Dans un article publié le 5 avril dernier, Jean-Patrick Grumberg mettait en doute le «massacre» de Boutcha en Ukraine (Et si le massacre de Boutcha était un hoax ? Des images satellite sèment un gros doute ). Selon Leo Goldstein, il n’y a aucune preuve confirmant les allégations des responsables de Kiev selon lesquelles l’armée russe a exécuté entre 280 et 410 civils à Boutcha.
Pour les lecteurs de Dreuz, j’ai traduit l’article de Leo Goldstein*, paru sur le site d’American Thinker, le 9 avril.
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Y a-t-il vraiment eu un massacre à Boutcha ?
Accepter les fausses allégations d’un massacre est aussi mauvais, voire pire, que de nier un vrai massacre. Outre les dommages immédiats causés par la tromperie, cela sape la confiance et l’empathie lorsqu’un véritable massacre se produit.
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Les allégations relatives au massacre de Boutcha sont fausses.
Les militaires russes ont quitté Boutcha, en Ukraine, le 30 mars 2022.
- Le 31 mars, le maire de Boutcha, Anatoly Fedoruk, a déclaré triomphalement que la ville était libérée.
- Le 1er avril, une vidéo filmée depuis une voiture en mouvement est apparue sur Twitter, montrant 7 (peut-être 8) cadavres dans la rue Yablonska.
- Le 3 avril, le nombre de cadavres retrouvés dans les rues de Boutcha est passé à 20, et des fosses communes ont été montrées.
Kiev a affirmé que l’armée russe avait exécuté entre 280 et 410 civils à Boutcha.
La Russie a démenti ces accusations (RIA FAN en russe, 7 avril) et a demandé une session spéciale du Conseil de sécurité de l’ONU pour les réfuter. Cette demande a été bloquée par la Grande-Bretagne.
Les charniers
Les fosses communes sont réelles, mais la décision d’enterrer les défunts dans une fosse commune a été prise par les autorités locales en consultation avec le clergé après que la morgue ait été débordée. Les personnes décédées, y compris celles qui étaient mortes de causes naturelles et de tirs des deux côtés, y ont été enterrées.
L’enterrement des morts dans des fosses communes à Boutcha était connu depuis le 10 mars, au moins. Il a été discuté sur des forums russophones avec des vidéos. L’imagerie satellite de la fosse creusée (CNN, 3 avril) le 10 mars correspond à la description de l’abbé local (CNN, 5 avril) :
« La morgue locale de Boutcha a manqué d’espace en raison de l’augmentation du nombre de décès en mars ; pour traiter tous les corps, un tracteur a été utilisé pour creuser une fosse commune sur le terrain de l’église Saint-André. … Il y avait trop de morts, et il n’y avait aucun moyen de les enterrer correctement, car il était tout simplement impossible de se rendre au cimetière en raison des bombardements. »
Boutcha était sous le contrôle des Russes à cette époque, les bombardements n’étaient donc probablement pas le fait de ces derniers. Jusqu’aux 2 et 3 avril, personne n’a affirmé que des victimes d’exécutions avaient été enterrées à cet endroit.
Cette pratique d’enterrement temporaire dans des fosses communes (« братские могилы« , littéralement « tombes fraternelles« ) est signalée dans d’autres zones contestées de l’Ukraine. Cela n’a rien à voir avec des crimes de guerre présumés.
Il y a un énorme malentendu culturel. En Occident, les fosses communes sont associées à des meurtres de masse. En Russie et en Ukraine, elles sont associées à la guerre. Même l’enterrement permanent dans des fosses communes ou fraternelles n’est pas inhabituel en temps de guerre.
D’autres preuves
Parmi les quelque 20 corps présentés sur les photos et vidéos, certains ont été manifestement mis en scène.
Par exemple, un corps photographié le 3 avril avait les mains liées dans le dos avec un lambeau blanc comme neige – ce qui est impossible si le corps était resté allongé là pendant quatre jours. De plus, tous les corps ont été montrés sous des angles d’où l’on ne pouvait pas voir les visages.
En date du 7 avril, aucun nom de victime n’avait été divulgué par l’Ukraine. Dans une interview accordée à DW.ru, le maire Fedoruk a même refusé de dire quand les noms seraient publiés. Aucun résultat d’autopsie n’a été publié. Le territoire est aux mains du gouvernement ukrainien, et il est censé fournir des preuves des exécutions, le cas échéant.
L’attention s’est surtout portée sur les quelque sept corps de la rue Yablonska.
Certains affirment qu’ils ont pu être identifiés sur des photos satellites prises dès le 11 mars. C’est difficile à croire, étant donné la tradition russe et ukrainienne d’enterrer rapidement les personnes décédées et la décomposition naturelle qui se produit sur les corps restés exposés.
Que ces sept personnes aient été tuées lorsque les troupes russes étaient dans la ville ou plus tard, la cause du décès ne peut être déterminée malgré le grand nombre de preuves disponibles.
Ces hommes pourraient avoir été tués par l’artillerie ukrainienne.
Boutcha, une petite ville (50 000 habitants avant la guerre, selon le maire Fedoruk) qui jouxte Irpin, une ville un peu plus grande, a été proche de la ligne de front pendant environ un mois, et l’artillerie ukrainienne a tiré vers la ville même après le retrait des troupes russes. Les vidéos montrent des cratères à côté de certains corps.
Il pourrait y avoir des rafales d’air, ne laissant pas de cratères. Certains ont pu mourir d’une balle perdue ou d’une attaque de maraudeurs.
Il n’y a aucune preuve d’un massacre par les troupes russes.
Les affirmations selon lesquelles les corps ont bougé immédiatement après le passage de la voiture sont inexactes.
Certaines personnes du côté russe affirment que les hommes ont été assassinés par l’organisation paramilitaire ukrainienne Azov ou d’autres forces après le retrait des militaires russes.
Je n’ai trouvé aucune preuve à l’appui de cette affirmation et je la considère donc comme fausse.
Cette affirmation a été suivie d’allégations selon lesquelles la même chose se serait produite dans d’autres villes d’où les militaires russes se sont retirés.
Nous devons mettre un terme à ces mensonges car :
- ils constituent une accusation de crime rituel ;
- ils accentuent la haine entre les Russes et les Ukrainiens ;
- ils orientent notre politique dans la mauvaise direction.
Post Scriptum : Je suis né et j’ai grandi à Kiev tandis que l’Ukraine faisait partie de l’Union soviétique.
* Leo Goldstein a publié plusieurs livres qui sont le fruit de recherches minutieuses, notamment concernant l’enquête Mueller et le Spygate. Il est titulaire d’une maîtrise de mathématiques et a plus de 20 ans d’expérience dans le domaine des logiciels et des réseaux informatiques, ainsi que de la cybersécurité.
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Sources :