir à ces condamnations grotesques.
Pensez-vous que vos batailles judiciaires auront été vaines ?
Bien au contraire, ces procédures auront été coûteuses et longues mais elles ont contraint France 2 et Enderlin à montrer l’ensemble de leurs images tournées – leurs fameux rushes – et à nous tous de voir que, à l’inverse de ce qui avait été prétendu, France 2 et Enderlin ne détenaient aucune preuve de l’authenticité de ce reportage qui a mis le feu à la planète. A contrario, on a pu voir ce qui avait été coupé au montage pour la diffusion, notamment lorsque l’enfant lève le coude et tourne sa tête en direction du caméraman après sa « mort ». Ces procédures auront aussi permis de voir qu’Enderlin et France 2 n’avaient aucune preuve de leur accusation initiale contre les soldats israéliens et que, contrairement à nous, ils ne trouvaient aucun expert pour confirmer leur version.
Les rushes de France 2:
Allez-vous cesser le combat pour la vérité ? Faute de munitions peut-être ?
Bien sûr que non ! Et rassurez-vous, les munitions ne manquent pas.
C’est-à-dire ?
C’est-à-dire que ce ne sont pas quelques juges qui vont transformer un faux reportage en des images authentiques. Tout le zèle de ces magistrats n’empêchera pas l’enfant « mort » de lever le coude et tourner sa tête en direction du caméraman.
Où l’on voit l’enfant « mort » lever le coude :
Pas plus qu’il ne mettra de sang sur des corps et des vêtements immaculés alors que les « victimes » sont censées avoir reçu 15 balles dans le corps.
Et ces décisions de justice n’ont jamais pu contredire les conclusions de Nahum Shahaf, Pierre Rehov, Stéphane Juffa, et des miennes par la suite, appuyées sur des expertises scientifiques – notamment balistiques, médico-légales biométriques- qui aboutissent toutes à la même conclusion : le reportage de Charles Enderlin que France 2 a diffusé le 30 septembre 2000 était une pure et simple mise en scène.
Alors, comment comptez-vous agir pour faire reconnaitre ces évidences ?
N’oubliez pas que nous ne sommes pas les seuls dans le monde à avoir dénoncé cette imposture médiatique. Je vous promets, dans les semaines qui viennent, un coup de tonnerre qui ridiculisera France 2 et Charles Enderlin. J’attends leurs réactions avec gourmandise…
Documentaire d’Esther Schapira :
Pouvez-vous nous en dire plus ?
A ce stade non, car il faut toujours garder un effet de surprise avec ce genre de révélations. Mais, rien que pour vous et vos lecteurs, je m’engage à vous avertir, à les avertir dès que la fusée sera prête à décoller ; d’autant plus que, s’ils le souhaitent, ils feront aussi partie du dispositif de révélation générale.
Que ceux qui souhaitent être prévenus en exclusivité m’envoient un email à philippe@karsenty.fr et ils seront tenus informés en temps réel. Nous allons rire. France 2 et Charles Enderlin un peu moins.
Avez-vous en dernier message à faire passer à nos lecteurs ?
Gardez confiance. La vérité est un brise-glace et tôt et tard, la banquise finit par céder. Nous n’en sommes pas loin.
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