Plongée dans l’horreur d’Auschwitz au 2e jour du procès de l’ex-comptable
Le tribunal de Lunebourg (nord), après avoir examiné mardi l’engagement volontaire d’Oskar Gröning dans les SS fin 1940 puis son affectation à Auschwitz en 1942, s’est penché mercredi sur le coeur de l’accusation: la « complicité » dans l’envoi de 300’000 juifs hongrois dans les chambres à gaz entre mai et juillet 1944.
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« Ordre et efficacité »
L’ancien comptable, principalement chargé de trier les devises des déportés, a décrit une organisation glaçante tournée vers l’efficacité. « Tout se passait de manière ordonnée », a relaté l’ancien soldat de 93 ans, qui pourrait être le dernier ancien nazi traduit en justice.
« Les juifs qui arrivaient (…) n’avaient pas à décharger leurs affaires sur la rampe, le personnel le faisait pour eux », a-t-il raconté. Exténués par leur voyage, les déportés étaient « inspectés visuellement » par deux médecins qui triaient ceux jugés aptes au travail de ceux – enfants, femmes enceintes, malades, personnes âgées – voués à une mort immédiate.
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« En bas, il y avait les fours »
Ensuite, « ils partaient à pied. En bas, il y avait les fours crématoires et les chambres à gaz », a-t-il poursuivi, la voix étranglée. Face à la salle silencieuse et aux 67 parties civiles, rescapés de la Shoah ou proches des victimes, l’ancien nazi s’est voûté, marquant une pause.
Interrogé sur l’attitude des nouveaux arrivants, Oskar Gröning a expliqué qu’ils « n’avaient aucune idée de ce qu’il se passait ». Mais au fur et à mesure de « l’opération Hongrie », menée en seulement deux mois après l’invasion du pays par la Wehrmacht, « certains se sont doutés de quelque chose ».
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afp/gchi