À Longpont, chrétiens et musulmans refusent « d’abdiquer »
Héritier d’une initiative islamo-chrétienne née au Liban en 2007, le rassemblement Ensemble avec Marie s’est déroulé samedi 21 mars dans la basilique de Longpont (Essonne).
23/3/15 SOURCE: LA CROIX
Le programme, qui alternait lectures, chants et témoignages personnels, a attiré de nombreuses familles chrétiennes et musulmanes, des groupes scouts et des réseaux de prière.
« Aujourd’hui, nous, chrétiens et musulmans, affirmons que ce qui nous réunit est fort et palpable. Nous sommes des fils et des frères en humanité ». Samedi 21 mars, dans la magnifique basilique de Longpont-sur-Orge (Essonne), l’un des plus vieux sanctuaires de l’Île-de-France, dédié à Notre-Dame de Bonne Garde, des centaines de croyants chrétiens et musulmans ont pris place : ils sont venus en famille – accompagnés d’enfants – avec leur groupe scout ou de prière, entre amis… Sur les piliers, le visage stylisé de la Vierge Marie, souligné d’un croissant, dessine en bleu et blanc cette dévotion commune à la mère de Jésus que partagent chrétiens et musulmans.
Par ces quelques mots, Gérard Testart, organisateur de ce premier rassemblement Ensemble avec Marie, en donne le ton : passer du « choc des civilisations et des indifférences » à « la fraternité des cœurs ». « Il ne s’agit pas de nous fondre les uns dans les autres mais de partager nos richesses », avance l’ancien président de Fondacio, qui voit dans cette fraternité « engagée, chaleureuse », sous le signe de Marie, le moyen de « débusquer nos replis identitaires »…
LECTURES, TÉMOIGNAGES ET CHANTS
Ce rassemblement, la petite équipe mixte qui le prépare depuis un an, l’a voulu priant : les lectures de textes du Coran et de l’Évangile alternent avec les témoignages personnels de croyants inspirés par Marie et des chants de diverses traditions. Souvent, le programme laisse place au recueillement.
« Nous partons de Marie pour en arriver à la fraternité, la devise de la République », glisse l’ancien président des Scouts musulmans de France, Younes Aberkane, lui aussi cheville ouvrière de la journée. « Si la liberté peut s’obtenir par la lutte, l’égalité par la loi, la fraternité, elle, même si elle est aussi nécessaire que l’air que nous respirons, ne se décrète pas : elle ne peut être que vécue ».
Indéniablement, le rassemblement laisse transparaître sa filiation avec celui imaginé au Liban depuis 2007. L’idée était au départ de « chercher des principes communs non artificiels », rappelle Mohamed Nokkari, son initiateur musulman – aux côtés du chrétien Najy Khoury, présent à Longpont pour cette première. Après avoir hésité à célébrer l’Immaculée conception, tous deux ont finalement opté pour l’Annonciation, le 25 mars, commune aussi aux protestants et orthodoxes (et devenue depuis 2010 fête nationale chômée au Liban).
JETER DES PONTS
Désormais chaque année, au collège jésuite de Notre-Dame de Jamhour, et l’an prochain pour la première fois dans la Grande mosquée de Beyrouth, des rencontres témoignent que les différences religieuses ne sont pas toujours « utilisées pour ériger des murs de haine », se félicite Mohamed Nokkari, mais qu’elles peuvent parfois aussi servir à « jeter des ponts pour la reconnaissance mutuelle, sans ignorer les identités respectives ».
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Pour tenir compte du contexte français, les organisateurs se sont démarqués de leur modèle libanais sur quelques points : pas de responsables politiques (si ce n’est le maire de Longpont), un seul ambassadeur (celui du Liban), et pas non plus de représentants officiels de chaque fédération musulmane… Seulement des croyants, réunis par leur volonté de prier Marie. « Au Liban, le modèle est plus communautariste. Et puis musulmans et chrétiens ont une longue histoire commune », rappelle Gérard Testart. « Ici, elle commence et l’islam est encore largement lié aux pays d’origine des musulmans de France ».
L’ancien responsable de la communauté nouvelle Fondacio se souvient, au départ il y a trois ans, s’être dit qu’on allait « lui rire au nez » avec « ce rassemblement autour de la Vierge »… « Et puis finalement, nous nous sommes réunis à 150 l’an dernier à Paris, chrétiens et musulmans, et tous ensemble nous nous sommes dits : oui, l’intuition est bonne ! »
RASSEMBLEMENT ET RECUEILLEMENT
« Marie est le signe de cette amitié qui peut sauver le monde », lance Mgr Michel Dubost, évêque d’Évry, hôte de la rencontre, et également président du Conseil pour les relations interreligieuses de la Conférence des évêques.
« Il y a un temps pour tout, un temps pour tuer et un pour guérir, un temps pour abattre et un pour bâtir. Notre temps aujourd’hui est au rassemblement et au recueillement, grâce à Marie », invite à sa suite le président du Conseil mondial des religions pour la paix, Ghaleb Bencheikh. Invité d’honneur de la journée, ce fervent défenseur d’une relecture des textes de l’islam a des mots très simples et très fermes pour situer ces prières dans cette actualité tragique, alors que « chaque jour des vies humaines sont fauchées » : « Nous n’abdiquerons pas devant la tyrannie et la barbarie qui s’abattent au nom du divin », répète-t-il, en rappelant que « nul ne peut prétendre aimer Dieu sans le traduire, sur terre, par des actes concrets à l’égard de l’homme »…
« Nous voulions quelque chose à la fois spirituel et populaire. Je crois que l’objectif est atteint », se félicitait le P. Christophe Roucou, directeur du service national des relations avec l’islam (Sri) de la conférence des évêques de France, satisfait de voir des familles musulmanes venues en nombre à la basilique Notre-Dame de Bonne-Garde. L’an prochain, les organisateurs donnent déjà rendez-vous à Beyrouth bien sûr, à Paris, mais aussi à Bruxelles et « peut-être dans d’autres villes de France »…
Anne-Bénédicte Hoffner
Bonjour Haïm,
je voulais trouver quelques infos en ce qui concerne la première femme de Mahommet et je suis tombée sur le nom d’un archéologue israélien que tu dois certainement connaître dont les écrits font polémiques. A ce sujet j’ai plusieurs interrogations : comment expliquer que certains israéliens ont reniés Dieu au point d’écrire des ouvrages contestant la véracité de la bible et y a-t-il un lien quelconque avec le verset suivant (que j’avoue, n’avoir pas vraiment saisi) : apocalypse 2 : 9
Bien, si tu me donnes le nom de cet archéologue, je pourrai te dire si je le connais ou non….
Comment expliquer que certains Israéliens ont renié D.ieu au point d’écrire des ouvrages contestant la véracité de la Bible? C’est le contraire qui serait étonnant car « tous sont pêcheurs et privés de la gloire de D.ieu », le Juif comme le Grec. Et dès lors sans une relation autre que religieuse ou simplement intellectuelle qui peut vraiment capter les profondeurs de la Bible sans le secours de l’esprit? Alors, l’homme cherche à déconsidérer l’outil auquel il n’a pas vraiment accès et spécialement s’il est juif, puisque cet « outil » est au centre de la destinée multiséculaire de son peuple et qu’il ne « vit » pas, cet outil, sous ses yeux. De là à en faire un livre de légendes, etc.
Je cite : Sur les piliers, le visage stylisé de la Vierge Marie, souligné d’un croissant, dessine en bleu et blanc cette dévotion commune à la mère de Jésus que partagent chrétiens et musulmans.>
L’islam serait parait il issu du catholicisme, ce que je crois …
mais je ne savais pas que les musulmans dévotionnaient à Marie …
Il existe effectivement une théorie qui veut que ce soit l’église catholique qui a suscité, via la riche veuve (catholique) Kadidja, une épouse à Mahomet pour ensuite aider de manière obscure son « éclosion » de faux prophète. Par la suite Rome aurait passé des accords secrets avec l’Islam en vue de détruire toutes les églises d’Afrique du Nord non catholiques lors d’une expansion musulmane, tout en épargnant les communautés catholiques. En échange Rome aurait reçu des droits sur Jérusalem. Droits que n’auraient pas respectés les musulmans…Musulmans et catholiques détiendraient toujours la trace de cet accord et en craindraient l’exposition publique.