10 % des visiteurs de sites pornographiques ont moins de 10 ans, révélait une enquête BFMTV de 2017. Plutôt que d’interdire Internet ou les écrans à ses enfants, mieux vaut leur apprendre à juger et critiquer les produits numériques jusqu’à l’âge de l’autonomie.  Quelques conseils pour les préserver de ce phénomène violent et traumatisant :

Point 1

Ne jamais se croire épargné. La pornographie touche tous les milieux, et les écoles privées ne sont pas plus préservées que les écoles publiques.

Point 2

Placer des contrôles parentaux et des codes d’accès sur chaque appareil connecté du foyer. Deux sites de bon conseil :  internetsanscrainte.fr et www.ensortir.fr

Point 3

Reconnaître les symptômes de l’exposition aux images pornographiques : changements d’humeur, regard fuyant, désobéissance, difficulté de concentration, cauchemars, colères, tristesse et angoisse ou encore usage d’expressions très crues.  Prendre l’enfant à part et lui demander comment et où il a appris de telles choses est alors préférable au fait de le gronder sévèrement d’emblée. Pour Marie Choquet, chercheur à l’INSERM, « les jeunes entourés par leurs parents, qui bénéficient d’une liberté de parole chez eux et qui sont formés à l’esprit critique, prennent beaucoup plus de distance par rapport à la pornographie ».

Point 4

Prévenir les enfants dès leur entrée au collège. Selon Patrice Huerre, pédopsychiatre expert auprès des tribunaux pour mineurs, un enfant non averti se retrouvant confronté à de la pornographie « se sent honteux, comme le témoin d’une violence à laquelle il n’a pas réagi : la honte pousse au silence parce qu’il se sent coupable alors qu’il est victime ». L’étape suivante est le passage à l’acte, comme pour se purger de ces images, d’où une très grande recrudescence de viols par des mineurs.

Point 5

Dénoncer le mensonge colporté par ces images. En effet, les jeunes sont très crédules : « Pour l’enfant, ce qui se voit c’est ce qui se fait », explique le Pr Israël Nisand. Il faut alors pointer le mensonge sur les performances physiques proposées comme un idéal de bonheur, sur le consentement des acteurs vivant la maltraitance, la misère physique et morale. Le mensonge encore sur la relation amoureuse, car la pornographie tue la relation en dissociant le corps de l’être. Elle rend ainsi la personne incapable de rencontre, de communion, de don de soi, de bonheur.