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La basilique Sainte Sophie (redevenue) devenue Mosquée

By 20 novembre 2016mai 13th, 2020Monde

La basilique Sainte Sophie devenue Mosquée

La basilique Sainte-Sophie à Istanbul était la plus imposante cathédrale du monde chrétien, jusqu’à ce qu’elle soit conquise et convertie en mosquée par les Turcs ottomans musulmans en 1453. La République turque a converti Hagia Sophia en musée en 1935, et le gouvernement islamiste actuel de la Turquie a entrepris d’en refaire une mosquée. (Source de l’image : Antoine Taveneaux / Wikimedia Commons)
Les travaux qui sont menés depuis trois ans pour convertir la Basilique Sainte-Sophie d’Istanbul- aujourd’hui encore un musée – en mosquée sont entrés dans leur phase finale.

En 2013, Bulent Arinc qui occupait à l’époque le poste de vice-premier ministre de la Turquie, a signalé comme en passant, à des journalistes avec lesquels il s’entretenait que le Musée Sainte Sophie serait transformé prochainement en mosquée.

« Nous nous trouvons actuellement à côté de la mosquée Sainte-Sophie … nous pouvons contempler une triste Sainte Sophie, mais nous espérons la voir sourire à nouveau », a dit Arinc à l’occasion de la cérémonie d’ouverture d’un nouveau musée du tapis, situé à côté de l’ancienne Hagia Sophia (Sainte Sophie), a rapporté le journal turc Hurriyet .

Le 1er juin 2016, Sabah, un journal turc pro-gouvernemental a titré l’un de ses articles « Moment historique à Sainte-Sophie. L’attente se termine ! … La mosquée Sainte-Sophie vivra un moment historique au prochain Ramadan… ».

Le ministère grec des Affaires étrangères a réagi par une déclaration écrite : « l’obsession proche du sectarisme, de pratiquer des rites musulmans dans un monument du patrimoine culturel mondial est incompréhensible et révèle un manque de respect et de lien avec la réalité ». Le ministère a ajouté que de telles pratiques étaient en contradiction avec les valeurs des sociétés modernes, démocratiques et laïques.

Le 8 juin, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères turc, Tanju Bilgic, a répondu lui aussi par une déclaration écrite :

« La déclaration du ministère grec des Affaires étrangères concernant la retransmission, par la chaîne TRT Diyanet TV, du programme suhur (repas d’avant le jeûne) intitulé « Sainte Sophie au moment de l’abondance», et cela tout au long du Ramadan, est inacceptable ».

Les médias turcs pro-gouvernementaux ont interprété la critique du ministère grec des Affaires étrangères comme suit : « Ils n’ont pas supporté qu’on lise le Coran à Sainte-Sophie ».

Ainsi fonctionne l’esprit des suprémacistes islamiques : vous réclamez que les églises restent des églises ? Cela signifie que vous êtes « dérangé par le Coran ou les prêcheurs islamiques » ; en agissant ainsi vous manquez de respect ou « insultez » l’islam ; et selon les textes islamiques, tous ceux qui « insultent » l’islam ou son prophète Mahomet méritent d’être exécutés..

Pour survivre à une domination islamique, il faut se soumettre à l’islam et accepter un statut d’infériorité. Les pays islamiques ne tolèrent pas la diversité ni une quelconque coexistence civilisée et égalitaire entre musulmans et non-musulmans.

En attendant, le Hellenic American Leadership Council (Conseil du leadership gréco-américain) a mené campagne pour que la Commission des États-Unis sur la liberté religieuse internationale (USCIRF) se prononce officiellement contre la conversion rampante de Sainte-Sophie en mosquée :

« En 2014, l’USCIRF a condamné les tentatives du parlement turc de modifier le statut de Sainte-Sophie et de transformer ce musée en mosquée. Dans une déclaration rendue publique à l’époque, l’USCIRF a dit : « faire d’Hagia Sophia une mosquée serait clairement un geste provocateur et de division. Le message qui serait perçu est que le gouvernement actuel n’a que peu ou aucune considération pour la sensibilité des communautés religieuses minoritaires turques, en particulier son ancienne communauté chrétienne. »

Loin de suivre les recommandations de l’USCIRF, la Turquie a choisi de les ignorer, et semble avoir opté pour une « modification rampante » du statut de ce site historique.

Aucune des critiques, appels et campagnes qui ont été lancées ne semblent avoir été suivies d’effets. Quelques mois après que les autorités turques aient autorisé la diffusion de lectures du Coran à partir de la basilique Sainte-Sophie à Istanbul, la Turquie a nommé un imam permanent pour le site.

Selon Anadolu News Agency, une agence de presse financée par l’Etat, la Direction générale de la Turquie pour les affaires religieuses (Diyanet), et le mufti du district de Fatih, ont décidé qu’un imam permanent était nécessaire pour diriger les cinq prières islamiques quotidiennes – au lieu des deux aujourd’hui – diffusées depuis la basilique Sainte -Sophie.

Selon les statistiques 2015 de la Diyanet, Istamboul compte 3317 mosquées et 86.762 autres mosquées sont disséminées sur le territoire turc. Il n’y a donc pas pénurie de mosquées dans le pays. Dans ce cas, pourquoi le gouvernement turc tente-t-il alors de convertir Sainte-Sophie en mosquée?

« Je ne vois qu’une seule raison à cela », écrit l’auteur Wesley J. Smith.

« Il y a là, comme un cri de triomphalisme islamique. Quelle erreur ce serait. À juste titre, les chrétiens ressentiraient cette conversion comme une insulte délibérée. La communauté internationale y verrait un rejet de son programme de respect de la diversité. Enfin, qu’une Turquie relativement laïque puisse agir aussi radicalement démontrerait au monde que, malgré les nombreuses assurances données par les musulmans modérés, l’islam contemporain demeure fondamentalement intolérant, guerrier envers les non-croyants, et dangereusement hégémoniste dans ses intentions. »

Constantinople

Constantinople, maintenant appelée Istamboul, a été rebaptisée ainsi du nom de l’empereur romain Constantin Ier (324-337).

« Constantin », écrit le savant Nikolaos Provatas, « a choisi l’ancienne ville grecque de Byzance comme lieu et place de sa nouvelle capitale. En 324 Constantin a fait de Byzance ‘la nouvelle Rome’ ou ‘Constantinopolis’, la ville de Constantin. Pour faire simple, les habitants la surnommaient ‘la ville’ ou en grec, ‘Hi Polis’ ».

« Le christianisme a représenté le meilleur ciment pour lier ensemble les peuples de l’Empire romain d’Orient, quelles que soient leur langue et leur origine ethnique. Pour les habitants de l’Empire romain d’Orient, les mots Romain – de « Romaios » – et « chrétien » étaient souvent synonymes. »

L’église de la Sainte Sagesse, plus connue sous le nom de Sainte-Sophie a été conçue pour être la plus grande basilique de l’empire byzantin. Ce chef-d’œuvre de l’architecture byzantine a été construit par Justinien Ier entre 532 et 537 après JC.

La conquête de Constantinople en 1453, par le sultan ottoman Mehmed II au terme d’une sanglante campagne militaire, a marqué la fin de l’Empire byzantin.

Dans son livre, La Chute de Constantinople – 1453, l’historien Steven Runciman écrit que les fidèles et les réfugiés ont été considérés comme un butin de guerre tout juste bons à devenir esclaves, à être violés ou assassinés. L’église a été profanée et pillée, les infirmes et les personnes âgées ont été massacrés, les femmes et les filles violées et tous les autres vendus comme esclaves.

Mehmed II a ensuite converti l’église Sainte-Sophie en mosquée.

En 1930, la Turquie républicaine a rebaptisé Constantinople en « Istamboul » et en 1935, Sainte-Sophie a été transformée en musée.

Aujourd’hui, il n’existe plus en Turquie, de communauté chrétienne digne de ce nom, capable de s’opposer à l’oppression et à la tyrannie en cours. Sur 80 millions de Turcs, les descendants chrétiens du grand Empire chrétien byzantin représentent moins de 0,2% de la population.

Ces chiffres sont la conséquence du génocide perpétré par les Turcs ottomans contre les chrétiens grecs. Entre 1913 et 1923, la majorité des chrétiens grecs de Constantinople et de l’Anatolie, une région qui était le cœur de la chrétienté avant l’invasion islamique, ont été anéantis.

« Le génocide des Grecs », écrit l’historien Theofanis Malkidis, « a été décidé par les Jeunes Turcs (Cemal, Enver et Talat Pasha) en 1911, mis en pratique au cours de la Première Guerre mondiale et achevée par Mustafa Kemal (1919 – 1923).

« Les persécutions ont d’abord pris la forme d’actes de violence et de destruction, puis donné lieu à des déportations et une incitation à l’exil. Mais très vite, les exactions contre les Grecs (et les Arméniens) se sont organisées et étendues au point de devenir massives. »

Au terme de plusieurs siècles de jihad guerrier et de djihad culturel, les chrétiens d’Anatolie et de Constantinople ont été exterminés. L’Occident n’a rien entrepris pour protéger les chrétiens d’Anatolie pendant ce génocide perpétré de 1914 à 1923. Il ne protègera pas plus l’Europe contre ce qui est en cours, une invasion musulmane civile, sans effusion de sang.

D’autres églises turques sont aujourd’hui devenues des cibles avant d’être progressivement converties en mosquées. Et l’Occident demeure toujours silencieux, soumis et révérencieux envers les djihadistes, prisonnier d’une grille de lecture erronée et fourvoyée des événements.

Robert Jones, spécialiste de la Turquie, est basé en Grande Bretagne.

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