« J’ai expliqué au Shin Bet que selon la croyance des ravisseurs, si Tsahal pénétrait dans ces tunnels, ils tueraient immédiatement les otages. Ainsi, ils gagneraient sept vierges »
Adina Moshe, une ex-otage libérée, a révélé aujourd’hui lors d’une interview sur la radio « Galei Zahal » qu’elle avait aperçu Yarden Bibas et Ofer Calderon dans les prisons souterraines du Hamas dans les premiers mois après le début de la guerre. « Dans l’obscurité totale, je me suis approchée d’eux. Quand je leur ai demandé la raison de leur emprisonnement, ils m’ont dit avoir résisté au Hamas », a-t-elle expliqué.
« Après deux jours d’attente, j’ai parlé au chef de l’unité qui nous gardait », a poursuivi Moshe. « Je lui ai dit avoir entendu de l’hébreu et que ces voix venaient de Nir Oz. Il m’a demandé comment je le savais. Je l’ai supplié de les amener avec nous. Deux jours plus tard, il a permis aux deux hommes de nous rejoindre pour une heure, puis deux heures le lendemain, avant de les ramener en détention. »
« Il nous a raconté être sorti de l’abri pour affronter les membres du Hamas. Shiri et les enfants étaient restés à l’intérieur »
Quand on l’a interrogée sur la connaissance de Yarden concernant l’enlèvement de sa femme Shiri et de ses enfants, Kfir et Ariel, toujours captifs, Moshe a répondu : « Il nous a raconté être sorti de l’abri pour affronter les membres du Hamas. Shiri et les enfants étaient restés à l’intérieur. Il a dit : ‘J’espère vraiment qu’ils ne les ont pas emmenés, car les terroristes chez moi m’ont capturé et conduit au point de rendez-vous dans le kibboutz, avant de nous emmener à Khan Younes.’ Il a cru longtemps qu’ils étaient restés au kibboutz… À un moment, j’ai essayé de savoir si Shiri et les enfants étaient détenus par le Hamas. On m’a dit que la vérification prendrait du temps. »
Elle a ajouté : « Au début, j’ai établi des relations correctes avec le Hamas, sachant que cela pourrait nous être utile. » Moshe a également évoqué sa réaction aux propos pessimistes de l’otage Haim Peri, qui avait déclaré dans les tunnels : « Il faudra au moins deux ans pour qu’on nous libère – c’est Bibi, nous sommes des gauchistes. »
« Je n’ai plus de pays, de Premier ministre ou de drapeau. Je ne peux plus voir le drapeau et les gens qui le vénèrent »
Elle lui a répondu : « Que t’arrive-t-il ? D’où vient ce pessimisme ? Nous sommes tous Israéliens et je ne suis pas du tout gauchiste. »
Plus tard, elle a admis : « Aujourd’hui je n’ai plus de pays, de Premier ministre ou de drapeau. Je ne peux plus voir le drapeau et les gens qui le vénèrent – j’étais comme ça avant, chaque jour de l’Indépendance j’avais des petits drapeaux – mais où est-il désormais ? Ma foi en lui n’était-elle que naïveté ? »
Dans un autre témoignage lors d’un rassemblement pour la libération des otages le 7 septembre à Karmei Gat, Moshe avait encore raconté : « Le lendemain de ma libération, une enquêtrice du Shin Bet est venue me poser des questions. Ils ne savaient presque rien sur les tunnels. Je lui ai expliqué que selon la croyance des ravisseurs, si Tsahal pénétrait dans ces tunnels, ils tueraient immédiatement les otages. Ainsi, ils accéderaient au paradis et gagneraient sept vierges. C’est ce en quoi ils croient. » Et c’est ce qu’ils ont fait.